Posts Tagged ‘soif’
Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023

LA LIBERTÉ
Je suis le parfum de la pluie,
Je suis la fleur dans la prairie,
Je suis la caresse du vent,
L’envie qui chasse les tourments.
Je suis un oiseau migrateur
Volant du nord à l’équateur,
Je suis la ligne d’horizon,
Je suis le fruit de la passion.
Je suis la soif qui vous étreint
Dans vos combats au quotidien,
Je suis la force et l’espérance,
Parfois même la délivrance.
Je ne suis pas inaccessible,
Jour après jour tout est possible,
Je suis le cri qui vous libère
Quand vous ployez sous vos misères
Je suis le rêve inaccompli,
Votre lumière dans la nuit,
Je suis un chant d’éternité,
Je suis l’hymne de la liberté.
(Ghyslayne Bourdois)
Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives
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Posted in poésie | Tagué: (Ghyslayne Bourdois), équateur, éternité, étreindre, caresse, chant, chasser, combat, cri, délivrance, envie, espérance, fleur, force, fruit, horizon, hymne, inaccessible, inaccompli, libérer, liberté, ligne, lumière, migrateur, misère, nord, nuit, oiseau, parfois, parfum, passion, ployer, pluie, possible, prairie, quotidien, rêve, soif, tourment, vent, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023

J’ai la fureur d’aimer
J’ai la fureur d’aimer. Mon cœur si faible est fou.
N’importe quand, n’importe quel et n’importe où,
Qu’un éclair de beauté, de vertu, de vaillance
Luise, il s’y précipite, il y vole, il s’y lance,
Et, le temps d’une étreinte, il embrasse cent fois
L’être ou l’objet qu’il a poursuivi de son choix;
Puis, quand l’illusion a replié son aile,
Il revient triste et seul bien souvent, mais fidèle,
Et laissant aux ingrats quelque chose de lui,
Sang ou chair. Mais, sans plus mourir dans son ennui,
Il embarque aussitôt pour l’île des Chimères
Et n’en apporte rien que des larmes amères
Qu’il savoure, et d’affreux désespoirs d’un instant,
Puis rembarque. – Il est brusque et volontaire tant
Qu’en ses courses dans les infinis il arrive,
Navigateur têtu, qu’il va droit à la rive,
Sans plus s’inquiéter que s’il n’existait pas
De l’écueil proche qui met son esquif à bas.
Mais lui, fait de l’écueil un tremplin et dirige
Sa nage vers le bord. L’y voilà. Le prodige
Serait qu’il n’eût pas fait avidement le tour,
Du matin jusqu’au soir et du soir jusqu’au jour,
Et le tour et le tour encor du promontoire,
Et rien ! Pas d’arbres ni d’herbes, pas d’eau pour boire,
La faim, la soif, et les yeux brûlés du soleil,
Et nul vestige humain, et pas un cœur pareil !
Non pas à lui, – jamais il n’aura son semblable –
Mais un cœur d’homme, un cœur vivant, un cœur palpable,
Fût-il faux, fût-il lâche, un cœur ! quoi, pas un cœur !
Il attendra, sans rien perdre de sa vigueur
Que la fièvre soutient et l’amour encourage,
Qu’un bateau montre un bout de mât dans ce parage,
Et fera des signaux qui seront aperçus,
Tel il raisonne. Et puis fiez-vous là-dessus ! –
Un jour il restera non vu, l’étrange apôtre.
Mais que lui fait la mort, sinon celle d’un autre ?
Ah, ses morts ! Ah, ses morts, mais il est plus mort qu’eux !
Quelque fibre toujours de son esprit fougueux
Vit dans leur fosse et puise une tristesse douce;
Il les aime comme un oiseau son nid de mousse;
Leur mémoire est son cher oreiller, il y dort,
Il rêve d’eux, les voit, cause avec et n’en sort
Plein d’eux que pour encor quelque effrayante affaire.
J’ai la fureur d’aimer. Qu’y faire ? Ah, laisser faire!
(Paul Verlaine)
Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), affaire, affreux, aile, aimer, aller, amer, amour, apôtre, apercevoir, apporter, arbre, arriver, attendre, avide, éclair, écueil, étrange, étreinte, être, île, bateau, beauté, boire, bord, bout, brûler, brusque, causer, chair, cher, chimère, choix, coeur, course, désespoir, dormir, doux, droit, eau, effrayant, embarquer, embrasser, encourager, ennui, esprit, esquif, exister, faible, faim, faire, faux, fièvre, fibre, fidèle, fossé, fou, fougueux, fureur, herbe, homme, humain, illusion, infini, ingrat, instant, jamais, laché, laisser, larme, luire, matin, mât, mémoir, montrer, mort, mourir, mousse, n'importe, nage, navigateur, nid, objet, oiseau, oreiller, palpable, parage, pareil, perdre, poursuivre, proche, prodige, promontoire, raisonner, rêver, rembarquer, replier, rester, revenir, rien, rive, s'inquiéter, sang, savoureux, se diriger, se fier, se lancer, se précipiter, semblable, seul, signal, soif, soir, soleil, sortir, soutenir, souvent, têtu, temps, tour, tremplin, triste, tristesse, vaillance, vertu, vestige, vigueur, vivant, vivre, voir, voler, volontaire, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023

ODE À L’AMOUR TERRESTRE
Amour? Jamais je ne l’ai vu briller
aussi beau que dans les marchés,
caché dans les fromages,
ou déguisé en fleurs dans les paniers rouges;
jamais je n’ai imaginé sa fraîcheur séculaire
sa force souterraine,
à cette heure avant la création du soleil
dans l’obscurité.
Le merveilleux repose sur les nappes
des vieilles tables,
prêt pour être choisi, observé, senti,
prêt pour être palpé
par notre entendement,
prêt à s’abandonner et se donner, à nous.
Qui parle d’amour ?
Qui, caché dans les jardins,
sort à sa rencontre ?
Qui l’attend dans les nuits antiques ?
Nous chercherons une cinquième saison
pour nous aimer.
Nous chercherons le nouveau monde,
les plages
où goûter enfin la peau
obscure et parfumée du bonheur
la peau opaque de la mangue.
Nos angles sont riches en possibilités,
nous avons la soif qui produit la multiplication,
la soif de l’image pour l’image,
Pour les aïes ! et les voix qui nous réduisent
à une boule de feu;
qui nous soulèvent sur les toits
des vieux quartiers des villes,
haletants, comblés enfin,
ardents de nostalgie et de sagesse.
***
ODA AL AMOR TERRESTRE
¿Amor ? Nunca lo vi brillar
tan bello como en los mercados,
oculto entre los quesos,
o disfrazado de flor en las canastas rojas ;
nunca imaginé su frescura secular,
su subterranea fuerza,
en esa hora antes de la creación del sol
en la oscuridad.
Lo maravilloso yace sobre las mantas
de las viejas mesas,
listo para ser escogido, observado, olido,
listo para ser palpado
por nuestro entendimiento,
listo para dejarse y darse a nosotros.
¿ Quién habla de amor?
¿ Quién, escondido en los jardines,
sale a su encuentro ?
¿ Quién le espera en las antiguas noches ?
Buscaremos una quinta estación
para amarnos.
Buscaremos el nuevo mundo,
las playas
donde probar al fin la piel
oscura y perfumada de la dicha,
la opaca piel del mango.
Nuestros ángulos son ricos en posibilidades,
tenemos la sed que produce la multiplicación,
la sed de la imagen por la imagen.
Por ayes! Y voces que nos reduzcan
a una bola de luz;
que nos levanten sobre los techos
de los viejos barrios de las ciudades,
jadeantes, plenos al fin,
ardiendo con nostalgia y sabiduría.
(Henrique Huaco)
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
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Posted in poésie | Tagué: (Henrique Huaco), aïe, aimer, amour, angle, antique, ardent, attendre, beau, bonheur, boule, briller, cacher, chercher, choisir, combler, création, déguiser, entendement, feu, fleur, force, fraîcheur, fromage, goûter, haleter, image, imaginer, jamais, jardin, mangue, marche, mérveilleux, multiplication, nappe, nostalgie, nuit, obscur, obscurité, observer, ode, opaque, palper, panier, parfumer, parler, peau, plage, possibilité, prêt, produire, quartier, réduire, rencontre, reposer, riche, rouge, s'abandonner, sagesse, saison, séculaire, se donner, sentir, soif, soleil, soulever, souterrain, table, terrestre, toit, vieux, ville, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023

FABLE ET LABYRINTHE
La petite fille ouvrit une porte et se perdit
dans la Tour du Vent
et chemina dans le froid et eut soif
et pleura de peur.
Tour du Vent où chaque cri s’amplifie
interminablement sans rencontrer d’écho.
La petite fille se trouvait dans cette Tour,
dans cette Tour vieille comme mon corps, abandonnée,
seule, en ruine comme mon corps.
Cherche-la dans la Tour, suis-la,
suis les empreintes de son pied menu,
l’odeur de jasmin de ses cheveux
et ses mains qui coulent comme deux ruisseaux
et ses yeux égarés.
Tout ici est bien gardé,
bien caché et prisonnier.
Appelle-la, d’un cri fais s’écrouler le mur,
rends-lui la vie avec ton sang si elle est morte.
Ensuite d’une langue abjecte et triste de chien affamé
j’ai léché son ombre jusqu’à l’effacer
et de mon deuil j’ai insulté le jour
et j’ai traîné mes sanglots sur le sol.
Regarde-moi dans mon coin, les cheveux défaits,
comme un jouet cendreux qui roucoule :
je donne le sein à un petit fantôme
tandis que l’araignée tisse sa toile d’épaisse fumée.
Regarde-moi : j’ai ouvert une porte et je me suis perdue
dans la Tour du Vent.
(Rosario Castellanos)
Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Rosario Castellanos), abandonné, abject, affamé, appeler, araignée, écho, égaré, épais, caché, cendreux, cheminer, chercher, cheveux, chien, coin, corps, couler, cri, défait, deuil, effacer, empreinte, fable, fantôme, fille, froid, fumée, garder, ici, insulter, interminable, jasmin, jouet, jour, labyrinthe, langue, lécher, main, menu, mort, mur, odeur, ombre, ouvrir, petit, petite, peur, pied, pleurer, porte, prisonnier, regarder, rencontrer, rendre, roucouler, ruine, ruisseau, s'amplifier, s'écrouler, sang, sanglot, se perdre, se trouver, sein, seul, soif, sol, suivre, tisser, toile, tour, traîner, triste, vent, vie, vieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2023

Rouges, riches, pleins déjà
A dégorger la musique du remords,
En vain les processions fardées
De la vue, avec leurs longues mains
Mortes
Cognaient à sa peau.
Lui s’en allait.
Il portait à ses doigts une lueur,
A ses lèvres une soif douce,
L’une brillait très loin sur un secret,
L’autre rendait toute chose
Pesante et pleine comme un fruit.
(Georges-Emmanuel Clancier)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), briller, cogner, dégorger, doux, fruit, lèvres, lueur, main, mort, musique, peau, pesant, plein, porter, procession, remords, rendre, riche, rouge, secret, soif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 février 2023

Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus
quand je traverse des événements rudes et âpres :
décès d’un proche, maladie, creux de la vague…
Se frotter à la beauté abrupte et sans apprêt du haïku
aide à affronter les épreuves de la vie,
ces moments où la réalité semble se dérober sous nos pas.
Dans ces instants-là,
tous les ornements de la littérature tape-à-l’oeil
sonnent creux et faux.
On a soif d’authenticité, de dénuement,
de simplicité radicale.
Ce n’est pas par de mièvres flonflons
que l’on soigne le vague à l’âme ou la mélancolie,
mais par le silence sec des déserts
et l’eau glacée des torrents.
(Thierry Cazals)
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Thierry Cazals), abrupt, affronter, aider, apprêt, authenticité, âme, âpre, épreuve, évènement, beauté, creux, décès, dénuement, désert, eau, faux, flonflon, glace, haïku, instant, littérature, livre, maladie, mélancolie, mièvre, moment, ornement, pas, plonger, proche, radical, rare, réalité, rude, se dérober, se frotter, sembler, silence, simplicité, soif, soigner, sonner, tape-à-l'oeil, torrent, traverser, vague, vie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 février 2023

Illustration
L’homme souffre
à cause de sa soif de posséder et de garder
ce qui est essentiellement
transitoire
(Alan Watts)
Tous les éléments de l’univers
sont pareils à des nuages emportés par le vent,
une lune décroissante,
des bateaux naviguant sur l’océan,
des rivages mourant dans les vagues
(Yuen-Chioh sutra)
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Alan Watts), (Yuen-Chioh sutra), élément, bateau, cause, décroître, emporter, essentiel, garder, homme, lune, naviguer, nuage, pareil, posséder, soif, souffrir, transitoire, univers, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

PRIÈRE DE LA DÉMENTE
Et que je brûle en mer
M’apaise enfin dans ma légende
Sur un rivage qu’enchanterait
L’histoire inutile des vagues.
O Dieu
Enlève-moi le feu
Et dis-moi qu’il est bien
Que l’amandier fleurisse
Qu’il me faut accepter sa chance
Sans que j’aie faim à manger la terre
Pour devenir une fois
Sa femme de printemps
O Dieu
Guéris mon corps
De la blessure de l’homme
Préserve-le
D’être sous son baiser
Etang, forêt, marée
Permets que nous dormions ensemble
Nus
Ce n’est pas vrai
Que j’ai crié son nom
J’arracherais plutôt mes lèvres
Avec le vent
Si le vent voulait encore de moi.
Il venait
Je le touchais
Sous le manteau de sortilèges
Je descendais de lui
Comme on descend des rois.
O Dieu
Emporte-moi
Donne-moi
Juste assez de rosée
Juste assez de soif
Je ne veux être qu’une enfant triste
Qui regarde le couchant s’éteindre
Dans la candeur de ses doigts
(Claude de Burine)
Recueil: Hanches
Editions: Saint Germain des Prés
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Posted in poésie | Tagué: (Claude de Burine), accepter, amandier, apaiser, arracher, étang, baiser, bien, blessure, brûler, candeur, chance, corps, couchant, crier, dément, descendre, devenir, Dieu, dire, doigt, donner, dormir, emporter, enchanter, enfant, enfin, enlever, ensemble, faim, femme, feu, fleurir, forêt, guérir, histoire, homme, inutile, lèvres, légende, manger, manteau, marée, mer, nom, nu, permettre, préserver, prière, printemps, regarder, rivage, roi, rosée, s'éteindre, soif, sortilège, terre, toucher, triste, vague, venir, vent, vouloir, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 février 2023

Illustration: Rachid Koraïchi
Arbre du bocage…
Des racines
jusqu’au ciel
tendu vers la
lumière et l’azur…
Aurais-tu soif
toi aussi
d’un bonheur
sans mesure ?
(Bernard Perroy)
Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar
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Posted in poésie | Tagué: (Bernard Perroy), arbre, aussi, azur, bocage, bonheur, ciel, lumière, mesure, racine, soif, tendre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2022

Illustration: ArbreaPhotos
De chaque heure
même la plus fragile
nous exigerons sa flamme
sa crête de lumière
un silence qui renoue
une parole ouverte par sa soif
le refus d’être accoutré de soi
de chaque heure sa rivière
mais il n’est de chant
que si l’oreille le veut
mais il n’est de profondeur
que si l’oeil résiste
de chaque heure nous visiterons l’envers
où l’âme peau sensible
à la lente respiration des arbres
enfin respire
longue joie rare et dense
dans l’instant
entre les mains
dont nous revenons vivants
(Jean-Pierre Siméon)
Recueil: Là où dansent les Éphémères 108 poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Siméon), accoutrer, arbre, âme, chant, crête, dense, envers, exiger, flamme, fragile, heure, instant, joie, lent, long, lumière, main, oeil, oreille, ouvert, parole, peau, profondeur, rare, résisterheure, refus, renouer, respiration, respirer, revenir, rivière, sensible, silence, soi, soif, visiter, vivant, vouloir | Leave a Comment »