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La bataille commença (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 4 Mai 2024



Illustration: An He
    
La bataille commença.
Comment ? Par un doux sourire.
Elle me dit : — Comme ça,
Vous ne voulez pas m’écrire ?

— Un billet doux ? — Non, des vers.
— Je n’en fais point, répondis— je. —
Ainsi parfois de travers
Le dialogue voltige.

Après le sourire vint
Un regard, oh ! qu’elle est fière !
Moi, candidat quinze-vingt,
Je me dis : Elle est rosière.

Et je me mis à songer
À cent vertus, rehaussées
Par mes mauvaises pensées
D’adolescent en danger.

Je me taisais, cela passe
Pour puissance et profondeur.
Son sourire était la grâce,
Et son regard la pudeur.

Ce regard et ce sourire
M’entraient dans l’âme. Soudain,
Elle chanta. Comment dire
Ce murmure de l’Éden,

Cette voix grave, touchante,
Tendre, aux soupirs nuancés !…
— Quoi ! m’écriai-je, méchante,
Vous achevez les blessés

(Victor Hugo)

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Lise (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 22 avril 2024



Illustration: Vladimir Volegov
    
Lise

J’avais douze ans ; elle en avait bien seize.
Elle était grande, et, moi, j’étais petit.
Pour lui parler le soir plus à mon aise,
Moi, j’attendais que sa mère sortît ;
Puis je venais m’asseoir près de sa chaise
Pour lui parler le soir plus à mon aise.

Que de printemps passés avec leurs fleurs !
Que de feux morts, et que de tombes closes !
Se souvient-on qu’il fut jadis des coeurs ?
Se souvient-on qu’il fut jadis des roses ?
Elle m’aimait. Je l’aimais. Nous étions
Deux purs enfants, deux parfums, deux rayons.

Dieu l’avait faite ange, fée et princesse.
Comme elle était bien plus grande que moi,
Je lui faisais des questions sans cesse
Pour le plaisir de lui dire : Pourquoi ?
Et par moments elle évitait, craintive,
Mon oeil rêveur qui la rendait pensive.

Puis j’étalais mon savoir enfantin,
Mes jeux, la balle et la toupie agile ;
J’étais tout fier d’apprendre le latin ;
Je lui montrais mon Phèdre et mon Virgile ;
Je bravais tout; rien ne me faisait mal ;
Je lui disais : Mon père est général.

Quoiqu’on soit femme, il faut parfois qu’on lise
Dans le latin, qu’on épelle en rêvant ;
Pour lui traduire un verset, à l’église,
Je me penchais sur son livre souvent.
Un ange ouvrait sur nous son aile blanche,
Quand nous étions à vêpres le dimanche.

Elle disait de moi : C’est un enfant !
Je l’appelais mademoiselle Lise.
Pour lui traduire un psaume, bien souvent,
Je me penchais sur son livre à l’église ;
Si bien qu’un jour, vous le vîtes, mon Dieu !
Sa joue en fleur toucha ma lèvre en feu.

Jeunes amours, si vite épanouies,
Vous êtes l’aube et le matin du coeur.
Charmez l’enfant, extases inouïes !
Et quand le soir vient avec la douleur,
Charmez encor nos âmes éblouies,
Jeunes amours, si vite épanouies!

(Victor Hugo)

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ART ÉQUESTRE (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 15 mars 2024



 


   
ART ÉQUESTRE

Toujours le même pied dans le même sabot,
C’est là l’une des lois qui régit le cheval.
Quelque embardée qu’il fasse ou pente qu’il dévale,
Jamais il n’y déroge et cela le rend beau.

S’il avait le loisir d’intervertir ses pattes,
Si de changer de botte il était soudain libre,
Sans doute un jour ou l’autre il perdrait l’équilibre
Et nous nous moquerions si par terre il s’éclate.

Par bonheur le cheval a toujours fière allure :
Le cheval réussit du cheval la figure.
Et jamais ne s’empêtre en la voltige d’être.

On apprécie chez lui que toujours il réponde
Très scrupuleusement à l’ordre qui le fonde.
Le cheval exécute un cheval à la lettre.

(Laurent Albarracin)

Recueil: Contrebande
Editions: Le corridor bleu

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LA PETITE FILLE RETROUVÉE (William Blake)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2024



    


Illustration: William Blake

LA PETITE FILLE RETROUVÉE

Toute la nuit dans la douleur
Les parents de Lyca cheminent
A travers les vallées profondes,
Pendant que les déserts se lamentent.

Las, épuisés de douleur,
La voix rauque d’avoir gémi,
Au bras l’un de l’autre, sept jours,
Ils suivirent les traces des chemins du désert.

Sept nuits ils dorment
Parmi les ténèbres profondes
Et rêvent qu’ils voient leur enfant
Mourante de faim dans l’aride désert.

Pâle, battant les chemins perdus,
Le fantôme erre,
Affamé, faible, pleurant,
Avec des cris sourds, pitoyables.

Surgissant de son insomnie,
La femme tremblante se hâta,
Les pieds douloureux de lassitude,
Elle ne put aller plus loin.

Dans ses bras il la porta,
Dans ses bras cuirassés de douleur,
Jusqu’au moment où, leur barrant la route,
Ils virent un lion couché.

Retourner était inutile.
Bientôt sa lourde crinière
Les fit se prosterner sur le sol,
Puis il marcha fièrement alentour

En reniflant sa proie ;
Mais leur frayeur s’apaise
Quand il leur lèche les mains
Et silencieux se tient près d’eux.

Ils regardent ses yeux,
Remplis de profonde surprise,
S’émerveillant d’y voir
Un esprit couvert d’une armure d’or ;

Sur sa tête une couronne
Et sur ses épaules
Coulait sa crinière dorée.
Évanouie était toute leur crainte ;

« Suivez-moi, dit-il,
Ne pleurez pas votre petite fille,
Dans mon palais profond
Lyca repose endormie. »

Alors ils suivirent
Là où les conduisait la vision
Et virent leur enfant endormie
Parmi les tigres féroces.

Depuis ce jour ils demeurent
Dans un vallon solitaire,
Sans craindre le hurlement du loup
Ni le rugissement du lion.

***

The Little Girl Found (1794)

All the night in woe
Lyca’s parents go
Over valleys deep,
While the deserts weep.

Tired and woe-begone,
Hoarse with making moan,
Arm in arm, seven days
They traced the desert ways.

Seven nights they sleep
Among shadows deep,
And dream they see their child
Starved in desert wild.

Pale through pathless ways
The fancied image strays,
Famished, weeping, weak,
With hollow piteous shriek.

Rising from unrest,
The trembling woman pressed
With feet of weary woe;
She could no further go.

In his arms he bore
Her, armed with sorrow sore;
Till before their way
A couching lion lay.

Turning back was vain:
Soon his heavy mane
Bore them to the ground,
Then he stalked around,

Smelling to his prey;
But their fears allay
When he licks their hands,
And silent by them stands.

They look upon his eyes,
Filled with deep surprise;
And wondering behold
A spirit armed in gold.

On his head a crown,
On his shoulders down
Flowed his golden hair.
Gone was all their care.

‘Follow me,’ he said;
‘Weep not for the maid;
In my palace deep,
Lyca lies asleep.’

Then they followed
Where the vision led,
And saw their sleeping child
Among tigers wild.

To this day they dwell
In a lonely dell,
Nor fear the wolvish howl
Nor the lion’s growl.

(William Blake)

Recueil: Chants d’Innocence et d’Expérience
Traduction: traduction de l’anglais par Marie-Louise et Philippe Soupault
Editions: Les belles lettres

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MESURES D’EXCEPTION (Pierre Ferran)

Posted by arbrealettres sur 10 mars 2024



MESURES D’EXCEPTION
pour Anne-Claire

Un soir un jeun’hibou
lustré façon bijou
fila fier comme un pou
jusqu’au carré de choux
où l’avait rendez-vous
avec une belle hulotte
et l’effraie en sus.
Mais de hulotte point.
A minuit, lassé d’attendre
la noctuelle sans parole
il ramasse un caillou blanc
pour marquer cette nuit sans l’une
et tombe aux genoux de l’autre.

(Pierre Ferran)

Illustration

 

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Le chêne abandonné (Anatole France)

Posted by arbrealettres sur 14 février 2024



Illustration
    
Le chêne abandonné

Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil,
Le grand chêne noueux, le père de la race,
Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse
Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil.

Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre,
Robuste, il a nourri ses siècles florissants,
Fait bouillonner la sève en ses membres puissants,
Et respiré le ciel avec sa tête sombre.

Mais ses plus fiers rameaux sont morts, squelettes noirs
Sinistrement dressés sur sa couronne verte ;
Et dans la profondeur de sa poitrine ouverte
Les larves ont creusé de vastes entonnoirs.

La sève du printemps vient irriter l’ulcère
Que suinte la torpeur de ses âcres tissus.
Tout un monde pullule en ses membres moussus,
Et le fauve lichen de sa rouille l’enserre.

Sans cesse un bois inerte et qui vécut en lui
Se brise sur son corps et tombe. Un vent d’orage
Peut finir de sa mort le séculaire ouvrage,
Et peut-être qu’il doit s’écrouler aujourd’hui.

Car déjà la chenille aux anneaux d’émeraude
Déserte lentement son feuillage peu sûr ;
D’insectes soulevant leurs élytres d’azur
Tout un peuple inquiet sur son écorce rôde ;

Dès hier, un essaim d’abeilles a quitté
Sa demeure d’argile aux branches suspendue ;
Ce matin, les frelons, colonie éperdue,
Sous d’autres pieds rameux transportaient leur cité ;

Un lézard, sur le tronc, au bord d’une fissure,
Darde sa tête aiguë, observe, hésite, et fuit ;
Et voici qu’inondant l’arbre glacé, la nuit
Vient hâter sur sa chair la pâle moisissure.

(Anatole France)

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CHANSON (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2024



Illustration: Henri-Fantin Latour
    
CHANSON

Nous étions deux soeurs chez nous :
La laide et la belle.
L’une avait les yeux si doux
Que tous après elle
Couraient sans savoir pourquoi.
Sa soeur, l’autre… c’était moi.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Elle avait cent jolis airs :
Un timide, un tendre,
Des tristes, des gais, des fiers,
Cent regards pour prendre
L’amour dans les coeurs tout bas…
Mais moi, je ne savais pas.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Elle avait quatre beaux temps
Pour se plaire au monde :
L’hiver, l’été, le printemps,
L’automne à la ronde,
Pressés d’arriver chacun…
Mais moi, je n’en avais qu’un.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Elle avait deux paradis :
L’air des matins roses
Pour sa joie et le logis
Aux fenêtres closes
Pour son bonheur au soir brun…
Mais moi, je n’en avais qu’un.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Tant d’amis l’avaient d’amour
Toute enveloppée,
Qu’elle était, la nuit, le jour,
Sans cesse occupée
À n’en oublier aucun…
Mais moi, je n’en avais qu’un.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Lui, c’était lui mon été,
Ma terre fleurie,
Lui, mon soleil, la bonté
Unique en ma vie !
C’était lui mon Paradis !
Le seul !… Elle me l’a pris.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

C’est pour lui seul que j’osais
Me laisser sourire,
En lui je me reposais.
J’aimais me redire
Tout bas ses mots attendris.
C’est fini… Tu me l’as pris.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Sans son coeur, avec mon coeur,
Maintenant que faire ?
Haïr ? Attendre, ô ma soeur,
Que le vent contraire
Jette ton bonheur à bas ?
Te haïr… Je ne peux pas.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Ô toi qui, sans le savoir,
De mon mal es cause,
Est-ce que je puis te voir,
Ma petite rose,
Sans t’aimer aussi ?… Pourtant,
De te voir je souffre tant !

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Chère grâce, dis, pourquoi
Es-tu si jolie ?
Ah ! qu’il ait assez de moi,
Qu’il t’aime et m’oublie,
Ce n’est que juste !… Et pourtant,
Faut-il que je souffre tant ?

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Aimons-nous bien, aimons-nous,
Je suis assez forte
Pour souffrir un peu pour vous.
Ce n’est rien… Qu’importe,
Quand vous serez trop joyeux,
Que je détourne les yeux.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

Vous voir, le coeur apaisé,
J’y suis mal habile.
Mais t’aimer, le coeur brisé,
Ce m’est plus facile.
Va, peut-être aime-t-on mieux
Avec des pleurs dans les yeux.

Qu’est-ce que nous ferons,
Ma douce, ma jolie ?
Qu’est-ce que nous ferons ?
Va, nous nous aimerons.

(Marie Noël)

 

Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard

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SONNET DU VIEUX MOI RENCONTRE (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2024




    
SONNET DU VIEUX MOI RENCONTRÉ

Par un soir de Toussaint, le long de la Garonne,
Comme je cheminais aux confins de l’effroi,
Là-bas, entre les joncs que la vase environne,
J’ai vu dans le brouillard surgir mon ancien Moi.

C’était bien son grand pas, son humeur fanfaronne,
Ses cheveux décoiffés, sa mise en désarroi :
« Où donc est, me dit-il, ta première couronne?
Et ton lis de candeur? et ta robe de foi? »

Surpris, j’examinai l’étrange personnage :
Aussi pâle, aussi blond que moi dans mon jeune âge,
Assez fier, mais liant. Sans accepter sa main

Ni vouloir m’informer si de père ou de frère,
Si du présent moi-même était son caractère,
Embarrassé, confus, je suivis mon chemin.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Le Lièvre et les Grenouilles (Isaac de Benserade)

Posted by arbrealettres sur 11 janvier 2024



Illustration: Gustave Doré
    
Le Lièvre et les Grenouilles.

Saisis d’une frayeur qui leur causait la fièvre,
Les lièvres se jetant dans une mare tous,
Aux grenouilles font peur ; Courage, dit un lièvre,
Il est des animaux plus timides que nous.

Fiers de porter la peur aux bords du marécage,
Les lièvres rassurés se crurent du courage.
D’un plus poltron que soi, qu’un poltron soit vainqueur,
Le Thersite, en tremblant se croit homme de coeur.

(Isaac de Benserade)

 

Recueil: Fables
Editions:

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La vie de château (Jean Orizet)

Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2023




    
La vie de château

L’eau me dit: « Viens dans mon château,
tu verras que la vie est douce
on peut y faire du bateau
se plonger dans des bains de mousse »

l’eau me dit: « viens dans mon château »

J’y suis allé; c’était trop beau!
Il n’y avait, dans ce château,
que des pompes et des tuyaux.

J’ai dit à l’eau: « Tu exagères
de me prendre ainsi pour un sot!
Tu es plus brillante et plus fière
quand tu coules dans les ruisseaux,
les torrents, les grandes rivières
qu’en menant la vie de château
tout en me menant en bateau. »

(Jean Orizet)

Recueil: La peau bleue des rêves
Editions: Le Cherche Midi

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