Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘sombre’

Le silence se meut (Dong Qiang)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2023



oiseau bleu

Lumière sombre, médium
aux senteurs végétales pénètre les habits.
Silence, repos de tous les êtres,
quand naissent ces vers secrets.
L’eau qui coule, là-bas, n’offre
aucune musique au roseau solitaire.
L’Oiseau Bleu, doté d’un esprit,
sait consoler les deux tiges enlacées.

(Dong Qiang)

Illustration: Remy Disch

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Les yeux des morts (Jany Cotteron)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2023




    
Les yeux des morts

Les yeux des morts ne s’éteignent jamais

Ils furent de chair et de sang
de colère et d’amour
Ils sont maintenant de cendres et de poussière

Dans les yeux des morts une lumière
éclaire nos versants sombres
l’espoir émietté des égarés du temps

Contre nos parts manquantes
nos pensées d’ombre
nos lèvres brûlées de mots retenus
ils sont nos doubles lumineux

Ils tracent des sentiers dans nos labyrinthes
y allument des feux

pour que nos vies se risquent
hors des frontières de la peur

(Jany Cotteron)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Editions: Bruno Doucey

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CHOSES (Gabriela Mistral)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2023



Gabriela Mistral
    
CHOSES
A Max Daireaux.

J’aime les choses jamais eues,
avec celles que je n’ai plus.

Je palpe une eau silencieuse,
étale sur des prés frileux,
frissonnant sans la moindre brise,
dans un clos qui fut mon enclos.

Je la vois comme la voyais,
une étrange pensée me vient
et je joue, lente, avec cette eau,
comme avec poisson ou mystère.

Je pense au lieu où j’ai laissé
des pas joyeux que je n’ai plus
et sur le seuil, vois une plaie,
pleine de mousse et de silence.

Je cherche un vers que j’ai perdu
et que m’avait dit à sept ans
une femme faisant le pain,
dont je vois la bouche bénie.

Un parfum défait en rafales
m’apporte bonheur quand il vient,
si ténu qu’il n’est pas parfum,
et c’est l’odeur des amandiers.

Il redonne enfance à mes sens,
je lui cherche un nom et ne trouve
et flaire l’air et les villages,
en quête d’amandiers absents.

J’entends tout près une rivière;
je l’entends depuis quarante ans :
c’est le murmure de mon sang,
ou quelque rythme à moi donné;

ou bien l’Elqui de mon enfance,
que je remonte et passe à gué,
jamais perdu, coeur contre coeur,
nous allons comme deux enfants.

Lorsque je rêve de mes Andes,
j’avance par des défilés
où me parvient un sifflement,
presque une conjuration.

Je vois à ras de Pacifique
mon archipel violet sombre,
avec l’île qui m’a laissé
une âcre odeur d’alcyon mort.

Un dos, un dos grave et paisible
au bout du rêve que je fais
marque la fin de mon chemin;
je m’y repose quand j’arrive.

Tronc d’arbre mort ou bien mon père
est ce vague dos couleur cendre;
je ne l’interroge ni trouble,
je me couche à côté et dors.

J’aime une pierre d’Oaxaca
ou Guatemala; j’en approche;
fixe et rouge, elle me ressemble;
la crevasse en expire un souffle.

Dans son sommeil, je la vois nue,
et ne sais pourquoi la retourne.
Je ne l’ai pas eue peut-être :
c’est mon sépulcre que je vois.

(Gabriela Mistral)

Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi

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L’AUBERGE DES ERRANTS (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
L’AUBERGE DES ERRANTS

Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables,

Et encore et toujours, tel un parfum,
S’étale le clair de lune sur les toits,
Et par les airs, frais et sombres,
Vole l’essaim léger des nuages.

Tout cela existe, est bien réel,
Mais nous, errants, reposons une nuit,
Puis repartons par les champs,
Et nul ne pense plus à nous.

Bien plus tard, des années après peut-être,
Un rêve en nous évoque la fontaine,
La porte et le toit, et comme tout était là,
Et comme maintenant et longtemps encore tout sera là.

C’est en nous un petit jardin familier,
Et pourtant il n’y eut qu’une halte brève,
Un toit étranger pour l’hôte inconnu,
Il ignore la ville et le nom.

Comme il est étrange et saisissant
Que chaque nuit, sans cesse,
Coule la fontaine discrète
Dans l’ombre fraîche des érables…

(Hermann Hesse)

 

Recueil: L’Allemagne en Poésie
Traduction: Rémi Laureillard
Editions: Folio Junior

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Accueille (Sappho)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2023



Illustration: Erte
    
Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse,
Tisseuse de ruse à l’âme d’arc-en-ciel,
Le frémissement, l’orage et la détresse
De mon long appel.

J’ai longtemps rêvé : ne brise pas mon âme
Parmi la stupeur et l’effroi de l’éveil,
Blanche Bienheureuse aux paupières de flamme,
Aux yeux de soleil.

Jadis, entendant ma triste voix lointaine,
Tu vins l’écouter dans la paix des couchants
Où songe la mer, car ta faveur hautaine
Couronne les chants.

Je vis le reflet de tes cheveux splendides
Sur l’or du nuage et la pourpre des eaux,
Ton char attelé de colombes rapides
Et de passereaux.

Et le battement lumineux de leurs ailes
Jetait des clartés sur le sombre univers
Qui resplendissait de lueurs d’asphodèles
Et de roux éclairs.

Déchaînant les pleurs et l’angoisse des rires,
Tu quittas l’aurore immuable des cieux.
Là-bas surgissait la tempête des lyres
Aux sanglots joyeux.

Et Toi, souriant de ton divin visage,
Tu me demandas : « D’où vient l’anxiété
A ton grave front, et quel désir ravage
Ton corps tourmenté ?

« Qui te fait souffrir de l’âpre convoitise ?
Et quelle Peithô, plus blonde que le jour
Aux cheveux d’argent, te trahit et méprise,
Psappha, ton amour ?

« Tu ne sauras plus les langueurs de l’attente.
Celle qui te fuit te suivra pas à pas.
Elle t’ouvrira, comme la Nuit ardente,
L’ombre de ses bras.

« Et, tremblante ainsi qu’une esclave confuse,
Offrant des parfums, des présents et des pleurs,
Elle ira vers toi, la vierge qui refuse
Tes fruits et tes fleurs.

« Par un soir brûlant de rubis et d’opales
Elle te dira des mots las et brisés,
Et tu connaîtras ses lèvres nuptiales,
Pâles de baisers. »

(Sappho)

 

Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket

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VERS LES ÉTOILES … (Adrián N. Escudero)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2023




Illustration: Vincent Van Gogh
    

Poem in French, English, Spanish, Dutch and in Albanian, Arabic, Armenian, Bangla, Bosnian, Catalan, Chinese, Farsi, German, Greek, Hebrew, Hindi, Icelandic, Indonesian, Irish (Gaelic), Italian, Japanese, Kiswahili, Kurdish, Macedonian, Polish, Portuguese, Romanian, Russian, Sicilian, Tamil

Painting by Vicent van Gogh, Starry Night

Poetry without Borders Ithaca 751 “TO THE STARS …”,
Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

***

VERS LES ÉTOILES …

Parfois je me laisse séduire
et je lance l’un ou l’autre poème vers les étoiles…
Ensuite, si jamais il lui arrive de revenir
vers mon coussin de pèlerin errant,
l’évènement cosmique laissera – il
un reflet pâle ou lumineux ?
Qui suis – je pour oser contester
l’arrogance alchimique de ses rêves ?
Ces sombres transparences
explosant dans le cosmos,
ne sont peut-être que les graines
d’un monde nouveau, et
pourquoi pas,
d’un homme nouveau ?
Comme moi, comme toi…
Mais sans aucune prétention
qui masque pensées et sentiments.
Ou alors ne sommes-nous que poussière
et retournerons-nous en poussière ?

(Adrián N. Escudero)

(Santa Fe, Argentine)
Traduction Elisabeth Gerlache

***

TO THE STARS …

Sometimes I get tempted,
and I throw a poem to the stars …
Afterwards, whether it returns or not
to my pillow of a wandering pilgrim,
will the cosmic zeal be
their lucid or pale reflection?
Who am I to dispute
the alchemical arrogance of its dreams?
Those sometimes obscured clarities,
when they explode in the cosmos
and are but the seeds
of a new world, and
why not,
of a new man?
Like me, like you …
But without any vanity,
what disguises thinking and feeling?
Or is it that we are nothing but dust,
and to dust we shall return?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Translation Germain Droogenbroodt – Stanley Barkan

***

A LAS ESTRELLAS …

A veces me tiento,
y lanzo algún poema a las estrellas …
Después, si retornan o no,
a mi almohada de ambulante peregrino
será del celo cósmico
su lúcido o pálido reflejo …
¿Quién soy yo para disputarle
la alquímica arrogancia de sus sueños?
¿Aquellas claridades a veces oscurecidas
cuando explotan en el cosmos
y no son sino semillas
de un mundo nuevo, y
porqué no,
de un hombre nuevo? …
Como yo, como tú …
Pero sin vanidad alguna
que maquille el pensar y el sentimiento
¿O es que acaso no somos más que polvo
y en polvo nos convertiremos?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)

***

NAAR DE STERREN …

Soms word ik ertoe verleid
en gooi ik een of ander gedicht naar de sterren …
Daarna, als het naar mijn kussen
van zwervende pelgrim terugkeert,
zal het dan van het kosmisch gebeuren
een heldere of een bleke reflectie zijn?
Wie ben ik om de alchemistische arrogantie
van zijn dromen te betwisten?
Die soms verduisterde helderheden,
als ze in de kosmos exploderen
en niets anders dan zaden
van een nieuwe wereld zijn, en
waarom niet,
van een nieuwe mens?
Zoals ik, zoals jij …
Maar zonder enige ijdelheid
die het denken en het voelen verhult.
Of is het dat we niets dan stof zijn
en tot stof zullen wederkeren?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentinië)
Vertaling Germain Droogenbroodt

***

DREJT YJEVE …

Ndonjëherë tundohem
dhe u hedh një poezi yjeve…
Më pas, nëse do të kthehet apo jo
te jastëku im i një pelegrini endacak,
a do të jetë hapësira kozmike
reflektim i kthjellët a i zbehtë i saj?
Cili jam unë për të diskutuar
arrogancën alkimike të ëndrrave?
Ato qartësi ndonjëherë të mistershme,
kur shpërthejnë në kozmos
nuk janë veçse fara
të një bote të re, dhe
pse jo,
të njeriut të ri?
Si unë, si ty…
Pa asnjë sqimë,
çfarë e maskon mendimin dhe ndjenjën?
Apo nuk jemi gjë tjetër veçse pluhur,
dhe në pluhur do të shndërrohemi një ditë?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Translated into Albanian by Irma Kurti
***

نَحْوَ النُّجُوم…..

أَحْيَانًا أُحَصِّلُ مُحَاوَلَةٍ
وَأَرْمِي بِقَصِيدَةٍ مَا
نَحْوَ النُّجُوم
وَلَا أَنْتَظِر بَعْدَ ذَلِك رُجُوعَهَا

لِوِسَادَةِ الحَاجِ الكَثيرُ التِّرحَال خَاصَّتي ،
هَل سَيَكُونُ للشَّغَفُ الكَوْنِي انْعِكَاسًا وَاضحًا أم واهِيا؟
مَن أَنَا لِأُجَادِل فِي كِبْرِياءِ أحِلَامِهم الخِيْميَائية ؟
تِلك التَّوْضِيحَاتِ المَحْجُوبَةِ فِي بَعْضِ الأَحْيَان ،
عِنْدَمَا تَنْفَجِرُ في الكَوْنِ
وَتَكُونَ مُجَردَ بُذُورِ لِعَالَمٍ جَدِيد،
رُبَّمَا ،
رَجًلا جَديدا؟
مِثْلي أو مِثلك …
لَكِن بِدٌون أَي غُرُورٍ ،
مَا الذٍي يُثْرِي التَّفكيرَ وَالشُّعُور؟
أَمْ أننا لَسنَا سِوَى تُرابٌ أوسَنَتَحوَّلُ إلى تُرَاب؟

أدريان ن.اسكوديرو (ADRIÁN N. ESCUDERO) سانتا في، الأرجنتين
ترجمة للعربية: عبد القادر كشيدة
Translated into Arab by Mesaoud Abdelkader

***

তারার পানে

মাঝে মাঝে আমি হই প্রলুব্ধ
আর আমি ছুড়ে দেই একটি কবিতা তারার পানে…
তারপর এটি ফিরে আসুক আর না আসুক
আমার বালিশে একটি বিচরণকারী তীর্থযাত্রী রূপে,
মহাজাগতিক গভীর অনুভূতি কি তবে হবে
তাদের স্বচ্ছ ম্লান প্রতিচ্ছবি?
কে আমি বাদানুবাদ করার
তাদের অপরাসায়নিক দাম্ভিকতা নিয়ে?
তারা কখনো হয় দুর্বোধ্য স্বচ্ছতা,
যখন তারা হয় বিস্ফোরিত বিশ্বব্রহ্মাণ্ডে
আর তাদের বীজগুলি কিন্তু
হয় একটি নতুন বিশ্বের , এবং
কেন নয়,
একজন নতুন মানুষের?
আমার মতো, তোমার মতো
কিন্তু কোন আত্মগর্ব ছাড়া,
চিন্তাশীলতা আর অনুভব গুলিকে ছদ্দবেশী করে তাহলে কি?
অথবা আমরা নই আর কিছুই কিন্তু শুধুমাত্র ধুলো
এবং ধুলোয় আমরা কি হব পরিণত?

আদ্রিয়ান এন এসকুদেরো (সান্তা ফে, আর্জেন্টিনা)
অনুবাদ জার্মেইন ড্রুজেনব্রুডট
Bangla Translation: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

DO ZVEZDA …

Ponekad padnem u iskušenje
i bacam pesmu zvezdama…
Nakon toga, vrati se ili ne
na moj jastuk lutajućeg hodočasnika,
hoće li kosmički žar biti
njihov lucidni ili bledi odraz?
Ko sam ja da osporavam
alhemijska arogancija njegovih snova?
Te ponekad zamagljene jasnoće,
kada eksplodiraju u kosmosu
i samo su seme
novog sveta, i
zašto ne,
novog coveka?
kao ja, kao ti…
Ali bez imalo taštine,
Šta prikriva razmišljanje i osjećanje?
Ili smo samo prašina
I u prah ćemo se pretvoriti?

ADRIAN N. ESCUDERO (Santa Fe, Argentina)
Translated into Bosnian by Maid Corbic

***

A LES ESTRELLES …

De vegades em tempto,
i llanço algun poema a les estrelles…
Després, si retornen o no,
al meu coixí d’ambulant pelegrí
serà del zel còsmic
el seu lúcid o pàl·lid reflex…
Qui sóc jo per disputar-li
l’alquímica arrogància dels seus somnis?
Aquelles claredats de vegades enfosquides
quan exploten al cosmos
i no són sinó llavors
d’un món nou, i
perquè no,
d’un home nou?
Com jo, com tu…
Però sense cap vanitat
que maquilli el pensar i el sentir
O és que potser som altra cosa que pols
i en pols ens convertirem?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Traducció al català: Natalia Fernández Díaz-Cabal

***

致星星······

有时我受到诱惑
我就给星星投一首诗······
之后,无论这首诗是否返回
到一位流浪朝圣者我的枕边
宇宙的激情会是
它们清晰或暗淡的影像?
我该和谁争论
它梦想的炼金术的傲慢?
那些有时模糊了的清晰,
当它们在宇宙中爆炸时
而只是一个
新世界的种子,而
为什么不是
一个新人的种子?
像你我这样的新人……
但没有任何虚荣心,
是什么遮蔽了思维和感觉?
还是我们只是尘埃
我们命定化入尘土吗?

原作:阿根廷 阿德里安·埃斯库德罗
英译:西班牙 杰曼·卓根布鲁特
Translated into Chinese by Willam Zhou

***

به سوی ستاره‌ها

بعضى وقت‌ها وسوسه می‌شوم
و شعری به طرف ستاره‌ها پرت می‌کنم.
پس از آن، چه بازگردد یا نه
به بالش زائر سرگردان من،
حمیت کیهانی خواهد بود
بازتاب شفاف یا کم‌رنگ آنها؟
من که هستم تا مشاجره کنم
غرور کیمیایی رویاهایش را؟
آن شفافیتی که گاهی تیره می‌شوند
وقتی که در فضا منفجر می‌شوند
و بذرهای
جهان نو هستند
و چرا که نه، انسان نو؟
مانند من، مانند تو
اما بدون پوچی
چه چیز تفکر و احساس را پنهان می‌کند؟
و آیا بخاطر اینست که ما چیزی جز خاک نیستیم
و به خاک باز می‌گردیم؟

آدریان ن. اسکودرو( سانتا فه، آرژانتین)
مترجم: سپیده زمانی
Translated into Farsi by Sepedih Zamani

***

ZU DEN STERNEN …

Manchmal gerate ich in Versuchung,
und schleudere irgendein Gedicht zu den Sternen…
Danach, gleich ob es auf mein Kissen
des wandernden Pilgers zurückfällt oder nicht,
wird es ein helles oder blasses Spiegelbild
des kosmischen Eifers sein…
Wer bin ich um die alchemistische Arroganz
seiner Träume zu bestreiten?
Jene manchmal verdunkelten Klarheiten
wenn sie im Kosmos zerbersten
und nichts anderes als Samen sind
einer neuen Welt, und,
warum nicht,
eines neuen Menschen?
Wie ich, wie du…
Aber ohne jede Eitelkeit
die das Denken und Fühlen verschleiert.
Oder ist es vielleicht so, dass wir nur Staub sind
und uns zu Staub verwandeln?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentinien)
Übersetzung Germain Droogenbroodt – Wolfgang Klinck

***

ΣΤ’ ΑΣΤΕΡΙΑ

Συχνά με πιάνει
και πετώ κάποιο μου ποίημα
προς τ’ άστρα.
Μετά, άσχετα αν θα γυρίσει ή όχι πίσω στο μαξιλάρι
του αιώνιου προσκυνητή
μπορεί ίσως ο κοσμικός ζήλος
να γίνει το λαμπερό ή το αχνό τους είδωλο;
Ποιός είμαι εγώ που αμφισβητώ
την αλχημική περηφάνεια των ονείρων τους;
Αυτές οι ακαθόριστες εξηγήσεις
καθώς εκρήγνονται στον κόσμο
είναι αλήθεια οι σπόροι
ενός νέου κόσμου, και γιατί όχι,
κι ενός νέου ανθρώπου;
Σαν εμένα και σαν εσένα …
δίχως καθόλου ματαιδοξία
τί ξεχωρίζει τη σκέψη απ’ το συναίσθημα;
Ή είμαστε μόνο σκόνη και στη σκόνη
θα ξανακαταλήξουμε;

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη
Translated into Greek by Manolis Aligizakis

***

אל הכוכבים…./ אדריאן נ. אסקודרו
Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)

לִפְעָמִים אֲנִי מִתְפַּתֶּה
וְזוֹרֵק שִׁיר אֶל הַכּוֹכָבִים…
אַחֲרֵי כֵן, אִם הוּא חוֹזֵר אוֹ לֹא
אֶל כָּרִית הַצַּלְיָן הַנּוֹדֵד שֶׁלִּי,
הַאִם הַלַּהַט הַקּוֹסְמִי יִהְיֶה
הִשְׁתַּקְּפוּתָם הַצְּלוּלָה אוֹ הַמְּעֻרְפֶּלֶת?
מִי אֲנִי שֶׁאֲעַרְעֵר
עַל הַיָּהֳרָה הָאָלְכִימָאִית שֶׁל חֲלוֹמוֹתֵיהֶם?
אוֹתָן הַבְרָקוֹת מְטֻשְׁטָשׁוֹת
כְּשֶׁהֵן מִתְפּוֹצְצוֹת בַּיְּקוּם
וְאֵינָן אֶלָּא זְרָעִים
שֶׁל עוֹלָם חָדָשׁ, וְגַם,
מַדּוּעַ לֹא,
שֶׁל אָדָם חָדָשׁ?
כָּמוֹנִי, כָּמוֹךְ…
אֲבָל לְלֹא כָּל יָהֳרָה,
שֶׁמַּסְוָה מַחְשָׁבָה וְרֶגֶשׁ
אוֹ שֶׁאֵין אָנוּ כְּלוּם אֶלָּא עָפָר
וְלֶעָפָר נָשׁוּב?

תרגום מספרדית לאנגלית: ג’רמיין דרוגנברודט
תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
Translated into Hebrew by Dorit Weisman

***

सितारों के लिए …

कभी-कभी मुझे लालच आ जाता है
और मैं सितारों के लिए एक कविता फेंकता हूं …
बाद में चाहे वह वापस आए या न आए
भटकते तीर्थयात्री के मेरे तकिए तक,
लौकिक उत्साह होगा
उनका स्पष्ट या पीला प्रतिबिंब?
मैं विवाद करने वाला कौन होता हूं
इसके सपनों का रासायनिक अहंकार?
वे कभी-कभी अस्पष्ट स्पष्टताएँ,
जब वे ब्रह्मांड में विस्फोट करते हैं
और बीज ही हैं
एक नई दुनिया की, और
क्यों नहीं,
एक नए आदमी का?
मेरी तरह, तुम्हारी तरह…
लेकिन बिना किसी घमंड के,
सोच और भावना को क्या छुपाता है?
या ऐसा है कि हम धूल के सिवाय और कुछ नहीं हैं
और हम धूल में बदल जाएंगे?
एड्रियन एन एस्कुडेरो (सांता फे, अर्जेंटीना)
ज्योतिर्मय ठाकुर द्वारा हिंदी अनुवाद l

Hindi translation by Jyotirmaya Thakur.

***

TIL STJARNANNA…

Stundum læt ég freistast
og fleygi ljóði til stjarnanna…
Eftir á, hvort sem það lendir aftur
eða ekki á kodda farandpílagrímsins,
verður alheimsákafinn
skýrt eða dauft endurskin þeirra?
Hver er ég að deila á
alkemískt dramb hans?
Stundum er skýrleikinn óljós,
þegar þær springa í alheiminum
og eru aðeins fræ
nýrrar veraldar, og
jafnvel,
nýs manns?
Eins og mín, eins og þín…
En í einlægni sagt,
hvað greinir að hugsun og tilfinningu?
Eða erum við aðeins mold
og verðum aftur mold?

ADRIÁN N. ESCUDERO (Santa Fe, Argentíinu)
Þór Stefánsson þýddi
Translated into Icelandic by Thor Stefansson

***

KEPADA BINTANG-BINTANG . . .

Terkadang aku tergoda,
dan kutolak puisi pada kartika diatas . . .
Setelah itu, akankah kembali atau tidak
ke bantalku dari pengembaraan dari tempat suci
akankah semangat kosmik menjadi
refleksi yang pucat atau jernih?
Siapakah aku untuk membantah
kesombongan alkimia dari mimpinya?
Kadang kejelasan yang tak jelas
ketika mereka meledak di jagat raya
dan hanyalah benih
dari dunia baru, dan
mengapa tidak,
dari manusia baru?
Seperti aku dan sepertimu . . .
Tetapi tanpa keangkuhan,
apa yang menyamarkan pikiran dan perasaan?
Atau apakah kita hanyalah debu,
dan menjadi debu kita kembali?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Translation Lily Siti Multatuliana (Indonesia)
Translated into Indonesian by Lily Siti Multatuliana

***

DO NA RÉALTAÍ …

Bíonn cathú orm uaireanta
dán a theilg ar na réaltaí…
nuacht ó neamh a fhiafraí
ón dreigít fhán.
Ach ní fheadar an mbeadh sé cuí
Ainilís eiliminteach a dhéanamh
ar rúndiamhar na Cruinne,
freagra a lorg
ón duibheagán?
Cad is duine daonna ann?
Neach cosúil liom féin, a deirfinn,
Nó cosúil le gach aon…
Ach gan é nó í a bheith mórchúiseach,
Duine ‘nádúrtha’, mar a deirfeá.
Nó an é nárbh ionainn uile ach
Cré ag imeacht ina luaithreach,
Luaithreach ag imeacht ina cré?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Aistrithe go Gaeilge ag Rua Breathnach
Translated into Irish (Gaelic) by Rua Breathnach

***

ALLE STELLE …

A volte sono tentato
e lancio una poesia alle stelle…
Poi, che ritorni o meno
al mio cuscino di pellegrino errante,
sarà lo zelo cosmico
il loro lucido e pallido riflesso?
Chi sono io per contestare
l’arroganza alchemica dei suoi sogni?
Quei bagliori a volte oscurati,
quando esplodono nel cosmo
e altro non sono che semi
di un nuovo mondo, e
perchè no,
di un uomo nuovo?
Come me, come te…
Ma senza alcuna vanità,
che confonda il pensare o il sentire?
Oppure che non siamo altro che polvere
e polvere ritorneremo?

ADRIÁN N. ESCUDERO (Santa Fe, Argentina)
Traduzione di Germain Droogenbroodt e Luca Benassi

***

星に向かって

時おり衝動に駆られて一編の詩を星に向かって投げる
後でそれが巡礼者の枕元へ戻ってくるかどうかわからない
宇宙の熱情の反映はわかりやすいか、それともおぼろげか
錬金術師のうぬぼれた夢を論争する私は誰か
明晰さのないそれらのものは時々
宇宙で爆発する時
あたらしい世界の種でしかない
そしてそれは新しい人間のではなくて何だろう
私のように、あなたのように。
しかし虚栄がなければ
何が思考や感情を変装させるのか
それはあるいは私たちは
埃でしかなく
埃に戻っていくからなのか

エイドリアン・N・エスクデロ(アルゼンチン・サンタフェ)
Translated into Japanese by Manabu Kitawaki

***

KWA NYOTA …

Wakati mwingine najaribiwa
na ninatupa shairi kwa nyota…
Baadaye, kama itarudi au la
kwa mto wangu wa msafiri anayezurura,
je, bidii ya ulimwengu itakuwa
tafakari yao nyepesi au iliyofifia?
Mimi ni nani nibishane
kiburi cha alkemikali ya ndoto zake?
Hizo wakati mwingine huficha uwazi,
zinapolipuka katika anga
na ni mbegu za ulimwengu mpya,
na kwa nini isiwe hivyo,
kwa mwanaume mpya?
Kama mimi, kama wewe…
Lakini bila ubatili wowote,
nini kinachoficha mawazo na hisia?
Au nikwamba sisi si chochote ila vumbi
Nasi tutageuka kuwa vumbi?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Shairi limetafsiriwa na Bob Mwangi Kihara
Translated into Kiswahili by Bob Mwangi Kihara

***

BERV ISTÊRAN …

Carna ez xwe di haranê de dibînim.
Û helbestekê yan yeke din berv istêran davêjim…
Paşê ew natê ser balgiyê min
û bi gerokên esmanî re li min venagere
ew dibe heyhêra kosmosî
wêneyekî bervajî vekirî û vemirtî?
Ez kî me ku bi pozberziya xwe ya elkîmyayî
xewnên xwe vepijilînim?
Ew zalaliyên hincaran tarîbûne
ger li kosmosê bipeqin
û ne tiştê din bin jibilî tovên
cîhaneke nû,
û çima na,
meriyekî nû bê?
Wek min, wek te…
Lê bê her fortegiyê
ewa her hizir û hestbûnê dadipûşe.
Yan ew weha ye, ku em her tûz in
û em bi tûzê guhartine?

Adrian N. Escudero (Santa Fe, Ercentin)
Translation into Kurdish by Hussein Habasch

***

ДО ЅВЕЗДИТЕ …

Понекогаш паѓам во искушение
и фрлам песна до ѕвездите…
Ќе се врати ли или не после
на мојата перница – скитник поклоник
и ќе биде ли космичката ревност
нивна луцидна или бледа рефлексија?
Кој сум јас да ја оспорувам
алхемиската ароганција на нејзините соништа?
Тие понекогаш нејасни јасности
кога ќе експлодираат во космосот
не се ништо друго освен семе
на новиот свет, но не можат
ли да бидат,
семе на новиот човек?
Како мене, како тебе…
И без никаква суета
што е тоа што ја прикрива мислата и емоцијата?
Или сепак не сме ништо друго освен прав
и во прав ќе се вратиме?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Превод од англиски на македонски: Даниела Андоновска-Трајковска
Translation from English into Macedonian: Daniela Andonovska Trajkovska

***

KU GWIAZDOM …

Chwilami ulegam pokusie
i miotam wiersz ku gwiazdom…
A potem… czy wróci czy nie
na mą poduszkę wędrownego pielgrzyma,
czy z kosmicznego zapału
będzie świetliste czy blade odbicie?
Kim jestem, żeby się spierać
o alchemiczną wyniosłość jego snów?
Te niekiedy zaćmione jasności,
gdy wybuchają w kosmosie
i są to tylko nasiona
nowego świata i,
czemu nie,
nowego człowieka ?
Jak ja, jak ty…
Lecz bez pewnej zarozumiałości,
która przesłania myślenie i czucie?
Albo czy nie jesteśmy tylko prochem
i w proch się obrócimy?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentyna)
Przekład na polski: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień
Translated to Polish: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień

***

ÀS ESTRELAS …

Por vezes, tento-me,
e atiro algum poema às estrelas …
Depois, se voltarem ou não,
a minha almofada de peregrino errante
poderá ser o céu cósmico
o seu lúcido ou pálido reflexo …
Quem sou eu para contestar
a alquímica arrogância dos seus sonhos?
Aquelas claridades, por vezes obscurecidas
quando explodem no cosmos,
não serão senão sementes
de um mundo novo, e
porque não,
de um homem novo?…
Como eu, como tu …
Mas sem vaidade alguma
que disfarce o pensamento e o sentimento?
Ou não seremos mais que pó,
e em pó nos convertiremos?

Adrián N. Escudero (Santa Fé, Argentina)
Tradução portuguesa: Maria do Sameiro Barroso

***

CĂTRE STELE …

Uneori îmi vine să lansez
un poem către stele…
De vine înapoi, să odihnească
pe perna mea de pelerin pribeag,
aș crede că lumina lui e oglinda
aprinsă sau plăpândă a cosmicei ardori…
Cine sunt eu ca să-i contest
alchimicul orgoliu al propriilor visuri?
Acele clarități, umbrite câteodată,
când explodează în cosmos
nu sunt decât sămânța
unei lumi noi, și poate,
de ce nu,
a unui om nou?
Ca mine și ca tine…
Dar fără vreun orgoliu
ce gândul și simțirea le-ar tulbura.
Oare nimic mai mult nu suntem
decât praf ce la praf se va întoarce?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Translated into Romanian by Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

К ЗВЕЗДАМ …

Иногда я вдруг бросаю
свои стихи наверх, к звездам…
После, даже если они не упадут на мою подушку,
подушку бродяги-пилигрима,
думаю, увижу ли я тогда из космоса
яркое или бледное их отражение?
Кто я такой, чтобы спорить
с алхимическим высокомерием снов?
Те, иногда затемненные ясности,
они взрываются в космосе,
они ничто иное, но семена
нового мира, и
почему бы и не
новых людей?
Таких, как я, таких, как ты…
Но без капли тщеславия
что скрывает мысли и чувства?
Или мы все просто пылинки
и в пылинки в конце обратимся?

ADRIÁN N. ESCUDERO (Санта Фе, Аргентина)
Перевод Гермайна Дрогенбродта
Перевод на русский язык Дарьи Мишуевой
Translated into Russian by Daria Mishueva

***

A LI STIDDI …

Quacchi vota mi provu
A mannari na puisia versu li stiddi…
Doppu, si ritorna o no,
A lu me cuscinu di piddirinu ambulanti,
Lu so lucidu o pallidu riflessu
Sarà di lu arduri cosmicu?
Cu sugnu eu pi disputari cu iddu
l’arrugganza chimica dî so sonnura?
Ddi chiarizzi quacchi vota oscurati
Quannu esplodunu nta lu cosmu
E sunnu sulu simenzi di un munnu novu,
E pirchì no, di un omu novu?…
Comu a mmia, comu a ttia…
Però senza nudda vanitati
Ca camuffa lu pinzeri o lu sintimentu
O è pi casu ca niautri semu sulu purviri
E purviri semu distinati a divintari?

Adrián N. Escudero (Santa Fe, Argentina)
Traduzioni in sicilianu di Gaetano Cipolla

***

விண்மீன்களுக்கு

சில நேரங்களில்
நான் கவர்ந்து இழுக்கப்படுகிறேன்
விண்மீன்களுக்கு
\ஒரு கவிதை எழுதுகிறேன்
பிறகு அது திரும்பி
வருகிறதோ இல்லையோ !யாத்ரிகனுக்கு
திரிந்து வரும்
விண்வெளி ஆர்வம் ]\
அருமையான வெளிரிய
மறு சிந்தனை ஆகுமோ!
அதை தவறு என சொல்வதற்கு நான் யார்?
அந்தக் கனவுகளின் ரசவாதத் திமிர்?
அவை சில நேரங்களில் தெளிவுகளை
மழுங்கசசெய்கின்றன!
அவை விண்வெளியில் வெடிக்கும் பொழுது
புது உலகிற்கு வித்திடுகிறது
ஏன் புதிய மனிதன்மேல் இயலாது?
என்னைப் போல உங்களைப்போல
வீண் தற்பெருமை இன்றி
உணர்வுகளையும் எண்ணங்ககளையும்
எது மறைத்து வைக்கிறது?
அல்லது நாம் சாதாரணதூசுகள் தானா?
மீண்டும் நாம் தூசுகளாகி விடுவோமா?
ஆக்கமும் மொழிமாற்றமும்

Translated into Tamil by DR. N V Subbaraman

Recueil: ITHACA 751
Editions: POINT
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Lorsqu’elle est amoureuse (Yunus Emre)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022



    

Lorsqu’elle est amoureuse,
l’âme brûle,
fond comme la cire
lors de l’allumage.

Les cœurs de pierre
sont comme un hiver
sombre et rude,
sans chaleur.

(Yunus Emre)

 

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Devant les ruines d’un vieux palais (Du Fu)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Devant les ruines d’un vieux palais

Le ruisseau s’éloigne en bouillonnant, le vent crie sa violence à travers les pins ;
Les rats gris s’enfuient à mon approche et vont se cacher sous les vieilles tuiles.
Aujourd’hui sait-on quel prince éleva jadis ce palais ?
Sait-on qui nous légua ces ruines, au pied d’une montagne abrupte ?
Sous forme de flammes bleuâtres, se montrent des esprits dans les profondeurs sombre
Et, sur la route défoncée, on entend des bruits qui ressemblent à des gémissement
Ces dix mille voix de la nature ont un ensemble plein d’accords,
Et le spectacle de l’automne s’harmonise aussi avec ce triste tableau.
Le prince avait de belles jeunes filles ; elles ne sont plus que de la terre jaune,
Inerte comme l’éclat de leur teint, qui déjà n’était que mensonge ;
Il avait des satellites pour accompagner son char doré,
Et, de tant de splendeurs passées, ce cheval de pierre est tout ce qui reste.
La tristesse m’étreint ; je m’assieds sur l’herbe épaisse,
Je commence des chants où ma douleur s’épanche ;
Les larmes me gagnent et coulent abondamment.
Hélas ! Dans ce chemin de la vie, que chacun parcourt à son tour,
Qui donc pourrait marcher longtemps !

(Du Fu)
(712-770)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Le vagabond immortel (Guo Pu)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
Le vagabond immortel

Les martins-pêcheurs jouent entre les lotus offerts.
Les teintes et les formes se prêtent leur fraîcheur
Le lierre entrelace ses feuilles sombres aux hautes futaies
Et marbre ainsi la colline de dessins ténébreux.
Sur ses hauteurs, un homme à la retraite paisible
Siffle allègre aux accords des cordes du luth qu’il caresse
Et libère ainsi ses pensées pour les élever au-delà du bleu.
Les étamines des fleurs parfument sa bouche,
Il plonge alors intrépide le long des eaux qui chutent.
Sung l’Immortel apparaît — vagabond des hauteurs.
Il chevauche une cigogne et prend appui sur la brume pourpre
Sa main droite se pose sur la manche de Colline Flottante ;
Sa main gauche accompagne l’épaule de Vaste Falaise.
Permettez-moi de demander à ces vies d’éphémères,
Ce qu’ils peuvent bien savoir des années de la tortue et de la grue.

(Guo Pu)

(276-324)

 

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

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Dans le moulin de ma solitude (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Dans le moulin de ma solitude, vous entriez comme l’aurore,
vous avanciez comme le feu.
Vous alliez dans mon âme comme un fleuve en crue.
Et vos rives inondaient toutes mes terres.
Quand je rentrais en moi, je n’y retrouverais rien :
là où tout était sombre, un grand soleil tournait.
Là où tout était mort, une petite source dansait.
Une femme si menue qui prenait tant de place : je n’en revenais pas.
Il n’y a pas de connaissance en-dehors de l’Amour.
Il n’y a dans l’amour que de l’inconnaissable.

(Christian Bobin)

Illustration

 

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