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Posts Tagged ‘wagon’

Mobilisation générale, 1914. (Robert Mallet)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



    

Mobilisation générale, 1914.

Ils marchaient en chantant
vers Berlin
via la gare de l’Est
fleur au fusil
La belle guerre en poésie
sous les vivats
de ceux qui ne la feraient pas!

La nuit, dans un wagon de marchandises
les fleurs se desséchaient
à la bouche d’acier muette
des canons noirs glacés
les corps fanés mêlaient leurs rouges pantalons
avant d’être couchés ailleurs
mêlant d’autres rougeurs
balle au fusil

(Robert Mallet)

 

Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Traduction:
Editions: Gallimard

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DES HEURES D’INFLUENCE (Gérard Noiret)

Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021




DES HEURES D’INFLUENCE

Dans le wagon aux tags rupestres
Épaule contre épaule
Ce peuple
Muni d’un crayon
Qui creuse et gratte
Poussé par une soif
Dont il ignore jusqu’au nom

(Gérard Noiret)

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Ode (Valery Larbaud)

Posted by arbrealettres sur 19 avril 2020



Ode

Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l’Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l’angoissante musique
Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd,
Dorment les millionnaires.
Je parcours en chantonnant tes couloirs
Et je suis ta course vers Vienne et Budapesth,
Mêlant ma voix à tes cent mille voix,
Ô Harmonika-Zug !

J’ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre,
Dans une cabine du Nord-Express, entre Wirballen et Pskow.
On glissait à travers des prairies où des bergers,
Au pied de groupes de grands arbres pareils à des collines,
Étaient vêtus de peaux de moutons crues et sales…
(Huit heures du matin en automne, et la belle cantatrice
Aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.)
Et vous, grandes places à travers lesquelles j’ai vu passer la Sibérie et les monts du Samnium,
La Castille âpre et sans fleurs, et la mer de Marmara sous une pluie tiède !

Prêtez-moi, ô Orient-Express, Sud-Brenner-Bahn , prêtez-moi
Vos miraculeux bruits sourds et
Vos vibrantes voix de chanterelle ;
Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces, aux mouvements
Si aisés, les locomotives des rapides,
Précédant sans effort quatre wagons jaunes à lettres d’or
Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,
Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses…

Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement
Entrent dans mes poèmes et disent
Pour moi ma vie indicible, ma vie
D’enfant qui ne veut rien savoir, sinon
Espérer éternellement des choses vagues.

(Valery Larbaud)

Découvert ici: http://www.ipernity.com/blog/lara-alpha

Illustration: Murad Sayen

 

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A LA GARE (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2020



 

train en feu

A LA GARE

Wagon. Porte béante.
Une clôture.
Sur le quai
Un homme se déplace.
Casquette rouge.
Un drapeau rouge
Stoppe le train.
Dans le carré de la porte
Un homme.
La clôture.
La plaine verte.
Quelqu’un s’en va.
Oh! homme dont le coeur bat,
Tu n’aurais pas dû naître!
Une fois encore
Je me retourne.
Dans le lointain,
Le feu.

(Srecko Kosovel)

 

 

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LA DERNIÈRE FOIS (Isaïe Spiegel)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2019




    
LA DERNIÈRE FOIS
à Rebecca

Je t’ai vue, la dernière fois, dans le wagon encore ouvert,
Parmi le troupeau effrayé, le visage des enfants juifs,
Je n’ai pu te tendre la main même pour le dernier voyage
Déjà le camion refermé m’emportait vers la grande route

Et je ne savais pas que c’était la dernière fois,
Le dernier voyage de tous nos rêves,
Vers nous les monts semblaient bleuis de froid.
Et près d’eux, sur le ciel, crachaient les crématoires.

(Isaïe Spiegel)

 

Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard

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Le paysage dans le cadre des portières (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019



 

Claude Monet_ train dans la campagnef [1280x768]

Le paysage dans le cadre des portières
Court furieusement, et des plaines entières
Avec de l’eau, des blés, des arbres et du ciel
Vont s’engouffrant parmi le tourbillon cruel
Où tombent les poteaux minces du télégraphe
Dont les fils ont l’allure étrange d’un paraphe.

Une odeur de charbon qui brûle et d’eau qui bout,
Tout le bruit que feraient mille chaînes au bout
Desquelles hurleraient mille géants qu’on fouette ;
Et tout à coup des cris prolongés de chouette.
– Que me fait tout cela, puisque j’ai dans les yeux
La blanche vision qui fait mon coeur joyeux,
Puisque la douce voix pour moi murmure encore,
Puisque le Nom si beau, si noble et si sonore
Se mêle, pur pivot de tout ce tournoiement,
Au rythme du wagon brutal, suavement.

(Paul Verlaine)

Illustration: Claude Monet

 

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Dans ce grand wagon blanc (Thomas Vinau)

Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2019



Illustration: Edward Hopper  
    
Dans ce grand wagon blanc

Trop souvent comme
dans un train
silencieux à côté des autres
polis
indifférents
dans ce grand wagon blanc
qui nous mène au néant

(Thomas Vinau)

 

Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma

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Je crie (Josée Tripodi)

Posted by arbrealettres sur 8 mai 2019



Illustration: France Mondello
    
Je crie
J’écris

Mes mots n’y sont pour personne

Envolés
Bouquet fugace

Durs et affilés
Jetés comme des pierres
Dans les jardins stériles

Ils s’accrochent
Les uns derrière les autres
Wagons dépareillés

Ni en train
Ni en phrase

Comment écrire les cris

(Josée Tripodi)

Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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LA BELLE DORMEUSE (Ulysse Envers)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018




LA BELLE DORMEUSE

Si jolie quand vous dormez,
Si sexy sous vos rondeurs,
Je vous regardais rêver
Dans ce wagon voyageur.

Votre corps était lové
Comme une oeuvre de sculpteur
Qui eût voulu mélanger
L’érotisme et la pudeur.

J’avais très envie d’humer
De vos cheveux les senteurs,
M’approcher pour effleurer
Vos joues d’un doigt cajoleur.

Mais comment vous proposer
Même avec de la douceur,
Mes genoux comme oreiller,
Sans passer pour un dragueur ?

Réveillée pour présenter
Votre titre au contrôleur,
Je vous ai vue fusiller
De vos yeux l’enquiquineur.

Vous m’avez abandonné
A mon sort d’admirateur
En oubliant d’emporter
Votre charme ravageur.

(Ulysse Envers)

Illustration: José Vital Anselmo

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Sur une voie de garage (Tomas Tranströmer)

Posted by arbrealettres sur 14 mars 2018



Sur une voie de garage un wagon vide.
Immobile. Héraldique.
Des voyages entre les griffes.

(Tomas Tranströmer)

Illustration

 

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