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Poésie

Posts Tagged ‘plonger’

D’où me vient la tendresse ? (Marina Tsvétaïéva)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023



Illustration: Tamara Lunginovic
    
D’où me vient la tendresse ?
J’ai caressé d’autres boucles
Et j’ai connu des lèvres
Plus sombres que les tiennes.

Les étoiles s’allumaient et mouraient
(D’où me vient la tendresse ?)
Et les yeux s’allumaient et mouraient
Plongés dans mon regard.

J’ai entendu d’autres chants
Dans la nuit sombre et noire
(D’où me vient la tendresse ?)
— La tête sur le coeur du chanteur.

D’où me vient la tendresse ?
Et que puis-je en faire, adolescent
Malicieux, chanteur vagabond,
Aux cils plus longs que longs ?

(Marina Tsvétaïéva)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Editions: Gallimard

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Plonger dans le regard (Jean Paul Guibbert)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023




    
Plonger dans le regard
(toujours la profondeur des yeux m’étonne)
Déjà tu sais cette petite lèvre qui me brûle.

Une infante posée dans sa forme parfaite, nue, droite
Jouant, blessant les oiseaux et les fleurs;
Une buée de rose est sa parole.

Je vieillirai sans vous connaître dans mon silence dévasté.

(Jean Paul Guibbert)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Considérez le ciel solaire (Philippe Jaccottet)

Posted by arbrealettres sur 22 avril 2023



Illustration: Vincent Van Gogh
    
Considérez le ciel solaire
à l’heure de l’extrême incandescence :
c’est là qu’il nous faut traverser.

Des barques croisent dans ce lac de lumière.

Aiguisez mieux votre regard :
vous les verrez franchir sans bruit cette brume éblouie
et, par-delà, s’ancrer dans les eaux de la nuit
pour y plonger éternellement leurs filets

dans les profondeurs.

(Philippe Jaccottet)

Recueil: Le dernier livre de Madrigaux
Editions: Gallimard

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UNE FEMME CRÉAIT LE SOLEIL (Joyce Mansour)

Posted by arbrealettres sur 10 avril 2023




    
UNE FEMME CRÉAIT LE SOLEIL

Une femme créait le soleil
En elle
Et ses mains étaient belles
La terre plongeait sous ses pieds
L’assaillant de l’haleine fertile
Des volcans
Ses narines palpitaient ses paupières se baissaient
Empesées par le lourd limon de l’oreiller
C’est la nuit
Et l’égratignure tranquille où meurt le vide haletant
Se bat se débat s’ouvre et doucement se ferme
Sur la verge dodelinante de Noé l’explorateur

(Joyce Mansour)

Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout

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Je trébuche (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2023



Illustration: Edvard Munch

Je trébuche
parmi la vie vivante —
Mais je dois retourner
sur le chemin
au bord du précipice —
C’est là mon chemin,
celui que je dois prendre —
Je chancelle je veux chuter —
Plonger de nouveau
vers la vie et les hommes —
Mais je dois retourner
sur le chemin
au bord du précipice —
Car c’est mon chemin —
jusqu’à ce que je chute
dans les profondeurs

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Je me tenais devant le mystère de la femme (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Je me tenais devant le mystère
de la femme — J’ai plongé le regard
dans un monde insoupçonné —
Ma curiosité — s’est éveillée
— Que signifiait ce regard —
que savait — ce regard que moi
j’ignorais

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Quand nous fûmes face à face (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Quand nous fûmes
face à face et que
tes yeux plongèrent
dans les miens
j’eus l’impression
que des fils invisibles
partaient de tes yeux
pour s’enfoncer
dans les miens et
lier nos deux coeurs
ensemble

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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LE BAISER (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
LE BAISER

Deux lèvres brûlantes
contre les miennes
Le ciel et la terre
disparurent
Et deux yeux noirs
plongèrent
dans les miens

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Tes yeux sont grands comme la moitié du ciel (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Tes yeux sont grands
comme la moitié du ciel
quand tu es près de moi
et tes cheveux qui ont
de la poussière d’or et
ta bouche que je ne vois pas —
vois seulement que tu souris

*

Le baiser —
Une pluie chaude tombait
Je l’ai prise par la taille —
elle m’a suivi lentement —
Deux grands yeux face aux miens —
une joue mouillée contre la mienne
mes lèvres ont plongé dans les siennes

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus (Thierry Cazals)

Posted by arbrealettres sur 28 février 2023



    

Il n’est pas rare que je me plonge dans un livre de haïkus
quand je traverse des événements rudes et âpres :
décès d’un proche, maladie, creux de la vague…

Se frotter à la beauté abrupte et sans apprêt du haïku
aide à affronter les épreuves de la vie,
ces moments où la réalité semble se dérober sous nos pas.

Dans ces instants-là,
tous les ornements de la littérature tape-à-l’oeil
sonnent creux et faux.

On a soif d’authenticité, de dénuement,
de simplicité radicale.

Ce n’est pas par de mièvres flonflons
que l’on soigne le vague à l’âme ou la mélancolie,
mais par le silence sec des déserts
et l’eau glacée des torrents.

(Thierry Cazals)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

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