Non-vision
Heure nulle, citerne
où ma pensée
elle-même se boit.
Un instant immense
j’ai oublié mon nom.
Peu à peu je dénais,
diaphane avènement.
(Octavio Paz)
Posted by arbrealettres sur 9 Mai 2024
Non-vision
Heure nulle, citerne
où ma pensée
elle-même se boit.
Un instant immense
j’ai oublié mon nom.
Peu à peu je dénais,
diaphane avènement.
(Octavio Paz)
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Posted by arbrealettres sur 22 février 2024
Terre sèche,
terre sage
des nuits
immenses.
(Vent sur l’oliveraie,
vent sur la montagne.)
Terre
vieille
de la lampe
et de la peine.
Terre
des citernes profondes.
Terre
de la mort sans yeux,
terre des flèches.
(Vent sur les routes.
Brise dans les peupliers.)
***
POEMA DE LA SOLEA
EVOCACIÓN
Tierra seca,
tierra quieta
de noches
inmensas.
(Viento en el olivar,
viento en la sierra.)
Tierra
vieja
del candil
y la pena.
Tierra
de las hondas cisternas.
Tierra
de la muerte sin ojos
y las flechas.
(Viento por los caminos.
Brisa en las alamedas.)
(Federico Garcia Lorca)
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Posted by arbrealettres sur 19 décembre 2023
Illustration: Malel
Je revenais des autres
Je revenais des autres
chaque fois guéri de moi
À l’abri d’un sourire
D’un geste qui donnait champ
Des moissons d’une parole
Je quittais citernes et mirages du chagrin
pour une sorte de bonheur
Le bonheur ?
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2023
Illustration: Joan Miro
Le chant perdu
Nous voici,
Captifs des mêmes mots, en retard sur l’image,
Puisant à la même eau,
Au fond des mêmes citernes verdies ;
Confondus d’avoir perdu le chant,
Brandissant, par raison, la fleur d’ironie.
Déformés par nos jeux, ignorés par les cygnes,
Trahissant l’homme qui n’est rien de fini.
(Andrée Chedid)
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), brandir, captif, chant, citerne, confondre, cygne, déformer, eau, fini, fleur, fond, homme, ignorer, image, ironie, jeu, mot, perdre, perdu, puiser, raison, retard, rien, trahir, verdir, voici | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 novembre 2023
Illustration: Edvard Munch
Sed non satiata
Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits,
Je préfère au constance, à l’opium, au nuits,
L’élixir de ta bouche où l’amour se pavane ;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.
Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié ! verse-moi moins de flamme ;
Je ne suis pas le Styx pour t’embrasser neuf fois,
Hélas ! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l’enfer de ton lit devenir Proserpine !
(Charles Baudelaire)
Posted in poésie | Tagué: (Charles Baudelaire), abois, amour, âme, ébène, élixir, bizarre, boire, bouche, briser, brun, caravane, citerne, constance, courage, déité, démon, désir, devenir, embrasser, enfant, enfer, ennui, flamme, flanc, havane, hélas, libertin, lit, mégère, mélangé, mettre, minuit, musc, noir, nuit, obi, oeuvre, opium, parfum, partir, pitié, préférer, savane, se pavaner, sorcière, soupirail, Styx, verser, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023
CONJUGUANT LE VERBE ÊTRE
Ce que je suis, étais,
depuis bien longtemps.
Je viens depuis dedans, je viens
depuis que les choses sont.
Je porte mon enfance
dans ma poche :
amulettes,
billes,
anneaux,
un morceau de ficelle
pour attacher ma toupie
un cerf-volant dans la main.
Ma tête de chiffon surgit
en continu et se renouvelle.
Ma tête de chiffon en feu
me suit,
me poursuit
par-derrière les arbres.
Elle me guette depuis les vitres
peintes dans les collines;
dans les maïs,
avec les chevaux somnambules.
Le soir, je rencontre ma tête
dans le fond obscur des citernes.
Je suis moi, se mirant dans l’eau
la première tristesse au visage.
Je suis moi, la nuit douce et terrible
Sous les paupières.
Ce que je suis, étais,
depuis bien longtemps.
Je viens de dedans, je viens
depuis que les choses sont.
***
CONJUGANDO EL VERBO SER
Lo que soy, era,
desde hace mucho,
Vengo desde adentro, vengo
desde que las cosas son.
Traígo mi infancia
en mi bolsillo ;
amuletos,
globos,
anillos,
un pedazo de pita
para amarrar mi trompo,
un corneta de papel en la mano.
Mi cabeza de trapo surge
continuamente y se renueva.
Mi cabeza de trapo ardiendo me sigue,
me persigue
por detrás de los árboles.
Me aguaita desde los vidrios
pintado en las colinas ;
en los maizales,
junto a caballos sonámbulos.
Al anochecer encuentro mi cabeza
en el fondo oscuro de las cisternas.
Ese soy yo, mirándose en el agua,
con la primera tristeza en el restro.
Ese soy yo, con la dulce y terrible
noche bajo los párpados.
Lo que soy, era,
desde hace mucho.
Vendo desde adentro, vengo
desde que las cosas son.
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
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Posted by arbrealettres sur 3 septembre 2022
A l’école on répétait
le problème
de l’étoffe et de la citerne
et sur la route personne
hormis l’homme à blouse soutachée
se désaltérant aux fontaines
dans sa poche tintaient des sous
du même bronze que les couches
mais dans l’été la pianiste
entamait ce vieil air
innocentant le monde.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), air, école, été, étoffe, bronze, ciel, citerne, couché, désaltérer, entamer, fontaine, innocence, innocenter, monde, pianiste, poche, problème, répéter, route, soutaché, tinter | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 Mai 2022
LA MÉRIDIENNE DU LION
Le lion dort, seul sous sa voûte.
Il dort de ce puissant sommeil
De la sieste, auquel s’ajoute,
Comme un poids sombre, le soleil.
Les déserts, qui de loin écoutent,
Respirent ; le maître est rentré.
Car les solitudes redoutent
Ce promeneur démesuré.
Son souffle soulève son ventre ;
Son oeil de brume est submergé,
Il dort sur le pavé de l’antre,
Formidablement allongé.
La paix est sur son grand visage,
Et l’oubli même, car il dort.
Il a l’altier sourcil du sage
Et l’ongle tranquille du fort.
Midi sèche l’eau des citernes ;
Rien du sommeil ne le distrait ;
Sa gueule ressemble aux cavernes,
Et sa crinière à la forêt.
ll entrevoit des monts difformes,
Des Ossas et des Pélions,
A travers les songes énormes
Que peuvent faire les lions.
Tout se tait sur la roche plate
Où ses pas tout à l’heure erraient.
S’il remuait sa grosse patte,
Que de mouches s’envoleraient !
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), brume, citerne, désert, fort, lion, méridienne, mouche, patte, poids, promeneur, s'envoler, se taire, sieste, soleil, solitude, sombre, sommeil, songe, tranquille, visage | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 14 juillet 2021
L’ombre s’extasiera des prières muettes
Qui monteront pour nous des parfums fraternels.
L’azur, royal, avec ses noirs manteaux de fêtes
Nous versera la paix des cloîtres éternels.
Tomberont une à une, et chastes et candides,
Les larmes que depuis la genèse des jours
Le sort tient en suspens aux flancs des pyramides
Et fraîche sera la citerne des séjours.
De l’espace et du temps proclamant le désastre,
Unis nous sentirons, ainsi qu’un javelot,
Harponner le tumulte étincelant des astres
L’Hymen, au bord du puits, penché comme un bouleau.
(Jacques Rabemananjara)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Rabemananjara), azur, éternel, étincelant, bouleau, candide, chaste, citerne, cloître, désastre, espace, fête, fraternel, harponner, hymen, javelot, jour, muette, ombre, paix, parfum, prière, puits, pyramide, s'extasier, temps, tumulte | Leave a Comment »