Posts Tagged ‘vivace’
Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022

Ô plante vivace
Et fragile aussi
Toi que j’aime si
Vivante ou si lasse,
Ô jette sur moi
Le faix de tes branches,
Si peu que tu penches
Je tombe avec toi :
Tombons, douce lutte,
Dans un seul oubli,
Quel rêve accompli
Qu’une même chute !…
Ecoute… Plus rien
Ne subsiste au monde :
C’est l’heure profonde
Du Suprême Bien.
Oh Silence… Ecoute
Quel apaisement
De l’amour semant
Sa plus douce goutte…
(Paul Valéry)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022

Le verger
Dans le jardin, sucré d’oeillets et d’aromates,
Lorsque l’aube a mouillé le serpolet touffu
Et que les lourds frelons, suspendus aux tomates
Chancellent de rosée et de sève pourvus,
Je viendrai, sous l’azur et la brume flottante,
Ivre du temps vivace et du jour retrouvé,
Mon coeur se dressera comme le coq qui chante
Insatiablement vers le soleil levé.
L’air chaud sera laiteux sur toute la verdure,
Sur l’effort généreux et prudent des semis,
Sur la salade vive et le buis des bordures,
Sur la cosse qui gonfle et qui s’ouvre à demi ;
La terre labourée où mûrissent les graines
Ondulera, joyeuse et douce, à petits flots,
Heureuse de sentir dans sa chair souterraine
Le destin de la vigne et du froment enclos…
Des brugnons roussiront sur leurs feuilles, collées
Au mur où le soleil s’écrase chaudement,
La lumière emplira les étroites allées
Sur qui l’ombre des fleurs est comme un vêtement,
Un goût d’éclosion et de choses juteuses
Montera de la courge humide et du melon,
Midi fera flamber l’herbe silencieuse,
Le jour sera tranquille, inépuisable et long.
Et la maison avec sa toiture d’ardoises,
Laissant sa porte sombre et ses volets ouverts,
Respirera l’odeur des coings et des framboises
Éparse lourdement autour des buissons verts ;
Mon coeur, indifférent et doux, aura la pente
Du feuillage flexible et plat des haricots
Sur qui l’eau de la nuit se dépose et serpente
Et coule sans troubler son rêve et son repos.
Je serai libre enfin de crainte et d’amertume,
Lasse comme un jardin sur lequel il a plu,
Calme comme l’étang qui luit dans l’aube et fume,
Je ne souffrirai plus, je ne penserai plus,
Je ne saurai plus rien des choses de ce monde,
Des peines de ma vie et de ma nation,
J’écouterai chanter dans mon âme profonde
L’harmonieuse paix des germinations.
Je n’aurai pas d’orgueil, et je serai pareille,
Dans ma candeur nouvelle et ma simplicité,
À mon frère le pampre et ma soeur la groseille
Qui sont la jouissance aimable de l’été,
Je serai si sensible et si jointe à la terre
Que je pourrai penser avoir connu la mort,
Et me mêler, vivante, au reposant mystère
Qui nourrit et fleurit les plantes par les corps.
Et ce sera très bon et très juste de croire
Que mes yeux ondoyants sont à ce lin pareils
Et que mon coeur, ardent et lourd, est cette poire
Qui mûrit doucement sa pelure au soleil…
(Anna de Noailles)
Recueil: Poésie au féminin
Traduction:
Editions: Folio
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Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020

La main à pleine poignée quand le pied glisse
se retenant — non pas la chute libre comme
toujours dans le buisson de la voix le silence
quelque chose un instant le retient, langue brûlée
mais le cheminement (caillou plus tard sur la page
à plat de mon carnet pour que ne s’envolent
les mots lentement gagnés dans la montée)
quand l’herbe jamais de nous ne retiendra
dans le matin abrupt aux pages penchées qu’
un nom (herbe vivace) et son écho qui meurt
(Pascal Commère)
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Posted by arbrealettres sur 27 juin 2020
Un peu de lumière
De la fenêtre ouverte sur le jardin voisin,
je vois les hirondelles zébrant l’air chaud de l’été.
Nerveuses faucheuses du ciel.
Elles s’élancent pour happer
d’invisibles proies
comme moi les mots.
Mais dans leurs efforts,
vivaces,
un peu de lumière a passé.
(Jean-Louis Aven)
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2018
Et puis, voici l’eau creuse, l’eau profonde où les
amours blondes et fleuries ont sombré dans la mort
grandiose en marbre noir. Le saule étend sur l’eau
profonde ses griffes de tigre, ses racines déchaussées. Il
mourra debout, comme un homme doit mourir,
comme un tigre doit mourir, guettant la fleur stérile, le
nénuphar immobile qui chante sur l’eau profonde. Il
est fort. Il retient dans ses serres la laine décharnée du
temps, la cruauté vivace et sans visage, mon destin.
(Maurice Blanchard)
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2018

Le vivace aujourd’hui,
le vorace autrefois ont laissé des traces de leur combat
au bord du vide, où pousse une fleur bleue
juste à côté des sandales d’Empédocle. Philosophe
au front brûlant, purificateur isolant l’amour
et le poison dont la haine a besoin
pour séparer les éléments,
je pense à toi quand j’ai la fièvre et des visions.
Icare au bord du gouffre, en proie
au vertige au-dessus du volcan, attiré
par un soleil bas qui brûle même en hiver,
ton envol à l’envers me donne encore des frissons.
(Gérard Macé)
Recueil: Homère au royaume des morts a les yeux ouverts
Traduction:
Editions: Le bruit du temps
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Posted by arbrealettres sur 30 avril 2018

Illustration: Silvia Leveroni Calvi
POSTURES
De somptueuses idylles
les pauvres désirs
n’empêchent pas de trembler les feuilles
sur la route plate
une femme qui s’avance
studieuse en ses passions
Sent monter en elle
des images furtives
les corps en leurs postures
en proposent d’autres
la poitrine de pierre
d’une statue enfouie
attend qu’on la délivre
sous un soleil vivace
où dormiront des bêtes.
(Jean Follain)
Recueil: Des Heures
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2018

VIEUX PAYS
Vieux pays
Découpé dans le ciel
Je ne veux pas
Qu’une avalanche de béton
Enferme ta mémoire
Je veux garder vivaces
les chemins de l’enfance
le jardin de l’été
à l’heure du silence (…)
J’entends tes cris
Quand leurs mâchoires d’acier
répètent les outrages
Vieux pays
exilé de toi-même
tu as pris le maquis
regagné les sommets
tu ne veux plus sourire
au premier gars venu
Il faut pour t’approcher
bruire comme une fontaine
et plonger ses deux mains
dans un buisson de thym.
(Jean-Luc Pouliquen)
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Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2018

Que dire ?
Que dire
Des trouées de l’âme
De la glisse des pensées
Des dérapages du sens
Que dire
Du corps qui se rénove
Par la grâce d’une parole
Le secours d’une caresse
La saveur d’une malice
Que dire
Des jours si vivaces
Des heures si ténues
De la geôle des mots
De l’attrait du futur
Que dire
De l’instant
Tantôt ennemi
Tantôt ami ?
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), ami, attrait, âme, caresse, corps, dérapage, dire, ennemi, futur, geôle, glissé, grâce, heure, instant, jour, malice, mot, parole, pensée, saveur, se rénover, secours, sens, ténu, trouée, vivace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2017

DESTIN D’UNE EAU
Où cours-tu, ru ?
où cours-tu, ru,
au fond des bois ?
agile comme une ficelle
tu coules liquide étincelle
qui éclaire les fougères
minces souples et légères
abandonnant derrière toi
la mobile splendeur des bois
où cours-tu, ru ?
où cours-tu, ru,
du fond des bois
tu te précipites à la mort
tu perdras tes eaux vivaces
dans un courant bien plus fort
que le tien qui se prélasse
au pied des fougères
minces souples et légères
ignorant sans doute tout ce qui t’attend
la rivière le fleuve et le dévorant océan
(Raymond Queneau)
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