Posts Tagged ‘reconnaître’
Posted by arbrealettres sur 15 mai 2023

PETIT MATIN
Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
au sel de tes cheveux aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
je fermerai les yeux tu me prendras la main
Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
sur les sentiers brûlants d’odeurs et de soleil
les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
et les seins ombragés des palmes du sommeil
Je laisserai alors s’envoler les oiseaux
les oiseaux long-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy Poésies
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), algue, épaule, étoile, brûlant, cheveux, ciel, clair, courber, fermer, fuir, fuseau, herbe, long-courrier, main, matin, mer, nu, odeur, oiseau, ombrage, palme, paupière, pied nu, prendre, pressé, profond, reconnaître, ruisseler, s'envoler, sein, sel, sentier, soleil, sommeil, traverser, venir, vent, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023

JEUNE NOVICE DANS UN MONASTÈRE ZEN
Tout est mensonge et tout illusion,
La vérité reste indéfinissable,
Et j’ai, pourtant, la nette vision
De la montagne au loin reconnaissable.
Rose, corbeau, le cerf dans la forêt,
L’azur des mers et les couleurs du monde,
Concentre-toi, tout cela disparaît,
N’a plus forme ni nom qui lui réponde.
Rentre en toi-même ; ainsi te concentrant,
Apprends à lire, à voir, à reconnaître,
Concentre-toi — tout n’est plus qu’apparent.
Concentre-toi — l’apparent devient l’Être.
***
JUNGER NOVIZE IM ZEN-KLOSTER (II)
Ist auch alles Trug und Wahn
Und die Wahrheit stets unnennbar,
Dennoch blickt der Berg mich an
Zackig und genau erkennbar.
Hirsch und Rabe, rote Rose,
Meeresblau und bunte Welt :
Sammle dich — und sie zerfällt
Ins Gestalt- und Namenlose.
Sammle dich und kehre ein,
Lerne schauen, lerne lesen !
Sammle dich — und Welt wird Schein,
Sammle dich — und Schein wird Wesen.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hermann Hesse), apparent, apprendre, azur, être, cerf, corbeau, couleur, disparaître, forêt, forme, illusion, indéfinissable, jeune, lire, loin, mensonge, mer, monastère, monde, montagne, net, nom, novice, répondre, reconnaître, reconnaissable, renaître, rester, rose, se concentrer, vérité, vision, voir, zen | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

TES YEUX…
Tes yeux n’abritent pas la forêt
Ni ton corps la patrie sauvage
Nul chandelier d’argent ne repose en ta main
Mon amour laisse-moi ma robe blanche
Les pierres se taisent
Rien ne s’élève du coeur
Trop de fois ce fut l’espoir
Avec son ventre qui crevait d’étoiles
L’aube encore décapitait le jour
Quelle main m’apaisera ?
Quel soleil me brûlera
Comme une caresse d’homme ?
Celui qui viendra
Je le reconnaîtrai
Il sera le noyau
Il sera le grain
Et son visage alors
Assumera les ruines
(Claude de Burine)
Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Claude de Burine), abriter, amour, apaiser, argent, assumer, aube, étoile, blanc, brûler, caresse, chandelier, coeur, corps, crever, décapiter, espoir, forêt, grain, homme, jour, laisser, main, noyau, patrie, pierre, reconnaître, reposer, rien, robe, ruine, s'élever, sauvage, se taire, soleil, trop, venir, ventre, visage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 février 2023

La poésie comme la méditation
nous apprennent – et de façon « magique » –
à invoquer la splendeur oubliée de l’existence
qui n’attend de nous que d’être reconnue.
(Fabrice Midal)
Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Fabrice Midal), apprendre, attendre, existence, façon, invoquer, magique, méditation, oublier, poésie, reconnaître, splendeur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

SI L’AMOUR FUT
Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?
L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?
Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.
Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.
Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.
Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), abandonner, absence, amour, année, arrêter, autour, autre, azur, éclairer, élan, étendu, éternel, battre, bleu, brûler, briller, cautionner, changer, charbonner, chevelure, colère, corps, creux, croire, dénouer, désert, disparaître, durer, feu, fierté, figure, fin, frémir, glace, herbe, humain, ici, imaginer, incertain, irrémédiable, jour, large, loin, long, mémoire, mêler, morceau, mortel, nom, nuit, oeil, opaque, ordonnancer, parole, pignon, pommier, ramure, rêve, recomposer, reconnaître, regard, remuer, renverser, revenir, rien, rire, s'aviver, s'ébranler, s'en aller, se trouver, souterrain, souvenir, tempête, temps, toi, tout, trembler, vacance, véritable, venir, verbe, violent, visage, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

L’amour nous annule
LE LIEU MIRACULEUX DE L’AMOUR
Si intimement pareille à qui j’étais,
révolté dans le malheur d’exil.
Ton présent, miroir encore de mes jours passés,
et moi soudain loin d’eux
pour me soustraire aux déchirures dont ton amour m’a guéri,
nous avons aveuglé les miroirs
et nous nous reconnaissons dans la même buée,
compagnons d’un pays où nous avons su nous perdre,
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), amour, annuler, aveugler, buée, compagnon, déchirure, exil, guérir, intime, jour, lieu, loin, malheur, miraculeux, miroir, pareil, passé, pays, perdre, présent, révolte, reconnaître, savoir, se soustraire | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022

LA CINQUIÈME SAISON
S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit
L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent
Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend
Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes
Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers
Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine
En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond
Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage
L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous
Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe
Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison
Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), achever, aile, au travers, au-delà, automne, âme, épargner, épaule, été, étrave, battre, bleu, bord, branche, caresse, cerner, chevelure, ciel, clapotis, commencer, continuer, der, descendre, doigt, dormir, doux, dresser, espace, falaise, fermer, feu, flamme, fleur, fleuve, forme, frêle, frôler, frelon, front, genoux, glisser, grange, haleine, haut, hirondelle, hiver, ier, jeunesse, joue, lampe, lent, loin, lumineux, main, maison, mer, mur, neige, noir, nommer, nuit, passer, paysage, plafond, plaine, poitrine, printemps, reconnaître, reflet, reine, rideau, ruche, s'approcher, saison, sang, savoir, se cacher, secouer, soir, soleil, souffle, tache, tempe, tige, toit, toujours, traverser, vert, visage, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2022

HORS DE MOI
Les coeurs sont à laver
Les plaies sont enlevées
L’étoile d’araignée brille dans la serrure
Il ne reste déjà qu’une ombre
Sur le mur
Et le peu de chaleur que tu m’avais laissée
Qu’importe
On vit sans peine
Une main qui rôdait va souffler sur la plaine
Un pli noir se détend
Et la roue du soleil fait chavirer le temps
Le ciel prend l’air
Me reconnaîtras-tu
Ma peau est à l’envers
(René Guy Cadou)
Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), araignée, à l'envers, étoile, briller, chaleur, chavirer, ciel, coeur, enlever, hors, laisser, main, moi, mur, noir, ombre, peau, peine, plaie, plaine, pli, rôder, reconnaître, rester, roue, se détendre, serrure, soleil, souffler, temps, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

Ma solitude est partout dans le monde
bien avant d’être en moi
Elle est dans cet homme qui passe avec son chien
elle est cet homme elle est ce chien
Elle est dans le chant de la pluie contre la vitre
Elle est ce chant elle est cette pluie elle est cette vitre
Elle est dans ce linge sur un fil tout au fond du jardin
cette lumineuse ondulation d’un drap blanc sur un ciel bleu
elle est ce fil elle est ce drap elle est ce ciel
Ma solitude je ne la reconnais vraiment
que lorsqu’elle vient vers moi
se jeter dans mes bras me raconter rieuse
ce qu’elle a fait dans la journée
qui elle a vu qui l’a blessée
(Christian Bobin)
Recueil: La Vie Passante
Editions: Fata Morgana
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), blanc, blesser, bleu, chant, chien, ciel, drap, faire, fil, homme, jardin, journée, linge, lumineux, monde, ondulation, partout, pluie, raconter, reconnaître, rieur, se jeter, solitude, vitre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 novembre 2022

La confiance est la matière première de celui qui regarde :
c’est en elle que grandit la lumière.
La confiance est la capacité enfantine
d’aller vers ce que l’on ne connaît pas
comme si on le reconnaissait.
« Tu viens d’apparaître devant moi
et je sais qu’aucun mal ne peut me venir de toi puisque je t’aime,
et c’est comme si je t’aimais depuis toujours. »
La confiance est cette racine minuscule
par laquelle le vivant entre en résonance avec toute la vie
— avec les autres hommes, les autres femmes,
comme avec l’air qui baigne la terre
ou le silence qui creuse un ciel.
Sans confiance, plus de lien et plus de jour.
Sans elle, rien.
(Christian Bobin)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), air, aller, apparaître, baigner, ciel, confiance, connaître, creuser, enfantin, femme, grandir, homme, jour, lien, lumière, mal, minuscule, racine, résonance, reconnaître, regarder, rien, silence, terre, vie, vivant | Leave a Comment »