Posts Tagged ‘peiner’
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021
A la porte va voir
Si l’on vient.
Je fais des beignets
Pour père.
Maman rien que
la pluie.
La pâte est d’or
et frit.
Ton père ton père
rentre-t-il de son cercle.
Les beignets cuisent
Sens voir.
La rue est déserte
et noire.
Ils vont être brûlés
et secs.
C’est un cimetière
cette nuit.
Tant pis s’ils sont froids
Mais entends…
La voix de Bertrand
est froide aussi
Ils sont quatre
qui marchent
Quatre qui portent
un lourd paquet
Quatre qui peinent
et pleurent
Quatre qui sont
vivants
Et un mort…
à ce qu’ils disent
Jette les beignets d’or
Maman
papa est mort
D’accident.
(André Frédérique)
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Posted in poésie | Tagué: (André Frédérique), accident, beignet, brûlé, cimetière, déserte, entendre, froid, jeter, mort, peiner, pleurer, porte, sec, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2020

Trishancou
Le Chant de triomphe de Trishancou
Je ne mourrai pas.
Bien que ce corps, quand l’esprit sera las
de son étroite demeure, doive nourrir les flammes,
ma maison brûlera, moi pas.
Abandonnant cette gaine
je découvrirai un vaste espace éthéré.
À la tombe avide échappera mon esprit,
trompant l’étreinte de la mort.
La Nuit retiendra
le soleil en ses profondeurs glacées ; le Temps aussi devra cesser ;
les astres qui peinent auront leur délivrance.
Je ne cesse pas, moi, je demeure.
Avant que les premières graines
fussent semées sur terre, j’étais déjà vieux,
et quand se refroidiront des planètes point encore nées
mon histoire se poursuivra.
Je suis la lumière
au coeur des étoiles, la force léonine et la joie des matins ;
je suis l’homme et la jeune fille et le petit garçon,
protéen, infini.
Je suis l’arbre
qui se dresse, solitaire, sur le bleu sans limite ;
je suis la rosée qui pleut en silence
et la mer illimitée.
Je tiens le ciel entre mes mains
et soutiens la terre exubérante.
À ma naissance j’étais l’éternel Penseur
et le demeurerai après ma mort.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), abandonner, arbre, astre, avide, échapper, éternel, éthéré, étoile, étreinte, étroit, bleu, brûler, cesser, chant, ciel, coeur, corps, découvrir, délivrance, demeure, demeurer, espace, esprit, exubérant, flamme, force, gaine, garçon, glace, graine, histoire, homme, illimité, infini, jeune fille, joie, las, léonin, limite, lumière, main, maison, matin, mer, mort, mourir, naître, naissance, nourrir, nuit, peiner, penseur, planète, pleuvoir, profondeur, protéen, retenir, rosée, se dresser, se poursuivre, se refroidir, semer, silence, soleil, solitaire, soutenir, temps, tenir, terre, tombe, triomphe, tromper, vaste, vieux | 10 Comments »
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020
Meuble
Ces hommes peinent
Ils mouillent leur chemise
Tout ça parce qu’un meuble
Qui est presque un immeuble
Ne fait pas un geste pour les aider
(Pierre Albert-Birot)
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Posted in humour, poésie | Tagué: (Pierre Albert-Birot), aider, geste, meuble, mouiller, peiner | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019

L’infinie
Tu vois ces mains ? Elles ont mesuré
la terre, elles ont séparé
minéraux et céréales,
elles ont fait la paix, la guerre,
abattu les distances
de toutes les mers et de tous les fleuves,
pourtant,
quand elles te parcourent
toi, la petite,
le grain de blé, l’alouette,
elles n’arrivent pas à t’étreindre en entier,
elles peinent pour atteindre
les colombes jumelles
qui sur tes seins reposent ou volent,
elles parcourent les distances de tes jambes,
elles s’enroulent à la clarté de ta ceinture.
Tu es pour moi un trésor plus chargé
d’immensité que la mer et ses grappes
et tu es blanche et bleue et tu es vaste comme
la terre à l’heure des vendanges.
Sur ce territoire,
de tes pieds à ton front
je passera ma vie
marcher, à marcher, à marcher.
(Pablo Neruda)
Illustration: Fernand Cormon
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Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), alouette, étreindre, blanche, blé, bleue, céréale, clarté, colombe, fleuve, grappes, guerre, immensité, infinie, jumelle, main, marcher, mer, mesurer, paix, peiner, petite, terre, trésor, vaste, vendange, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2019

Je chante haut pour m’entendre,
Car la nuit est noire et sans voix ;
— La route est molle et la terre est tendre
Il a plu trois jours sur les bois.
Je frappe le sol en cadence
Du bout de mon bâton ferré
— Ici, l’ombre des bois est si dense
Qu’en plein jour on n’y verrait.
Je guette des voix à l’orée
Plus pâle, là-bas, vers la plaine ;
— Rien ne sonne à travers la forêt
Que ma voix et mes pas qui peinent.
(Francis Vielé-Griffin)
Illustration: Giampaolo Ghisetti
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), bois, cadence, chanter, entendre, forêt, guetter, molle, noir, nuit, ombre, orée, pâle, peiner, plaine, route, sol, sonner, tendre, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 septembre 2019

Une nuit, sous la terrible lune
Qui saignait parmi les brumes roses,
Tu parlais, ô soeur, de tristes choses
Comme une enfant prise de rancune.
Au loin les appels des mauvais hommes
Nous montaient des vergers de la plaine
Où les arbres tordus par la haine
Tendaient, fruits du mal amour, leurs pommes.
Tu n’entendis pas le bruit des roues
Rapportant vers les petits villages
La récolte des moissonneurs sages
Qui peinent le temps où tu te joues.
Tu cueillais les pavots de la route
Pour en festonner, plein tes mains molles,
Notre maison où l’on voit les folles
Mendier, soeurs du deuil et du doute.
Comme devant une étrange auberge
Tu fis, vocatrice de désastres,
Le signe qui flétrit les bons astres
Dans le jardin d’azur de la Vierge.
Puis effeuillant au seuil de la porte
Les fleurs de l’ombre l’une après l’une,
Tu chantas quelque chose à la Lune,
Quelque chose dont mon âme est morte.
(Stuart Merrill)
Illustration: Yuri Dubinin
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Posted in poésie | Tagué: (Stuart Merrill), amour, âme, brume, deuil, doute, effeuiller, entendre, flétrir, folle, fruit, jouer, lune, mendier, morte, nuit, ombre, pavot, peiner, plaine, pomme, porte, rancune, sage, saigner, soeur, terrible, triste | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 août 2019
![carl-gustav-jung-fleur-or [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/carl-gustav-jung-fleur-or-1280x768.jpg?w=782&h=790)
Par Ta gloire et par Ta toute-puissance !
Je ne me laisserai pas distraire de Toi
Ni de jour ni de nuit
Sinon par l’effet du seul mourir
Et d’ici là, à Ta rencontre
J’irai. Peinant.
(Râbi’a)
Illustration: Carl Gustav Jung
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Posted by arbrealettres sur 6 mai 2019

Bourdon, je t’envie,
comme tu promènes,
noire fantaisie,
ta miette de vie
dans les compliqués
chemins de l’été!
Cependant que moi
je peine, je traîne
un araire lourd
au fond de moi-même
dans l’étroit labour,
un pas pour la haine,
un pas pour l’amour.
Le soleil me noie,
l’été me fait peur,
bourdonnante joie,
va bouffer les fleurs.
(Henri Thomas)
Recueil: Poésies
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Henri Thomas), amour, araire, été, étroit, bouffer, bourdon, bourdonner, chemin, compliqué, envier, Fantaisie, fleur, fond, haine, joie, labour, lourd, miette, noir, noyer, pas, peiner, peur, promener, soleil, traîner, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 avril 2019

LES SONGES DE L’INANIMÉ
Le vagabond des millions d’années
l’Inanimé
s’efforce Il monte il trébuche à travers
le va-et-vient l’affiche lumineuse
des nuits et des jours.
ll s’approche il monte, l »Inanimé, le vagabond,
il heurte de son bâton
les bords du chemin éboulé
ll peine il gémit il s’efforce
d’être un jour ce qu’il rêve,
de prendre vie.,
de troquer l’insensible contre la douleur
d’échanger l’innombrable
contre l’unique,
contre un destin.
Futur empereur future idole
le caillou vagabond
limé couturé par l’embrun
veut gravir les degrés prendre figure
faire éclore sur sa face camuse
une bête qui brame
un philosophe qui bougonne
un saint qui se tait
un dieu qui souffre et qui meurt
(Jean Tardieu)
Recueil: L’accent grave et l’accent aigu
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Tardieu), affiche, ébouler, échanger, éclore, bâton, bête, bord, bougonner, bramer, caillou, chemin, couturer, destin, Dieu, douleur, embrun, empereur, gémir, gravir, heurter, idole, inanimé, innombrable, insensible, limer, lumineux, monter, mourir, peiner, philosophe, rêver, s'efforcer, saint, se taire, songe, souffrir, trébucher, troquer, unique, va-et-vient, vagabond, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2019

De quelle fête en pauvreté nous approchons-nous,
De quel matin empli de larmes et de lumière,
De quel soleil
Tandis que le vent de la nuit
Peine à trouver
Entre nos mains remplies
Le moindre passage
Pour consoler en nous
L’enfant perdu de la promesse ?
(Jean Lavoué)
Recueil: Levain de ma joie
Traduction:
Editions: L’enfance des arbres
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Lavoué), consoler, empli, enfant, fête, larme, lumière, main, matin, nuit, passage, pauvreté, peiner, perdre, promesse, rempli, s'approcher, soleil, trouver, vent | Leave a Comment »