Mon âne, mon âne
a bien mal à sa tête,
Madame lui fait faire
un bonnet pour sa tête,
Un bonnet pour sa tête,
Et des souliers lilas la la,
et des souliers lilas.
Mon âne, mon âne
a bien mal aux oreilles,
Madame lui fait faire
une paire de boucles d’oreille,
Une paire de boucles d’oreille,
Un bonnet pour sa tête,
Et des souliers lilas la la,
et des souliers lilas.
Mon âne, mon âne
a bien mal à ses yeux,
Madame lui fait faire
une paire de lunettes bleues,
Une paire de lunettes bleues,
Une paire de boucles d’oreille,
Un bonnet pour sa tête,
Et des souliers lilas la la,
et des souliers lilas.
Mon âne, mon âne
a mal à l’estomac,
Madame lui fait faire
une tasse de chocolat.
Une tasse de chocolat,
Une paire de lunettes bleues,
Une paire de boucles d’oreille,
Un bonnet pour sa tête,
Et des souliers lilas la la,
et des souliers lilas.
(Anonyme)
Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette
Quand s’étire et déroule
Son corps en paillasson,
Qu’il n’est plus en boule,
Tout hirsute et brouillon,
On aperçoit son nez pointu,
Ses petites pattes griffues,
Ses yeux noirs tout ronds
Brillants comme des boutons.
Qu’il est mignon
Le hérisson !
(Corinne Albaut)
Recueil: Comptines des secrets de la Forêt
Traduction:
Editions: Actes Sud Junior
Ce faix voluptueux des seins arrondis,
ces yeux tremblants,
ces lianes mobiles des sourcils
et ce frais bourgeon des lèvres
causent un trouble certain au coeur des hommes,
que le désir aveugle :
mais comment cette ligne impérissable de félicité
que le dieu aux armes de fleurs a dessinée lui-même,
comment est-il possible que ce gazon noir,
semé en son milieu,
allume encore une chaleur plus grande ?
(Bhartrihari) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
Dans tout ce qui existe à voir,
est-il objet plus beau
que le visage d’une jeune fille
aux yeux d’antilope
et vous souriant d’amour ?
Dans les choses que l’on respire,
y a-t-il rien de plus suave
que le souffle de sa bouche ?
Dans ce que l’on entend,
est-il rien de plus harmonieux
que sa voix ?
Dans les choses que l’on mange,
est-il rien de plus délicieux
que la saveur du frais bourgeon de ses lèvres ?
Dans le domaine du toucher,
sent-on rien de plus doux
que son corps ?
Qu’y a-t-il de mieux à voir en pensée
que l’image d’une jeune fille nouvelle éclose ?
Partout, ceux dont le coeur est aimant
éprouvent une émotion qui vient d’elle !
(Bhartrihari) (VIIe siècle)
Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard
Je pense à toi
sur mon chemin
pour trouver la maison
pour voyager tranquille
vers le soir
et arriver indemne
au matin
en passant
la longue file des jours
aux cous inclinés tels des
portraits de Modigliani
je traverse midi
où la désolation
est un olivier luisant
chaque fois que je ferme
mes yeux sur ton odeur
je vois la petite main
de la rose
mes pensées bleuissent
deviennent cerfs-volants
mon coeur divague
plus qu’une fenêtre
j’ouvre la porte
j’entre doucement
pour que ton sommeil se promène
à la manière d’un ange
***
(Salih Diyab)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
Tu viendrais
dans ta précipitation tu jetterais ton manteau sur la chaise
tu courrais vers la chambre
tu me trouverais à ma table occupé à quelque chose
sans que je sois étonné de ta venue
sans le rire de la surprise
et tu t’assiérais même à côté de moi
sans que je remarque ta présence
et tu verrais de tes propres yeux
combien j’ai du mal
à essayer de recoller ta photo déchirée
***
(Luqman Dayrakyi)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
La vie commence à partir de tes pouces
entre le milieu et le haut de l’orange
à l’instant où un peu de sa rosée pétillante
atteint l’un de tes yeux
lorsque tu la coupes en deux moitiés.
Vivant avec entre tes mains
les deux moitiés d’une orange
il n’est pas de plus grand bonheur que je puisse avoir
il n’est pas de plus grand bonheur que tu puisses espérer
car la vie est précisément
ce que tu presseras peu après
entre tes dents…
***
(Mundhr Masri)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral