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Poésie

Posts Tagged ‘pluie’

La pluie nocturne (Kuroyanagi Shoha)

Posted by arbrealettres sur 13 Mai 2024



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La pluie nocturne
A multiplié les escargots
Sous les belles feuilles des aspidistras.

(Kuroyanagi Shoha)

Illustration

 

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Un jour de pluie (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024



Illustration
    
Un jour de pluie est aussi beau qu’un jour de soleil.
Les deux existent: chacun comme il est.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Je n’ai désiré qu’être au soleil ou sous la pluie (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024




    
Je n’ai désiré qu’être au soleil ou sous la pluie —
Au soleil quand il y avait du soleil
Et sous la pluie quand il pleuvait,
(Et jamais l’inverse)
Et ressentir la chaleur, le froid et le vent,
Sans chercher plus loin.
Une fois, j’ai aimé, j’ai cru qu’on m’aimait, Mais je n’ai pas été aimé.

Je n’ai pas été aimé pour une seule bonne raison.
Parce que je n’ai pas été aimé.
Je me suis consolé en retournant tout seul au soleil et sous la pluie,
Et en m’asseyant à nouveau sur le pas de ma porte.
Les champs, en fin de compte, ne sont pas aussi verts pour ceux qui sont aimés
Que pour ceux qui ne le sont pas.
Ressentir, c’est avoir l’esprit ailleurs.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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La Pluie (Georges Rodenbach)

Posted by arbrealettres sur 7 Mai 2024




La Pluie

Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées
De fils d’eau qu’on dévide aux fuseaux noirs du Temps
Et qui semblent mouillés aux larmes des années !
Oh ! la pluie ! oh ! l’automne et les soirs attristants !
Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées !

Qui dira la douleur sombre du firmament,
Route de cimetière avec d’horribles voiles
Où les nuages vont élégiaquement,
Corbillards cahotant des cadavres d’étoiles,
Qui dira la douleur sombre du firmament ?

La pluie est un filet pour nos rêves anciens !
Et, dans ses mailles d’eau qui leur font prisonnières
Les ailes, ces divins oiseaux musiciens
Meurent très longuement d’un regret de lumières.
La pluie est un filet pour nos rêves anciens.

Comme un drapeau mouillé qui pend contre sa hampe,
Notre Ame, quand la pluie éveille ses douleurs,
Quand la pluie, en hiver, la pénètre et la trempe,
Notre Ame, elle n’est plus qu’un haillon sans couleurs,
Comme un drapeau mouillé qui pend contre sa hampe.

(Georges Rodenbach)

Illustration: Michel Chansiaux

 

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La pluie (Mireille Gaglio)

Posted by arbrealettres sur 7 Mai 2024




La pluie

La pluie retentit
Sur ma croisée,
Ruisselle et crie
Sur la chaussée,
Le temps s’étire
Au fil de l’eau.

Monotone et obstinée
La pluie tombe sans cesse ;
Le temps aussi
Fuit sans regret.
Rien ne l’arrête,
Pas un désir,
Pas un soupir…

Demain, quand la pluie sera calmée,
Le temps, lui, aura coulé,
Emportant tout,
Souhaits, regrets…

(Mireille Gaglio)

 

 

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LES CHEVEUX (Rémy de Gourmont)

Posted by arbrealettres sur 6 Mai 2024




    
LES CHEVEUX

Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.

Tu sens le foin, tu sens la pierre
Où des bêtes se sont posées ;
Tu sens le cuir, tu sens le blé,
Quand il vient d’être vanné ;

Tu sens le bois, tu sens le pain
Qu’on apporte le matin ;
Tu sens les fleurs qui ont poussé
Le long d’un mur abandonné ;

Tu sens la ronce, tu sens le lierre
Qui a été lavé par la pluie ;
Tu sens le jonc et la fougère
Qu’on fauche à la tombée de la nuit ;

Tu sens la ronce, tu sens la mousse,
Tu sens l’herbe mourante et rousse
Qui s’égrène à l’ombre des haies ;
Tu sens l’ortie et le genêt,

Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;
Tu sens le fenouil et l’anis ;
Tu sens les noix, tu sens les fruits
Qui sont bien mûrs et que l’on cueille ;

Tu sens le saule et le tilleul
Quand ils ont des fleurs plein les feuilles ;
Tu sens le miel, tu sens la vie
Qui se promène dans les prairies ;

Tu sens la terre et la rivière ;
Tu sens l’amour, tu sens le feu.
Simone, il y a un grand mystère
Dans la forêt de tes cheveux.

(Rémy de Gourmont)

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THE CATS WILL KNOW (Cesare Pavese)

Posted by arbrealettres sur 28 avril 2024



Illustration: Vladimir Dunjic

    

THE CATS WILL KNOW

La pluie tombera encore
sur tes doux pavés,
une pluie légère
comme un souffle ou un pas.

La brise et l’aube légères
fleuriront encore
comme sous ton pas,
quand tu rentreras.

Entre fleurs et balcons
les chats le sauront.

Il y aura d’autres jours,
il y aura d’autres voix.
Tu souriras toute seule.
Les chats le sauront.

Et tu entendras des mots très anciens,
des mots las et vains
comme les vieux habits
des fêtes d’hier.

Toi aussi,
tu auras des gestes.
Tu diras des mots
— visage de printemps,

(Cesare Pavese)

Recueil: Travailler fatigue La mort viendra et aura tes yeux
Traduction: Gilles de Van
Editions: Gallimard

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UN PAN DE MUR JAUNE (Jean-Michel Maulpoix)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2024



Illustration: Pierre Buraglio
    
UN PAN DE MUR JAUNE

I

Quand elle traverse la rue trop vite
En faisant ses courses le soir sous la pluie
Le petit lui donne des coups de pied dans le ventre
Mais elle essuie ses joues elle ne se plaint pas

Entre citernes et clapiers il y a de l’herbe
On n’oserait pas dire que c’est un jardin
À cause de ces bidons d’essence et de ces bagnoles défoncées
Où des moineaux morts et des pigeons fermentent

On voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues
Hérissés de pieds de tomates et de haricots
De petits vieux cassés grattent et ratissent
On s’étonne des baraques de planches où leurs outils sont remisés.

II

On n’a pas le pouvoir de passer à travers les murs
Qui voudrait croire que chaque matin à la même heure
Le ciel secoue à la fenêtre ses draps tachés de suie ?
Un mauvais sommeil ne change rien aux lointains

On voit pourtant parfois flotter un ballon rouge
Un mètre au-dessus de la tête d’une Marjolaine
Au-delà c’est pour les fumées les antennes
Rarement pour les oiseaux ou les anges

On entend le soir des musiques aux portes
Et toutes les fenêtres sont bleues à partir de huit heures
On écoute on regarde on n’a rien à se raconter
Mais on cherche toujours un petit pan de mur jaune.

(Jean-Michel Maulpoix)

Recueil: Rue des fleurs
Editions: Mercure de France

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La pluie d’automne (Taneda Santoka)

Posted by arbrealettres sur 16 avril 2024



La pluie d’automne
La pluie d’automne sur les montagnes
Où je m’enfonce.

(Taneda Santoka)

 

 

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Entourer chaque son d’un cercle (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 15 avril 2024




    
Entourer chaque son d’un cercle,
pour éviter qu’il ne se disperse
comme un amas de plumes arrachées.

Entourer par exemple
le tintement initial d’une cloche,
le bruit que fait le temps quand il lime les choses,
le choc des vertèbres du rêve,
le toucher menu de la pluie,
le frôlement interstitiel d’une chute.

Et de tous les cercles
faire au son une demeure,
pour que le silence cesse d’être une trahison.

Et aussi pour que la vie
qui n’est rien qu’un autre son,
apprenne à construire son propre cercle.

(Roberto Juarroz)

Recueil: Poésie verticale
Traduction: de l’espagnol par Roger Munier
Editions: Gallimard

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