Posts Tagged ‘assis’
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2023

Illustration: Pascal Renoux
Quelque part dans le monde
un homme hurle de douleur
Quelque part dans le monde
une femme est assise
sous un bel arbre vert,
et elle écosse des petits pois,
et elle ne pense qu’à
de belles choses,
comme des cascades, des arcs-en-ciel
ou des petits pois.
*****
Someplace in the World
a Man is Screaming in Pain
Someplace in the world
a woman is sitting
under a beautiful green tree,
and she is shelling peas,
and she is thinking only
of beautiful things,
like waterfalls or rainbows
or peas.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023

Hélas, parfaitement mesuré
Samedi 25 août 1888. 17 h 20
est le nom d’une photo de deux
vieilles femmes dans un jardin,
à côté d’une maison blanche. Une des femmes
est assise sur une chaise avec un chien sur
les genoux. L’autre femme regarde
des fleurs. Peut-être ces femmes sont-elles
heureuses, mais ensuite on est samedi
25 août 1888. 17 h 21, et tout est fini.
***
Alas, Measured Perfectly
Saturday, August 25, 1888. 5:20 P.M.
is the name of a photograph of two
old women in a front yard, beside a
white house. One of the women is
sitting in a chair with a dog in her
lap. The other woman is looking at
some flowers. Perhaps the women are
happy, but then it is Saturday, August
25, 1888. 5:21 P.M., and all over.
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Brautigan), assis, à côté, blanc, chaise, chien, ensuite, femme, finir, fleur, genoux, hélas, heureux, jardin, maison, mesurer, nom, parfaitement, peut-être, photo, regarder, samedi, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Assis un soir à la terrasse de la lune
La chaleur ne quitte pas les jours déclinants
Mais les nuits sont désormais plus promptes à tomber
Aussi le vieil homme, depuis déjà quelques soirs,
S’est assis dehors jusqu’à la troisième veille.
Le vent bourrasque et fanfaronne
Les étoiles clignent leur respiration lumineuse
Les nuages se précipitent vers la lune épanouie
Elle les disperse ensuite dans l’encre du ciel.
Tu cours, haletant, vers la jouissance
Tu cours en vain
Mais lorsque tu renonces aux délices
Les voilà qui arrivent soudain.
(Yang Wan-li)
(1127-1206)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Assis avec ma femme au début du printemps
Toilettes et parures audacieuses,
Tu t’apprêtes toujours d’avant-garde.
L’herbe encore courte perce au travers des sandales
Les prunes en promesse détachent leur parfum d’à venir
Les arbres s’inclinent pour cueillir ton châle de brocarts
Et l’air s’élève délicat puis dégage ton col écarlate
Remplis ma coupe de vin d’orchidée !
Cette seule vue fait chanter mon esprit.
(Xu Junqian)
(540-609)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022

Vers le milieu l’après-midi, un silence s’est fait partout dans le pré.
Le ciel soudain a pâli comme quelqu’un qui on vient d’annoncer une mort.
Il n’y avait plus rien. Et puis tout s’est rallumé.
C’est quelque chose qui arrive très souvent,
vers le milieu de l’après-midi.
On ne le remarque guère.
Il faut être prisonnier ou malade,
ou assis devant une table, en train d’écrire, pour s’en apercevoir :
l’étoffe du jour est trouée.
Par les trous on voit le diable
— ou, si vous préférez ce mot plus
calme : le néant.
Il y a un instant où le monde est laissé seul.
Abandonné.
C’est comme si Dieu retenait son souffle.
Un intervalle de néant entre deux domaines de la lumière
(Christian Bobin)
Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), abandonné, annoncer, apercevoir, après-midi, assis, écrire, étoffe, calme, ciel, diable, Dieu, domaine, instant, intervalle, jour, lumière, malade, milieu, mort, mot, néant, partout, pâlir, pré, prisonnier, remarquer, retenir, rien, se rallumer, seul, silence, souffle, trou, trouée, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022

La forme de ma pensée
Cette chambre est fermée de tous côtés.
Cependant, un éclair l’a traversée.
Il me semble du moins en avoir aperçu un.
Ou est-ce la merveilleuse réalité
que nous percevons de l’endroit où nous sommes ?
Cet éclair, est-il désormais
ailleurs, hors d’ici ?
Est-ce chose possible ?
Il n’y a en ce lieu aucun passage.
Et les vitres des fenêtres sont couvertes d’épais rideaux.
Cela ne fut-il qu’une intime illusion?
Cet éclair, n’est-il passé qu’en moi?
Ce malentendu entre dedans et dehors
m’a fait entendre un grondement violent.
Pendant qu’en ce vide obscur
la respiration est à peine sensible,
un silence imperturbable demeure
couché et endormi à mes pieds sur lui : un couvre-pied.
Ce frémissement, qui a parcouru coins et recoins de ce lieu,
a provoqué dans les forêts environnantes un cri de douleur soudain,
audible jusqu’à cette chambre si bien fermée,
cri apparu pour s’éteindre aussitôt, sans disparaître pour autant.
Les rayons, qui pénétrèrent et lacérèrent cet instant fragile,
se sont enfuis et s’enfuient encore,
vers le haut et le bas, le nord, le sud.
S’agit-il du vaste ciel où je me tiens assis maintenant?
Quelle étrange vision pour mes yeux clos !
Mon siège tourne, et en tournant
m’entraîne dans une orbite circulaire,
planète au mouvement semblable
à des milliers d’autres en cet espace infini.
Est-ce donc ainsi la forme de ma pensée,
ainsi ce monde :
un royaume céleste dans la chambre ?
***

(Lokenath Bhattacharya)
Traduction de l’auteur et de Marc Blanchet
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Lokenath Bhattacharya), ailleurs, apercevoir, apparaître, assis, audible, aussitôt, autant, à peine, éclair, épais, bas, céleste, côte, chambre, ciel, circulaire, clos, coin, coucher, couvre-pied, couvrir, cri, dedans, dehors, demeurer, disparaître, douleur, endormi, endroit, entendre, entraîner, environnant, espace, fenêtre, fermer, forêt, forme, fragile, frémir, gronder, haut, hors, ici, illusion, imperturbable, infini, instant, intime, lacérer, lieu, maintenant, malentendu, mérveilleux, monde, mouvement, nord, obscur, orbite, parcourir, pasage, passer, pénétrer, pensée, percevoir, pied, planète, possible, provoquer, rayon, réalité, recoin, respirer, rideau, royaume, s'éteindre, s'enfuir, se tenir, semblable, sensible, siège, silence, soudain, sud, tourner, traverser, vaste, vide, violent, vitre, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022

L’EMPAILLEUR D’OISEAUX
L’empailleur s’était assis
devant les gorges roses
les ailes vertes ou mauves
de ses passereaux
rêvant à son amante
au corps si différent
parfois si près aussi
de celui des oiseaux
qu’il lui paraissait
très étrange
dans ses courbes et ses volumes
dans ses couleurs et ses parures
et dans ses ombres.
(Jean Follain)
Illustration: James LeGros
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), amante, assis, corps, couleur, courbe, empailleur, mauve, oiseau, ombre, parure, rêver, rose, verte, volume | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 octobre 2022

Illustration: Jeannette Allary
Assis la nuit, instruction collective
Chanson des pins dans le vent, susurrement serein,
Chute des eaux sur les rocs, murmure frémissant.
A nouveau luit un reste de lune,
La voix pure du coucou appelle la montagne.
***

(Hyesim)
Recueil: Ivresse de brumes, griserie de nuages
Traduction: Ok-sung / Anne Baron / Jean-François Baron
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Hyesim), appeler, assis, à nouveau, chanson, chute, collectif, coucou, eau, frémir, instruction, luire, lune, montagne, murmuré, nuit, pin, pur, reste, roc, serein, susurrer, venté, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022

Illustration
Leur angoisse discrète
Dans les bars
les salles de billard
les bas-fonds
je vois des hommes
sans amour depuis si longtemps.
Pour continuer à vivre,
certains d’entre eux
ont du fermer leur coeur,
s’endurcir,
étriquer leur façon de voir et de penser.
Ils disent « Les hommes sont comme ci, les femmes sont comme ça… »
Des équations qui les aident
à marcher
jusqu’à l’épicier du coin.
Ils ont peint la cascade en noir, massacré le tigre,
enterré les photos cornées de l’horizon.
Ils habitent des garçonnières,
où ils écoutent
assis
les remous de la circulation,
les querelles des pigeons sur le toit.
En regardant
le jour devenir nuit,
les étoiles grandir dans le ciel.
Ils s’allongent
dans le noir
en attendant
la clémence du sommeil.
(Peter Bakowski)
Le coeur à trois heures du matin
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022

Il y a dans une chambre obscure un homme assis devant une table,
accoudé, la tête entre les mains.
Tu peux distinguer entre le col et las cheveux
les moindres lignes de sa peau.
Il n’existe entre lui et nous
qu’une grande épaisseur de silence.
(Paul Nougé)
Illustration: Alain Chayer
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