Posts Tagged ‘ancien’
Posted by arbrealettres sur 28 avril 2024
Illustration: Vladimir Dunjic
THE CATS WILL KNOW
La pluie tombera encore
sur tes doux pavés,
une pluie légère
comme un souffle ou un pas.
La brise et l’aube légères
fleuriront encore
comme sous ton pas,
quand tu rentreras.
Entre fleurs et balcons
les chats le sauront.
Il y aura d’autres jours,
il y aura d’autres voix.
Tu souriras toute seule.
Les chats le sauront.
Et tu entendras des mots très anciens,
des mots las et vains
comme les vieux habits
des fêtes d’hier.
Toi aussi,
tu auras des gestes.
Tu diras des mots
— visage de printemps,
(Cesare Pavese)
Recueil: Travailler fatigue La mort viendra et aura tes yeux
Traduction: Gilles de Van
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 17 avril 2024
Seuls
si irrémédiablement seuls
et provisoires
comme bêtes hagardes
meuglant sous le soleil énorme
et cependant toujours brûlant
d’une ardeur très ancienne
lorsque nos mains s’émeuvent
au contact d’un autre épiderme
au point de ne plus reconnaître
le sillage douloureux
de leurs propres caresses et que
nous pénétrons dans la durée
interminable où nous nous consumons
sans plus laisser de trace qu’un baiser
déposé sur la surface vibrante
d’une vitre voilée de givre.
(Christophe Manon)
Recueil: Provisoires
Editions: NOUS
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Posted by arbrealettres sur 16 avril 2024
Ce que le regard attend
toujours
se dérobe
et c’est peut-être
un sommeil très ancien
qui vient
le souvenir d’une étreinte
ou d’un baiser
cette part inflammable de soi
qui relance le corps
une chose et son ombre
qui se dissolvent dans la lumière
et font basculer l’instant
comme une plume tombe
dans cette peur intime
soumise à la poussière
(Christophe Manon)
Recueil: Provisoires
Editions: NOUS
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Posted by arbrealettres sur 3 avril 2024
Les anciennes lois mvskokes prohibaient
la religion chrétienne
Car celle-ci divisait le peuple.
Nous qui sommes parents de la Panthère,
du Raton Laveur, de la Biche, et des autres
animaux et vents fûmes bientôt divisés.
Mais la coutume mvskoke vise à créer des parentés.
Nous avons fait de Jésus un parent,
lui avons donné un nom mvskoke.
***
The old Mvskoke laws outlawed
the Christian religion
Because it divided the people.
We who are relatives of Panther, Raccoon, Deer, and the
other animals and winds were soon divided.
But Mvskoke ways are to make relatives.
We made a relative ofJesus, gave him a Mvskoke name.
(Joy Harjo)
Recueil: L’aube américaine
Traduction: de l’anglais (Etats Unis) par Héloïse Esquié
Editions: Globe
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Posted by arbrealettres sur 26 mars 2024
Ancien ancien monde
– jupes moulantes
Près de la voiture neuve
***
Ancient ancien world
– tight skirts
By the new car
(Jack Kerouac)
Recueil: Le livre des haïku
Traduction: Bertrand Agostini
Editions: La Table Ronde
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Posted by arbrealettres sur 16 mars 2024
Posted in poésie | Tagué: (Bob Mwangi Kihara), abondance, ancestral, ancien, également, émerger, chaîne, chercher, conduire, connaissance, convenir, courageux, cupide, empire, faire, généreux, haine, honnête, honneur, ignorance, langue, libre, mérite, moralité, parer, principe, raisonnable, réaliser, respectable, richesse, s'éveiller, sagesse, scruter, se battre, se libérer, se réveiller, sentier, soleil, somnolence, succès, suivre, valoir, violence, vraiment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2024
ROSACES SOUS L’ANGLE D’OR
Lorsque nous nous regardons
Des nappes de neige étincellent
Sous le soleil qui se rapproche
Des fenêtres ouvrent leurs bras
Tout le long de la voie du bien
S’ouvrent des mains et des oiseaux
S’ouvrent les jours s’ouvrent les nuits
Et les étoiles de l’enfance
Aux quatre coins du ciel immense
Par grand besoin chantent menu
Lorsque nous nous regardons
La peur disparaît le poison
Se perd dans l’herbe fine fraîche
Les ronces dans les temples morts
Tirent de l’ombre enracinée
Leurs fruits ardents rouges et noirs
Le vin de la terre écumante
Noie les abeilles en plein vol
Et les paysans se souviennent
Des années les mieux enfournées
Lorsque nous nous regardons
La distance s’ouvre les veines
Le flot touche à toutes les plages
Les lions les biches les colombes
Tremblants d’air pur regardent naître
Leur semblable comme un printemps
Et l’abondante femme mère
Accorde vie à la luxure
Le monde change de couleur
Naissance contrarie absence
Lorsque nous nous regardons
Les murs brûlent de vie ancienne
Les murs brûlent de vie nouvelle
Dehors le lit de la nature
Est en innocence dressé
Crépusculaire le ciel baigne
Ta sanglotante et souriante
Figure de musicienne
Toujours plus nue esclave et reine
D’un feuillage perpétuel
Lorsque nous nous regardons
Toi la limpide moi l’obscur
Voir est partout souffle et désir
Créent le premier le dernier songe.
(Paul Eluard)
Recueil: Le livre ouvert 1938-1944
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2024
Illustration
CRAVATE NOIRE
[…]
Écris que je pleure à cause des mères.
De mes mères plus anciennes.
Des fines et belles
amantes aux fenêtres,
que le mort a surprises inabouties
et qui traînent leurs journées, maternelles
sur les photographies d’un salon
et les broderies.
Je pleure à cause des lumières qui s’allument
et de dimanche ce chat pelotonné
à ma fenêtre.
La peur met ses beaux habits
et attend.
Écris.
Que je pleure à cause des cyclones,
du peu de nourriture,
de tous les Peu,
des séismes
qui ne préviennent pas.
Je pleure car elle est venue en vain,
la nouvelle qu’hier tu as vu
le premier papillon.
je pleure car l’éphémère n’est pas une nouvelle.
Écris. Je pleure
car le hasard s’est enfermé chez lui,
le sursis est arrivé au bourreau,
la gourde est arrivée au désert,
la Jeunesse est arrivée à la photo.
Je pleure car qui sait qui fermera
les yeux de mes jours.
Arrose toi-même la plante
et laisse-moi pleurer car…
(Kiki Dimoula)
Recueil: Le Peu du monde suivi de Je te salue Jamais
Traduction: du grec par Michel Volkovitch
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Kiki Dimoula), amant, ancien, arriver, arroser, attendre, à cause, écrire, beau, bourreau, broderie, chat, cravate, cyclone, dimanche, en vain, fenêtre, fermer, fin, gourde, habit, hasard, inabouti, jour, journée, laisser, lumière, maternel, mère, mort, noir, nourriture, nouvelle, papillon, pelotonné, peu, peur, photo, photographie, plante, pleurer, prévenir, premier, s'allumer, s'enfermer, salon, savoir, séisme, surprendre, sursis, traîner, venir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 février 2024
DES HOMMES
Au milieu d’un grand luminaire
on voyait discuter des hommes
en proie à la grande peur
d’autres pleuraient
on trouvait aussi les amants
de la secrète beauté
ils gagnaient les anciens faubourgs
et rejoignaient leurs compagnes
marchant pieds nus
sur les planchers de bois blanc
pour ne pas réveiller.
(Jean Follain)
Recueil: Exister suivi de Territoires
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), amant, ancien, beauté, blanc, bois, compagne, discuter, faubourg, gagner, homme, luminaire, marcher, milieu, peur, pied nus, plancher, pleurer, proie, réveiller, rejoindre, secret, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 février 2024
À l’ombre des pins et des cyprès
La sagesse reçue des Anciens
M’accorda une vie humaine.
Elle m’invita, pauvre créature, jusqu’au palais
À tenir un humble rang dans le quartier des femmes.
J’ai joui de la grâce profuse du saint souverain,
Recueillant la faveur radieuse du soleil et de la lune.
Les rais brûlants de l’astre pourpre posés sur moi,
Je reçus la haute bénédiction dans le pavillon de Zeng Shen.
Abandonnée à l’espoir de jours heureux,
Je délaçais mon souffle, éveillée comme endormie.
Mais les décrets du Ciel — qui pourra jamais les infléchir ?
Avant de les savoir, le soleil voilait sa lumière
Et me laissait déjà dans l’ombre du soir.
Je gardais la bonté du roi qui demeurait mon seul asile
Et mes fautes ne me conduisirent pas à l’exil.
J’ai servi l’impératrice douairière dans le palais d’Orient
Et pris ma place parmi les suivantes de la Confiance éternelle.
J’aidais à laver les rideaux, à balayer le sol souillé
Et ma tâche se poursuit ainsi jusqu’au terme mortel.
Alors mes os trouveront repos au pied de la colline.
Et l’ombre vacillante des pins et des cyprès couvrira ma tombe.
(Pan Qie Yu)
(Ier siècle av. J.-C.)
Recueil: Classiques de la poésie chinoise
Traduction: Alexis Lavis
Editions: Presses du Châtelet
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