Posts Tagged ‘soi-même’
Posted by arbrealettres sur 6 février 2022

Illustration: ArbreaPhotos
Parfois, en ces jours à la lumière exacte et parfaite,
En lesquels les choses ont toute la réalité qu’elles peuvent avoir,
Je me demande à moi-même lentement
Pourquoi je vais moi aussi jusqu’à attribuer
De la beauté aux choses.
De la beauté, une fleur en aurait-elle par hasard ?
Un fruit aurait-il par hasard de la beauté ?
Quе non : ils ont couleur et forme
Et existence, rien de plus.
La beauté est le nom de quelque chose qui n’existe pas
Quе je donne aux choses en échange du plaisir qu’elles me donnent.
Elle ne signifie rien.
Alors pourquoi est-ce que je dis des choses : elles sont belles ?
Eh oui, même en moi, qui ne vis que de vivre,
Invisibles, ils s’immiscent, les mensonges des hommes
Devant les choses,
Devant les choses qui tout simplement existent.
Qu’il est difficile d’être soi-même et de ne voir que le visible!
(Fernando Pessoa)
Recueil: Oeuvres poétiques
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), attribuer, avoir, échange, beauté, chose, couleur, difficile, existence, exister, fleur, forme, fruit, hasard, homme, invisible, jour, lentement, mensonge, parfois, plaisir, plus, réalité, rien, s'immiscer, se demander, signifier, soi-même, visible, vivre, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2021
La surface est là
Pour qu’on la traverse –
La traverse vers quoi?
On ne le sait pas.
Une fois la surface traversée,
On se vivra
Epousant un intérieur
Autre que soi-même.
(Guillevic)
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), autre, épouser, intérieur, soi-même, surface, traverser, vivre | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 février 2021

Tu es seul…
Tu es seul. Nul ne le sait. Tais-toi et feins,
Mais feins, surtout, sans faux-semblant.
N’espère rien qui en toi déjà n’existe.
Chacun avec soi-même est triste.
Tu as le soleil s’il fait soleil, des branches
Si c’est des branches que tu cherches,
Et la chance si la chance t’échoit.
(Fernando Pessoa)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Visage avec masques
Traduction: Traduit du portugais par Armand Guibert
Editions: Alfred Eibel
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), échoir, branche, chacun, chance, chercher, espérer, exister, faux-semblant, feindre, savoir, se taire, seul, soi-même, soleil, triste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2019

Illustration: F.A. Moore
S’endormir
L’homme qui s’endort, s’abandonne, se fie à quelque chose;
se remet aux choses, et à son corps, première chose ;
s’adapte en dedans,
s’adapte à n’être pas et,
comme il s’adaptait à être,
à se séparer.
Le voici qui s’assimile à ce qui existe de plus stable,
au plus petit potentiel compatible avec la vie,
— à l’état où on ne soit pas encore;
renonce à ce qui est à quelque distance ;
se retire, obéit;
immole le réel, devient tout réel,
consent à n’être que soi-même ;
change d’espèce.
(Paul Valéry)
Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Paul Valéry), changer, compatible, consentir, corps, dedans, distance, espèce, exister, homme, immoler, obéir, potentiel, réel, renoncer, s'abandonner, s'adapter, s'assimiler, s'endormir, se fier, se remettre, se séparer, soi-même, stable, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2019

Si quelqu’un,
tombant de soi-même en soi-même,
s’agrippe pour se soutenir de soi,
et trouve entre lui et lui,
une porte qui mène autre part,
bienheureux de lui et de lui,
car il a trouvé son brouillon le plus ancien,
la première copie.
***
Si alguien,
cayendo de sí mismo en sí mismo,
manotea para sostenerse de sí
y encuentra entre él y él
una puerta que lleva a otra parte,
feliz de él y de él,
pues ha encontrado su borrador más antiguo,
la primera copia.
***
If someone,
falling from himself into himself,
wings his hands in order to sustain himself
and discovers between himself and himself
a door that opens to another place,
happy in himself and of himself,
then he has found his oldest rough draft,
the first copy.
(Roberto Juarroz)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), ancien, bienheureux, brouillon, copie, lui, porte, premier, s'agripper, soi-même, soutenir, tomber, trouver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2018

Heureusement que les miroirs
sont différents
Sinon on se ressemblerait
comme deux gouttes d’eau
On pourrait même
se prendre pour soi-même
Il ne manquerait plus
que de se croire unique
(Azadée Nichapour)
Poème découvert chez “laboucheaoreille” ici
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Azadée Nichapour), croire, différent, goutte, miroir, se ressembler, soi-même, unique | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2018

Illustration: Konstantin Razumov
Double accès séquentiel
Au début, on cherche une paire d’yeux
et on y enfonce ses regards.
Peut-être que là-bas, dans les profondeurs,
il y a quelqu’un qui aboie,
tranche les têtes, tire les cordages.
On prend ensuite une paire de lèvres
et on dessine leur contour,
délicatement, avec le bout de la langue.
Puis, une paire de bras
qui ressemblent à quelques ailes endormies,
qui, tangentiels, par-dessus tes épaules,
sont en train de s’arquer.
Et à tout cela s’ajoutent la paire d’yeux,
la paire de lèvres, d’ailes endormies,
de cuisses, qui sont tiennes.
S’y ajoute ainsi, paire et sans paire, tout le reste,
jusqu’à ce qu’on arrive à une paire de coeurs.
qu’à ce qu’on arrive à se retrouver soi-même.
(Linda Maria Baros)
Recueil: L’Ardeur ABC poétique du vivre plus
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Linda Maria Baros), aboyer, accès, aile, ajouter, épaule, bout, bras, coeur, contour, cordage, cuisse, début, délicatement, dessiner, double, en train, endormi, enfoncer, langue, lèvres, paire, par-dessus, peut-être, prendre, profondeur, quelqu'un, regard, ressembler, s'ajouter, s'arquer, séquentiel, se retrouver, soi-même, tangentiel, tête, tirer, trancher, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 juin 2018
Recueil: Le Seuil Le Sable Poésies complètes 1943-1988
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Edmond Jabès), étang, dormir, inventer, soi-même, volupté | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018

Serrer de près son souffle
et se complaire en son corps,
certes, mais comment demeurer
prisonnier de soi-même
toute une vie avide ?
Fermer les yeux, toucher autrui.
(Jacques Izoard)
Recueil: Dormir sept ans
Traduction:
Editions: De la Différence
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jacques Izoard), autrui, avide, corps, demeurer, fermer, près, prisonnier, se complaire, serrer, soi-même, souffle, toucher, vie, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 mai 2018

Les lilas sous la peau
me font voir des comètes.
Leur mauve a la douceur .
des baisers que l’on donne
à celui qui jamais n’existe
et qui n’est que soi-même.
(Jacques Izoard)
Recueil: Lieux épars
Traduction:
Editions: De la Différence
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Izoard), baiser, comète, donner, douceur, exister, lilas, mauve, peau, soi-même, voir | Leave a Comment »