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VENEZ LA POUR M’AIMER (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 13 mai 2023




    
VENEZ LA POUR M’AIMER

Venez là pour m’aimer, dit la fleur du jardin,
L’herbe haute de Juin et l’écho de la plaine,
Le cerisier en fleurs, l’oiseau la gorge pleine…
De chants ensoleillés et de paix du matin.

Venez là pour m’aimer, dit la source profonde,
Le murmure du vent d’un son harmonieux,
Les oiseaux du rivage aux vols ingénieux,
Le profond bleu du ciel, comme celui de l’onde.

Venez là pour m’aimer, dit le faible roseau,
La tourterelle blanche et la petite ânesse,
Le long troupeau qui passe, aînés comme jeunesse,
Le rouet patiné, son bois et son fuseau.

Venez là pour m’aimer, dit notre belle France
Nombreuses régions, véritables trésors
Aux sites sans pareils dans leurs frondaisons d’or
Aimez-moi comme un coeur beau comme l’espérance.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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LA, LE BONHEUR S’EVEILLE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023




    
LÀ, LE BONHEUR S’ÉVEILLE

Si l’on peut découvrir et tel un virtuose
Le lever du soleil au joli mois de Juin
Chanter le vif éclat d’une première rose
Et par brise odorante un frais parfum de foin
La plus simple des fleurs reine de fantaisie
Tout comme les oiseaux engendre poésie
Là le bonheur s’éveille à la paix de ce lieu
Tel un présent offert par la grâce de Dieu
— Quand refleuri la plaine et qu’un grillon se pose
Sur un trèfle incarnat — y promener mes yeux
Aussi grands que mon coeur devient divine pause
Nul charme ne saurait rendre plus merveilleux.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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Ô PAYSAGE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023




    
Ô PAYSAGE

Le soleil luit sur la route,
Caresse un vaste champ de blé
Tel un grand rivage sablé
Combien dans mon coeur je le goûte
Alors que tombent les épis
De la belle plaine aux blés mûrs
La brise aux mille reflets purs
Rayonne sur ce blond tapis
Tout près, le calme pâturage
Aligne ses petits bouquets
Sentant bon la vieille bourrache
Près des oiseaux dans les bosquets
Les matins bleus aux couchants d’or
Recouvrent tes sillons de vie
O paysage fortifie
Tous les humains de ton trésor.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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BRISE LEGERE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 mai 2023




    
BRISE LEGERE

Brise légère de la plaine
Dès que vient le soleil couchant
Emplis mon cœur de ton doux chant
Prends-le dans tes voiles de laine.

Sur ton aile emporte mon chant
Brise légère avec ta lyre
Quand je viens au soleil couchant
Ta joie en mon âme délire…

Ces mélodies aux purs sanglots
Tout comme une plainte s’éveille
Au subtil tangage des flots
Se confient à l’amour qui veille.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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PALMERAIE (Rosario Castellanos)

Posted by arbrealettres sur 12 avril 2023




    
PALMERAIE

Dame des vents
belle grue de la plaine
quand tu te balances
ta sveltesse chante.

Geste d’oraison ou
prélude à l’envol
dans ta coupe un à un
viennent se verser les cieux.

De l’obscur pays des hommes
je suis venue à genoux
te regarder, haute, unique, nue.
Poésie.

(Rosario Castellanos)

Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud

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CHANSON DE ROUTE (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023




    
CHANSON DE ROUTE

Ô soleil, viens briller dans mon coeur,
Vent, dissipe soucis et misère.
Je ne sais joie si pure sur terre
Que partir, se faire voyageur.

Je suis prêt à courir vers la plaine.
Brûle-moi soleil, baigne-moi, mer.
Ouvrez-vous, mes sens et vous ma chair,
Aux saveurs de notre vie humaine.

Que les jours, se suivant, me dévoilent
Nouveaux frères, compagnons nouveaux,
Que je sois, louant tout en repos,
Hôte, ami de toutes les étoiles.

***

REISELIED

Sonne leuchte mir ins Herz hinein,
Wind verweh mir Sorgen und Beschwerden !
Tiefere Wonne weiß ich nicht auf Erden,
Als im Weiten unterwegs zu sein.

Nach der Ebne nehm ich meinen Lauf,
Sonne soll mich sengen, Meer mich kühlen ;
Unsrer Erde Leben mitzufühlen
Tu ich alle Sinne festlich auf.

Und so soll mir jeder neue Tag
Neue Freunde, neue Brüder weisen,
Bis ich leidlos alle Kräfte preisen,
Aller Sterne Gast und Freund sein mag.

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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« LE PENSEUR » DE RODIN (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Illustration: Auguste Rodin
    
« LE PENSEUR » DE RODIN

Son menton sur sa main rude,
le Penseur se souvient qu’il est chair vouée à la fosse,
chair de fatalité, nue en face du destin,
chair qui hait la mort, qui a frémi de beauté,
frémi d’amour, tout le long de son ardent printemps
et maintenant, à son automne, sent l’envahir le flot de la vérité et de la tristesse.
Sur son front passe le « il faut mourir »
du bronze, lorsque la nuit tombe.

L’angoisse sillonne ses muscles tendus,
chaque creux de sa chair s’emplit de terreur;
il se fend, telle feuille d’automne, à la voix du Seigneur
qui l’appelle dans le bronze… Et il n’y a pas d’arbre tordu,
sur la plaine au feu du soleil, pas de lion blessé,
crispés comme cet homme qui médite sur la mort.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

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Se canto que canto (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Dessous ma fenêtre
Y’a un oiselet
Toute la nuit chante,
Chante sa chanson.

Refrain
S’il chante, qu’il chante
Ce n’est pas pour moi,
Mais c’est pour ma mie
Qui est loin de moi.

Ces fières montagnes
A mes yeux navrés
Cachent de ma mie
Les traits bien-aimés.

Baissez-vous montagnes
Plaines, haussez-vous
Que mes yeux s’en aillent
Où sont mes amours.

Les chères montagnes
Tant s’abaisseront
Qu’à la fin de ma mie
Mes yeux reverront.

***

E souto ma fenestro
I a un auceloun,
Touto la nuech canto,
Canto sa cansoun.

Refrain
Se canto, que canto,
Canto pas per iéu,
Canto per ma mio
Qu’es aluen de iéu.

A la fouònt de Nime
I a un amandié
Que fa de flour blanco
Coume de papié.

Aquelei mountagno,
Que tant auto soun,
M’empachon de vèire
Meis amour ounte soun.

Bassas-vous mountagno,
Plano aussas-vous,
Per que pouosqui vèire
Meis amour ounte soun.

Aquelei mountagno,
Tant s’abaissaran
Que meis amoureto
Apareisseran.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Le Pastouriau (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
Le Pastouriau

Quand j’étais chez mon père, apprenti pastouriau
Il m’a mis dans la lande, pour garder les troupiaux

Refrain
Troupiaux, troupiaux, je n’en avais guère
Troupiaux, troupiaux, je n’en avais biaux

Mais je n’en avais guère, je n’avais que trois agneaux
Et le loup de le plaine m’a mangé le plus biau

Il était si vorace, n’a laissé que la piau
N’a laissé que la queue pour mettre mon chapiau

Mais des os de la bête, me fis faire un flûtiau
Pour jouer à la fête, à la fête du hamiau

Pour faire danser le village dessous le grand ormiau
Et les jeunes et les vieilles, les pieds dans les sabiots.

(Anonyme)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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LA CINQUIÈME SAISON (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022




    
LA CINQUIÈME SAISON

S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit

L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent

Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend

Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes

Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers

Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine

En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond

Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage

L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous

Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe

Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison

Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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