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Poésie

Posts Tagged ‘beauté’

AUTOMNE (Anna de Noailles)

Posted by arbrealettres sur 7 juin 2023




    
AUTOMNE

Puisque le souvenir du noble été s’endort,
Automne, par quel âpre et lumineux effort,
– Déjà toute fanée, abattue et moisie, –
Jetez-vous ce brûlant accent de poésie ?
Votre feuillage est las, meurtri, presque envolé.
C’est fini, la beauté des vignes et du blé ;
Le doux corps des étés en vous se décompose;
Mais vous donnez ce soir une suprême rose.

– Ah ! comme l’ample éclat de ce dernier beau jour
Soudain réveille en moi le plus poignant amour!
Comme l’âme est par vous blessée et parfumée,
Triste automne, couleur de nèfle et de fumée !

(Anna de Noailles)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

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Je suis musique (Colette Rioche)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2023




    
Je suis musique

Dans le silence de mon coeur,
S’élève la voix de mon âme,
Suivant le chemin des lueurs
De mon amour et de ses flammes.

Par grandes vagues successives,
Elle fait déborder ma chanson
Dans le lit des secrètes rives
Des Hommes, don pur de mes moissons.

J’écoute la musique claire
Venant de mon être profond.
Comme un soleil crépusculaire,
Je me noie dans eaux sans fond.

Les sons jaillissent de mon être
Sous forme d’un rayonnement Intérieur
Qui me fait naître
Dans des yeux pleins d’étonnement,

Les éblouit comme un soleil
Au zénith, brûlant et vivant.
Je suis mélodie qui s’éveille,
Entité de moi-même au vent.

De doux trémolos s’échappent
De mes yeux, écrins des beautés
Que j’ai vues, tiares de pape
Bénies, couleurs d’Humanité.

En offrant aux gens mes regards,
Je fais don des sites noyés
Dans mes prunelles où règne l’Art,
Où des merveilles ont leur Foyer.

Je lance des éclairs sonores
Bâtissant un pont lumineux,
Layon de mes rêveries d’or,
Entre les esprits sinueux.

Je projette mes vibrations,
Secrètes orgues de cathédrales.
Sur cet air, Avec émotion,
Je danse ma vie d’Idéal.

(Colette Rioche)

Recueil:
Editions:

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JE SUIS VERTICALE (Sylvia Plath)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023




    
JE SUIS VERTICALE

Mais je voudrais être horizontale.
Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre
Absorbent les minéraux et l’amour maternel
Pour qu’à chaque mars je brille de toutes mes feuilles,
Je ne suis pas non plus la beauté d’un massif
Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,
Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.
Comparés à moi, un arbre est immortel
Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,
Et il me manque la longévité de l’un, l’audace de l’autre.

Ce soir, dans la lumière infinitésimale des étoiles,
Les arbres et les fleurs ont répandu leur fraîche odeur.
Je marche parmi eux, mais aucun d’eux n’y prête attention.
Parfois je pense que lorsque je suis endormie
Je dois leur ressembler à la perfection —
Pensées devenues vagues..
Ce sera plus naturel pour moi, de reposer.

Alors le ciel et moi converseront à coeur ouvert,
Et je serai utile quand je reposerai définitivement:
Alors peut-être les arbres pourront-ils me toucher,
et les fleurs m’accorder du temps.

(Sylvia Plath)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Traduction: Françoise Morvan et Valérie Rouzeau
Editions: Gallimard

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J’ai la fureur d’aimer (Paul Verlaine)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2023




    
J’ai la fureur d’aimer

J’ai la fureur d’aimer. Mon cœur si faible est fou.
N’importe quand, n’importe quel et n’importe où,
Qu’un éclair de beauté, de vertu, de vaillance
Luise, il s’y précipite, il y vole, il s’y lance,

Et, le temps d’une étreinte, il embrasse cent fois
L’être ou l’objet qu’il a poursuivi de son choix;
Puis, quand l’illusion a replié son aile,
Il revient triste et seul bien souvent, mais fidèle,

Et laissant aux ingrats quelque chose de lui,
Sang ou chair. Mais, sans plus mourir dans son ennui,
Il embarque aussitôt pour l’île des Chimères
Et n’en apporte rien que des larmes amères

Qu’il savoure, et d’affreux désespoirs d’un instant,
Puis rembarque. – Il est brusque et volontaire tant
Qu’en ses courses dans les infinis il arrive,
Navigateur têtu, qu’il va droit à la rive,

Sans plus s’inquiéter que s’il n’existait pas
De l’écueil proche qui met son esquif à bas.
Mais lui, fait de l’écueil un tremplin et dirige
Sa nage vers le bord. L’y voilà. Le prodige

Serait qu’il n’eût pas fait avidement le tour,
Du matin jusqu’au soir et du soir jusqu’au jour,
Et le tour et le tour encor du promontoire,
Et rien ! Pas d’arbres ni d’herbes, pas d’eau pour boire,

La faim, la soif, et les yeux brûlés du soleil,
Et nul vestige humain, et pas un cœur pareil !
Non pas à lui, – jamais il n’aura son semblable –
Mais un cœur d’homme, un cœur vivant, un cœur palpable,

Fût-il faux, fût-il lâche, un cœur ! quoi, pas un cœur !
Il attendra, sans rien perdre de sa vigueur
Que la fièvre soutient et l’amour encourage,
Qu’un bateau montre un bout de mât dans ce parage,

Et fera des signaux qui seront aperçus,
Tel il raisonne. Et puis fiez-vous là-dessus ! –
Un jour il restera non vu, l’étrange apôtre.
Mais que lui fait la mort, sinon celle d’un autre ?

Ah, ses morts ! Ah, ses morts, mais il est plus mort qu’eux !
Quelque fibre toujours de son esprit fougueux
Vit dans leur fosse et puise une tristesse douce;
Il les aime comme un oiseau son nid de mousse;

Leur mémoire est son cher oreiller, il y dort,
Il rêve d’eux, les voit, cause avec et n’en sort
Plein d’eux que pour encor quelque effrayante affaire.
J’ai la fureur d’aimer. Qu’y faire ? Ah, laisser faire!

(Paul Verlaine)

Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette

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SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023



Illustration: Olga Guyot
    
SUR DES SENTIERS D’AUTOMNE

Partir sur des sentiers d’automne
Quand chantent encor les oiseaux
Les feuilles et les ruisseaux
Même par un ciel qui moutonne…

J’aimerais l’offrir à mon âme
Ce souffle expirant de beauté
Et rayonnant comme une flamme,
Avant que ne me fût ôté

De vivre intensément mon heure
De lumière et d’immense paix
Que cherche mon coeur à jamais
Pour en éclairer ma demeure.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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PRIÈRE (Anne Perrier)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



Illustration: Nadav Kander
    
PRIÈRE

Qu’on me laisse partir à présent
Je pèserais si peu sur les eaux
J’emporterais si peu de chose
Quelques visages le ciel d’été
Une rose ouverte

La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu’on me laisse partir à l’heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l’ombre des granges
Quand la quenouille
Du jour se fait lente

Je m’étendrais doucement sur les eaux
J’écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant

Passants ne me retenez pas
plaignez-moi
Car la terre n’a plus de place
pour l’étrange Ophélie
On a scellé sa voix on a brisé le vase
De sa raison

Le monde m’assassine et cependant
Pourquoi faut-il que le jour soit si pur
L’oiseau si transparent
Et que les fleurs
S’ouvrent à chaque aurore plus candides
Ô beauté
Faisons l’adieu rapide

Par la rivière par le fleuve
Qu’on me laisse à présent partir
La mer est proche je respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les arbres de corail
Écartant les amphores bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c’est là qu’ils demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c’est le silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux des étoiles
Marines ils passent
Doucement d’un siècle à l’autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux

Ô ma mémoire brise-toi
Avant d’aller troubler le fond
De l’éternité
Ainsi parle Ophélie
Dans le jardin désert
Et puis se tait toute douleur
La rivière scintille et fuit
Sous les feuilles
Le vent seul
Porte sa plainte vers la mer

(Anne Perrier)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Pour toute la beauté (Saint Jean de la Croix)

Posted by arbrealettres sur 19 avril 2023



Illustration: Josephine Wall
    
Pour toute la beauté
Glose divinisée

Pour toute la beauté
jamais ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui s’obtient d’aventure.

1.
Saveur d’un bien qui est fini
à rien ne peut arriver d’autre
que de fatiguer l’appétit
et de ravager le palais ;
et ainsi pour toute douceur
moi jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

2.
Le coeur généreux jamais
n’a cure de s’arrêter
là où l’on peut passer
sinon dans le plus difficile ;
rien ne lui cause satiété,
et sa foi monte tellement
qu’il goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

3.
Celui qui d’amour est dolent,
par le divin Être touché,
a le goût si transformé
qu’il défaille à tous les goûts ;
comme celui qui a la fièvre,
le manger qu’il voit le dégoûte ;
il désire un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

4.
Ne soyez de cela surpris
que le goût demeure tel,
parce que la cause du mal
est étrangère à tout le reste ;
et ainsi toute créature
se voit devenue étrangère,
et goûte d’un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

5.
Car la volonté étant
touchée par la Divinité,
elle ne peut être payée
sinon par la Divinité ;
mais sa beauté étant telle
que par foi seule elle se voit,
la goûte en un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

6.
Or d’un tel amoureux,
dites-moi si aurez douleur
qu’il n’y ait pareille saveur
parmi tout le créé ;
seul, sans forme ni figure,
sans trouver appui ni pied,
goûtant là un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

7.
Ne pensez pas que l’intérieur,
qui est de bien autre valeur,
trouve jouissance et allégresse
en ce qui donne ici saveur ;
mais par delà toute beauté,
et ce qui est, sera et fut,
là il goûte un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure

8.
Plus emploie son souci
qui veut s’avantager,
en ce qui est à gagner
qu’en ce qu’il a déjà gagné ;
ainsi, pour plus grande hauteur,
moi toujours je m’inclinerai
surtout à un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

9.
Pour cela qui par le sens
peut ici se comprendre,
et tout ce qui peut s’entendre,
fût-il très élevé,
ni pour grâce ni beauté
jamais je ne me perdrai,
sinon pour un je ne sais quoi
qui se trouve d’aventure.

***

Por toda la hermosura
Glosa a lo divino

Por toda la hermosura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué
que se alcanza por ventura.

1.
Sabor de bien que es finito,
lo más que puede llegar
es cansar el apetito
y estragar el paladar ;
y así, por toda dulzura
nunca yo me perderé,
sino por un no sé qué,
que se halla por ventura.

2.
El corazón generoso
nunca cura de parar
donde se puede pasar,
sino en más dificultoso ;
nada le causa hartura,
y sube tanto su fe,
que gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.

3.
El que de amor adolece,
de el divino ser tocado,
tiene el gusto tan trocado
que a los gustos desfallece ;
como el que con calentura
fastidia el manjar que ve,
y apetece un no sé qué
que se halla por ventura.

4.
No os maravilléis de aquesto,
que el gusto se quede tal,
porque es la causa del mal
ajena de todo el resto ;
y así, toda criatura
enajenada se ve,
y gusta de un no sé qué
que se halla por ventura.

5.
Que, estando la voluntad
de Divinidad tocada,
no puede quedar pagada
sino con Divinidad ;
mas, por ser tal su hermosura
que sólo se ve por fe,
gústala en un no sé qué
que se halla por ventura.

6.
Pues, de tal enamorado,
decidme si habréis dolor,
pues que no tiene sabor
entre todo lo criado ;
solo, sin forma y figura,
sin hallar arrimo y pie,
gustando allá un no sé qué
que se halla por ventura.

7.
No penséis que el interior,
que es de mucha mas valía,
halla gozo y alegría
en lo que acá da sabor ;
mas sobre toda hermosura,
y lo que es y será y fue,
gusta de allá un no sé qué
que se halla por ventura.

8.
Más emplea su cuidado
y así, para más altura,
quien se quiere aventajar
en lo que está por ganar
que en lo que tiene ganado ;
yo siempre me inclinaré
sobre todo a un no sé qué
que se halla por ventura.

9.
Por lo que por el sentido
puede acá comprehenderse
y todo lo que entenderse,
aunque sea muy subido
ni por gracia y hermosura
yo nunca me perderé,
sino por un no sé qué
que se halla por ventura.

(Saint Jean de la Croix)

Recueil: Jean de la Croix L’oeuvre poétique
Traduction: de l’espagnol par Bernard Sesé
Editions: Arfuyen

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BEAUTÉ ET CHAGRIN (Dr. Naila Hina)

Posted by arbrealettres sur 19 avril 2023



Illustration: Sajida
    
Poem in French, English, Spanish, Dutch and in Albanian, Arabic, Armenian, Bosnian, Bangla, Catalan, Chinese, Farsi, German, Greek, Hebrew, Hindi, Icelandic, Indonesian, Irish (Gaelic), Italian, Japanese, Kiswahili, Kurdish, Macedonian, Polish, Portuguese, Romanian, Russian, Serbian, Sicilian, Tamil, Urdu

Painting by Sajida

Poetry without Borders Ithaca 756
“BEAUTY AND SORROW” DR. NAILA HINA, Pakistan

from “Shadows Of The Sun”

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

***

BEAUTÉ ET CHAGRIN

Dans une région déserte et isolée
durant des heures nocturnes typiques

ou lorsque le jour fait place à la nuit
regardant les fleurs fatiguées,

la myriade d’oiseaux rentrant chez eux
et le soir qui dévoile ses couleurs,

la lueur de la lune embrassant la surface de l’eau
en une trace de jets élégants

le silence résonne de manière spéciale.
Les arbres plantés là pareils à des tours

je les partage avec toi et bien plus encore
quand je regarde dans tes yeux.

(Dr. Naila Hina)

, Pakistan
Traduction Elisabeth Gerlache

***

BEAUTY AND SORROW

On a lonely deserted midland
In the typical midnight hours

Or at the junction of day and night
Watching the tired flowers,

Birds returning home in a sequence
And the evening shows its colors.

Moonlight kissing the surface of water
With a trace of graceful showers,

There’s a singular sound of silence.
Trees are standing like towers,

And so much more I share
When I look into your eyes.

DR. NAILA HINA, Pakistan
Edited by Stanley Barkan

***

BELLEZA Y DOLOR

En una tierra desierta del interior
en las típicas horas de medianoche

o donde el día y la noche confluyen
observando las flores cansadas,

los pájaros regresan a casa en una secuencia
y el atardecer muestra sus colores.

Besa la luz de la luna la superficie del agua
con un rastro de elegantes lluvias,

hay un singular sonido de silencio.
Los árboles se yerguen como torres,

tanto y mucho más comparto
cuando te miro a los ojos.

Dr. Naila Hina, Pakistán
Traducción Germain Droogenbroodt – Rafael Carcelén

***

SCHOONHEID EN VERDRIET

In een eenzaam verlaten gebied,
tijdens typische middernachtelijke uren

of op de overgang van dag en nacht
naar de vermoeide bloemen kijkend,

naar het vogelvolk dat huiswaarts keert
en naar de avond die zijn kleuren toont,

naar het maanlicht dat met een spoor
van sierlijke buien het wateroppervlak kust

is er een bijzonder geluid van stilte.
De bomen die er als torens staan,

en nog veel meer deel ik met jou
als ik in je ogen kijk.

Vertaling Germain Droogenbroodt

***

BUKURI DHE TRISHTIM

Në një tokë të vetmuar të shkretë
Në orët e ngadalta të mesnatës

Duke parë lulet e lodhura
Në kryqëzimin e ditës me natën,

Zogjtë që kthehen në fole në radhë
Dhe mbrëmja tregon ngjyrat e saj.

Drita e hënës që puth sipërfaqen e ujit
Me gjurmë ujëvarash të hijshme,

Ka një tingull të veçantë heshtjeje
Ndër pemët që lartohen si kulla,

Mund të ndaj shumë më tepër se këto
Kur në sytë e tu unë shikoj.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Translation into Albanian: Irma Kurti

***

جَمَالٌ و حُزنْ

وَحِيدَةٌ فِي وَسَطِ مَنْطِقَةٍ مَهْجُورَةٍ
فِي سَاعَاتِ مُنْتَصَفِ الليلِ كَمَا العَادَة
أَوْ عِنْدَ مُفْتَرَقِ مِنَ الليْلِ وَالنَّهَار
أُشَاهِدُ الزُّهُورَ المًتْعَبَة ،
والطُّيورُ مُتَسَلْسِلَةِ تَعُودُ إِلى مَنَازِلِهَا
فِي لَحْظَةِ عَرضِ المَسَاءِ لأَلوَانِه

ضَوْءُ القَمَر يُقبِّل سَطْحَ المَاءِ
مَعَ أَثَرِ زَخَاتِ مَطَرٍ رَشِيقَة

هُنَاكَ صَوتٌ غَريبٍ مِن الصَّمْتِ.
تَقِفُ الأَشْجَارُ مِثْلَ الأَبْرَاجِ

وَأَكثَر مِن ذَلِك بِكَثيرٍ
أُشَارِكُ كُلَ شَيءٍ عِندَمَا أَنْظُر إِلى عَيْنَيكَ.

دكتورة. نايلة حينا (NAILA HINA)، باكستان
Translated into Arab by Mesaoud Abdelkader

***

সৌন্দর্য আর দুঃখ

কোন একটি একাকী জনমানবহীন স্থল এর মাঝে
চিরাচরিত মধ্য রাতের প্রহর গুলিতে
অথবা দিন ও রাত্রির মাঝে
পর্যবেক্ষণ করি ক্লান্ত ফুলদের,
সব পাখি ঘরে ফিরে পর্যায়ক্রমে
আর সন্ধ্যা দেখায় তার রঙগুলি
চাঁদের কিরণ সমুদ্রের পানির উপরে
কোমলতার ধারা বর্ষণের চিহ্ন নিয়ে আছে
আর আছে সেখানে একটি একক নিরবতার শব্দ
বৃক্ষ রাশি দাঁড়িয়ে রয় সুউচ্চ ইমারতের মত
আর আমি আরো বেশি করে ভাগ
নেই
যখন আমি এক দৃষ্টিতে তাকিয়ে থাকি তোমার নয়ন সমুখে।

ডাঃ. নাইলা হিনা, পাকিস্তান
Bangla Translation: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

BELLESA I DOLOR

En una terra deserta de l’interior
a les típiques hores de mitjanit

o bé on el dia i la nit conflueixen
observant les flors cansades,

els ocells tornen a casa en una seqüència
i el capvespre mostra els seus colors.

Besa la llum de la lluna la superfície de l’aigua
amb un rastre d’elegants pluges,

hi ha un singular so de silenci.
Els arbres s’alcen com a torres,

Tot això i molt més comparteixo
quan et miro als ulls.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Traducció al català: Natalia Fernández Díaz-Cabal

***

美丽与悲伤

在一个孤独荒芜的中部地区
在这平常的子夜时分

或在白天和夜晚的交界处
观看这些疲惫的花朵,

鸟儿在依次返回家园
而傍晚呈现它的颜色。

月光在亲吻一阵优雅
细雨留痕的水面,

有一种奇怪的沉默之声。
树木像塔一样矗立,

当我凝视你的眼睛
我分享得更多啊。

Translated into Chinese by Willam Zhou

***

زيبايى و اندوه

در یک مرتع تنها و متروک
در ساعات یک شب معمولی
یا در تلاقی ‌روز و شب
در حال نگاه کردن به گلهای پژمرده
پرندگان به توالی به آشیان بازمی‌گردند
با ردی از دانه‌های درشت باران،
صدای بی‌نظیر سکوت می‌آید
درختان چون برج‌هایی ایستاده‌،
و‌ چیزهای زیادی برای قسمت‌ کردن دارم
وقتی به چشمهایت نگاه می‌کنم.

دکتر نیلا هینا، پاکستان
ترجمه: سپیده زمانی
Translated into Farsi by Sepedih Zamani

***

SCHÖNHEIT UND KUMMER

Auf einer einsamen, verlassenen Gegend
in den typischen Mitternachtsstunden

oder an der Kreuzung von Tag und Nacht
die müden Blumen betrachtend,

kehren nacheinander die Vögel Heim
und zeigt der Abend seine Farben.

Das Mondlicht küsst die Oberfläche des Wassers,
mit einer Spur von anmutigen Regenschauern,

es herrscht ein einzigartiger Klang der Stille
die Bäume stehen wie Türme,

und so viel mehr teile ich mit dir
wenn ich in deine Augen schaue.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Übersetzung Germain Droogenbroodt

***

ΩΡΑΙΟ ΚΑΙ Η ΛΥΠΗ

Σε μια έρημη χώρα
μέσα στα μεσάνυχτα

ή στο συναπάντημα νύχτας και μέρας
κοιτάζω τα κουρασμένα λουλούδια

πουλιά στη σειρά που γυρίζουν στη φωλειά
η εσπέρα παρουσιάζει τα χρώματα της.

Το φεγγαρόφωτο φιλά την επιφάνεια του νερού
ίχνη απαλής βροχής

μοναχικός ήχος σιωπής
δέντρα που στέκουν πύργοι

και τόσα ακόμα που θα σου πω
καθώς τα μάτια σου κοιτώ.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη
Translated into Greek by Manolis Aligizakis

***

יופי ועצב / נהילה הינא, פקיסטן
Dr. Naila Hina, Pakistan

עַל פִּסַּת אֶרֶץ בּוֹדֵדָה נְטוּשָׁה
בִּשְׁעוֹת חֲצוֹת אָפְיָנִיּוֹת
אוֹ בְּצֹמֶת שֶׁל יוֹם וְלַיְלָה
צוֹפָה בַּפְּרָחִים הָעֲיֵפִים
צִפֳּרִים חוֹזְרוֹת הַבַּיְתָה בְּרֶצֶף
וְהָעֶרֶב מַרְאֶה אֶת צְבָעָיו.
אוֹר יָרֵחַ נוֹשֵׁק לִפְנֵי הַמַּיִם
עִם עִקְבוֹת מִמְטָרִים מְלֵאוֹת חֵן
יֵשׁ צְלִיל יָחִיד שֶׁל דְּמָמָה.
עֵצִים עוֹמְדִים כְּמִגְדָּלִים
וְכָל כָּךְ הַרְבֵּה יוֹתֵר אֲנִי חוֹוָה
כְּשֶׁאֲנִי מִסְתַּכֶּלֶת בְּעֵינֶיךָ.

תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
Translated into Hebrew by Dorit Weisman

***

सौंदर्य और दुख

एकअकेला सुनसान मिडलैंड – समुद्र से दूर
पर
ठेठ आधी रात के घंटों में

या दिन और रात के संगम पर
थके हुए फूलों को देखकर,

पक्षी क्रम से घर लौट रहे हैं
और शाम अपना रंग दिखाती है।

चांदनी पानी की सतह को चूमती है
सुंदर वर्षा के निशान के साथ,

मौन की एक विलक्षण ध्वनि है।
पेड़ मीनारों की तरह खड़े हैं,

और भी बहुत कुछ मैं साझा करता हूं
मैं जब तुम्हारी आँखों में देखता हूँ।

डॉ नैला हिना, पाकिस्तान
ज्योतिर्मय ठाकुर द्वारा हिंदी में अनुवादित l

Hindi translation by Jyotirmaya Thakur.

***

FEGURÐ OG SORG

Á eyðilegu heiðarlandi
dæmigert miðnætti

eða á mótum dags og nætur
að horfa á lúin blómin,

fuglarnir koma heim í röð
og kvöldið sýnir liti sína.

Tunglskinið kyssir vatnsborðið
ásamt votti af blessaðri skúr.

Það er einstakur þagnarhljómur.
Tré standa eins og turnar.

Og ótal margt fleira á ég með þér
þegar ég horfi í augu þín.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Þór Stefánsson þýddi
Translated into Icelandic by Thor Stefansson

***

KEINDAHAN DAN KESEDIHAN

Di dataran yang sunyi dan sepi
Seperti karakteristik dini hari

Atau di simpangan siang dan malam
Melihat bunga-bunga yang muram,

Burung-burung kembali ke rumah secara berurutan
Warna malam kelihatan.

Permukaan air oleh cahaya bulan dicium
Dengan jejak hujan yang anggun,

Ada keheningan suara.
Pohon-pohon berdiri seperti menara,

Dan masih banyak lagi ingin kuberbagi
Ketika matamu kuamati.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Translated into Indonesian by Lily Siti Multatuliana

***

ÁILLEACHT IS BRÓN

Tírdhreach scéirdiúil
Ag cóntráth na hoích,

Bláthanna sleabhctha
Ag deireadh an lae,

Éanacha ar an bhfara
Sa chlapsholas fann,

Solas na gealaí
trí chraobhacha lom,

Ciúnas is codladh
Ar aghaidh gheal an locha,

Sin a fheicim
I do shúile anocht.

DR. NAILA HINA, an Phacastáin
Leagan Gaeilge le Rua Breathnach
Translated into Irish (Gaelic) by Rua Breathnach

***

BELLEZZA E DOLORE

In un solitario deserto dell’interno
nelle desolate ore meridiane

o nell’attimo che separa il giorno dalla notte
osservando i fiori stanchi,

gli uccelli tornare a casa l’uno dopo l’altro
e la sera mostrare i suoi colori.

La luna baciare la superficie dell’acqua
con un velo di dolce pioggia,

c’è un curioso suono di silenzio.
Gli alberi sono fermi come torri,

e molto di più ti svelo
quando guardo nei tuoi occhi.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Traduzione di Luca Benassi

***

美と悲しみ

ありふれた深夜に
寂しくひとけのない陸地で
あるいは昼と夜の分岐点で
疲れた花々を眺めると
鳥たちは次々と巣に戻り
夜はその色を見せる
そこに奇妙な静けさの音があり
木々は塔となって立っている
そしてわたしがあなたを見つめる時
もっとたくさんを分かち合えるのだ

ナイラ・ヒナ(パキスタン)
Translated into Japanese by Manabu Kitawaki

***

UZURI NA HUZUNI

Kwenye ardhi ya kati isiyo na watu
Katika masaa ya kawaida ya usiku wa manane

Au kwenye makutano ya mchana na usiku
Kuangalia maua yaliyochoka,

Ndege wakirudi nyumbani kwa mlolongo
Na jioni inaonyesha rangi zake.

Mwanga wa mwezi ukibusu uso wa maji
Pamoja na athari ya mvua ya néema,

Kuna sauti pekee ya kimya.
Miti inasimama kama minara,

Na mengi zaidi ninagawia
Ninapotazama machoni mwako.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Shairi limetafsiriwa na Bob Mwangi Kihara
Translated into Kiswahili by Bob Mwangi Kihara

***

CIWANÎ Û KESER

Li ciyekî tenyayî, koçbûyî
di demjimêrên şev ên adetî de

yan li ser çaterêya roj û şevê
nihêrîn li kulîkên westyayî,

balinde li dû hevdi vedigerin welatê xwe
û êvar rengên xwe dinimîne.

Tirîfe rûyê avê maçdike,
bi rêçên nazika hwîrbaranê,

fanga dengekî yektayî kelîje ye
dar burcên rawestî ne,

û ez pirtiştan bi te re parvedikim,
eger ez li çehvên te binhêrim.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Translation into Kurdish by Hussein Habasch

***

УБАВИНА И ТАГА

На едно осамено и напуштено место во внатрешноста
Во вообичаените полноќни часови

Или на спојот помеѓу денот и ноќта
Гледајќи ги изморените цвеќиња,

Птиците се враќаат дома во низа
а вечерта ги покажува своите бои.

Месечевата светлина ја бакнува водената површина
со нежни водени капки,

Само звукот на тишината постои.
Дрвјата стојат како кули,

И уште толку многу нешта доживувам
Кога гледам во твоите очи.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Др. Најла Хина, Пакистан

Јазична корекција на Стенли Баркан
Превод од англиски на македонски: Даниела Андоновска-Трајковска
Translation from English into Macedonian: Daniela Andonovska-Trajkovska

***

PIĘKNO I MELANCHOLIA

Na samotnym pustkowiu śródlądzia,
O typowych śródnocnych godzinach

Czyli tam, gdzie się łączą dzień i noc,
Obserwuję umęczone kwiaty,

Powracające kolejno ptaki
I wieczór pokazujący swe kolory,

Blask księżyca całujący lustro wodne
Ze śladem wdzięcznych deszczy.

Trwa osobliwy głos ciszy,
Drzewa stoją jak wieże,

I jeszcze więcej przypada mi w udziale,
Gdy patrzę w twoje oczy.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Translated to Polish: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień

***

BELEZA E TRISTEZA

Numa terra deserta e solitária
Nas típicas horas da meia-noite

Ou na reunião do dia com a noite
Observando as flores cansadas,

As aves regressam a casa numa sequência
E o entardecer mostra as suas cores.

O luar beija a superfície da água
Com um vestígio de graciosos aguaceiros,

Há um singular rumor de silêncio.

As árvores estão de pé como torres,
E muito mais eu partilho
Quando olho nos teus olhos.

NAILA HINA, Paquistão
Tradução portuguesa: Carlos Ramos

***

FRUMUSEȚE ȘI TRISTEȚE

La loc pustiu și singuratic
în clasic ceas de cumpănă,

pe muchia dintre zi și întuneric,
priviri se pierd pe florile ofilite,

păsări se întorc acasă, rând pe rând,
iar seara își pune straie colorate.

Licăr de lună sărută apa,
cu stropii picurați prin dâre grațioase.

Inconfundabil e al tăcerii zvon,
arbori în chip de turnuri ne păzesc,

și împărtășim atât de multe lucruri
atunci când ochii ni se întâlnesc.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Translated into Romanian by Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

КРАСОТА И ГРУСТЬ

В одиноком забытом краю
в совершенно обычной ночи

на границе дня и вечера,
глядя на уставшие цветы,

на птиц, возвращающихся домой,
на вечернюю палитру,

на луну, на лунные блики,
что изящными порывами целуют водную гладь,

слышу особенный звук тишины.
Деревья-башни стоят вокруг,

а я еще так много хочу тебе передать,
глядя в твои глаза.

Наила Хина, Пакистан
Translated into Russian by Daria Mishueva

***

LEPOTA I TUGA

Na sred usamljenog, pustog mesta,
U sitnim satima noći,

Ili u dodiru dana i noći,
Gledam umorno cveće

I ptice koje se po nagonu
Vraćaju kući

Dok praskozorje razliva
Svoje boje.

Mesec ljubi površinu vode
A i povremeni pljuskovi-
a onda zvuk tišine.

Drveće stoji kao kule,
I sve to doživljavam
S tobom
Dok gledam tvoje oči.

DR. Naila Hina, Pakisten
Sa engleskog prevela S. Piksiades
Translated into Serbian by S. Piksiades

***

BIDDIZZA E DULURI

Nta na sulitaria chianura diserta
A l’ura tipica dâ menzanotti

O quannu si junciunu notti e jornu
Taliannu ciuri stanchi,

l’aceddi ca ritornanu unu doppu l’autru
e la sira ca ni spanna i so culuri

lu lustru di la luna c’accarizza
lu chianu di l’acqua cu na sbrizziatina,

si senti un silenziu singulari,
li arburi stannu dritti comu turri.

e jo partecipu a tanti autri cosi
quannu mi perdu ntê to occhi.

Dr. Naila Hina, Pakistan
Traduzioni in sicilianu di Gaetano Cipolla

***

அழகும் , வருத்தமும்

ஒரு தனித்து விடப்பட்ட நடுநாட்டில்
சரியான நள்ளிரவு நேரத்தில்

அல்லது பகலும் இரவும் கூடும் நேரத்தில்
விந்து போன பூக்களை பார்த்துக்கொண்டு

பறவைகள் வரிசையாக வீடு திரும்புகையில்
மாலை தனது நிறத்தைக் காட்டும்பொழுது

நிலாஒளி நீரின் மேல் அருமையான
மழைத்துளிகளோடு முத்தம் இடும் போது

அங்கே ஒரு அமைதியின் குரல்
மரங்கள் கோபுரம் போல நிற்கின்றன

நான் அவற்றை பகிர்ந்து கொள்கிறேன்
நான் உன் கண்களைப் பார்க்கும் பொழுது!
ஆகக்கமும் மொழி மாற்றமும்

DR. NAILA HINA, Pakistan
Translated into Tamil by DR. N V Subbaraman

***

غم اور حسن

کسی تنہا ویران جزیرہ پر
آدھی رات کے عام سمے

یا دن اور رات کے سنگم پر
سستاتے پھولوں کو دیکھ کر

ایک ترتیب میں گھر لوٹتے پرندے
اور اپنے رنگ دکھاتی شام

پانی کی سطح کو چومتی چاندنی
بارش
کی حسین پھوار
کے ساتھ،

خاموشی ہی ایک واحد آواز ہے۔
میناروں کی طرح کھڑے درخت

اور بہت کچھ محسوس کرتا ہوں
جب میں تیری آنکھوں میں دیکھتا ہوں۔

انجینئر ڈاکٹر نائلہ حنا،
پاکستان

Dr. Naila Hina, Pakistan
Translated into Urdu: Ingenieur Dr. Naila Hina, Pakistan

Recueil: ITHACA 756
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

FRIENDS ITHACA
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PETIT AIR (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Laszló Mindszenti
    
PETIT AIR

Arc-en-ciel de mon poème,
Lumière à l’heure suprême,
Chant vite éteint du bonheur,
Au front de la Vierge même
Amère joie et douleur.

Fleurs que dispersent les bises,
Gerbes sur des tombes mises,
Ô fugitive gaîté !
Etoile en la nuit profonde,
Voile de deuil, de beauté
Sur cet abîme du monde !

***

KLEINER GESANG

Regenbogengedicht,
Zauber aus sterbendem Licht,
Glück wie Musik zerronnen,
Schmerz im Madonnengesicht,
Daseins bittere Wonnen…

Blüten vom Sturm gefegt,
Kränze auf Gräber gelegt,
Heiterkeit ohne Dauer,
Stern, der ins Dunkel fällt :
Schleier von Schönheit und Trauer
Über dem Abgrund der Welt.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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Une beauté si belle (Rûmî)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023



Belle de songes_Malinowski

 

Une beauté si belle qu’aucun épithète ne lui convient
Entra dans la maison, demandant:
« Comment est ton coeur? »
Sa robe traînait sur le sol, et mon coeur lui a dit:
« Relève la traîne de ta robe,
la maison est remplie de sang.

(Rûmî)

Illustration: Andrzej Malinowski

 

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