Ces moments
Où voir une mouche,
Voir un liseron,
Voir la cour après
Le coucher du soleil,
Voir sa propre main,
Voir bouger sa jambe,
Ne rien voir –
Et c’est la plénitude.
(Eugène Guillevic)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2020
Ces moments
Où voir une mouche,
Voir un liseron,
Voir la cour après
Le coucher du soleil,
Voir sa propre main,
Voir bouger sa jambe,
Ne rien voir –
Et c’est la plénitude.
(Eugène Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020
Illustration: Josephine Wall
Bricolage
Tu naquis d’un bricolage
Du génial univers
Par étranges combinaisons
Par surprise et par liaisons
Tu devins Toi plutôt que mouche
Plutôt que zèbre souris lion
Surgi du magma des possibles
Et de la souche de toute vie
Tu devins Toi
Unique au monde
Face à l’éphémère défi.
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2020
L’Eté
le silence fait un bruit de mouche
son aile déchirée par un ongle trop long
une fauvette au bas du monde
dans une flaque de la route
d’un coup de bec détruit le ciel est ses fresques
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Mon corps
est lave chatouilleuse
il a dormi
et maintenant il se réveille
je me divise à peine
flottant sur la mer immense
suis-je cette mouche qui nage?
cette roche qui regarde?
cette chose transparente qui brille?
(Luis Mizón)
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Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2020
Chanson de veillée funèbre
La bougie
qui grésille.
Minuit.
Les huit planches.
Une branche
de buis.
La dernière
des prières.
On sort.
Une mouche
sur la bouche
du mort.
(Bernard Lorraine)
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Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
C’EST LA VIE
Dans la pièce au sol en terre
une mouche monte au long
d’une draperie usée.
En confiance chantent des femmes
elles conservent sur le tard
un rire de fraîcheur
leur corps entier qui fut beau
de sang s’irrigue et dure.
Cessant tout bruit, se regardant
c’est la vie
pensent-elles.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 30 juin 2020
Illustration: Josephine Wall
Ce que dit la bouche d’ombre
Tout parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue,
Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément.
T’imaginais-tu donc l’univers autrement ?
Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre,
Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre,
L’orage, le torrent roulant de noirs limons,
Le rocher dans les flots, la bête dans les monts,
La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre,
Et qu’il n’aurait rien mis dans l’éternel murmure ?
Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois,
S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ?
Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ?
Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte,
Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuit
Pour souffler dans le vide une vapeur de bruit,
Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole,
Si son rugissement n’était une parole ?
Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vêtu,
Ne soit rien qu’un silence ? et te figures-tu
Que la création profonde, qui compose
Sa rumeur des frissons du lys et de la rose,
De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu,
Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle à Dieu ?
Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue épaissie ?
Crois-tu que la nature énorme balbutie,
Et que Dieu se serait, dans son immensité,
Donné pour tout plaisir, pendant l’éternité,
D’entendre bégayer une sourde-muette ?
Non, l’abîme est un prêtre et l’ombre est un poëte ;
Non, tout est une voix et tout est un parfum ;
Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ;
Une pensée emplit le tumulte superbe.
Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe.
Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ;
Tout parle. Et maintenant, homme, sais-tu pourquoi
Tout parle ? Ecoute bien. C’est que vents, ondes, flammes
Arbres, roseaux, rochers, tout vit !
Tout est plein d’âmes.
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Illustration: Mustapha Merchaoui
Fenêtres ouvertes
Le matin – En dormant
J’entends des voix. Lueurs à travers ma paupière.
Une cloche est en branle à l’église Saint-Pierre.
Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !
Non, par là ! Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi.
Georges l’appelle. Chant des coqs. Une truelle
Racle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.
Grincement d’une faux qui coupe le gazon.
Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.
Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.
Musique militaire arrivant par bouffées.
Brouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.
Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voici
Que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.
Vacarme de marteaux lointains dans une forge.
L’eau clapote. On entend haleter un steamer.
Une mouche entre. Souffle immense de la mer.
(Victor Hugo)
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Posted by arbrealettres sur 11 juin 2020
retouche à la réconciliation
une mouche sort d’un lis
et la lumière monte
à la grille du ciel
les couleurs bavardent après l’ondée
(Daniel Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), bavarder, ciel, couleur, grille, lis, lumière, monter, mouche, ondée, réconciliation | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 avril 2020
La mouche
Sait
Qu’il y a danger de mort.
(Guillevic)
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), danger, mort, mouche, savoir | 4 Comments »