Posts Tagged ‘tourbillon’
Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2020

GARDIENS DU FLEUVE
Nous
sommes les
gardiens du fleuve
les gardiens du collier de
perles qui court sur le vêtement de
la terre nous vivons sur tes rives nous
buvons de ton eau nous dansons sur tes
vagues nous crachons des dieux à chacune de
nos respirations nous répétons ton
nom poisson tortue taureau tigre
oiseau cheval serpent nous
répétons ton nom sans
relâche et sans fin
ton nom
Nous
Nous
pensons en
herbes sauvages
nous vivons en herbes
folles nous accompagnons les
temples qui glissent dans tes eaux
nous nous fardons avec la cendre des morts
nous recueillons le présent nous gardons le rythme
le chemin est le but le chemin est le but
le chemin est le but chaque moment
est absolu chaque moment
est vivant nous nous
écoulons dans la
lumière du
Nous
Nous
passons sur
l’autre rive murmure
Hermann Hesse laissons
nous porter porter par les eaux
répète Kathleen Raine approchons
instinctivement des bûchers demande
Pasolini regardons la mort la nuit quand Bénarès
est réduite à l’essentiel exhorte Moravia
entrons dans l’eau et baptisons-nous
sourit Henri Michaux aux
Indes si nous ne prions
c’est du temps donné
aux moustiques
Nous
Nous
sommes les
gardiens du fleuve
les gardiens de sa respiration
vive et chaude nous avons oublié
la douleur du voyage entre la naissance
et la mort nous avons oublié les taches de
sang dans le ciel nous dansons de vie en vie
nous transformons le pire en force
d’ascension nous nous unissons
à la poussière devenons
tourbillon où allons
nous vraiment sur
l’autre rive
Nous
(Zéno Bianu)
Illustration: Ettore Aldo Del Vigo
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), absolu, ascension, baptiser, bûcher, boire, cendre, chemin, collier, danser, Dieu, donné, fleuve, force, gardien, herbe, lumière, moustique, murmurer, penser, perle, poisson, poussière, répéter, respiration, respirer, rive, sourire, terre, tourbillon | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 12 octobre 2020

Camille Claudel
VALSE POUR CAMILLE CLAUDEL
Mettre le cap près du soleil…
Ian Curtis
Tu tournes sans relâche
jusqu’à enlacer l’univers
tu cherches
infiniment
cette seconde avant le contact
celle qui nous mène
à l’essentiel vertige
tu tournes et t’en retournes
en suspens continu
en volutes instables
toute une vie en bascule
pour ce seul tourbillon
qui te prend maintenant
ce lent tourbillon de langueur
cette ronde enfantine
qui fait vaciller les siècles
en drapé de nuit
douce et profonde
l’enroulement
l’étreinte
l’ardent abandon
jamais
tu n’interromps
le souffle du vivant
par effleurements
par torsades
par souvenirs renversés
tu avances
petite châtelaine de l’intensité
spontanément universelle
tu avances et tournes
promesse
des plus savants déséquilibres
par sinuosités
par accès de véhémence
par étourdissements
voici le temps
d’offrir toute ta lumière
fol amour
qui tout emporte
tu sombres
et prends les poissons du ciel
dans un flot d’onyx
tu écoutes
ce qui tournoie en toi
pour jaillir
hors de tous les sillons
labourer les nuages
pénétrer la parole
éclairer les atomes
nue
si sauvage et si nue
te laissant submerger
par l’impossible
sous l’emprise d’un amour
qui se déverse
sans fin dans l’amour
bienheureuse
par l’étendue
de ta seule consumation
sous l’emprise d’un tourment
de haute haleine
tu sens
palpiter l’invisible
possédée dépossédée
tu ramasses
les comètes errantes
pour en faire des fagots
allez
allez
entre dans la ronde
jusqu’à son point de rupture
allez
entre dans la ronde
pour recueillir la vie
jusque dans la mort
allez
trois petits tours encore
et puis t’en vas vers le silence
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche et Le désespoir n’existe pas
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), abandon, accès, aller, amour, ardent, atome, avancer, éclairer, écouter, étendue, étourdissement, étreinte, bascule, bienheureux, cap, châtelain, chercher, ciel, comète, consumation, contact, déposséder, déséquilibré, doux, draper, effleurement, emporter, emprise, enfantin, enlacer, enroulement, entrer, errer, essentiel, fagot, flot, fol, haleine, haut, impossible, infiniment, instable, intensité, interrompre, invisible, jaillir, jamais, labourer, langueur, lumière, maintenant, mener, mort, nu, nuage, nuit, offrir, onyx, palpiter, parole, pénétrer, point, poisson, posséder, prendre, profond, promesse, recueillir, relâché, renverser, retourner, ronde, rupture, s'en aller, sans fin, sauvage, savant, se déverser, se laisser, seconde, sentir, siècle, silence, sillon, sinuosité, soleil, sombrer, souffle, souvenir, spontané, submerger, temps, torsade, tourbillon, tourment, tourner, tournoyer, univers, universel, vaciller, valse, véhémence, vertige, vie, vivant, volute | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 août 2020
Près du Mont Saint-Michel
Entraîné par le vent dans un tourbillon de routes,
J’atteins la grève, enfin, tout près du Mont Saint-Michel
Domaine de la mer, du ciel sombre et du sel,
Où, dans les prés-salés, des troupeaux d’agneaux broutent.
Je verrai le soleil se coucher sur Cancale,
Assistant au retour des charrettes bancales
Qui tanguent dans la vase, emplies de goémon
Alors que la marée emprisonne le Mont.
(Jean-Baptiste Besnard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Baptiste Besnard), charrette, domaine, emprisonner, goémon, grève, marée, mer, mont, se coucher, sel, soleil, tanguer, tourbillon, vase, vent | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2020
la coupe vibre et chante en son bord
au tourbillon des mouettes nocturnes
c’est à pleine gorge vaste cuisse
que l’océan accueille en sa courbe
(Bernard Manciet)
Illustration: Patrice Rivoallan
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Manciet), accueillir, bord, chanter, coupe, courbe, cuisse, gorge, mouette, nocturne, océan, tourbillon, vaste, vibrer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 juillet 2020
![Manuel Nunez Hands Lifted [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/12/manuel-nunez-hands-lifted-1280x768.jpg?w=640&h=965)
Elle est ignorante et libre,
Et sa candeur la défend.
Elle a tout, accent qui vibre,
Chanson triste et rire enfant,
Tout, le caquet, le silence,
Ces petits pieds familiers
Créés pour l’invraisemblance
Des romans et des souliers,
Et cet air des jeunes Eves
Qu’on nommait jadis fripon,
Et le tourbillon des rêves
Dans les plis de son jupon.
Cet être qui nous attire,
Agnès cousine d’Hébé,
Enivrerait un satyre,
Et griserait un abbé.
Devant tant de beautés pures,
Devant tant de frais rayons,
La chair fait des conjectures
Et l’âme des visions.
Au temps présent l’eau saline,
La blanche écume des mers
S’appelle la mousseline ;
On voit Vénus à travers.
Le réel fait notre extase ;
Et nous serions plus épris
De voir Ninon sous la gaze
Que sous la vague Cypris.
Nous préférons la dentelle
Au flot diaphane et frais ;
Vénus n’est qu’une immortelle ;
Une femme, c’est plus près.
Celle-ci, vers nous conduite
Comme un ange retrouvé,
Semble à tous les coeurs la suite
De leur songe inachevé.
L’âme l’admire, enchantée
Par tout ce qu’a de charmant
La rêverie ajoutée
Au vague éblouissement.
Quel danger ! on la devine.
Un nimbe à ce front vermeil !
Belle, on la rêve divine,
Fleur, on la rêve soleil.
Elle est lumière, elle est onde,
On la contemple. On la croit
Reine et fée, et mer profonde
Pour les perles qu’on y voit.
Gare, Arthur ! gare, Clitandre !
Malheur à qui se mettrait
A regarder d’un air tendre
Ce mystérieux attrait !
L’amour, où glissent les âmes,
Est un précipice ; on a
Le vertige au bord des femmes
Comme au penchant de l’Etna.
On rit d’abord. Quel doux rire !
Un jour, dans ce jeu charmant,
On s’aperçoit qu’on respire
Un peu moins facilement.
Ces feux-là troublent la tête.
L’imprudent qui s’y chauffait
S’éveille à moitié poète
Et stupide tout à fait.
Plus de joie. On est la chose
Des tourments et des amours.
Quoique le tyran soit rose,
L’esclavage est noir toujours.
On est jaloux ; travail rude !
On n’est plus libre et vivant,
Et l’on a l’inquiétude
D’une feuille dans le vent.
On la suit, pauvre jeune homme !
Sous prétexte qu’il faut bien
Qu’un astre ait un astronome
Et qu’une femme ait un chien.
On se pose en loup fidèle ;
On est bête, on s’en aigrit,
Tandis qu’un autre, auprès d’elle,
Aimant moins, a plus d’esprit.
Même aux bals et dans les fêtes,
On souffre, fût-on vainqueur ;
Et voilà comment sont faites
Les aventures du coeur.
Cette adolescente est sombre
A cause de ses quinze ans
Et de tout ce qu’on voit d’ombre
Dans ses beaux yeux innocents.
On donnerait un empire
Pour tous ces chastes appas ;
Elle est terrible ; et le pire,
C’est qu’elle n’y pense pas.
(Victor Hugo)
Illustration: Manuel Nunez
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Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), accent, admirer, aimer, amour, ange, appas, attirer, attrait, âme, épris, candeur, chanson, charmant, coeur, conjecture, empire, enchantée, enfant, esprit, extase, fée, femme, feuille, fripon, ignorante, immortelle, imprudent, innocent, invraisemblance, libre, loup, mystérieux, ombre, onde, pire, rêve, reine, retrouvé, rire, rose, saline, satyre, silence, soleil, songe, tendre, terrible, tourbillon, tourment, triste, tyran, vent, vibrer, vision, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020
Recueil: Poésie ininterrompue
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), beauté, peupler, rêve, seul, tourbillon, ville, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2020

Illustration: William-Adolphe Bouguereau
CHANSON D’AMOUR
Viens, toi, chanson d’amour,
Du coeur des éléments,
Sur l’aile de l’orage,
Dans le hurlement des cyclones.
Viens des abîmes de la nuit,
A cheval sur les tourbillons,
Avec le bouillonnement des eaux profondes,
Que t’amènent les pâtres de l’air
En troupeaux d’étoiles
Aboyées par le tonnerre.
Viens,
Tourbillon de démons,
Chair des nuages
Fouettée par l’éclair,
Brisée sur l’échine des ténèbres.
Viens, taureau du crépuscule
Déchiré par la dent-faucille de la lune
Apparue aux gencives du ciel.
Viens,
Frémissement de l’aube,
Avec, sur la tête, la javelle d’or du soleil,
Réveille
Le nénuphar sur le lac,
La tourterelle dans son nid
La voix de
l’usine dans sa poitrine de métal,
La jeune fille dans les bras du sommeil,
Les ivrognes dans la lie du vin,
L’amoureuse dans
sa chair enlacée,
Les abeilles dans la chaleur de la ruche.
Viens sur mille sentiers,
Neige fondue,
Pluie mêlée au soleil,
Herbe folle écartelant la terre,
Feuille tombée,
Raisins au pressoir,
Balbutiement du moût dans les tonneaux,
Cristallise-toi d’un coup
Dans les mots murmurés par l’homme
A l’oreille de la bien-aimée,
Enveloppés dans un baiser,
A peine compris,
Frêles et chauds :
Je suis près de toi.
(Mihai Beniuc)
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Posted in poésie | Tagué: (Mihai Beniuc), abîme, abeille, aboyer, aile, air, amener, amour, amoureux, apparaître, aube, à cheval, écarteler, échine, éclair, élément, étoile, baiser, balbutier, bien-aimé, bouillonnement, bras, briser, chair, chaleur, chanson, chaud, ciel, coeur, comprendre, crépuscule, cristalliser, cyclone, déchirer, démon, dent-faucille, eau, enlacer, envelopper, faucille, feuille, fondre, fou, fouetter, frémir, frêle, gencive, herbe, homme, hurler, ivrogne, javelle, jeune fille, lac, lie, lune, métal, moût, mot, murmurer, nénuphar, neige, nid, nuage, nuit, or, orage, oreille, pâtre, poitrine, près, profond, réveiller, ruche, sentier, soleil, sommeil, taureau, ténèbres, tête, tomber, tonneau, tonnerre, tourbillon, tourterelle, troupeau, usine, venir, vin, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 juin 2020

EN GRANDISSANT
C’était il y a si longtemps.
Mon rêve je l’ai presque oublié.
Mais alors il était bien là,
Devant moi,
Vif comme un soleil…
Mon rêve.
Et puis le mur monta,
Il monta lentement,
Lentement.
Entre moi et mon rêve.
Il monta lentement, très lentement,
Obscurcissant,
Dissimulant,
L’éclat de mon rêve.
Il monta et toucha le ciel.
Oh! ce mur!
Ce fut l’ombre.
Me voilà noir.
Je suis couché dans l’ombre.
Devant moi, au-dessus de moi
L’éclat de mon rêve n’est plus.
Il n’y a que mur épais.
Il n’y a qu’ombre.
Mes mains!
Mes sombres mains!
Elles traversent le mur!
Elles retrouvent mon rêve!
Aidez-moi à briser ces ténèbres,
A fracasser cette nuit,
A rompre cette ombre,
Pour en faire mille rais de soleil,
Mille tourbillons de soleil et de rêve!
***
As I Grew Older
It was a long time ago.
I have almost forgotten my dream.
But it was there then,
In front of me,
Bright like a sun-
My dream.
And then the wall rose,
Rose slowly,
Slowly,
Between me and my dream.
Rose until it touched the sky–
The wall.
Shadow.
I am black.
I lie down in the shadow.
No longer the light of my dream before me,
Above me.
Only the thick wall.
Only the shadow.
My hands!
My dark hands!
Break through the wall!
Find my dream!
Help me to shatter this darkness,
To smash this night,
To break this shadow
Into a thousand lights of sun,
Into a thousand whirling dreams
Of sun!
(Langston Hughes)
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Posted in poésie | Tagué: (Langston Hughes), éclat, briser, couché, dissimuler, fracasser, grandir, obscurcir, ombre, oublié, rai, rêve, retrouver, rompre, soleil, ténèbres, tourbillon, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 mai 2020

Tu danses, et la frise immobile
Tremble du souvenir. Des jeunes filles avancent
Et lèvent les épaules au soleil du matin,
Tourbillons de jupes dans des parfums de pomme.
Les mains des yeux sentent le froid
Du marbre se chauffer dans les plis,
Touchent les cheveux tressés, effleurent
La joue solennelle prête pour l’amour.
***
Stone and Girl
You dance, and the immobile frieze
Trembles with memory. Stepping girls
Lift their shoulders to the morning sun,
Turning their skirts in the apple wind.
The hands of the eye feel the cold
Marble warming in the draperies,
And touch the braided hair, and brush
The solemn cheek ready for love.
(Michael Edwards)
Illustration: Miki de Goodaboom
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Posted in poésie | Tagué: (Michael Edwards), amour, avancer, épaule, brush, chauffer, cheek, cheveux, danser, effleurer, frise, girl, hand, immobile, jeune fille, joue, jupe, lever, lift, love, marbre, memory, parfum, pierre, pomme, prête, ready, shoulder, soleil, solemn, solennelle, souvenir, step, stone, touch, tourbillon, trembler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 avril 2020

Illustration: Cyril Leysin
(Recueil Comme ceci, comme cela)
Ma vie, je t’ai cherchée toute ma vie
tu as pris les plus beaux visages
mais je n’entends que la voix.
Au bord de quelle nuit te trouverai-je enfin ?
Je délivrerai ce qui est immobile
Je perdrai mes enfants dans la clarté
Je forcerai les secrets de la douleur
J’écarterai les rideaux du théâtre de la mort.
Oubli
Mémoire
Soupir.
Roule miracle torrent puissance
que l’aube arrive reparte revienne
que fuient les tourbillons
Le silence est un tonnerre lointain
Toute défaite est mon triomphe
(Jean Tardieu)
Recueil: Jean Tardieu Un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), arriver, aube, écarter, beau, bord, chercher, clarté, défaite, délivrer, douleur, enfant, enfin, entendre, forcer, fuir, immobile, lointain, mémoire, miracle, mort, nuit, oubli, perdre, prendre, puissance, repartir, revenir, rideau, rouler, secret, silence, soupir, théâtre, tonnerre, torrent, tourbillon, triomphe, trouver, vie, visage, voix | Leave a Comment »