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LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI (Cécile Coulon)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2022



Illustration: Bing Wright
    
LE JOUR OÙ TOUT SE BRISE EN TOI

Le jour où tout se brise en toi
est un jour de vacances, ou bien
un jour de bureau, ou encore
un jour de retrouvailles, un jour
de famille, d’amis, de mariage ou de sexe.

Le jour où tout se brise en toi
ressemble aux autres jours de l’année : bien
sûr il y eut des signes de cet effondrement
mais tout est toujours sur le point de
s’effondrer, les immeubles, les piles de
linge propre, les actions en bourse,
alors pourquoi accorder à ces alarmes
quotidiennes la moindre importance ?

Le jour où tout se brise en toi —
je dis bien « tout » car il ne s’agit pas seulement
du coeur cassé comme le cou d’une volaille
la veille d’un dimanche à la campagne,
je parle du corps, de l’os du genou à celui de la mâchoire,
je parle de l’âme dans ses derniers retranchements,
je parle des plaies qui s’ouvrent, toutes en même temps.
Je parle de la raison qui se jette contre les murs,
du crâne mordu du sommet au
menton, des doigts de la main gauche
pliés entre ceux de la main droite.

Le jour où tout se brise en toi,
le pire n’est pas la quantité ahurissante de larmes
que tu bois des paupières à la bouche,
ni la migraine qui paralyse le visage et la nuque,
le pire, le jour où tout se brise en toi,
c’est le langage qu’on abandonne pour
des reniflements, le langage qu’on roue de coups
pour qu’il cesse d’aboyer ses mots d’amour
et de respect, le langage qu’on étouffe
dans la pornographie, le langage auquel on croyait tant
qui s’effondre avec le reste.

Le jour où tout se brise en toi
tu t’en veux si fort d’y avoir cru.

(Cécile Coulon)

Recueil: Noir Volcan
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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Pluie de la cinquième lune (Kakei)

Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2020




Illustration: ArbreaPhotos
    

Pluie de la cinquième lune
la volaille au poulailler
lisse son plumage

(Kakei)

 

Recueil: Friches
Traduction: René Sieffert
Editions: Verdier poche

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Rue des gouttes (Alain Jean-André)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2017




    
rue des gouttes

au bout de cette rue en impasse
cabanes de tôle, grillages, volailles

une basse-cour pouilleuse
avec des statues de plâtre peint

et un gamin joufflu
Secoué par le rire

qui titube dans les flaques
sous l’insistante pluie

(Alain Jean-André)

 

Recueil: Chemins profonds
Editions: Jacques Brémond

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La Bulle (Albert Samain)

Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2016



La Bulle

Bathylle, dans la cour où glousse la volaille,
Sur l’écuelle penché, souffle dans une paille ;
L’eau savonneuse mousse et bouillonne à grand bruit,
Et déborde. L’enfant qui s’épuise sans fruit
Sent venir à sa bouche une âcreté saline.
Plus heureuse, une bulle à la fin se dessine,
Et, conduite avec art, s’allonge, se distend
Et s’arrondit enfin en un globe éclatant.
L’enfant souffle toujours ; elle s’accroît encore :
Elle a les cent couleurs du prisme et de l’aurore,
Et reflète aux parois de son mince cristal
Les arbres, la maison, la route et le cheval.
Prête à se détacher, merveilleuse, elle brille !
L’enfant retient son souffle, et voici qu’elle oscille,
Et monte doucement, vert pâle et rose clair,
Comme un frêle prodige étincelant dans l’air !
Elle monte… Et soudain, l’âme encore éblouie,
Bathylle cherche en vain sa gloire évanouie.

(Albert Samain)

Illustration : http://tayana2pense.wordpress.com

 

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Ce que tu offres (Kabîr)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2016



Si tu dis que le Dieu unique demeure en tous les êtres,
pourquoi égorges-tu des volailles?

Tu attrapes un animal, tu l’emportes, tu l’égorges,
mais ce que tu offres « au nom de Dieu »,
c’est de l’argile!
Sa lumière essentielle s’absorbe dans l’Absolu:
dis-moi, qu’est-ce donc que tu as tué?

(Kabîr)

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Vert paysage (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2016


Une fille fragile
et le fils qu’elle mène
voient s’épanouir le vert intense:
le chercheur d’orties
les hache avec le son
pour la volaille aux yeux sanglants
pas une feuille ne vole.
Au carrefour vibrant
quelqu’un s’arrête et boit
à la faveur du jour profond
puis trouve le chemin
qui va le plus loin.

(Jean Follain)

Illustration: Rafal Olbinski

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La sève effleure aussi le lieu (Pierre-Alain Tâche)

Posted by arbrealettres sur 11 octobre 2015



Edgar Hunt poules ferme  [800x600]

La sève effleure aussi le lieu
ses cours aux paupières closes
s’épuise au sol battu des étables béantes
où la paille est tressée encore

Les gonds durcissent
le bois grisonne aux tempes des maisons
Le chancre ourle les seuils
hante la huche farineuse
bouillonne au bord du four
Le bec d’ambre des volailles
fauche les roses pâles des lambris

(Pierre-Alain Tâche)

Illustration: Edgar Hunt

 

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