Le ciel s’ennuie
Maison si tu es là
Montre ta fumée.
(Ogiwara Seisensui)
Posted by arbrealettres sur 7 Mai 2024
Le ciel s’ennuie
Maison si tu es là
Montre ta fumée.
(Ogiwara Seisensui)
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Posted by arbrealettres sur 26 avril 2024
Illustration
Blanche abeille tu bourdonnes — ivre de miel — dans mon âme
et tu te tords en lentes spirales de fumée.
Je suis le désespéré, la parole sans échos,
celui qui perdit tout, et celui qui posséda tout.
Ultime amarre, en toi craque mon anxiété ultime.
En ma terre déserte tu es l’ultime rose.
Ah silencieuse !
Clos tes yeux profonds. Là bat des ailes la nuit.
Ah dénude ton corps de statue craintive.
Tu as des yeux profonds où la nuit bat des ailes.
De frais bras de fleur et giron de rose.
Tes seins ressemblent aux escargots blancs.
Un papillon d’ombre est venu s’endormir sur ton ventre.
Ah silencieuse !
Voici la solitude d’où tu es absente.
Il pleut. Le vent marin chasse d’errantes mouettes.
L’eau marche pieds nus dans les rues trempées.
De cet arbre geignent, comme des malades, les feuilles.
Blanche abeille, absente, encore tu bourdonnes dans mon âme.
Tu revis dans le temps, fine et silencieuse.
Ah silencieuse !
***
Abeja blanca zumbas — ebria de miel — en mi alma
y te tuerces en lentas espirales de humo.
Soy el desesperado, la palabra sin ecos,
el que lo perdió todo, y el que todo lo tuvo.
Última amarra, cruje en ti mi ansiedad última.
En mi tierra desierta eres la última rosa.
Ah silenciosa !
Cierra tus ojos profundos. Allí aletea la noche.
Ah desnuda tu cuerpo de estatua temerosa.
Tienes ojos profundos donde la noche alea.
Frescos brazos de flor y regazo de rosa.
Se parecen tus senos a los caracoles blancos.
Ha venido a dormirse en tu vientre una mariposa de sombra.
Ah silenciosa !
He aquí la soledad de donde estás ausente.
Llueve. El viento del mar caza errantes gaviotas.
El agua anda descalza por las calles mojadas.
De aquel árbol se quejan, como enfermos, las hojas.
Abeja blanca, ausente, aún zumbas en mi alma.
Revives en el tiempo, delgada y silenciosa.
Ah silenciosa !
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), abeille, absent, aile, amarre, anxiété, arbre, âme, écho, battre, blanc, bourdonner, bras, chasser, craintif, craquer, désert, désespérer, eau, errer, escargot, feuille, fin, fleur, frais, fumée, geindre, giron, ivre, lent, malade, marcher, marin, miel, mouette, nuit, ombre, papillon, parole, perdre, pieds nus, pleuvoir, posséder, profond, ressembler, revivre, rose, rue, s'endormir, se tordre, sein, silencieux, solitude, spirale, statue, temps, terre, tout, tremper, ultime, venir, vent, ventre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2024
Les soieries d’été sont douces au toucher
C’est un crépuscule de corsages entrouverts sur la promenade
Et de baisers volés le long des bassins du jardin public
Où se mirent longuement les filles et les étoiles
Sous la laine noire des arbres des voix tricotent
Peaux brunes la promenade est encore belle.
Poudre à vos yeux bleu de vos cernes
La lune en son halo de juillet.
II
Terrasse en surplomb d’où considérer les passants
Nappe en papier blanc serviette de papier rouge
Pizza Margarita des bulles de Valpolicella
Un soir comme celui-ci les voix sont faciles et lointaines
Le rire des convives applaudit
On grignote des morceaux de ciel
Du soleil couchant jusque dans l’assiette
Léger d’épaules et de visage
Cette vie grésille entre les doigts puis s’envole en fumée
Ce goût d’alcool et de tabac on voudrait que ça dure
Surtout ne pas bouger ne plus rien déranger.
Une mouche sur une brindille se tient en équilibre.
(Jean-Michel Maulpoix)
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Posted by arbrealettres sur 8 avril 2024
Vers les eaux d’automne
Du coeur du feu si rouge
La fumée s’envole.
(Nakamura Kusatao)
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2024
La créature impavide qui m’épie
soulève parfois un léger rideau sombre
qui tremble comme s’il était un coeur.
Autour de lui nous tournons l’un et l’autre,
autour de cette contexture tiède
de fumée presque sans rêve.
Mais il arrive que le rideau vibratile
tourne autour de nous
et lève à son tour l’extrême
de cet obscur regard qui nous unit ou sépare,
cette peau aérienne qui devrait être chair
et non pas être dans l’air,
ce voile suspect d’attentes.
Épiant et épié, nous sentons alors
qu’on nous épie l’un et l’autre,
jusqu’à ce que nous soyons définitivement unis
ou définitivement séparés.
(Roberto Juarroz)
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2024
Il arriva que des femmes s’unirent, parlèrent.
Semblable et semblable.
Nos petites à faire craquer le cadre (murs, plancher, toiture)
s’en allèrent courir avec les bêtes du champ ou celles des rues.
Elles jouèrent et nous laissèrent parler,
tandis que les pères étaient en voyage forcé
et nous écrivaient malgré leur âge des lettres d’amour
que nos filles déchiraient,
gardant les timbres pour s’en décorer les joues, bien sûr.
Nous nous sommes mises à parler,
avec la peau, avec la gorge,
et nous attirions toutes les bêtes domestiques :
les chiens, les chats qui nous aimaient.
Claude, elle, avait rassemblé tous ses tableaux dans ses yeux,
afin de ne plus avoir à parler.
Il en sortait parfois, qui venaient nous illustrer.
Nous n’avions plus d’amies depuis des années.
Il faisait assez chaud pour en créer.
Le soleil nous reprit,
trouvant le sens des femmes, vapeurs, fumées.
Elles décidèrent de s’installer sur la terre pourtant,
entre les cailloux, les chardons, se mêler, se planter.
Quand un vent se leva alors dans leur feuillage.
(Françoise Favretto)
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Posted by arbrealettres sur 6 mars 2024
Illustration: Ito Sozan
Comme une douleur
revient un jour le souvenir du pays
tristes les fumées qui montent dans le ciel
(Ishikawa Takuboku)
Posted in poésie | Tagué: (Ishikawa Takuboku), ciel, douleur, fumée, jour, monter, pays, revenir, souvenir, triste | Leave a Comment »