Posts Tagged ‘halte’
Posted by arbrealettres sur 10 mars 2023

Femme
Ton regard était une route blanche
Qui toucha mon front.
Puis je me détachai
D’elle, comme on délaisse les vrais chemins trop beaux
Tendus au fond des heures et de la forêt.
Ta voix venait de l’ombre la plus charnelle,
Ton regard:
La plus grave des ombres autour du sang.
Parler t’ouvrait plus loin que l’amour
Plus loin qu’un fruit dévoré.
Ton regard était par delà
Plaisir
Ou pensée.
Même on sentait glisser et fuir et reculer
Tes souvenirs,
Reculer ton destin.
Chaque mot de lumière m’arrachait à une halte
Pour m’engloutir.
Ta voix venait ainsi,
Ton regard,
Me dénuder jusqu’à la douleur.
Il faut finir ce jour sans rien à finir.
J’ai choisi le silence.
Mes matelots sourds ont ramé,
Mes matelots aveugles,
Sans le savoir, au rythme de ta voix.
(Georges-Emmanuel Clancier)
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Posted in poésie | Tagué: (Georges-Emmanuel Clancier), amour, arracher, autour, aveuglé, beau, blanc, charnel, choisir, dénuder, dévore, destin, douleur, engloutir, femme, forêt, fruit, fuir, glisser, grave, halte, loin, lumière, matelot, mot, ombre, ouvrir, plaisir, reculer, regard, route, rythme, sang, savoir, se détacher, silence, sourd, souvenir, toucher, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 février 2023

L’AUBERGE DES ERRANTS
Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables,
Et encore et toujours, tel un parfum,
S’étale le clair de lune sur les toits,
Et par les airs, frais et sombres,
Vole l’essaim léger des nuages.
Tout cela existe, est bien réel,
Mais nous, errants, reposons une nuit,
Puis repartons par les champs,
Et nul ne pense plus à nous.
Bien plus tard, des années après peut-être,
Un rêve en nous évoque la fontaine,
La porte et le toit, et comme tout était là,
Et comme maintenant et longtemps encore tout sera là.
C’est en nous un petit jardin familier,
Et pourtant il n’y eut qu’une halte brève,
Un toit étranger pour l’hôte inconnu,
Il ignore la ville et le nom.
Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables…
(Hermann Hesse)
Recueil: L’Allemagne en Poésie
Traduction: Rémi Laureillard
Editions: Folio Junior
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), air, année, auberge, érable, étrange, étranger, évoquer, bref, champ, clair de lune, couler, discret, encore, errant, essaim, exister, familier, fontaine, frais, halte, hôte, ignorer, inconnu, jardin, léger, longtemps, maintenant, nom, nuage, nuit, ombre, parfum, penser, peut-être, réel, rêve, repartir, reposer, s'étaler, saisir, saisissant, sans cesse, sombre, tard, toit, toujours, ville, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 février 2023

Là-bas les morts sous les cyprès
sont à l’abri du vent
seuls
on vient parfois avec de l’eau des fleurs
s’asseoir à côté d’eux se recueillir sans bruit
prolonger leurs chemins
une pensée vers nulle part
une halte un moment une fleur sur la pierre
ces sans regard sans voix devenus
ces noms gravés en toi entre deux dates
l’absence là présente
circule comme le sang autrefois
pétales asséchés sur le marbre
les os poussière poussière lourde
coulent en lambeaux les jours
l’un après l’autre
et tout à coup
le chemin tourne court
où l’infini?
s’arrêter sa respiration lâcher
dans la lenteur heures lentes
un feu s’amenuise
un jour le corps
trahit notre confiance
l’innommé nous déborde
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Mireille Fargier-Caruso), abri, absence, assécher, autrefois, à côté, bruit, chemin, circuler, confiance, corps, couler, court, cyprès, date, déborder, devenir, eau, feu, fleur, graver, halte, heure, infini, innommé, jour, lambeau, là-bas, lâcher, lent, lenteur, lourd, marbre, moment, mort, nulle part, os, parfois, pétale, pensée, pierre, poussière, présent, prolonger, regard, respiration, s'amenuiser, s'arrêter, s'asseoir, sang, se recueillir, seul, tourner, tout à coup, trahir, venir, vent, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 janvier 2023

Mon nez vieillit
Ouaip.
Septembre, long regard paresseux
dans le miroir,
mais dis donc c’est vrai :
j’ai 31 ans
et mon nez
vieillit.
Ça commence à
un pouce
sous l’arête
et retombe gériatriquement
d’un pouce environ
avant de faire
halte.
Par chance, le reste
du nez est comparativement
jeune.
Je me demande si les filles
voudront de moi avec mon
vieux nez.
je les entends d’ici
les garces sans coeur !
« Il est adorable
mais son nez
est vieux. »
***
My Nose Is Growing Old
Yup.
A long lazy September look
in the mirror
says it’s true:
I’m 31
and my nose is growing
old.
It starts about
an inch
below the bridge
and strolls geriatrically
down
for another inch or so:
stopping.
Fortunately, the rest
of the nose is comparatively
young.
I wonder if girls
will want me with an
old nose.
I can hear them now
the heartless bitches!
« He’s cute
but his nose
is old ».
(Richard Brautigan)
Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Richard Brautigan), adorable, arête, chance, coeur, commencer, comparativement, entendre, fille, garce, gériatrie, halte, ici, jeune, long, miroir, nez, paresseux, pouce, regard, rester, retomber, se demander, septembre, vieillir, vouloir, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022

toutes ces chambres traversées où
l’on se confie à la nuit
dans des draps blancs
si blancs qu’ils l’éclairent jusqu’au matin
s’enfuir en abandonnant les laisses d’une halte
quelques pages lues
et le souvenir d’une autre chambre
qui se glisse
dans le froissé du linge
il vient effleurer ma joue
il faut partir
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
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Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2022
LA FEMME INTÉRIEURE
belle
comme la foudre s’arrêtant à mi-ciel
pour choisir son arbre
inconnue
proche à faire peur
rassurante pourtant
comme une halte en pays tempéré
feu de position
qui détient en sa pupille
la direction de la nuit
friable
comme une poignée de main
entre deux êtres sans avenir
dure
comme le commencement du monde
visage clos
visible une fois par vie
en appuyant sur la gâchette.
(Georges Henein)
Illustration: Chen Yan Ning
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Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2021

Un jour, j’inventerai les signes de ma topographie personnelle :
baisers dans les fougères, postes d’affût des grosses truites,
coups de foudre, harems champêtres, traces de fées, moissonneuses nues,
violettes hallucinogènes, arbres à casse-croûte, granges aux belles,
cabarets en lierre, haltes du temps, sourires, etc…
Je me demande si M. Larousse, qui emploie des jeunes filles à souffler sur des pissenlits,
accueillera mes suggestions dans ses excellents ouvrages.
(André Hardellet)
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Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2020

Nous sommes le lieu
En nous fait halte la nuit
Chaque fois
pour la première fois
Nous sommes l’instant
En nous jaillit le jour
Chaque fois
pour la première fois
En nous le lieu
En nous l’instant
Nous consentons à être
le jour dans la nuit
Pour toutes une fois
(François Cheng)
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2020

Illustration: Nathan Oliveira
Il est difficile au milieu du brouhaha de notre civilisation
qui a le vide et le silence en horreur
d’entendre la petite phrase qui, à elle seule,
peut faire basculer une vie :
«Où cours-tu ?»
Il y a des fuites qui sauvent la vie :
devant un serpent, un tigre, un meurtrier.
Il en est qui la coûtent :
la fuite devant soi-même.
Et la fuite de ce siècle devant lui-même
est celle de chacun de nous.
«Où cours-tu ?»
Si au contraire nous faisions halte – ou volte-face –,
alors se révélerait l’inattendu :
ce que depuis toujours nous recherchons dehors
veut naître en nous.
(Christiane Singer)
Recueil: Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?
Traduction:
Editions: Le livre de poche
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Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2020
Recueil: Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?
Traduction:
Editions: LE LIVRE DE POCHE
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Posted in méditations | Tagué: (Christiane Singer), balloter, cesser, désespoir, espoir, halte, pantin | Leave a Comment »