Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘brandir’

PRÉSENCE (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2024




    
PRÉSENCE

La villageoise qui n’aime pas sa fille
brandit contre elle
un imaginaire bâton
le cartel bat dans la ténèbre
elle n’a point sommeil encore
cette jeune tête menacée
d’où jusqu’à mi-corps descend
l’ample chevelure
qui croît, fauve, jour et nuit.

(Jean Follain)

Recueil: Exister suivi de Territoires
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Solitude (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2023




    
Solitude

Solitude
créneau sur les plaines inouïes

L’ombre cesse de brandir ses oripeaux
L’absence d’écouler ses torpeurs
Les puits n’engloutissent plus l’étoile
Les cendres n’altèrent plus le ruisseau

Parmi les arbres opaques
S’infiltre l’éclaircie.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le chant perdu (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2023



Illustration: Joan Miro
    
Le chant perdu

Nous voici,
Captifs des mêmes mots, en retard sur l’image,
Puisant à la même eau,
Au fond des mêmes citernes verdies ;
Confondus d’avoir perdu le chant,
Brandissant, par raison, la fleur d’ironie.

Déformés par nos jeux, ignorés par les cygnes,
Trahissant l’homme qui n’est rien de fini.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Les chérubins (Michael Edwards)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2023


Epee_flamboyante1

Les chérubins

L’épée qu’ils brandissent, c’est la Loi.
Elle éblouit: on veut
Obéir, être bon – entrer. On s’approche,
On brûle.

***

Cherubim

The sword they wield is the Law.
It dazzles; we want
To obey, to be good. To enter.
We draw near, and burn.

(Michael Edwards)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

J’aime te voir souffrir (Jane Catulle-Mendès)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2023



Illustration: Rolf Armstrong
    
J’aime te voir souffrir. Je suis douce pourtant.
Mais j’aime, sur ton front, la douleur qui ravage
Et j’aime, dans tes yeux, cette lueur sauvage
Comme un couteau brandi sur un sein palpiltant.

Je t’aime. Et d’un coeur sec, attentif, ínsistant,
Je verse la douleur, lent et brûlant breuvage,
Dans tes veines, afin d’y mettre un esclavage
Aussi fort que la joie et que l’amour constant.

Je t’aime. Mais l’amour porte une face double;
Il me faut ton bonheur et ton plus mauvais trouble,
Ton bonheur rayonnant, ton trouble qui l’éteint.

Il faut que l’un en l’autre et s’habite et s’obsède,
Pour que soient satisfaits, lorsque je te possède,
L’âme grande et suave et le cruel instinct.

(Jane Catulle-Mendès)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Vendange (José-Maria de Hérédia)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Les vendangeurs lassés ayant rompu leurs lignes,
Des voix claires sonnaient à l’air vibrant du soir
Et les femmes, en choeur, marchant vers le pressoir,
Mêlaient à leurs chansons des appels et des signes.

C’est par un ciel pareil, tout blanc du vol des cygnes,
Que, dans Naxos fumant comme un rouge encensoir,
La Bacchanale vit la Crétoise s’asseoir
Auprès du beau Dompteur ivre du sang des vignes.

Aujourd’hui, brandissant le thyrse radieux,
Dionysos vainqueur des bêtes et des Dieux
D’un joug enguirlandé n’étreint plus les panthères;

Mais, fille du soleil, l’Automne enlace encor
Du pampre ensanglanté des antiques mystères
La noire chevelure et la crinière d’or.

(José-Maria de Hérédia)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | 4 Comments »

Les chers globes de feu (Pierre-Jean Jouve)

Posted by arbrealettres sur 3 janvier 2022


courbet

Les chers globes de feu qu’elle brandit sans voile
Leur teinte est fabriquée et couleur de rougeur
De honte, ardents au bout et morts dans le vallon.
Et le lait du plaisir qu’elle soutire aux mâles
Fait qu’elle voudrait toujours, petite fille,
Les émonder avec les couteaux de ses dents.

(Pierre-Jean Jouve)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , | 1 Comment »

Je vais à l’orient des candeurs claires (Francis Vielé-Griffin)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020



 

Alexandre Pavlenko  (11) [1280x768]

Je vais à l’orient des candeurs claires
Où l’on brandit ses songes dégainés!

Jusqu’à la route, ardue aux seuls qui n’ont pas foi,
La forêt se meurt en broussailles;
— Route des pays bleus où le plus digne est roi,
Route prédestinée
Qui court, radieuse comme une année,
Par la plaine des représailles!…

(Francis Vielé-Griffin)

Illustration: Alexandre Pavlenko

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

TOTEM (Anne Goyen)

Posted by arbrealettres sur 23 avril 2018




Illustration
    
TOTEM

Arborant
Les blessures
De nos faiblesses
Les cicatrices
De nos vaillances
Les stigmates gravés
Dans nos chairs
Tu brandis les figures
Aux yeux obliques
De nos destins
Totem
Fidèle
Et vivante vigie
Au royaume
Des ancestrales sagesses.

(Anne Goyen)

 

Recueil: Arbres, soyez
Traduction:
Editions: Ad Solem

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le héros (Julio Cortázar)

Posted by arbrealettres sur 11 février 2018



Illustration: Johann Heinrich Füssli
    
Le héros

Avec les yeux bien ouverts,
le coeur entre les mains
et les poches pleines de colombes,
il regarde le fond du temps.

Il voit son propre désir, hautes lumières,
guirlandes, flèches vertes, tours
d’où tombent les chevelures
et surgissent les splendides batailles.

Il court, la ferveur le heurte,
elle est sa torche et son propre palefroi,
il cherche l’entrée de la ville,
brandit le futur, clame comme les vents.

Tout est là, la rue ouverte
et à distance le miroitement,
l’inexplicable proximité de ce qu’il n’atteint pas
et croit atteindre, et il court.

Un trébuchement n’est pas nécessaire ni une estocade
les corps tombent de leur propre poids,
les yeux reconnaissent un moment
la vérité de l’ombre.

Il se dresse encore,
encore le faucon d’acier bat dans son poing.
Parmi les pierres rebondit la question implorante
de l’homme enfin seul à l’arrivée.

Ensuite c’est la titubation,
le soupçon que la fin n’est pas le commencement ;
et au bout de la rue
qui paraissait si belle
il n’y a plus qu’un arbre sec
et un éventail cassé.

(Julio Cortázar)

 

Recueil: Crépuscule d’automne
Traduction: Silvia Baron Supervielle
Editions: José Corti

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »