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Poésie

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Toutes les théories, tous les poèmes (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024




    
Toutes les théories, tous les poèmes
Durent plus longtemps que cette fleur
Mais ça, c’est comme le brouillard qui est désagréable et humide,
Et bien plus que cette fleur…
La taille ou la durée n’ont aucune importance…
Ce ne sont que la taille et la durée…
Ce qui importe, c’est ce qui a une durée et une taille…
(Si la vraie dimension est la réalité)
Etre réel est la seule chose noble au monde…

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Un jour de pluie (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024



Illustration
    
Un jour de pluie est aussi beau qu’un jour de soleil.
Les deux existent: chacun comme il est.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Je ne sais pas comment on peut trouver triste un soleil couchant (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024




Illustration: ArbreaPhotos
    
Je ne sais pas comment on peut trouver triste un soleil couchant.
Sauf si c’est parce qu’un soleil couchant n’est pas un petit matin.
Mais si c’est un soleil couchant, comment pourrait-il être un petit matin ?

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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La stupéfiante réalité des choses (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024




    
La stupéfiante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu’elle est,
Et il est difficile d’expliquer à quelqu’un combien cela me met en joie,
Et combien cela me suffit.

Il suffit d’exister pour être complet.
J’ai écrit suffisamment de poèmes.
J’en écrirai beaucoup plus, bien entendu.
Chacun de mes poèmes dit cela,
Et tous mes poèmes sont différents.
Chaque chose qui existe est une façon de le dire.

Parfois je me prends à regarder une pierre.
Je ne pense pas qu’elle puisse ressentir quelque chose.
Mais je ne me hasarde pas de l’appeler ma soeur.
Je l’aime parce qu’elle est une pierre,
Je l’aime parce qu’elle ne ressent rien,
Je l’aime parce qu’elle n’a aucune parenté avec moi.

D’autres fois, j’écoute le vent passer,
Ça vaut la peine d’être né juste pour écouter passer le vent.

Je ne sais pas ce que les autres penseront en lisant cela ;
Mais je trouve ça bien parce que ça me vient sans effort,
Sans avoir l’idée que d’autres personnes m’entendent penser.
Parce que je le pense sans pensées,
Parce que je le dis comme le disent mes mots.

On m’a traité une fois de poète matérialiste,
Et ça m’a étonné parce que je ne pensais pas
Qu’on puisse me traiter de quoi que ce soit.
Je ne suis même pas poète : je vois.

Si ce que j’écris a de la valeur ce n’est pas moi qui en ai :
La valeur est là, dans mes vers.
Tout cela est absolument indépendant de ma volonté.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Je n’ai désiré qu’être au soleil ou sous la pluie (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024




    
Je n’ai désiré qu’être au soleil ou sous la pluie —
Au soleil quand il y avait du soleil
Et sous la pluie quand il pleuvait,
(Et jamais l’inverse)
Et ressentir la chaleur, le froid et le vent,
Sans chercher plus loin.
Une fois, j’ai aimé, j’ai cru qu’on m’aimait, Mais je n’ai pas été aimé.

Je n’ai pas été aimé pour une seule bonne raison.
Parce que je n’ai pas été aimé.
Je me suis consolé en retournant tout seul au soleil et sous la pluie,
Et en m’asseyant à nouveau sur le pas de ma porte.
Les champs, en fin de compte, ne sont pas aussi verts pour ceux qui sont aimés
Que pour ceux qui ne le sont pas.
Ressentir, c’est avoir l’esprit ailleurs.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Ce que vaut ma vie ? (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024



Illustration: Gilbert Garcin
    
Ce que vaut ma vie ? A la fin (je ne sais pas laquelle)
Quelqu’un dit : j’ai gagné trois cent mille écus,
Un autre dit : j’ai eu treize mille jours de gloire,
Quelqu’un d’autre dit : j’étais en paix avec ma conscience et c’est bien suffisant…
Et moi, si on vient me demander ce que j’ai fait,
Je répondrai : j’ai regardé les choses, c’est tout.
C’est pourquoi je porte ici l’Univers dans ma poche.
Et si Dieu vient me demander : et toi qu’as-tu vu dans les choses ?
Je réponds : les choses, c’est tout… Tu n’y as mis rien d’autre.
Et Dieu, qui malgré tout est malin, fera de moi une nouvelle sorte de saint.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Mettre au propre la Matière (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2024



Fernando Pessoa
    

Mettre au propre la Matière
Remettre à leur place les choses que les hommes ont dérangées
Parce qu’ils ne comprenaient pas à quoi elles servaient.
Remettre droit, comme
Une bonne ménagère de la Réalité,
Les rideaux des fenêtres de la Sensation
Et les paillassons aux portes de la Perception.
Balayer les chambres de l’observation
Et secouer la poussière des idées simples.
Telle est ma vie, vers par vers.

(Fernando Pessoa)

Recueil: Poèmes jamais assemblés
Traduction: du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade,Fabienne Vallin
Editions: Unes

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Hier (Rezâ Sâdeghpour)

Posted by arbrealettres sur 11 Mai 2024




    
hier
j’ai cassé ma tirelire
aujourd’hui
j’ai acheté un revolver
demain
je mourrai
histoire sans date
d’un homme qui
pièce après pièce
faisait des économies

(Rezâ Sâdeghpour)

Recueil: Le Bris lent des bouteilles
Traduction: du persan par Amin Kamranzadeh et Franck Merger
Editions: CHEYNE

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Un oiseau (Rezâ Sâdeghpour)

Posted by arbrealettres sur 9 Mai 2024



    
un oiseau se meurt
un oiseau s’envole
un oiseau demeure
et réfléchit,
entre la mort et l’envol
c’est le même oiseau

(Rezâ Sâdeghpour)

Recueil: Le Bris lent des bouteilles
Traduction: du persan par Amin Kamranzadeh et Franck Merger
Editions: CHEYNE

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Une modeste pièce (Rezâ Sâdeghpour)

Posted by arbrealettres sur 9 Mai 2024




    
une modeste pièce
du thé un narguilé
une femme
un grain de beauté sur le front,
ce tableau
et la moustache d’un nomade,
mon imagination ne produit rien d’autre
ce midi

(Rezâ Sâdeghpour)

Recueil: Le Bris lent des bouteilles
Traduction: du persan par Amin Kamranzadeh et Franck Merger
Editions: CHEYNE

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