
Elle est trop jolie
Des yeux dynamite à faire tomber la tour Eiffel
Un langage à faire le trembler le Panthéon
Un corps à faire frémir le Sacré Coeur
J’hésite quand même à l’emmener à Paris
(Michel Bonté)
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
Elle est trop jolie
Des yeux dynamite à faire tomber la tour Eiffel
Un langage à faire le trembler le Panthéon
Un corps à faire frémir le Sacré Coeur
J’hésite quand même à l’emmener à Paris
(Michel Bonté)
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Posted by arbrealettres sur 18 mars 2021
Illustration: Giorgio de Chirico
NUDITÉ DE LA NUIT
(L’énigme de la fatalité)
L’infini est une tour.
Le destin, une cheminée d’usine
dans un entassement d’arcades.
Cambrures de l’Inévitable.
Briques de l’Inéluctable.
Sur la droite, un gant de fer posé sur un damier
rappelle que la vie est un jeu noir et blanc
s’achevant en tournois sanglants.
Qui donc a joué le Jour et l’a perdu au jeu?
Le soir prend la couleur d’un gant de fer rouillé
avant le heaume irrémédiable de la nuit.
Nuit nue de l’après-humain
(Jacques Lacarrière)
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Posted by arbrealettres sur 5 mars 2021
La ronde d’enfants aux cris jeunes
Sonne mon vieil âge dans ma poitrine
C’est une volée cruelle et belle
Dans la vieille tour dont toutes les pierres songent.
(Pierre Morhange)
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Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021
Berceuse pour le dieu de la guerre (Extrait)
Certaines nuits Allah
dans Son sommeil
parle l’arabe dialectal
de choses surprenantes dans une
bouche divine les imams
refusent que Ses mots soient
ajoutés à Son journal D’autres
nuits nous L’entendons marcher
sur talons aiguilles nous
devinons au bruit du plafond
qu’Il se déguise devant un miroir
pour descendre faire un tour
dans les rues de Bab el-Oued
(Souad Labbize)
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Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021
À la recherche du sommeil
J’ai cherché dans l’obscurité le sommeil que j’avais perdu
je l’ai trouvé pendu à la poche de ma chemise accrochée à une patère
— recroquevillé, en quelque sorte.
Pourquoi ne prends-tu pas possession de mes yeux
et me joues-tu des tours ô toi sommeil?
Je reste là à me retourner dans mon lit
torturé par des pensées aussi éloignées que deux continents
Cela te laisse-t-il donc indifférent?
Reprends ton ombre qui glisse sur les murs
Et décampe là où la solitude s’étrangle…
(Lisandri Kola)
Traduit de l’albanais par Évelyne Noygues.
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Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2020
Illustration: Oleg Zhivetin
Graine d’amour
Ô toi, si loin de mes regards,
c’est à Dieu que je te confie.
Tu m’as brûlé l’âme, pourtant
moi, je t’aime plus que ma vie.
Tant que je ne tirerai pas
le pan de mon linceul sous terre,
Ne crois pas que j’ôte ma main
du pan de ta robe légère.
Laisse-moi voir l’arcade sainte
de tes sourcils : au petit jour,
J’étendrai les bras pour prier
et les mettre autour de ton cou.
Même si je dois m’adresser
à l’ange déchu de Babel,
Je ferai cent tours de magie
pour te ramener, ô ma belle !
Je voudrais mourir avant toi,
ô mon médecin infidèle !
Vas donc ausculter ton patient :
je suis dans une attente telle !
J’ai fait ruisseler de mes yeux
sur mon sein cent ruisseaux de larmes,
pour arroser les grains d’amour
que je sèmerai dans ton coeur.
Le Bien-Aimé versa mon sang,
me sauvant des peines de coeur :
Voici ton clin d’oeil assassin
qui me transperce comme une arme.
Mais je pleure, et mon seul désir,
au sein de ce torrent de larmes,
C’est de pouvoir semer en toi
la seule graine de l’amour.
Sois généreux ! Reçois-moi donc,
pour que, dans l’ardeur de mon âme,
Mes larmes tombent à tes pieds,
comme des perles, tour à tour.
Vin, amour et libertinage,
Hâfez. ne sont pas ton partage ; –
Et pourtant. c’est ce que tu fais.
Tant pis pour toi, c’est bien dommage
***
(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Posted in poésie | Tagué: (Hafiz), (Hâfez Shirâzi), aimer, amour, ange, arcade, ardeur, arme, arroser, assassin, attente, ausculter, autour, âme, étendre, ôter, Babel, belle, bras, brûler, clin d'oeil, coeur, confier, cou, croire, déchu, désir, Dieu, dommage, faire, généreux, grain, graine, infidèle, larme, libertinage, linceul, loin, magie, médecin, mourir, pan, partage, patient, perle, pleurer, pouvoir, prier, ramener, recevoir, regard, ruisseau, ruisseler, s'adresser, sang, sein, semer, sourcil, terre, tirer, torrent, tour, tour à tour, transpercer, vie, vin, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2020
Illustration: Emile Vernon
LES CERISIERS.
I.
Vous souvient-il un peu de ce que vous disiez,
Mignonne, au temps des cerisiers ?
Ce qui tombait du bout de votre lèvre rose,
Ce que vous chantiez, ô mon doux bengali,
Vous l’avez oublié, c’était si peu de chose,
Et pourtant, c’était bien joli…
Mais moi je me souviens (et n’en soyez pas surprise),
Je me souviens pour vous de ce que vous disiez.
Vous disiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous disiez…
Que vous aimiez fort la cerise,
La cerise et les cerisiers.
II.
Vous souvient-il un peu de ce que vous faisiez,
Mignonne, au temps des cerisiers ?
Plus grands sont les amours, plus courte est la mémoire
Vous l’avez oublié, nous en sommes tous là ;
Le cœur le plus aimant n’est qu’une vaste armoire.
On fait deux tours, et puis voilà.
Mais moi je me souviens (et n’en soyez surprise),
Je me souviens pour vous de ce que vous faisiez…
Vous faisiez (à quoi bon rougir ?)…donc vous faisiez…
Des boucles d’oreille en cerise,
En cerise de cerisiers.
III.
Vous souvient-il d’un soir où vous vous reposiez,
Mignonne, sous les cerisiers ?
Seule dans ton repos ! Seule, ô femme, ô nature !
De l’ombre, du silence, et toi…quel souvenir !
Vous l’avez oublié, maudite créature,
Moi je ne puis y parvenir.
Voyez, je me souviens (et n’en soyez surprise),
Je me souviens du soir où vous vous reposiez…
Vous reposiez (pourquoi rougir ?)…vous reposiez…
Je vous pris pour une cerise ;
C’était la faute aux cerisiers.
(Alphonse Daudet)
Posted in poésie | Tagué: (Alphonse Daudet), aimer, amour, armoire, bengali, boucle, cerisier, chanter, coeur, court, créature, dire, doux, faire, faute, femme, fort, grand, joli, maudit, mémoire, mignonne, nature, ombre, oreille, oublier, parvenir, peu, repos, rougir, se reposer, se souvenir, seul, silence, souvenir, surpris, temps, tour, vaste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2020
La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette
De flèches et de tours à jour la silhouette
D’une ville gothique éteinte au lointain gris.
La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris
Secoués par le bec avide des corneilles
Et dansant dans l’air noir des gigues non-pareilles,
Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.
Quelques buissons d’épine épars, et quelques houx
Dressant l’horreur de leur feuillage à droite, à gauche,
Sur le fuligineux fouillis d’un fond d’ébauche.
Et puis, autour de trois livides prisonniers
Qui vont pieds nus, un gros de hauts pertuisaniers
En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,
Luisent à contresens des lances de l’averse.
(Paul Verlaine)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), averse, épine, blafard, buisson, contresens, corneille, feuillage, flèche, gibet, herse, horreur, houx, lance, loup, nuit, pâture, pluie, prisonnier, silhouette, tour, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 août 2020
Sous un ciel gris, sans joie,
Le clocher de l’église
Saint Maclou, dans la bise
Nargue la Tour Montjoie
Au loin l’Oise et la Seine
Se recouvrent de brume
Et je vois à grand peine
La ville qui s’allume.
Au fil de l’eau livide
Glisse un corps de noyé,
Je vais, le cœur broyé,
Tout le long d’un quai vide.
(Jean-Baptiste Besnard)
(CONFLANS 1951)
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