Posts Tagged ‘jurer’
Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023
Où prendre appui ?
Les bras se dérobent
Amours, amitié, fidélité jurée
Restent l’épaule du vent
La pente du talus
L’herbe, l’herbe somnolente
La pluie
L’oubli
Et l’attente incorrigible
attente
D’un miraculeux
Retour de possible
(Louise Herlin)
Recueil: Chemins de traverse
Editions: De la Différence
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Posted in poésie | Tagué: (Louise Herlin), amitié, amour, appui, attente, épaule, bras, fidélité, herbe, incorrigible, jurer, miraculeux, oubli, pente, pluie, possible, prendre, rester, retour, se dérober, somnoler, talus, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2022

Illustration: Christelle Fontenoy
La belle vieille
Cloris, que dans mon temps j’ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l’univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?
N’oppose plus ton deuil au bonheur où j’aspire.
Ton visage est-il fait pour demeurer voilé ?
Sors de ta nuit funèbre, et permets que j’admire
Les divines clartés des yeux qui m’ont brûlé.
Où s’enfuit ta prudence acquise et naturelle ?
Qu’est-ce que ton esprit a fait de sa vigueur ?
La folle vanité de paraître fidèle
Aux cendres d’un jaloux, m’expose à ta rigueur.
Eusses-tu fait le voeu d’un éternel veuvage
Pour l’honneur du mari que ton lit a perdu
Et trouvé des Césars dans ton haut parentage,
Ton amour est un bien qui m’est justement dû.
Qu’on a vu revenir de malheurs et de joies,
Qu’on a vu trébucher de peuples et de rois,
Qu’on a pleuré d’Hectors, qu’on a brûlé de Troies
Depuis que mon courage a fléchi sous tes lois !
Ce n’est pas d’aujourd’hui que je suis ta conquête,
Huit lustres ont suivi le jour que tu me pris,
Et j’ai fidèlement aimé ta belle tête
Sous des cheveux châtains et sous des cheveux gris.
C’est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née ;
C’est de leurs premiers traits que je fus abattu ;
Mais tant que tu brûlas du flambeau d’hyménée,
Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.
Je sais de quel respect il faut que je t’honore
Et mes ressentiments ne l’ont pas violé.
Si quelquefois j’ai dit le soin qui me dévore,
C’est à des confidents qui n’ont jamais parlé.
Pour adoucir l’aigreur des peines que j’endure
Je me plains aux rochers et demande conseil
A ces vieilles forêts dont l’épaisse verdure
Fait de si belles nuits en dépit du soleil.
L’âme pleine d’amour et de mélancolie
Et couché sur des fleurs et sous des orangers,
J’ai montré ma blessure aux deux mers d’Italie
Et fait dire ton nom aux échos étrangers.
Ce fleuve impérieux à qui tout fit hommage
Et dont Neptune même endure le mépris,
A su qu’en mon esprit j’adorais ton image
Au lieu de chercher Rome en ses vastes débris.
Cloris, la passion que mon coeur t’a jurée
Ne trouve point d’exemple aux siècles les plus vieux.
Amour et la nature admirent la durée
Du feu de mes désirs et du feu de tes yeux.
La beauté qui te suit depuis ton premier âge
Au déclin de tes jours ne veut pas te laisser,
Et le temps, orgueilleux d’avoir fait ton visage,
En conserve l’éclat et craint de l’effacer.
Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte le miroir avec des yeux contents.
On ne voit point tomber ni tes lys, ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est ton second printemps.
Pour moi, je cède aux ans ; et ma tête chenue
M’apprend qu’il faut quitter les hommes et le jour.
Mon sang se refroidit ; ma force diminue
Et je serais sans feu si j’étais sans amour.
C’est dans peu de matins que je croîtrai le nombre
De ceux à qui la Parque a ravi la clarté !
Oh ! qu’on oira souvent les plaintes de mon ombre
Accuser tes mépris de m’avoir maltraité !
Que feras-tu, Cloris, pour honorer ma cendre ?
Pourras-tu sans regret ouïr parler de moi ?
Et le mort que tu plains te pourra-t-il défendre
De blâmer ta rigueur et de louer ma foi ?
Si je voyais la fin de l’âge qui te reste,
Ma raison tomberait sous l’excès de mon deuil ;
Je pleurerais sans cesse un malheur si funeste
Et ferais jour et nuit l’amour à ton cercueil !
(François Maynard)
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Posted in poésie | Tagué: (François Maynard), abbatre, accuser, acquérir, admirer, adorer, aimer, amour, apprendre, ardeur, aspirer, âge, écho, éclat, épais, éternel, étranger, beau, beauté, blâmer, blessure, bonheur, brûler, céder, César, cendre, cercueil, changer, chenu, cheveux, clarté, coeur, conquête, conseil, conserver, consulter, content, courage, craindre, croître, débris, déclin, défendre, désir, dû, demander, demeurer, dernier, destin, deuil, diminuer, divin, donner, effacer, endurer, esprit, excès, exemple, faire, feu, fidèle, flambeau, fléchir, fleuve, foi, forêt, force, fou, frayeur, funèbre, funeste, Hector, hiver, hommage, homme, honneur, honorer, image, impérieux, jaloux, joie, jour, jurer, laisser, lit, Loi, longtemps, louer, lustre, lys, malheur, maltraiter, mari, mélancolie, mépris, mer, miroir, montrer, nature, naturel, nuit, opposer, orgueilleux, ouïr, paraître, parentage, passion, perdre, permettre, peuple, plaindre, plainte, plaire, plein, pleurer, prendre, printemps, prudence, quitter, raison, ravir, regarder, respect, ressentiment, revenir, rigueur, rocher, roi, rose, s'enfuir, sang, sans cesse, se cacher, se refroidir, second, servir, siècle, soin, soleil, sortir, tête, temps, tomber, trébiucher, Troie, trouver, univers, vanité, verdure, vertu, veuvage, vie, vieux, violer, visage, voeu, voiler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022

Peut-être faudrait-il d’abord renoncer une bonne fois
à l’illusion des paradis, de la paix et de l’harmonie universelle.
Constater, reconnaître comme un fait l’état de guerre.
S’armer en conséquence. Moins s’attendrir, et agir plus efficacement.
Celui qui ne jure que par la perfection de l’absolu
peut devenir un démon plus dangereux,
plus meurtrier que le sceptique ou le prudent.
(Philippe Jaccottet)
Illustration: Liliane Giraudon
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Posted in méditations | Tagué: (Philippe Jaccottet), absolu, agir, constater, dangereux, démon, efficacement, guerre, harmonie, illusion, jurer, meurtrier, paix, paradis, perfection, prudent, reconnaître, renoncer, s'armer, s'attendrir, sceptique, universelle | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2021

As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété ? Je t’en prie, sois sage :
À tort, ma douleur, de ton fait,
se renouvelle trop souvent.
À grand déploiement de bannière,
Je ne sais pourquoi, tu m’attaques :
As-tu, ce jour, juré ma mort,
Anxiété? Je t’en prie, sois sage !
Notre guerre, si tu le veux,
Aura tôt fait d’être finie,
Car je me rends : accepte-moi !
Holà! Paix! On l’a proclamée !
As-tu, ce jour, juré ma mort?
(Charles d’Orléans)
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Posted by arbrealettres sur 14 juin 2021

Tous les meuniers du monde jurent
que les ânes adorent porter des sacs.
(Georges de Cagliari)
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Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
POEME DE COLLEGIEN
Amis, mon amie a su
Me télégraphier, me téléphoner.
Nous sourions à la campagne
Et la campagne nous sourit,
Minute rare, minute flamme
Où vient brûler toute la vie.
Oh! j’ai vu tes dents
Plus nouvelles et plus vives
Que les fleurs des champs,
Non, le jour n’est plus un mal effrayant.
Le retour fut une angoisse douce,
En te serrant, je t’ai juré.
L’amour est le sang d’un ours
Qui perd son sang dans sa toison.
Amis, mon amie a su
Me télégraphier, me téléphoner.
(Pierre Morhange)
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Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2020

Illustration: Oleg Zhivetin
Le piège des cheveux
J’ai pris mon coeur dans tes cheveux,
au filet de ton propre piège.
Tue-moi, d’un clin d’oeil, si tu veux :
pas d’autre sort qui me convienne !
Si tu te trouves en mesure
de contenter notre désir,
Exauce-le, car tu feras
une oeuvre pie pour me servir.
Par ta vie ! O ma douce idole,
je jure que, dans la nuit noire,
Comme un cierge je me consume :
car je voudrais m’anéantir.
Lorsque tu me parles d’amour,
rossignol, je te mets en garde :
La rose n’est qu’une égoïste
qui ne pense qu’à son plaisir.
La fleur n’a pas besoin du musc
du Turkestan ou de la Chine,
Puisqu’elle abrite son parfum
aux plis de son propre manteau.
Ne va donc pas frapper à l’huis
des possédants d’âme mesquine :
Tu as sous ton toit le trésor
de tout le bonheur qu’il te faut.
Hâfez, tu brûles de passion.
Le jeu d’amour est un pari
Tu restes fidèle à toi-même
et bien ancré dans ton parti.
***

(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Recueil: L’amour, l’amant, l’aimé
Traduction: Vincent-Masour Monteil
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Hafiz), (Hâfez Shirâzi), abriter, amour, anéantir, ancrer, âme, égoïste, besoin, bonheur, brûler, cheveux, cierge, clin d'oeil, coeur, consumer, contenter, convenir, désir, doux, exaucer, faire, fidèle, filet, fleur, frapper, huis, idole, jeu, jurer, manteau, mesqui, musc, noir, nuit, oeuvre, parfum, pari, parler, parti, passion, penser, piège, plaisir, pli, posséder, prendre, rose, rossignol, servir, sort, toit, trésor, trouver, tuer, vie, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2020

Illustration: Oleg Zhivetin
PAGE LUE
Je ne l’avais point encore aperçu
Que – déjà – il me trouvait belle.
Je ne lui avais point encore souri
Que – déjà – il avait éprouvé qu’il m’aimait.
Je ne lui avais point encore parlé
Que – déjà – il m’avait juré un amour éternel
Et quand – après – je l’ai regardé,
Il a détourné les yeux.
Et quand – après – je lui ai souri,
J’ai senti son cœur rassasié.
Et quand – après – j’ai balbutié « Je t’aime »
Il m’a répondu : Assez ! Azizé me plaît davantage.
(Anonyme)
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Posted in poésie | Tagué: (anonyme), aimer, amour, apercevoir, éprouver, éternel, balbutier, beau, coeur, davantage, détourner, jurer, lire, page, parler, plaire, rassasier, répondre, regarder, sentir, sourire, trouver, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

Balistique
Si maman retirait ses boucles d’oreille
Je lui mettrais des boucles de cerises
Des cerises rouges comme le soleil
Des soleils tout rouges sur les oreilles.
Quand je reviendrai de l’église
Où j’aurai juré de n’être plus jamais gourmand,
Vite, j’irai mordre les cerises
Sur les oreilles de maman.
Et surtout
Quand le monsieur au chapeau mou
Que je n’aime pas du tout
Viendra lui faire de l’oeil à maman
Avec sa caisse à boniments’
Et rira pour montrer ses dents,
Je prendrai toutes les fois
Les noyaux entre mes doigts
Les noyaux de cerise pleins de sang
Et j’appuierai sans qu’on me voie.
Mors, bien retranché dans mon incognito
Ils partiront comme des bombes, les noyaux
Et taperont juste dans l’oeil
Du monsieur qui fait de l’oeil.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), aimer, appuyer, église, balistique, bombe, boniment, boucle, caisse, cerise, chapeau, dent, doigt, faire, gourmand, incognito, jamais, jurer, maman, monsieur, montrer, mordre, mou, noyau, oeil, oreille, partir, prendre, retirer, retrancher, revenir, rire, rouge, sang, soleil, taper, venir, vite | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mai 2020

À Rosette
Mai sourit au firmament,
Mai, le mois des douces choses ;
Ton aveu le plus charmant
Est venu le jour des roses.
Pour témoins de ce bonheur
Nous avons pris, ô ma belle,
Le premier lilas en fleur,
Et la première hirondelle.
Le vallon sait notre amour,
Les grands bois sont nos complices ;
Les lis gardent, loin du jour,
Ton secret, dans leurs calices !
Les papillons nuancés
Et les vertes demoiselles
Portent tes serments tracés
Sur la poudre de leurs ailes.
L’étreinte des lierres frais,
Verts chaînons que rien ne brise,
Figure, dans les forêts,
L’ardeur que tu m’as promise.
Et pour qu’à notre dessein
Ton souvenir soit fidèle,
Sur les rondeurs de ton sein,
Tous les nids ont pris modèle.
Oh ! Ne trahis pas ta foi !
Regarde, mon cœur, regarde :
Tout l’azur a l’œil sur toi,
Et tout le printemps te garde !
Si tu venais à mentir,
Les muguets, aux fines branches,
Feraient tous, pour m’avertir,
Tinter leurs clochettes blanches ;
Les limaçons consternés,
Comme des prophètes mornes,
Par les chemins détournés,
Me suivraient avec des cornes ;
Et les oiseaux, dans la nuit,
Se heurtant à ma fenêtre,
Me rapporteraient le bruit
De ta rigueur prête à naître !
Hélas ! Hélas ! Les beaux jours
N’ont qu’un temps, comme les roses.
J’ai peur des grands étés lourds
Et des grands hivers moroses !
Ces mois-là n’ont rien promis,
Et tous les crimes s’y peuvent,
Sans que les blés endormis
Ou les glaçons froids s’émeuvent.
O mon ange ! ô mon trésor !
Cher bonheur que Dieu me donne,
Jure-moi d’aimer encor,
Lorsque jaunira l’automne !
Jure-moi !… ― mais tu souris
De mes alarmes trop fortes…
Viens !… les rameaux sont fleuris,
Oublions les feuilles mortes !
(Louis Bouilhet)
Illustration: Eugène Begarat
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