Dans la gorge
Du printemps
Tremble de froid
Cette grappe
Réponse blanche
A la mort
Tu te promènes
Comme un chant
Lilas
Et tu révèles
L’impossible
Qui nous regarde.
(Hélène Cadou)
Posted by arbrealettres sur 8 Mai 2024
Dans la gorge
Du printemps
Tremble de froid
Cette grappe
Réponse blanche
A la mort
Tu te promènes
Comme un chant
Lilas
Et tu révèles
L’impossible
Qui nous regarde.
(Hélène Cadou)
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Posted by arbrealettres sur 13 avril 2024
Lorsque la fauvette chante,
La vieille grenouille rote
Sa réponse.
(Kuroyanagi Shoha)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Kuroyanagi Shôha), chanter, fauvette, grenouille, réponse, roter, vieux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2024
Une question roule comme une pierre au côté de l’homme
et au lieu de tomber dans le vide
trouve un creux qui la soutient.
Il ne s’agit plus d’hommes ni de dieux.
On n’est plus au lieu des réponses.
L’écho lui-même s’est converti en creux.
Peut-être le salut de l’homme
est-il de rouler sur son propre versant,
accroché à la pierre
de la plus grande de ses questions.
(Roberto Juarroz)
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), accrocher, à côté, écho, creux, Dieu, grand, homme, pierre, propre, question, réponse, rouler, salut, se convertir, soutenir, tomber, trouver, versant, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2024
Illustration: Gilbert Garcin
Des fils qui viennent du dehors
me composent un geste
qui se retourne et m’atteint au-dedans.
Je ne sais qui recherchent ces fils,
quelle autre complicité ou réponse ou lien,
quelle autre conjuration de formes.
Ou peut-être qu’aucun geste ne leur importe
et qu’ils poursuivent simplement
les fils épars de l’autre côté,
pour s’attacher à eux,
et que je suis uniquement
le lieu où le noeud est possible ?
(Roberto Juarroz)
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), atteindre, au-dedans, épars, côte, complicité, composer, conjuration, dehors, fil, forme, geste, importer, lien, lieu, noeud, possible, poursuivre, réponse, rechercher, s'attacher, savoir, se retourner, simplement, uniquement, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 mars 2024
Illustration: Aaron Siskind
La bouche dans une main et la mort dans l’autre,
j’interpelle le silence.
Je lui fais des grains de beauté,
j’exige de lui des garanties pour le cri,
je lui calcule sa dose de réponse.
Quelque chose comme un grand animal triste
vient alors se dénuder dans ma voix,
mais découvre qu’il était déjà nu.
Cependant
l’une de mes mains est restée vide.
Je ne saurai jamais laquelle.
(Roberto Juarroz)
Posted in poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), animal, beauté, bouche, calculer, cri, découvrir, dénuder, dose, exiger, garantie, grain, interpeler, laquelle, main, mort, nu, quelque chose, réponse, rester, silence, triste, venir, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 mars 2024
Illustration: Silvia Leveroni Calvi
Que cherches-tu
Tu avances erres te traînes renonces repars rebrousses chemin tournes en rond
Ton oeil empli par la nuit tu cherches le lieu
Le lieu où tu serais rassasié
Où se déploierait la réponse
Où bouillonnerait la source
Tu ne sais que marcher
La nuit et la peur te harcèlent
Et aussi la soif
Mais à chaque pas la hantise de faire fausse route
D’accroître encore la distance
Tu cherches le lieu
Le lieu et le nom
Le nom qui saurait tout dire de ce en quoi consiste l’aventure
Tu ne sais où tu vas ni ce que tu es ni même ce que tu désires mais tu ne peux t’arrêter
Et tu progresses
À moins que tu ne t’éloignes
Sans fin tu erres te traînes rampes tournes en rond
Et tu renonces
Et tu repars
Jusqu’à n’être plus qu’épuisement
Survient l’instant où tu dois faire halte
Faire ton deuil du lieu et du nom
Et à l’invitation de la voix définitivement tu renonces t’avoues vaincu
Alors que tu découvres que tu auras chance de trouver ce que tu cherches
si précisément tu ne t’obstines pas à le chercher
Tu repars
Des forces nouvelles te sont venues
Ton oeil qui s’écarquille n’est plus dévoré par la soif
Tu ne sais où tu vas mais tu connais ce que tu es
Tu avances d’un pas tranquille désormais convaincu que le lieu se porte à ta rencontre
Le lieu où mûrir l’hymne la strophe le nom
Où jouir enfin de ce qui s’est jusque-là dérobé
(Charles Juliet)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), accroître, aller, avancer, aventure, avouer, épuisement, être, bouillonner, chance, chemin, chercher, connaître, consister, convaincre, découvrir, définitif, dérober, désirer, désormais, dévorer, deuil, dire, distance, emplir, errer, faux, fin, force, halte, hantise, harceler, hymne, instant, invitation, jouir, lieu, marcher, mûrir, nom, nouveau, nuit, oeil, pas, peur, précis, progresser, ramper, rassasier, réponse, rebrousser, rencontre, renoncer, repartir, rond, route, s'arrêter, s'écarquiller, s'éloigner, s'obstiner, savoir, se déployer, se porter, se traîner, soif, source, strophe, survenir, tourner, tout, tranquille, trouver, vaincu, venir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2024
Illustration: William Blake
RÉPONSE À LA TERRE
Terre leva la tête
Au-dessus de l’obscurité redoutable et lamentable.
Sa lumière enfuie
Cruelle lugubre
Et les cheveux couverts d’un gris désespoir.
Moi, prisonnière des eaux,
La rivalité des étoiles emprisonne mon antre
Dans un gel blanc ;
En gémissant
J’entends le père des hommes antiques.
Père égoïste des hommes,
Cruel, jaloux, égoïste Effroi,
La joie peut-elle,
Enchaînée dans la nuit.
Enfanter les vierges de la jeunesse et du matin ?
Le printemps cache-t-il sa joie,
Quand éclatent les bourgeons et les fleurs ?
Le semeur
Sème-t-il pendant la nuit ?
Le laboureur laboure-t-il dans l’obscurité ?
Romps cette lourde chaîne
Qui glace mes os.
Égoïste, vaine,
Éternelle malédiction,
Qui réduit le libre amour en esclavage.
***
EARTH’S ANSWER
Earth raised up her head
From the darkness dread and drear,
Her light fled,
Stony, dread,
And her locks covered with grey despair.
Prisoned on watery shore,
Starry jealousy does keep my den
Cold and hoar;
Weeping o’er,
I hear the father of the ancient men.
Selfish father of men!
Cruel, jealous, selfish fear!
Can delight,
Chained in night,
The virgins of youth and morning bear.
Does spring hide its joy,
When buds and blossoms grow?
Does the sower
Sow by night,
Or the ploughman in darkness plough?
Break this heavy chain,
That does freeze my bones around!
Selfish, vain,
Eternal bane,
That free love with bondage bound.
(William Blake)
Posted in poésie | Tagué: (William Blake), amour, antique, antre, au-dessus, éclater, égoïste, éternel, étoile, blanc, bourgeaon, cacher, chaîn, cheveux, couvert, cruel, désespoir, eau, effroi, emprisonner, enchaîner, enfanter, enfui, entendre, esclavage, fleur, gémir, gel, glacer, gris, homme, jaloux, jeunesse, joie, labourer, laboureur, lamentable, lever, libre, lourd, lugubre, lumière, malédiction, matin, nuit, obscurité, os, père, prisonnier, réduire, réponse, redoutable, rivalité, rompre, semer, semeur, tête, terre, vain, vierge | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 mars 2024
Illustration: William Blake
LE BERGER
Le sort du berger est le sort le plus doux.
Du matin au soir, doucement, il s’en va
Et tout le long du jour il va suivre ses moutons
Et sa bouche est pleine de louanges,
Car il entend le faible appel de l’agneau
Et la tendre réponse des brebis.
Il veille sur son troupeau qui repose,
Tranquille, parce qu’il est là, le berger.
***
The Shepherd
How sweet is the Shepherd’s sweet lot,
From the morn to the evening he strays:
He shall follow his sheep all the day
And his tongue shall be filled with praise.
For he hears the lambs innocent call,
And he hears the ewes tender reply,
He is watchful while they are in peace,
For they know when their Shepherd is nigh.
(William Blake)
Posted in poésie | Tagué: (William Blake), agneau, appel, berger, bouche, brebis, doucement, doux, entendre, faible, jour, long, louange, matin, mouton, plein, réponse, reposer, s'en aller, soir, sort, suivre, tendre, tranquille, troupeau, veiller | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2024
L’Espace d’une fenêtre
« Comme un bruit dans la nuit qui ne nous
réveille pas, mais qui entre cependant dans notre
songe. »
Félicien Marceau, Le Roman en liberté.
Est-ce une parole qu’on reçoit sans l’entendre
une réponse qu’on donne sans le savoir
une image qu’ensevelissent les silences
par les longues nuits où sommeille la mémoire
des brasiers, et qu’un seul effleurement de cendre
projette au lit fiévreux du rêve et de l’histoire
pour l’étreinte d’un corps dans l’effroi de l’absence
et la présence rassurante du désir ?
Ce n’est pas le réveil, et ce n’est plus dormir
ébranlements équilibrés de la balance
c’est l’entre-deux-vents du doute et de la croyance.
(Robert Mallet)
Posted in poésie | Tagué: (Robert Mallet), absence, ébranler, équilibrer, étreinte, balance, brasier, bruit, cendre, corps, croyance, désir, donner, dormir, doute, effleurement, effroi, ensevelir, entendre, entre-deux, entrer, espace, fenêtre, fiévreux, histoire, image, lit, long, mémoire, nuit, parole, présence, projeter, rassurer, réponse, réveil, réveiller, rêve, recevoir, savoir, silence, sommeiller, songe | Leave a Comment »