Au bout du chemin aux herbes sauvages,
Vide est la cabane qui cachait l’amour.
Restent en nous d’anciens mots échangés ;
La vie ne cesse, elle, de tourner la page.
(François Cheng)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2020
Au bout du chemin aux herbes sauvages,
Vide est la cabane qui cachait l’amour.
Restent en nous d’anciens mots échangés ;
La vie ne cesse, elle, de tourner la page.
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2020
Semonce d’automne. Voici qu’à grand fracas d’ailes,
S’arrachant des eaux de toute leur force ahanante,
– longue traînée de rêves vers leur patrie salutaire –
Les oies sauvages retracent au ciel la voie des anges.
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2020
Branches émerveillées
avant la fin de la lumière
*
Rayon oblique
dernier captif de
la fleur rouge
Enfants qui jouent
à petits cris
dans mon oreille
Cloches qui disent
Qui sers-tu ?
*
Main
qui plante
pour les papillons du futur
Rose blanche
Feuilles charmées par la pluie
*
Sur l’herbe passe
l’ombre d’un papillon
*
Ombre fine
Chardons bleus
En soleil
Amoureux
*
Branche de roses
Indéchiffrées
Son grand visage
Emplit mes yeux
*
Soleil
à l’état sauvage
*
Avril
adolescent
demi-nu
demi-dieu
*
La terre
aux genoux éclatants
*
Voyelle
Blanche
Soleil Muet
Sous les
Nuages
*
Liberté
D’or
Tilleul
(Henry Bauchau)
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Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2020
Les cerisiers sauvages
je les contemple toute seule
Chose regrettable
***
山桜一人見にきてすまぬもの
yama zakura / hitori minikite / sumanu mono
(Chiyo-ni)
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Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2020
Première oie sauvage
Après l’avoir perdue de vue
je l’entends encore
***
はっ雁や声あるものを見失ひ
hatsugari ya / koe aru mono wo / miushinai
(Chiyo-ni)
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Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2020
Illustration: Tachibana Morikuni
Première oie sauvage
et puis d’autres suivront
et puis d’autres
***
はっ雁やまたあとからもあとからも
hatsugari ya / mata ato kara mo / atokara mo
(Chiyo-ni)
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Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020
VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL
Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis
Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches
infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène
à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu
en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon
qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine
qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde
l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon
jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant
par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés
tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle
tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres
par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements
voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour
qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel
dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi
pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages
pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue
si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible
sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour
bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation
sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens
palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses
les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez
allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture
allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie
jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore
et puis t’en vas vers le silence
(Zéno Bianu)
Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abandon, accès, aller, amour, ardent, atome, avancer, éclairer, écouter, étendue, étourdissement, étreinte, bascule, bienheureux, cap, châtelain, chercher, ciel, comète, consumation, contact, déposséder, déséquilibré, doux, draper, effleurement, emporter, emprise, enfantin, enlacer, enroulement, entrer, errer, essentiel, fagot, flot, fol, haleine, haut, impossible, infiniment, instable, intensité, interrompre, invisible, jaillir, jamais, labourer, langueur, lumière, maintenant, mener, mort, nu, nuage, nuit, offrir, onyx, palpiter, parole, pénétrer, point, poisson, posséder, prendre, profond, promesse, recueillir, relâché, renverser, retourner, ronde, rupture, s'en aller, sans fin, sauvage, savant, se déverser, se laisser, seconde, sentir, siècle, silence, sillon, sinuosité, soleil, sombrer, souffle, souvenir, spontané, submerger, temps, torsade, tourbillon, tourment, tourner, tournoyer, univers, universel, vaciller, valse, véhémence, vertige, vie, vivant, volute | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020
Qui souffre en moi
Qui souffre en moi, la bête ou l’ange?
Pour mes blessures, je voudrais
Pouvoir cueillir le disque frais
De la lune au sein de la fange.
Comme la chaîne d’un vieux puits,
Les maux rouillés grincent de rage;
Mon corps est un jardin sauvage
Où galopent les loups de la nuit.
Mais quand j’appelle, ou que je crie
Au secours, comme un chat retors
Qui reflète dans ses yeux d’or
Une nonchalante ironie,
Mon coeur a pris la clef des champs,
Libre à son tour, et le navire
Du corps pesant lentement vire,
Dans l’eau bourbeuse jusqu’aux flancs.
(Marie Le Franc)
Posted in poésie | Tagué: (Marie Le Franc), ange, bête, blessure, bourbeuse, chaîne, chat, clef, cour, cueillir, eau, fange, flanc, grincer, ironie, jardin, lune, navire, puits, rouille, sauvage, secours, sein, souffrir, virer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020
CROISSANT DE LUNE
Depuis quand es-tu suspendu là, croissant de lune,
flottant pâle dans la nuit ?
Le vent se lève, la nuit qui tombe apporte fraîcheur
et dans les feux du couchant scintille la berge blanche.
Sur la sombre plaine aride
monte la brume glacée.
Hélas, l’hiver est froid
et la tristesse m’accable.
Dans le cœur de celle que j’aime et qui s’en va
l’amour aussi disparaît et jeunesse devient sénilité.
Aux branches sombres du roncier sauvage
s’éclairent à la tombée du soir les feuilles de fleurs fanées.
***
A HALF MOON
Since when are you hanging there, half moon,
drifting palely in the sky?
The wind rises, the nightfall brings a chill,
and the edge of the white-water glitters in the glow of the evening.
Above the dark, grassless plain,
the cold fog rises.
The winter is far advanced,
and sorrow weighs me down.
Also in the heart of the beloved who leaves,
love and youth turned to age disappears.
At the dark branches of the wild bramble,
withered petals glimmer in the faint evening light.
***
HALVE MAAN
Sinds wanneer hang je daar, halve maan,
bleek drijvend door de nacht?
De wind steekt op, de nachtval brengt kilte
en in het avondrood glinstert de witte waterrand
Boven de donkere, grasloze vlakte
stijgt de kille nevel op.
Ach, de winter is koud
en droefheid drukt mij neer.
Ook in het hart van de beminde die weggaat
verdwijnt de liefde en jeugd verandert in ouderdom.
Op de donkere takken van de wilde doornstruik lichten
bij avondval de bladeren van verwelkte bloemen op.
***
EIN HALBER MOND
Seit wann hängst du dort, Halbmond,
blass treibend durch die Nacht?
Der Wind nimmt zu, die Nacht ist frostig
und im Abendrot glitzert der weiße Wasserrand.
Über der dunklen, graslosen Ebene
steigt der kalte Nebel auf.
Ach, der Winter ist kalt
und die Traurigkeit drückt mich nieder.
Auch im Herzen der Geliebten, die geht,
verschwindet die Liebe, und die Jugend wird zum Alter.
Auf den dunklen Zweigen des wilden Dornbusches leuchten
in der Abenddämmerung die Blätter der verwelkten Blüten.
***
ΜΙΣΟΦΕΓΓΑΡΟ
Πόσο καιρό κρέμεσαι εκεί στον ουρανό
μισοφέγγαρο νωχελικά αργοπερνώντας;
Σηκώνεται ο αγέρας κι η ψύχρα της νύχτας σε παγώνει
άκρες νερού που λάμπουν μεσα στην εσπέρα
πάνω απ’ τον ολόξερο κάμπο
η ομίχλη αιωρείται
μες την καρδιά του χειμώνα
η λύπη με παιδεύει
και στην καρδιά που φεύγει της αγαπημένης
νειότης αγάπη που περνά και χάνεται
στα σκοτεινά κλαδιά αγριολυγιάς
και λάμπουν φύλλα πέταλα μέσα στο φως εσπέρας
***
***
LUNĂ PE JUMĂTATE
De când tot stai pe cer, lună pe jumătate,
palidă arătare, plutind peste genuni?
Se întețește vântul, noaptea în ger se-mbracă
și-n tivuri albe apa clipește în amurg.
Peste întunecata câmpie pustiită
se-nalță ceața rece.
Of, iarnă înghețată,
tristețea ta m-apasă.
În inima iubitei ce pleacă e la fel,
pălesc iubiri, junețea prinde-a se ofili
din crengile ciulinului sălbatic
cad la apus petale ruginii.
***
MEZZALUNA
Da quanto sei sospesa lassù, mezzaluna,
attraversando pallida il cielo?
Si alza il vento, la notta che arriva porta freddo,
e la linea dell’acqua chiara brilla nel chiaro della sera.
Sopra l’oscurità, una pianura senza verde,
si alza una nebbia gelida.
L’inverno è ormai inoltrato,
e il dolore grava sopra di me.
Anche nel cuore di chi parte e che tu ami
scompaiono l’amore e l’età che invecchia.
Sui rami scuri di un rovo selvatico,
i petali appassiti luccicano nella luce della sera che svanisce.
***
UNA MEDIA LUNA
¿Desde cuándo estás colgada ahí, media luna,
pálida flotando a la deriva en el cielo?
El viento se levanta, con el atardecer llega el frío
y el resplandor de la noche brilla en el borde del agua.
Sobre la oscura llanura sin hierba
se eleva la fría neblina.
Ay, el invierno avanza
y me pesa la tristeza.
También en el corazón del amante que se va
desaparece el amor y la juventud troca en vejez.
Sobre las ramas oscuras del arbusto silvestre
brillan las hojas de las flores marchitas al anochecer.
***
PÓŁKSIĘŻYC
Odkąd jesteś tam zawieszony, półksiężycu,
dryfujący blado po niebie?
Wzmaga się wiatr, zmrok niesie chłód,
a skraj białej wody błyszczy w poświacie wieczoru.
Ponad ciemną doliną bez traw
unosi się zimna mgła.
Zima w pełni,
a smutek przytłacza mnie.
Także w sercu ukochanej osoby, która odchodzi,
miłość i młodość znikają wraz ze starością.
Na ciemnych gałązkach dzikich jeżyn
zwiędłe płatki jaśnieją słabym świetłem wieczoru.
***
半 月
你从何时挂在那儿,半月,
在天空中苍白地飘荡?
风起,黄昏带来寒意
白水边在夜光中闪闪发光。
在黑暗无草的平原上,
冷雾升起。
冬天已经很深,
悲伤快要压垮了我。
还在离去爱人的心中,
爱情和青春变老而消失。
在野荆棘黑暗的枝头
枯花瓣闪亮在微弱夜光中。
***
***
***
(Kim So-Wôl)
Posted in poésie | Tagué: (Kim So-Wôl), accabler, aimer, amour, apporter, aride, berge, blanc, branche, brume, coeur, couchant, croissant, disparaître, fané, feu, feuille, fleur, flotter, fraîcheur, froid, glacer, hiver, jeunesse, lune, monter, nuit, pâle, plaine, roncier, s'éclairer, s'en aller, sauvage, sénélité, scintiller, se lever, soir, sombre, suspendre, tombée, tomber, tristesse, vent | Leave a Comment »
LA POÉSIE (Volker Braun)
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2020
LA POÉSIE
Elle danse sur les tombes, avec grâce
Avec sa mémoire sauvage.
AH ! NOUS NE POUVONS RIEN RETENIR. À son appel
Se lèvent les crevés, les oubliés
Avec leurs couteaux, leurs exigences. Amour
Éteint, colère froide, temps gâchés. Qu’est-ce
Que penser : nous sommes mortels
En face du GRAND INUTILE. Elle ose le penser
Souterrainement, là où tout vit.
Comment, est-ce possible ? Pour faire danser l’état de choses
(Volker Braun)
Traduction: Jean-Paul Barbe et Alain Lance
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Volker Braun), amour, appel, état, éteindre, chose, colère, comment, couteau, crever, danser, exigence, froid, gâcher, grâce, inutile, mémoire, mortel, oser, oublier, penser, poésie, possible, retenir, sauvage, se lever, souterrainnement, temps, tombe, vivre | Leave a Comment »