Posts Tagged ‘effroi’
Posted by arbrealettres sur 18 juin 2022

DES LIONS
La caravane a chu dans l’herbe haute
et ce qui reste n’est plus qu’un grand trou
dans la nuit où vont toutes les routes
que nous avons laissé partir
seules, à regret, comme des étrangères
qui savaient lire en nos yeux l’insoutenable
attente et l’effroi de mourir ici. Nous avons
baissé trop tôt les paupières,
croyant couper à jamais les ailes du désir,
mais nos rêves sont des lions penchés
sur l’eau croupie des draps, des lions
et qui rugissent encore
quand la caravane s’ébranle avec la lune.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Goffette), aile, attente, à jamais, étranger, baisser, caravane, choir, couper, croire, croupi, désir, drap, eau, effroi, encore, haut;rester, herbe, insoutenable, laisser, lion, lire, mourir, nuit, partir, paupière, pencher, rêve, regret, route, rugir, savoir, seul, trou, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2021

LA FILLE MAIGRE
Je suis une fille maigre
Et j’ai de beaux os.
J’ai pour eux des soins attentifs
Et d’étranges pitiés.
Je les polis sans cesse
Comme de vieux métaux.
Les bijoux et les fleurs
Sont hors de saison.
Un jour je saisirai mon amant
Pour m’en faire un reliquaire d’argent.
Je me pendrai
A la place de son coeur absent.
Espace comblé,
Quel est soudain en toi cet hôte sans fièvre ?
Tu marches
Tu remues ;
Chacun de tes gestes
Pare d’effroi la mort enclose.
Je reçois ton tremblement
Comme un don.
Et parfois
En ta poitrine, fixée,
J’entrouvre
Mes prunelles liquides
Et bougent
Comme une eau verte
Des songes bizarres et enfantins.
(Anne Hébert)
Illustration: John Augustus Edwin
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Posted in poésie | Tagué: (Anne Hébert), absent, amant, bijou, bizarre, coeur, comblé, don, effroi, enclos, enfantin, espace, fièvre, fille, fleur, maigre, mort, os, pitié, poitrine, polir, prunelle, reliquaire, saisir, saison, soin, songe, tremblement | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 juin 2021

Comprends que je déraisonne,
Que mon coeur, avec effroi,
Dans tout l’espace tâtonne
Sans se plaire en nul endroit…
Je n’ai besoin que de toi
Qui n’as besoin de personne !
(Anna de Noailles)
Recueil: Poème de l’amour
Traduction:
Editions: Le livre unique
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Posted by arbrealettres sur 28 avril 2021
Aurais-je mis plus
De poids à vivre si j’avais
Par avance
Connu la légèreté d’existence?
Tandis que le souvenir se délite
Je tiens des moments
Comme une ronde
L’effroi se démentira-t-il
Le jour où impréparé
Je recevrai l’annonce?
(Jamel Eddine Bencheikh)
Illustration: Gilbert Garcin
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021

Je respire où tu palpites
Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t’en vas ?
A quoi bon vivre, étant l’ombre
De cet ange qui s’enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N’être plus que de la nuit ?
Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t’en ailles
Pour qu’il ne reste plus rien.
Tu m’entoures d’Auréoles;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t’envoles
Pour que je m’envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne
Si je n’entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s’en va ? Je ne sais pas.
Quand mon orage succombe,
J’en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d’azur.
L’amour fait comprendre à l’âme
L’univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l’infini
Sans toi, toute la nature
N’est plus qu’un cachot fermé,
Où je vais à l’aventure,
Pâle et n’étant plus aimé.
Sans toi, tout s’effeuille et tombe ;
L’ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.
Je t’implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
O fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !
De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n’es plus près de moi ?
Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l’autre mes chansons.
Que dirai-je aux champs que voile
L’inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l’étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?
Que dirai-je au bois morose
Qu’illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : » Où donc est ma soeur ? »
J’en mourrai ; fuis, si tu l’oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu’elle ne regarde plus ?
Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?
Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !
(Victor Hugo)
Illustration:Edvard Munch
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Posted by arbrealettres sur 28 mars 2021

Il souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible…
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi
et impuissance :
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme sont les tourbillons,
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide…
(Henri Michaux)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
PANIQUE
Le temps a brillé son bois
Il crie l’oiseau d’effroi
Du cri de sa gorge.
(Pierre Morhange)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 février 2021

Illustration: Georges Rey
descendre
les yeux ouverts
à l’intérieur
du gouffre
s’arracher
aux illusions
aux mensonges
aux complaisances
se laisser broyer
par la souffrance
qui naît de tout
ce qu’il faut rejeter
consentir
au silence
à la solitude
à l’effroi
dans cette juste
lumière
demeurer
nu
(Charles Juliet)
Recueil: Moisson
Traduction:
Editions: P.O.L.
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Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2021

La source tombait du rocher
La source tombait du rocher
Goutte à goutte à la mer affreuse.
L’océan, fatal au nocher,
Lui dit : – Que me veux-tu, pleureuse ?
Je suis la tempête et l’effroi ;
Je finis où le ciel commence.
Est-ce que j’ai besoin de toi,
Petite, moi qui suis l’immense ? –
La source dit au gouffre amer :
– je te donne, sans bruit ni gloire,
Ce qui te manque, ô vaste mer !
Une goutte d’eau qu’on peut boire.
(Victor Hugo)
Recueil: Cent poèmes de Vivtor Hugo
Traduction:
Editions: Omnibus
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Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020

Illustration: Christiane Marette
LES OIES INQUIETES
Les oies qui traînent dans le bourg
Ainsi que des commères grasses
Colportant les potins du jour,
En troupeaux inquiets s’amassent.
Un gros jars qui marche devant
Allonge le cou dans la brume
Et frissonne au souffle du vent
De Noël qui gonfle ses plumes…
Noël ! Noël !
Est-ce au ciel
Neige folle
Qui dégringole,
Ou fin duvet d’oie
Qui vole.
Leur petit œil rond hébété
A beau s’ouvrir sans trop comprendre
Sur la très blanche immensité
D’où le bon Noël va descendre,
A la tournure du ciel froid,
Aux allures des gens qui causent,
Les oies sentent, pleines d’effroi,
Qu’il doit se passer quelque chose.
Les flocons pâles de Noël
– Papillons de l’Hiver qui trône –
Comme des présages cruels
S’agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L’heure n’est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.
Crrr !… De grands cris montent parmi
L’aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;
Et, maintenant qu’aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes,
Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.
(Gaston Couté)
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Posted in poésie | Tagué: (Gaston Couté), bourg, calembour, causer, colporter, commère, comprendre, corps, cri, crime, dépouiller, descendre, duvet, effroi, ensanglanté, femme, frisson, frissonner, gens, gras, hébété, homme, inquiet, jars, neige, Noël, oie, plume, potin, poulailler, traîner, vent, victime | 3 Comments »