Posts Tagged ‘vivre’
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2023

Illustration
UNE FEMME PARLE (extrait)
Comme autour de nous deux l’air est divinatoire !
Nous sommes imprégnés d’un secret merveilleux,
Nous sommes ceux pour qui nul mal n’est périlleux,
Nous vivons une grande et facile victoire.
Nous sommes l’un pour l’autre en héroïque honneur,
En tous tes mouvements je suis essentielle,
Quand je ne te vois pas, ta présence est réelle,
Et de nous chaque chose est le plus grand bonheur.
C’est à cause de toi qu’un matin je suis née,
Et seul, mon coeur puissant t’a pleinement conçu,
Que je t’ai possédé, toi que je n’ai pas eu,
Ô mon unique amant, que je me suis donnée !
Nous sommes à nous deux toute l’immensité
Rien n’est si beau que toi quand je vois que tu m’aimes,
Nous sommes un amour au-dessus de nous-mêmes,
Indicible, immuable, extrême, innocenté.
Qui connaîtra jamais la muette musique
Émanant de nous deux quand nous nous regardons,
Et même détournés, figés, sans abandons,
Ah ! notre grand plaisir idéal et physique.
(Jane Catulle-Mendès)
Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle
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Posted in poésie | Tagué: (Jane Catulle-Mendès), abandon, aimer, air, amant, amour, au-dessus, aut, émaner, beau, bonheur, chose, coeur, concevoir, connaître, détourner, devinatoire, essentielle, extrême, facile, femme, figer, grand, héroïque, honneur, idéal, immensité, immuable, imprégner, indicible, innocenter, jamais, mal, matin, mérveilleux, mouvement, muet, musique, naître, parler, périlleux, physique, plaisir, plein, posséder, présence, puissant, réel, se donner, se regarder, secret, unique, victoire, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023

Nous, les exilés
qui vivons à coups de calmants.
Notre patrie est devenue Facebook
cela nous ouvre le ciel
fermé devant nos visages aux frontières.
Nous, les exilés,
nous dormons en serrant contre nous
notre téléphone mobile.
Sous les lumières
des écrans de nos ordinateurs
nous nous assoupissons pleins de tristesse
et nous réveillons pleins d’espoir.
Nous, les exilés,
rôdons autour de nos maisons lointaines
comme les amoureuses rôdent
autour des prisons,
espérant apercevoir l’ombre
de leurs amants.
Nous, les exilés, nous sommes malades
d’une maladie incurable
Aimer une patrie
mise à mort.
(Maram al-Masri)
Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Maram al-Masri), amant, amoureux, apercevoir, autour, écran, calmant, ciel, coup, dormir, espérer, espoir, exilé, fermer, frontière, lointain, lumière, maison, malade, maladie, mort, ombre, ordinateur, ouvrir, patrie, prison, rôder, s'asstéléphone, se réveiller, serrer, tristesse, visage, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mai 2023

Ce coeur que vous m’avez fait, blessé d’avance,
Puisque nul n’en a besoin pour le sien,
Puisque, si je tombe en quelque puits immense,
A personne autour il ne manquera rien,
Puisque personne hors vous n’a vu mon âme,
Mieux vaudrait peut-être — ô Dieu, ne craignez pas,
Si vous la tuez, que quelqu’un la reclame —
Peut-être en finir avec elle tout bas,
En finir pour la guérir d’être immortelle —
Immortels seront les autres. Me guérir
Par pitié, d’être sans fin à cause d’elle
Ce mal qui ne peut ni vivre ni mourir.
Je passerai… je n’aurai plus jamais de moi,
Plus jamais ni vent ni nouvelle…
(Marie Noël)
Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), autour, âme, bas, besoin, blesser, cause, coeur, craindre, d'avance, Dieu, faire, fin, finir, guérir, immense, immortel, jamais, mal, manquer, moi, mourir, nouvelle, nul, passer, personne, pitié, puits, quelqu'un, réclamer, rien, tomber, tuer, vent, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 mai 2023

Seigneur, qui tenez entre vos doigts mon âme
Comme une chandelle de pissenlit mûr
Dont le vent vous réclame Ailleurs les cent ailes;
Qui la tenez frémissante au bord du monde…
Ô Dieu! qu’allez-vous faire !…
Ah! ne me livrez pas si faible à l’espace…
Laissez-moi sans vivre, …
laissez-moi sans être !
N’ouvrez pas au jour hostile qui s’êlance
La nuit de mon somme,
Pour me jeter tremblante encore de silence
Dans le bruit des hommes.
(Marie Noël)
Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), aile, ailleurs, âme, être, bord, bruit, chandelle, Dieu, doigt, espace, faible, faire, frémissant, homme, hostile, jeter, jour, laisser, livrer, monde, mur, nuit, ouvrir, pissenlit, réclamer, s'élancer, seigneur, silence, somme, tenir, tremblant, vent, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023

Illustration: Fanny Verne
Attente
J’ai vécu sans le savoir,
Comme l’herbe pousse…
Le matin, le jour, le soir
Tournaient sur la mousse.
Les ans ont fui sous mes yeux
Comme, à tire-d’ailes,
D’un bout à l’autre des cieux
Fuient les hirondelles…
Mais voici que j’ai soudain
Une fleur éclose.
J’ai peur des doigts qui demain
Cueilleront ma rose,
Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage.
Dans l’Amour si grand, si grand,
Je me perdrai toute,
Comme un agnelet errant
Dans un bois sans route.
Dans l’Amour, comme un cheveu
Dans la flamme active,
Comme une noix dans le feu,
Je brûlerai vive.
Dans l’Amour, courant amer,
Las ! comme une goutte,
Une larme dans la mer,
Je me noierai toute.
Mon cœur libre, ô mon seul bien,
Au fond de ce gouffre,
Que serai-je ? Un petit rien
Qui souffre, qui souffre !
Quand deux êtres, mal ou bien,
S’y fondront ensemble,
Que serai-je ? Une petit rien
Qui tremble, qui tremble !
J’ai peur de demain, j’ai peur
Du vent qui me ploie,
Mais j’ai plus peur du bonheur,
Plus peur de la joie
Qui surprend à pas de loup,
Si douce, si forte
Qu’à la sentir tout d’un coup
Je tomberai morte,
Demain, demain, quand l’Amour
Au brusque visage
S’abattra comme un vautour
Sur mon cœur sauvage…
………………
Quand mes veines l’entendront
Sur la route gaie,
Je me cacherai le front
Derrière une haie.
Quand mes cheveux sentiront
Accourir sa fièvre,
Je fuirai d’un saut plus prompt
Que le bond d’un lièvre.
Quand ses prunelles, ô dieux !
Fixeront mon âme,
Je fuirai, fermant les yeux,
Sans voir feu ni flamme.
Quand me suivront ses aveux
Comme des abeilles,
Je fuirai, de mes cheveux
Cachant mes oreilles.
Quand m’atteindra son baiser
Plus qu’à demi-morte,
J’irai sans me reposer
N’importe où, n’importe
Où s’ouvriront des chemins
Béants au passage,
Eperdue et de mes mains
Couvrant mon visage.
Et, quand d’un geste vainqueur,
Toute il m’aura prise,
Me débattant sur son cœur,
Farouche, insoumise,
Je ferai, dans mon effroi
D’une heure nouvelle,
D’un obscur je ne sais quoi,
Je ferai, rebelle,
Quand il croira me tenir
A lui tout entière,
Pour retarder l’avenir,
Vingt pas en arrière !…
S’il allait ne pas venir !…
(Marie Noël)
Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Lauraine Jungelson
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Noël), abeille, accourir, actif, agnelet, amer, amour, an, arrière, atteindre, attente, avenir, aveu, à tire d'ailes, âme, éclos, éperdu, être, baiser, béer, bien, bois, bond, bonheur, bout, brûler, brusque, cacher, chemin, cheveu, cheveux, ciel, coeur, courant, couvrir, croire, cueillir, demain, derrière, Dieu, doigt, doux, effroi, ensemble, entendre, entier, errer, farouche, fermer, feu, fièvre, fixer, flamme, fleur, fond, fort, front, fuir, gai, geste, gouffre, goutte, grand, haie, herbe, heure, hirondelle, insoumis, joie, jour, larme, las, lièvre, libre, loup, mal, matin, mer, mort, mousse, noix, nouveau, obscur, oreille, passage, peur, ployer, pousser, prendre, prompt, prunelle, rebelle, retarder, rien, rose, route, s'abattre, s'ouvrir, saut, sauvage, savoir, se cacher, se débattre, se fondre, se noyer, se perdre, se reposer, sentir, soir, soudain, souffrir, suivre, surprendre, tenir, tomber, tourner, trembler, vainqueur, vautour, veine, venir, vent, vif, visage, vivre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023

J’ai la fureur d’aimer
J’ai la fureur d’aimer. Mon cœur si faible est fou.
N’importe quand, n’importe quel et n’importe où,
Qu’un éclair de beauté, de vertu, de vaillance
Luise, il s’y précipite, il y vole, il s’y lance,
Et, le temps d’une étreinte, il embrasse cent fois
L’être ou l’objet qu’il a poursuivi de son choix;
Puis, quand l’illusion a replié son aile,
Il revient triste et seul bien souvent, mais fidèle,
Et laissant aux ingrats quelque chose de lui,
Sang ou chair. Mais, sans plus mourir dans son ennui,
Il embarque aussitôt pour l’île des Chimères
Et n’en apporte rien que des larmes amères
Qu’il savoure, et d’affreux désespoirs d’un instant,
Puis rembarque. – Il est brusque et volontaire tant
Qu’en ses courses dans les infinis il arrive,
Navigateur têtu, qu’il va droit à la rive,
Sans plus s’inquiéter que s’il n’existait pas
De l’écueil proche qui met son esquif à bas.
Mais lui, fait de l’écueil un tremplin et dirige
Sa nage vers le bord. L’y voilà. Le prodige
Serait qu’il n’eût pas fait avidement le tour,
Du matin jusqu’au soir et du soir jusqu’au jour,
Et le tour et le tour encor du promontoire,
Et rien ! Pas d’arbres ni d’herbes, pas d’eau pour boire,
La faim, la soif, et les yeux brûlés du soleil,
Et nul vestige humain, et pas un cœur pareil !
Non pas à lui, – jamais il n’aura son semblable –
Mais un cœur d’homme, un cœur vivant, un cœur palpable,
Fût-il faux, fût-il lâche, un cœur ! quoi, pas un cœur !
Il attendra, sans rien perdre de sa vigueur
Que la fièvre soutient et l’amour encourage,
Qu’un bateau montre un bout de mât dans ce parage,
Et fera des signaux qui seront aperçus,
Tel il raisonne. Et puis fiez-vous là-dessus ! –
Un jour il restera non vu, l’étrange apôtre.
Mais que lui fait la mort, sinon celle d’un autre ?
Ah, ses morts ! Ah, ses morts, mais il est plus mort qu’eux !
Quelque fibre toujours de son esprit fougueux
Vit dans leur fosse et puise une tristesse douce;
Il les aime comme un oiseau son nid de mousse;
Leur mémoire est son cher oreiller, il y dort,
Il rêve d’eux, les voit, cause avec et n’en sort
Plein d’eux que pour encor quelque effrayante affaire.
J’ai la fureur d’aimer. Qu’y faire ? Ah, laisser faire!
(Paul Verlaine)
Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), affaire, affreux, aile, aimer, aller, amer, amour, apôtre, apercevoir, apporter, arbre, arriver, attendre, avide, éclair, écueil, étrange, étreinte, être, île, bateau, beauté, boire, bord, bout, brûler, brusque, causer, chair, cher, chimère, choix, coeur, course, désespoir, dormir, doux, droit, eau, effrayant, embarquer, embrasser, encourager, ennui, esprit, esquif, exister, faible, faim, faire, faux, fièvre, fibre, fidèle, fossé, fou, fougueux, fureur, herbe, homme, humain, illusion, infini, ingrat, instant, jamais, laché, laisser, larme, luire, matin, mât, mémoir, montrer, mort, mourir, mousse, n'importe, nage, navigateur, nid, objet, oiseau, oreiller, palpable, parage, pareil, perdre, poursuivre, proche, prodige, promontoire, raisonner, rêver, rembarquer, replier, rester, revenir, rien, rive, s'inquiéter, sang, savoureux, se diriger, se fier, se lancer, se précipiter, semblable, seul, signal, soif, soir, soleil, sortir, soutenir, souvent, têtu, temps, tour, tremplin, triste, tristesse, vaillance, vertu, vestige, vigueur, vivant, vivre, voir, voler, volontaire, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 mai 2023

Illustration: Adèle Vergé
SOUHAITS,
Dans l’immensité de tes bras
Se perdre à tout jamais
Oubliant le temps
Oubliant les gens.
Se blottir contre toi
Sentir ta force
Se sentir protégée.
Fermer les yeux et ne plus se réveiller
Fermer les yeux et changer de lieux
Se perdre dans tes yeux
Se perdre dans ton monde
Se blottir dans tes bras
Se blottir contre toi
Sentir la douceur de tes lèvres
De tes baisers
Sentir tes caresses, ta tendresse.
Vouloir que le temps s’arrête
Vouloir que la vie s’arrête
Pour pouvoir rester blottie dans tes bras
Pour rester contre ton corps
S’endormir dans la douceur et la chaleur de tes bras
Ne plus vivre que pour ces instants
Ne plus vivre que pour la pureté, de nos sentiments.
(Lucia Amara Baltzli)
Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe
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Posted in poésie | Tagué: (Lucia Amara Baltzli), baiser, blotti, bras, caresse, changer, corps, douceur, force, gens, immensité, instant, jamais, lèvres, lieux, monde, oublier, protéger, pureté, rester, s'arrêter, s'endormir, se blottir, se bmottir, se perdre, se réveiller, se sentir, sentiment, sentir, souhait, temps, tendresse, vie, vivre, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 mai 2023

Illustration: Jean-Jacques Henner
NUL BONHEUR
Nul bonheur ne peut me toucher
Tout a fui par ton absence
Une fleur vient m’effaroucher
L’oiseau chante ma réticence.
Nul bonheur ne m’aide à revivre
Ton silence est un poids cruel
Si lourd à mon âme en duel…
Car sur la terre il me faut vivre…
Nul bonheur ne m’a plus comblée
Le jardin me parait désert
Dans sa blessure, l’exilée
N’entend que son morne concert.
Nul bonheur ne franchit ma porte
Le silence frappe mon coeur
Seule ma peine n’est point morte
Heureux qui ne sent sa rigueur.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), absence, aider, âme, blessure, bonheur, chanter, coeur, combler, concert, cruel, désert, duel, effaroucher, entendre, exiler, fleur, franchir, frapper, fuir, heureux, jardin, lourd, morne, mort, nul, oiseau, paraître, peine, poids, porte, réticence, revivre, rigueur, sentir, silence, terre, toucher, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023

Illustration: Olga Guyot
SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE
Partir sur des sentiers d’automne
Quand chantent encor les oiseaux
Les feuilles et les ruisseaux
Même par un ciel qui moutonne…
J’aimerais l’offrir à mon âme
Ce souffle expirant de beauté
Et rayonnant comme une flamme,
Avant que ne me fût ôté
De vivre intensément mon heure
De lumière et d’immense paix
Que cherche mon coeur à jamais
Pour en éclairer ma demeure.
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), aimer, automne, âme, éclairer, ôter, beauté, chanter, chercher, ciel, coeur, demeure, expirer, feuille, flamme, heure, immense, intensément, jamais, lumière, moutonner, offrir, oiseau, paix, partir, rayonner, ruisseau, sentier, souffle, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023

«OUVRE TON AME»
Quand le rossignol sifflera
Ce gai refrain : Alléluia !
— Ouvre ton âme à leur message
— Vers l’horizon du paysage,
Unis ta joie à ce printemps
— Vis de tout ton coeur ces instants
Tout est fugitif sur la terre
Où toute chose a son mystère
(Rosa Burel)
Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout
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Posted in poésie | Tagué: (Rosa Burel), alléluia, âme, chose, coeur, fugitif, gai, instant, joie, message, mystère, ouvrir, printemps, refrain, rossignol, siffler, terre, unir, vivre | Leave a Comment »