RETOUCHE AU MÉCHANT
On lui doit
le pain, l’air,
le couteau dont il encoche le bois,
tout, jusqu’à la chair aux paroles de lait,
jusqu’aux yeux qui servent de monnaie.
(Daniel Boulanger)
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2023
RETOUCHE AU MÉCHANT
On lui doit
le pain, l’air,
le couteau dont il encoche le bois,
tout, jusqu’à la chair aux paroles de lait,
jusqu’aux yeux qui servent de monnaie.
(Daniel Boulanger)
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Posted by arbrealettres sur 16 mars 2023
Il serait vraiment de bon ton
Que vous revoyiez votre alphabête,
Avant de répondre aux questions
Nous concernant, nous, les rainettes.
Il est en effet très courant
Qu’on nous orthographie reinettes !
Je trouve cela consternant,
Alors qu’existent les lunettes.
Car enfin, même dans un brouil-
lard dense, à couper au couteau,
Comment confondre une grenouille
Avec une pomme à couteau ?
Quoique peut-être, un point commun
Pourrait, qui sait, les rapprocher.
Ne peut-on pas faire sauter
Une pomme et un batracien ?
(Guy Meunier)
Recueil: On fait comme on a dit
Editions: Lavillatte
Posted in humour, poésie | Tagué: (Guy Meunier), alphabet, batracien, bon, brouillard, commun, concerner, confondre, consternant, couper, courant, couteau, dense, exister, grenouille, lunette, orthographier, point, pomme, question, quiz, rainette, rapprocher, répondre, reinette, revoir, sauter, ton, vraiment | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2022
la plaine sans accent
mais le patois des pommes
le cri rentré de la fenêtre
l’aube caresse la maison sourde
les premiers mots ont la forme des bols
les couteaux font se lever le jour
(Daniel Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), accent, aube, bol, caresse, couteau, cri, fenêtre, jour, lever, maison, patois, plaine, pomme, sourde | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022
la vie est un couteau de lumière
dont la lame s’enfonce
dans le cœur des saints et des cerfs
(Christian Bobin)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), cerf, coeur, couteau, lame, lumière, s'enfoncer, saint, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022
Mouvement
Si tu es la jument d’ambre
je suis le chemin de sang
Si tu es la première neige
je suis celui qui allume le brasier de l’aube
Si tu es la tour de la nuit
je suis le clou brûlant dans ton front
Si tu es la marée du petit matin
je suis le cri du premier oiseau
Si tu es le panier d’oranges
je suis le couteau de soleil
Si tu es l’autel de pierre
je suis la main sacrilège
Si tu es la terre couchée
je suis le roseau vert
Si tu es le saut du vent
je suis le feu enterré
Si tu es la bouche de l’eau
je suis la bouche de la mousse
Si tu es la forêt des nuages
je suis la hache qui les fend
Si tu es la ville profanée
je suis la pluie de consécration
Si tu es la montagne jaune
je suis les bras rouges du lichen
Si tu es le soleil qui se lève
je suis le chemin de sang
***
Movimiento
Si tú eres la yegua de ámbar
yo soy el camino de sangre
Si tú eres la primer nevada
yo soy el que enciende el brasero del alba
Si tú eres la torre de la noche
yo soy el clavo ardiendo en tu frente
Si tú eres la marea matutina
yo soy el grito del primer pájaro
Si tú eres la cesta de naranjas
yo soy el cuchillo de sol
Si tú eres el altar de piedra
yo soy la many sacrílega
Si tú eres la tierra acostada
yo soy la caña verde
Si tú eres el salto del viento
yo soy el fuego enterrado
Si tú eres la boca del agua
yo soy la boca del musgo
Si tú eres el bosque de las nubes
yo soy el hacha que las parte
Si tú eres la ciudad profanada
yo soy la lluvia de consagración
Si tú eres la montaña amarilla
yo soy los brazos rojos del liquen
Si tú eres el sol que se levanta
yo soy el camino de sangre
(Octavio Paz)
Posted in poésie | Tagué: (Octavio Paz), autel, bouche, brasier, chemin, consécration, couteau, cri, enterré, jument, lichen, main, marée, montagne, mousse, mouvement, neige, orange, pluie, roseau, sacrilège, sang, terre, vent | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 juillet 2022
Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison!
A sept ans comme il faisait bon,
Après d’ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison!
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
0 temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d’oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.
(René Guy Cadou)
Posted in poésie | Tagué: (René Guy Cadou), automne, brume, classe, couteau, douce, enfance, ennuyeux, guêpe, mérveilleux, odeur, paume, pluie, pomme, poussière, préau, saison, soleil, vacance | 8 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2022
Un mot — entrave ou désentrave,
ce couteau — ce médicament,
cette mort — cette naissance.
Un mot — celui qui blesse,
celui qui guérit
celui qui parle,
celui qui ne dit rien.
Un mot : clef,
fermeture, cadenas,
liberté, censure
prison.
Un mot — entrave ou désentrave.
***
Officio
A palavra — essa trave e desentrave,
essa faca — esse remédio, essa
morte — esse nascer,
A palavra — aquela que fere,
aquela que cura
aquela que fala,
aquela que cala.
A palavra: chave,
fechadura, cadeado,
liberdade, censura
prisão.
A palavra — trave e desentrave.
(Régine Limaverde)
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Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Fruit qui jaillissez du couteau,
Beauté dont saveur est l’écho,
Aurore à gueule de tenailles,
Amants qu’on veut désassembler,
Femme qui portez tablier,
Ongle qui grattez la muraille,
Désertez ! désertez !
(René Char)
Posted in poésie | Tagué: (René Char), amants, aurore, écho, beauté, couteau, déserter, femme, fruit, jaillir, muraille, ongle, saveur, tenailles | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 décembre 2021
Si vous m’aviez connu
Du temps des matins souples
Quand je marchais sur l’eau
Dans Venise la trouble
Si vous m’aviez connu
Sur ces scènes indicibles
Je lançais des couteaux
Sur de graciles cibles
Si vous m’aviez connu
Madame toute nue
Sans vouloir me vanter
Vous auriez apposé
Sur mes paupières closes
Vos lèvres parfumées
De cistes et de rosée
Et de bien d’autres choses
Si vous m’aviez connu
Dans ce fringant costume
Quand je fondais de l’or
Pour en faire des plumes
Si vous m’aviez connu
Quand j’étais Matador
Tout déchiré dedans
Tout recousu dehors
Si vous m’aviez connu
Madame toute nue
Pendant que je mourais
Auriez Vous déposé
Sur mes paupières closes
Vos larmes parfumées
De cistes et de rosée
Et du chagrin des choses
Si vous m’aviez connu
Du temps des rêves d’or
Quand je dormais encore
Est-ce que vous m’auriez cru ?
Si vous m’aviez connu
Madame toute nue
Sans vouloir me vanter
Auriez-vous apposé
Sur mes paupières closes
Vos rêves parfumés
De cistes et de rosée
Et du regret des choses
(Daniel Auteuil)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Auteuil), chagrin, chose, cible, ciste, clos, connaître, costume, couteau, croire, déchirer, déposer, dedans, dehors, dormir, eau, fondre, fringant, gracile, indicible, lancer, larme, lèvres, madame, matador, matin, mourir, nu, opposer, or, parcher, parfumer, paupière, plume, rêve, recoudre, rosée, scène, se vanter, souple, temps, trouble, Venise | Leave a Comment »