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Posts Tagged ‘volute’

À L’ERMITAGE DE BEIQING (Li Shangyin)

Posted by arbrealettres sur 16 juin 2021



Illustration    
    
À L’ERMITAGE DE BEIQING

Le soleil plonge à l’ouest
derrière les monts de Yan. Je cherche l’ermite
près de sa chaumière. Parmi toutes ces feuilles
qui chutent
où se trouve-t-il ?
La sente se perd dans les volutes de la brume.

Seul au crépuscule
il frappe le gong de pierre.
J’écoute, immobile,
appuyé sur mon bâton de rotin.
Un grain de poussière peut résumer le monde entier.
A quoi bon l’amour à quoi bon la haine ?

(Li Shangyin)

 

Recueil: Neige sur la montagne du lotus Chants et vers de la Chine ancienne
Traduction: Ferdinand Stočes
Editions: Picquier poche

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BAL (Birago Diop)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2021



    

Illustration: Mark Ashkenazi

BAL

Une volute bleue, une pensée exquise
Montent l’une sur l’autre en un accord secret
Et l’état rose tendre qu’un globe tamise
Noie un parfum de femme dans un lourd regret.

Le lent lamento langoureux du saxophone
Égrène de troubles et indistincts accords
Et son cri rauque, saccadé ou monotone,
Réveille parfois un désir qu’on croyait mort

Arrête Jazz, tu scandes des sanglots, des larmes
Que les coeurs jaloux veulent garder seuls pour eux.
Arrête ton bruit de ferraille. Ton vacarme
Semble une immense plainte où naît un aveu.

(Birago Diop)

 

Recueil: Anthologie Poésie africaine six poètes d Afrique francophone
Traduction:
Editions: Points

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VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL (Zéno Bianu)

Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020



Camille Claudel
    

VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL

Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis

Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches

infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène

à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu

en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon

qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine

qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde

l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon

jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant

par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés

tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle

tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres

par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements

voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour

qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel

dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi

pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages

pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue

si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible

sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour

bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation

sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens

palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses

les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez

allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture

allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie

jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore

et puis t’en vas vers le silence

(Zéno Bianu)

 

Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard

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Initium (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2020



 

Anne-Marie Zilberman (20)

Initium

Les violons mêlaient leur rire au chant des flûtes
Et le bal tournoyait quand je la vis passer
Avec ses cheveux blonds jouant sur les volutes
De son oreille où mon Désir comme un baiser
S’élançait et voulait lui parler sans oser.

Cependant elle allait, et la mazurque lente
La portait dans son rythme indolent comme un vers,
– Rime mélodieuse, image étincelante, –
Et son âme d’enfant rayonnait à travers
La sensuelle ampleur de ses yeux gris et verts.

Et depuis, ma Pensée – immobile – contemple
Sa splendeur évoquée, en adoration,
Et dans mon Souvenir, ainsi que dans un temple,
Mon Amour entre, plein de superstition.

Et je crois que voici venir la Passion.

(Paul Verlaine)

Illustration: Anne-Marie Zilberman

 

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Je n’ai pas su (Ossip Mandelstam)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2018



Je n’ai pas su, dans le brouillard, saisir
Ton image douloureuse et fragile.
« Seigneur ! » ai-je dit par erreur,
Sans vouloir prononcer ce mot.

Le nom divin, comme un oiseau immense,
S’est échappé de ma poitrine.
Devant moi les volutes d’un brouillard épais,
Et derrière moi une cage vide.

(Ossip Mandelstam)


Illustration: William Blake

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Etait-ce bien un éléphant… (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018


 

Etait-ce bien un éléphant…

Etait-ce bien un éléphant
Qui dansait sur la cheminée?
Il était un peu transparent
Et ne semblait guère plus grand
Qu’une volute de fumée.

Mais peut-être, au fond, fumait-il
Calmement à minces bouffées
En dansant sur la cheminée.
Je ne voyais que de profil
Sa trompe mince comme un fil.

Et il aurait tout renversé
Si je n’avais imaginé
De dessiner un grand dompteur
Qui n’eut qu’à relever le nez
Pour l’envoyer danser ailleurs.

(Maurice Carême)

Illustration

 

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Donne-nous la force d’endurer un peu plus longtemps (Hilda Doolittle)

Posted by arbrealettres sur 28 mai 2018



Alexandra Domnec  pain_120916_detail_poisson

Les murs ne tombent pas
[29]

Donne-nous la force d’endurer
un peu plus longtemps,

maintenant que l’albâtre du coeur
est brisé ;

nous pourrions nous nourrir à jamais
du rayon de miel ambré

de ton salut remémoré,
mais le vieux-moi,

encore plus ou moins à l’aise dans le monde,
s’écrie avec colère,

j’ai faim, les enfants réclament à manger
et des pierres enflammées tombent sur eux ;

notre conscience nous laisse sans défense ;
ô, pour ta Présence

au milieu des filets de pêche
près des barques échouées sur la rive du lac ;

quand, dans les volutes de la fumée de bois,
diras-tu encore, comme tu l’as dit,

le poisson grillé est prêt,
voici le pain ?

***

Grant us strength to endure
a little longer,

now the heart’s alabaster
is broken;

we would feed forever
on the amber honey-comb

of your remembered greeting,
but the old-self,

still half at-home in the world,
cries out in anger,

I am hungry, the children cry for food
and flaming stones fall on them ;

our awareness leaves us defenceless;
O, for your Presence

among the fishing-nets
by the beached boats on the lake-edge;

when, in the drift of wood-smoke,
will you say again, as you said,

the baked fish is ready,
here is the bread?

(Hilda Doolittle)

Illustration: Alexandra Domnec

 

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Méduse (Aya Cheddadi)

Posted by arbrealettres sur 16 janvier 2018



 

Illustration: Arnold Böcklin
    
Méduse

Pour venir à moi dans la mosaïque
de verre brisé sur la plage
suivez les volutes autour de mon visage
qui agrippent les homards à la nage
au lasso de cercles concentriques

(Aya Cheddadi)

 

Recueil: Tunis marine
Traduction:
Editions: Gallimard

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Assise en broussaille, les yeux encore pleins de rosée (Christiane Barrillon)

Posted by arbrealettres sur 14 mai 2017



Assise en broussaille, les yeux
encore pleins de rosée,
dans le bosquet
la terre fume
et la brume
monte en spirales de sa pipe d’écume

Les bras levés
émerge un chêne
qui sur scène
bat la mesure

Leçon de danse
et de solfège
Accords de harpes
et arpèges

Par la coulisse
à claire-voie
sur les pointes
le jour se glisse

L’heure tourne
sa valse lisse
de tournelune
en tournesol

Autour du col
des flamants roses
l’aurore s’enroule
et s’irise

Ritournelles des tourterelles
Rondes des lilas et des lis
Vols d’ibis
Bleus d’iris
Volutes des volubilis

(Christiane Barrillon)

Illustration: Irina Vitalievna Karkabi

 

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Parfum jets d’eau (Pascal Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 6 mars 2017



Parfum
jets d’eau

surtout pas de gravité
jamais de remords

Pas l’ombre d’une faute à confesser

cristal
volute
terrasses

Premiers baisers près des bosquets
le ciel se balance
les roses ne saignent pas

(Pascal Boulanger)

 

 

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