Arbrealettres

Poésie

Fais comme l’oiseau (Michel Fugain)

Posted by arbrealettres sur 24 août 2020



Fais comme l’oiseau
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau
D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut

Mais je suis seul dans l’univers
J’ai peur du ciel et de l’hiver
J’ai peur des fous et de la guerre
J’ai peur du temps qui passe, dit
Comment peut on vivre aujourd’hui
Dans la fureur et dans le bruit
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

Fais comme l’oiseau
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau
D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut

Mais l’amour dont on m’a parlé
Cet amour que l’on m’a chanté
Ce sauveur de l’humanité
Je n’en voit pas la trace, dit
Comment peut on vivre sans lui
Sous quelle étoile, dans quel pays
Je n’y crois pas, je n’y crois plus, je suis perdu

Fais comme l’oiseau
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau
D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut

Mais j’en ai marre d’être roulé
Par des marchands de liberté
Et d’écouter se lamenter
Ma gueule dans la glace, dit
Est-ce que je dois montrer les dents
Est-ce que je dois baisser les bras
Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdu

Fais comme l’oiseau
Ça vit d’air pur et d’eau fraîche, un oiseau
D’un peu de chasse et de pêche, un oiseau
Mais jamais rien ne l’empêche, l’oiseau, d’aller plus haut

(Michel Fugain)


3 Réponses to “Fais comme l’oiseau (Michel Fugain)”

  1. orfeenix said

    Il ne manquait plus que la musique à la beauté des images et des écrits!

  2. Oiseau dément
    ———-

    Je vois sur une branche un volatile fou,
    Car jamais il ne chante, il papote, il délire ;
    Intarissablement, lui qui n’a rien à dire,
    Et non pas presque rien, mais vraiment rien du tout.

    Les grands arbres eux-mêmes en sont poussés à bout,
    Ils voudraient qu’un félin croquât ce triste sire ;
    J’entends, tout près de moi, le chêne qui soupire,
    Dénonçant ce discours qui ne tient pas debout.

    Ulysse redoutait le chant de la sirène,
    Mais plus loin sur sa route il oublia sa peine ;
    Or, ici, nous avons un fléau permanent.

    Cet oiseau me répond « Ce n’est rien de tragique,
    Plusieurs autres que moi vont ainsi cancanant,
    Donnant même à la chose un sens pédagogique ».

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