Du haut de la terrasse, pour dire adieu :
Fleuve et plaine perdus dans le crépuscule
Sous le couchant reviennent les oiseaux
L’homme, lui, chemine, toujours plus loin
(Wang Wei)
Traduction: François Cheng
Editions: du Seuil
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022
Du haut de la terrasse, pour dire adieu :
Fleuve et plaine perdus dans le crépuscule
Sous le couchant reviennent les oiseaux
L’homme, lui, chemine, toujours plus loin
(Wang Wei)
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2022
En voyage,
on est toujours
au centre
(Danielle Sallenave)
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Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022
Cortège
La fille du ciel
Est passée par là
Discrète et légère
Elle n’avait l’air de rien
Mais le lendemain quel bleu en mon âme
La fille du vent
Est passée par là
Diaphane à l’orée du jour
Elle semblait ne souffler mot
Mais le lendemain quelle bourrasque en ma tête
La fille du feu
Est passée par là
Ni vu ni connu
Dans ce muet éblouissement
Mais le lendemain c’était l’enfer et pour toujours
(Claude Haller)
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022
Faut t’en passer
Le facteur est passé
Toujours rien
Le train est passé
Toujours rien
Le Père Noël est passé
Toujours rien
La chance a passé
Toujours rien
Que se passe-t-il donc
Pour qu’il ne se passe rien
Et que je passe à côté de tout
(Claude Haller)
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Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022
Illustration
La fête d’abord
Il y a des rabat-joie
Je serai relève-joie
Il y a des bonnets de nuit
Je serai bonnet de jour
Il y a des souffre-douleur
Je serai sauve-douleur
Ne me parlez plus d’oiseaux de malheur
Je veux être pour toujours
Un petit — même tout petit —
Marchand de bonheur
À chaque jour suffit sa joie
N’est-ce pas
(Claude Haller)
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Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022
Illustration: Anne-François-Louis Janmot
Des filles chantent:
L’époque dont les mères ont parlé
n’a pas trouvé l’accès de nos alcôves,
et tout y est resté lisse et clair. Elles
nous disent qu’elles se brisèrent lors
d’une année fouaillée de tempête.
Nous ne savons pas : qu’est-ce que c’est la tempête ?
Nous habitons toujours dans les profondeurs de la tour,
et parfois, de loin seulement, nous entendons
dehors les forêts bruire dans le vent ;
une fois, une étoile étrangère
s’est arrêtée chez nous.
Et puis si nous sommes au jardin, nous
tremblons que cela ne commence, et
nous attendons jour après jour —
Mais il n’est nulle part un vent
qui voudrait nous plier.
***
Longtemps nous avons ri dans la
lumière, et chacune apportait à l’autre
des brassées d’oeillets et de résédas,
solennellement, comme à une promise
et c’était devinette et réponse.
Puis avec le nom de la nuit,
lentement, le silence s’est étoilé.
Nous fûmes alors comme réveillées de tout, et
très éloignées l’une de l’autre :
nous avons appris le désir, qui rend triste,
comme une chanson…
***
Les filles, sur la pente du jardin,
ont ri longtemps,
et en chantant,
comme si elles avaient fait une longue marche,
se sont fatiguées.
Les filles à côté des cyprès
tremblent : l’heure
commence où elles ignorent
de qui seront toutes choses.
(Rainer-Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 7 mai 2022
Le navire ne naviguera pas toujours
Et le chant du rossignol…
J’ai si souvent voulu vivre
Et si souvent — mourir !
Fatiguée de la loterie, comme
Dans mon enfance, — je quitterai
le jeu, Heureuse de ne pas croire Qu’il
y a d’autres mondes.
(Marina Tsvétaïéva)
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022
Illustration: Jordan W Thatcher
Le secret
Au plus profond de l’océan
Il y a un coquillage arc-en-ciel,
Il est toujours là, brillant le plus calmement
Sous les vagues des plus grosses tempêtes
Que les Grecs Anciens appelaient « ondes du rire. »
Comme vous l’entendez, le coquillage arc-en-ciel
Chante — au plus profond de l’océan.
Il est toujours là, chantant le plus silencieusement!
***
The Secret
In the profoundest ocean
There is a rainbow shell,
It is always there, shining most stilly
Under the greatest storm waves
That the old Greek called « ripples of laughter »
As you listen, the rainbow shell
Sings—in the profoundest ocean.
It is always there, singing most silenty!
(Katherine Mansfield)
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Posted by arbrealettres sur 17 avril 2022
Au milieu de notre assiette de porridge
Se trouvait peint un papillon bleu,
Chaque matin nous cherchions à être le premier à l’atteindre.
Alors Grand-mère disait: « Ne mangez pas le pauvre papillon ».
Cela nous faisait rire.
Elle nous le disait toujours et toujours nous nous mettions à rire.
Cela semblait une si petite et douce plaisanterie.
J’étais certaine qu’un beau matin
Le papillon s’envolerait des assiettes,
Riant du rire le plus ténu du monde,
Et se percherait sur les genoux de Grand-mère.
***
Butterfly Laughter
In the middle of our porridge plates
There was a blue butterfly painted
And each morning we tried who should reach the butterfly first.
Then the Grandmother said: `Do not eat the poor butterfly. »
That made us laugh.
Always she said it and always it started us laughing.
It seemed such a sweet little joke.
I was certain that one fine morning
The butterfly would fly out of the plates,
Laughing the teeniest laugh in the world,
And perch on the Grandmother’s lap.
(Katherine Mansfield)
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