Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘jardin’

NUIT DE VEILLE (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023



Illustration: Caroline Duvivier
    
NUIT DE VEILLE

Pâle nuit de foehn au dehors,
La lune au bois va disparaître.
Pourquoi ce douloureux effort
Me fait pencher â ma fenêtre ?

J’ai dormi, j’ai rêvé pourtant…
Quelle voix dans la nuit m’appelle ?
Aurais-je oublié, me dit-elle,
Quelque soin, quelque acte important

Ah ! je voudrais m’enfuir et suivre,
Quittant pays, jardin, maison,
Ce magique appel qui m’enivre,
Toujours plus loin, vers l’horizon !

***

WACHE NACHT

Bleich blickt die föhnige Nacht herein,
Der Mond im Wald will untergehn.
Was zwingt mich doch mit banger Pein
Zu wachen und hinauszusehn ?

Ich hab geschlafen und geträumt ;
Was hat mir mitten in der Nacht
Gerufen und so bang gemacht,
Als hätt ich Wichtiges versäumt ?

Am liebsten liefe ich vom Haus,
Vom Garten, Dorf und Lande fort
Dem Rufe nach, dem Zauberwort,
Und weiter und zur Welt hinaus.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

TROP TARD (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 28 mars 2023




    
TROP TARD

Désuet, avec sa médiocre colonnade,
Le vieux château se dresse ; et, d’une aile malade
Sur les mauves asters voletant au hasard,
Un dernier papillon frissonne.
Tout, au jardin fané d’automne,
Dit que je suis venu trop tard.

Là-haut, sur le balcon, dans ses robes de soie,
Avec un cerne autour de ses fiers yeux sans joie,
Orgueilleuse, la reine morne au teint blafard
Retient la main qu’elle veut tendre.
Point de pardon : comment comprendre
Pourquoi je suis venu trop tard ?

***

ZU SPÄT

Altmodisch steht mit schmächtigen Pilastern
Wie sonst das Schloß. Auf violetten Astern
Irrt noch ein später Falter her und hin
Mit krankem Flügelschlagen,
Und welke Beete sagen
Daß ich zu spät gekommen bin.

Und am Balkon in seidenen Gewändern,
Mit stolzen Augen in vertrübten Rändern,
Steht trüb und stolz die blasse Königin,
Und will die Hand erheben, —
Und kann mir nicht vergeben,
Daß ich zu spät gekommen bin.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

RETOUCHE A UN VERRE A PIED (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023



verre à pied

RETOUCHE A UN VERRE A PIED

Sur la table du jardin
des pans bleus enferment la lumière
plus belle qu’un théâtre
où le cri d’un oiseau fait trembler des couleurs

(Daniel Boulanger)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

RETOUCHE A L’ESPÉRANCE (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 25 mars 2023



Alexander Anufriev  (5)

RETOUCHE A L’ESPÉRANCE

Les anges en sarrau bleu
dans les jardins de brique
mettent un doigt sur leurs lèvres
quand passe
l’enfant qui traîne la terre
au bout d’une ficelle
vers le portail
où le vent couche l’ivraie du vide

(Daniel Boulanger)

Illustration: Alexander Anufriev 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

J’attends que mon silence explose (mots d’enfant)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023


2764590abdon_1350

Quand je suis triste,
je m’assieds sur l’herbe dans le jardin
et j’attends que mon silence explose…

(mots d’enfant)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | Leave a Comment »

Lumière à longue chevelure (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2023


122764385066

sous tes peignes d’oiseaux
lumière à longue chevelure
dans le jardin sans âge du silence

(Daniel Boulanger)

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , | Leave a Comment »

L’Ukraine au corps (Michel Dunand)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023




    
L’Ukraine au corps

Il visait aussi mon jardin,
ce tir d’artillerie,
n’explosant
qu’en apparence
à tant et tant de kilomètres.
Il visait aussi ma fenêtre.

Il visait aussi mon coeur.

(Michel Dunand)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ma mère si tendre (Flavia Mazelin-Salvi)

Posted by arbrealettres sur 1 mars 2023




    
Ma mère si tendre
les roses de son jardin
emportées

(Flavia Mazelin-Salvi)

Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS

Posted in haïku, poésie | Tagué: , , , , , | Leave a Comment »

L’AUBERGE DES ERRANTS (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
L’AUBERGE DES ERRANTS

Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables,

Et encore et toujours, tel un parfum,
S’étale le clair de lune sur les toits,
Et par les airs, frais et sombres,
Vole l’essaim léger des nuages.

Tout cela existe, est bien réel,
Mais nous, errants, reposons une nuit,
Puis repartons par les champs,
Et nul ne pense plus à nous.

Bien plus tard, des années après peut-être,
Un rêve en nous évoque la fontaine,
La porte et le toit, et comme tout était là,
Et comme maintenant et longtemps encore tout sera là.

C’est en nous un petit jardin familier,
Et pourtant il n’y eut qu’une halte brève,
Un toit étranger pour l’hôte inconnu,
Il ignore la ville et le nom.

Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables…

(Hermann Hesse)

 

Recueil: L’Allemagne en Poésie
Traduction: Rémi Laureillard
Editions: Folio Junior

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Lasse du jardin (Sappho)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2023



Illustration: William Bouguereau
    
Lasse du jardin où je me souviens d’Elle,
J’écoute mon cœur oppressé de parfum.
Pourquoi m’obséder de ton vol importun,
Divine hirondelle ?

Tu rôdes, ainsi qu’un désir obstiné,
Réveillant en moi l’éternelle amoureuse,
Douloureuse amante, épouse douloureuse,
Ô pâle Procné !

Tu fuis sans espoir vers la rive qui t’aime,
Vers la mer aux pieds d’argent, vers le soleil.
Je hais le Printemps qui vient, toujours pareil
Et jamais le même !

Ah ! me rendra-t-il les langueurs de jadis,
L’ardente douleur des trahisons apprises,
L’attente et l’espoir des caresses promises,
Les lèvres d’Atthis ?

J’évoque le pli de ses paupières closes,
La fleur de ses yeux, le sanglot de sa voix,
Et je pleure Atthis que j’aimais autrefois,
Sous l’ombre des roses.

(Sappho)

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :