Posts Tagged ‘voûte’
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023

LE MONT SAINT-MICHEL
C’est un gros rocher noir debout sur l’océan,
Le sombre diadème d’un Neptune géant,
L’épée d’un dieu fichée sur la grève atlantique.
C’est la flèche élevée en prière phallique,
Le menhir orgueilleux des rêveries celtiques,
Le fantasme sacré d’un vieil abbé dément.
C’est l’hommage de granit à l’archange Michel,
L’improbable totem aux gargouilles de sel,
Un vieux vaisseau-fantôme échoué sur la plage.
C’est le phare déserté tombé du fond des âges,
Un bout de paradis oublié aux rivages
Tout au creux d’une baie où la mer étincèle.
C’est l’abbatiale bâtarde, et gothique et romane,
Ses voûtes dessinées par la foi artisane,
Ses vitraux bégayant leurs lueurs marines.
C’est le cloître-jardin des orants de matines,
Les salles de la Merveille aux cheminées malouines,
Et les cryptes enterrées sous la pierre chamane.
C’est le lieu de mystère et d’indolente brume
Que le soleil oublie quand les cierges s’allument
Mais que l’on aperçoit des marches de Bretagne
Quand on chemine seul, pèlerin de hasard,
Et que soudain le Mont se donne à nos regards,
Serti comme un diamant dans sa gangue océane.
(Roger Bevand)
Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe
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Posted in poésie | Tagué: (Roger Bevand), abbatiale, abbé, apercevoir, archange, artisan, atlantique, âge, échouer, élever, épée, étinceler, baie, bâtard, bégayer, bout, Bretagne, brume, celtique, chaman, cheminée, cheminer, cierge, cloître, creux, crypte, dément, déserter, debout, dessiner, diadème, diamant, Dieu, enterrer, fantasme, fantôme, ficher, flèche, foi, fond, gangue, gargouille, gothique, granit, grève, gros, hasard, improbable, indolent, jardin, lieu, lueur, malouin, marche, marin, matines, menhir, mer, merveille, mont, Mont Saint-Michel, mystère, Neprune, noir, océan, orant, orgueilleux, oublier, paradis, pélerin, phallique, phare, pierre, plage, prière, rêverie, regard, rivage, rocher, roman, s'allumer, sacré, salle, sel, sertir, seul, soleil, sombre, soudain, tomber, totem, vaisseau, vieux, vitrail, voûte | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 mai 2023

LA CLEF DE VOÛTE
Dans le cloître, à Chester,
le muret du jardin est si bas
que les jeunes filles assises
sont tenues de fermer les genoux.
Deux grandes qui ont oublié les ouvrent.
Les courbes y sont pures,
elles convergent dans l’ombre
comme au faîte de la cathédrale.
Le gothique est un art plus ancien
qu’on ne dit.
(Georges L. Godeau)
Recueil: Le fond des choses
Editions: Nathan
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2023

Nous sommes les rossignols du plus haut des cieux,
notre roseraie est un clos d’amis
Nous sommes les amoureux au coeur épris,
notre vigueur est souffrance.
Sur l’arène du Seigneur chacun de nous est une noctuelle
Devant le soleil de la Face, toujours nous menons notre ronde.
Le dévot nous croit fous, nous croit pleins de révolte
Nous sommes libres de pure liberté, nos ruines sont florissantes.
Nous venons de nulle part, nous venons d’une grande souche
Au delà de la voûte céleste, au delà du trône nous mènent nos pas.
Le secret de la confiance est en nous, en nous l’éclat de la volonté
La grâce du bonheur est en nous, nombreux sont nos titres.
Qui n’est pas le vrai Salomon, qui ne connaît pas le langage des oiseaux
Celui-là est un indifférent, ô Zatî ! Il ne connaît pas notre savoir.
(Zatî)
Recueil: Poèmes des derviches anatoliens
Traduction: Guzine Dino,Michèle Aquien,Pierre Chuvin
Editions: Fata Morgana
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Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023

Illustration: Ron Mueck
LES BARRIÈRES CÉLESTES
Quelques secondes avant de mourir
la mère tourna son visage vers nous
et d’une voix rauque s’écria :
Il n’y a rien !
Puis la voûte du silence s’éleva sur sa bouche.
Dans quel abîme se sont répandus
les grains de son chapelet
cent fois embrassés,
où sont tombés les mots de toutes ses prières
et le bruissement des chansons
qu’elle chantait depuis l’enfance ?
Que sont devenues la peur et l’angoisse
devant ses actes les plus menus ?
Ils portent les noms des péchés
sans être meilleurs ou pires
que les autres.
Quelle obscurité a-t-elle aperçue
dans cette cruelle seconde,
où, du talon, nous repoussons le sol
pour retomber aussitôt sur lui ?
e sortis sur le balcon
et de la chaise branlante de ma mère
je regardai quelque part,
dans les hauteurs célestes.
Durant toute notre longue vie
elles ne cessent de lorgner vers nos fenêtres,
elles n’ordonnent rien,
elles ne demandent rien
et, si vous voulez, elles
sont d’une beauté indicible.
Et nous, nous essayons de les acheter
par un grain d’encens par un grain du chapelet,
par des mots, par une larme !
Et à la fin
nous voulons soulever leurs barrières lumineuses
par notre dernier soupir,
celui qui, de tous nos gémissements,
est le plus vain.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023

Illustration: Fred Einaudi
ON SORT ET ON ENTRE…
On sort et on entre
On entre et on sort
On change de ventre
C’est là notre sort.
Maternelle terre
Ventre maternel
Ô double lumière
De notre tunnel.
De ventre je change
L’un l’autre m’aimant
Le dernier nous mange
Maternellement.
D’une nuit en route
Vers une autre nuit
La joyeuse voûte
Trompe notre ennui.
Trop de solitude
Ne m’a pas ôté
Ma vieille habitude
De l’éternité.
(Jean Cocteau)
Recueil: Clair-obscur
Traduction:
Editions: Points
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Cocteau), éternité, ôter, changer, dernier, double, ennui, entrer, habitude, joyeux, lumière, manger, maternel, nuit, route, solitude, sort, sortir, terre, tromper, trop, tunnel, ventre, vieux, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022

Illustration: Vincent Van Gogh
A la Santé
I
Avant d’entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu’es-tu devenu
Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d’en sortir comme il fit
Adieu Adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
II
Non je ne me sens plus là
Moi-même
Je suis le quinze de la
Onzième
Le soleil filtre à travers
Les vitres
Ses rayons font sur mes vers
Les pitres
Et dansent sur le papier
J’écoute
Quelqu’un qui frappe du pied
La voûte
III
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Tournons tournons tournons toujours
Le ciel est bleu comme une chaîne
Dans une fosse comme un ours
Chaque matin je me promène
Dans la cellule d’à côté
On y fait couler la fontaine
Avec le clefs qu’il fait tinter
Que le geôlier aille et revienne
Dans la cellule d’à coté
On y fait couler la fontaine
IV
Que je m’ennuie entre ces murs tout nus
Et peint de couleurs pâles
Une mouche sur le papier à pas menus
Parcourt mes lignes inégales
Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
Toi qui me l’as donnée
Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
Le bruit de ma chaise enchainée
Et tour ces pauvres coeurs battant dans la prison
L’Amour qui m’accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
Et ce désespoir qui la gagne
V
Que lentement passent les heures
Comme passe un enterrement
Tu pleureras l’heure ou tu pleures
Qui passera trop vitement
Comme passent toutes les heures
VI
J’écoute les bruits de la ville
Et prisonnier sans horizon
Je ne vois rien qu’un ciel hostile
Et les murs nus de ma prison
Le jour s’en va voici que brûle
Une lampe dans la prison
Nous sommes seuls dans ma cellule
Belle clarté Chère raison
(Guillaume Apollinaire)
Recueil: La Liberté en poésie
Traduction:
Editions: Folio junior
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Posted in poésie | Tagué: (Guillaume Apollinaire), accompagner, adieu, aller, amour, année, écouter, battre, beau, brûler, bruit, cellule, chaise, chanter, cher, ciel, clarté, clef, coeur, connaître, couler, couleur, danser, débile, désespoir, devenir, Dieu, donner, douleur, enchaîner, enterrement, entrer, filtrer, fontaine, fossé, frapper, gagner, geôlier, heure, horizon, hostile, inégale, jeune fille, lampe, larme, Lazare, lent, ligne, matin, menu, mouche, mur, nu, ours, papier, parcourir, passer, pauvre, pâle, pâleur, peindre, pied, pitié, pitre, pleurer, prisonnier, raison, rayon, revenir, ronde, s'ennuyer, se promener, se sentir, seul, sinistre, soleil, sortir, tinter, tombe, toujours, tourner, ululer, vers, ville, vitement, vitre, voûte, voir, voix, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 février 2022

Les Maisons
Les vieilles maisons sont toutes voûtées,
elles sont comme des grand’mères
qui se tiennent assises, les mains sur les genoux,
parce qu’elles ont trop travaillé dans leur vie;
mais les neuves sont fraîches et jolies
comme des filles à fichus
qui, ayant dansé, vont se reposer
et qui se sont mis une rose au cou.
Le soleil couchant brille dans les vitres,
les fumées montent dévidées
et leurs écheveaux embrouillés
tissent aux branches des noyers
de grandes toiles d’araignées.
Et, pendant la nuit, sur les toits,
l’heure du clocher dont les ressorts crient — et le poids descend —
(Charles-Ferdinand Ramuz)
Recueil: Le Petit Village
Traduction:
Editions: Héros-Limite
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Posted in poésie | Tagué: (Charles-Ferdinand Ramuz), assis, écheveau, branche, briller, clocher, cou, couchant, crier, danser, dévidé, descendre, embrouiller, fichu, fille, frais, fumée, genoux, grand'mère, heure, joli, main, maison, monter, neuf, noyer, poids, ressort, rose, se reposer, se tenir, soleil, tisser, toile d'araignées, toit, travailler, uit, vie, vieux, vitre, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022

D’une syllabe inattendue, le poème reçoit
sa clef de voûte, la résonnance?
(Pierre Dhainaut)
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Posted in poésie | Tagué: (Pierre Dhainaut), clef, inattendu, poème, résonnance, recevoir, syllabe, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2021

Je me rappelle ce reflet
D’un cierge sur la dalle de l’église
Où mes yeux descendus de la voûte
Croyaient voir dans le ciel renversé
Une étoile danser.
Elle n’a pas fini, à travers les années,
Les printemps, les hivers,
Les roses et les neiges
Dans ce carré de ciel
Ses lumineux arpèges.
Non, pour personne, fût-ce un dieu,
Retombé de l’antique atmosphère,
Je ne donnerais ce reflet
De l’étoile première,
Ballerine du ciel dont le pas fêtait Dieu
Sur le rythme éternel de la danse des mondes
Dans l’espace élargi de mes yeux :
Signe de son pouvoir par l’allure et le nombre.
(Franz Hellens)
Illustration: ArbreaPhotos
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Posted in poésie | Tagué: (Franz Hellens), allure, année, antique, arpège, atmosphère, église, éternel, étoile, ballerine, ciel, cierge, croire, dalle, danse, Dieu, finir, hiver, pouvoir, printemps, reflet, rythme, se rappeler, voûte | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2021

LA BLANCHEUR
Elle a connu les visages et la beauté nuptiale.
Elle a mûri dans l’espace, construit le sens
mystérieux et connu le cri
de la nuit. La main inscrit les signes
dans la pierre, et l’ocre et la cendre
s’exhalent dans le silence, s’effacent dans la blancheur.
Elle ne sait pas et elle sait, car elle est devenue le centre
où elle respire : poisson, colombe, serpent.
Le songe s’est fait espace et son flanc
retient le soleil sous la voûte des arbres.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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