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Poésie

Posts Tagged ‘pomme’

Le ciel est bleu (Nakamura Kusatao)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2024



 

Le ciel est bleu
Comme au matin du monde
De mon épouse j’ai reçu cette pomme.

(Nakamura Kusatao)

 

 

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Retouche à l’alcôve (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2024



 

Retouche à l’alcôve

miroir de lait
visage nénuphar

l’amour a bruit de pomme que l’on croque
le feu jappe

à reculons ma main sur l’ombre incomparable

(Daniel Boulanger)

Illustration

 

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UN ARBRE EMPOISONNÉ (William Blake)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2024



Illustration: William Blake
    
UN ARBRE EMPOISONNÉ

J’en voulais à mon ami :
Je dis mon courroux, et mon courroux prit fin.
J’en voulais à mon ennemi ;
Je ne le dis point, mon courroux grandit.

Et je l’arrosai en tremblant,
Nuit et matin, de mes larmes,
Et je l’ensoleillai de sourires,
De douces ruses trompeuses,

Et il grandit nuit et jour
Jusqu’à ce qu’il engendrât une pomme éclatante,
Et mon ennemi la vit briller
Et il sut qu’elle était mienne,

Et dans mon jardin il se glissa
Quand la nuit eut volé le pôle,
Au matin, joyeux, je vis
Mon ennemi étendu mort sous l’arbre.

***

A Poison Tree

I was angry with my friend;
I told my wrath, my wrath did end.
I was angry with my foe:
I told it not, my wrath did grow.

And I waterd it in fears,
Night & morning with my tears:
And I sunned it with smiles,
And with soft deceitful wiles.

And it grew both day and night.
Till it bore an apple bright.
And my foe beheld it shine,
And he knew that it was mine.

And into my garden stole,
When the night had veild the pole;
In the morning glad I see;
My foe outstretched beneath the tree.

(William Blake)

Recueil: Chants d’Innocence et d’Expérience
Traduction: traduction de l’anglais par Marie-Louise et Philippe Soupault
Editions: Les belles lettres

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Pomme ronde… (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2024




    
Pomme ronde…

Pomme ronde, poire, banane
et groseille… Tout cela parle
de vie, de mort dans la bouche. Je sens…
Lisez plutôt sur le visage de l’enfant

lorsqu’il mord dans ces fruits. Oui, ceci vient de loin.
Sentez-vous l’ineffable dans votre bouche ?
Là où étaient des mots coulent des découvertes,
comme affranchies soudain de la pulpe du fruit.

Osez dire ce que vous nommez pomme.
Cette douceur qui d’abord se concentre,
puis, tandis qu’on l’éprouve, doucement érigée,

se fait clarté, lumière, transparence.
Son sens est double : terre et soleil.
Expérience, toucher : ô joie immense !

(Rainer Maria Rilke)

Recueil: Sonnets à Orphée
Editions:

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Sa peau sentait le vent et la pomme (Robert Mallet)

Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2024



    

Sa peau sentait le vent et la pomme.
Gloria Alcorta, L’oreiller noir.

Rassurantes odeurs des celliers
obscurs, silencieux
où mûrissent les fruits protégés
des menaces du temps

Exaltantes lueurs de l’air
remous des feuillages bruissants
qu’habitent les senteurs libres
de l’espace et du vent

Sombres enclos, souffles solaires
sauvages nuées, vergers sages
nous espérons sauver le rêve
en nos mains de cueilleurs aérés

Toi, la gardienne et l’évadée
la recluse et la buissonnière
la pensive et l’échevelée

serais-tu la très rare
qui donnerait
au secret de sa peau fruitée
les beaux risques
des lieux et des parfums
conjugués?

(Robert Mallet)

 

Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Traduction:
Editions: Gallimard

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LA CHANSON D’AENGUS LE VAGABOND (William Butler Yeats)

Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2023




    
LA CHANSON D’AENGUS LE VAGABOND

J’allai au bois de noisetiers
parce qu’en ma tête brûlait un feu,
J’en coupai et pelai une branche,
Au bout d’un fil j’accrochai une baie
À l’heure où l’on voit voler les phalènes blancs
Et que vacillent les étoiles, ces autres phalènes ;
Dans un ruisseau je jetai ma baie
Et pris une petite truite argentée.

Quand je l’eus déposée sur le sol
J’allai souffler le feu,
Mais j’entendis un frisson sur le sol
Et quelqu’un m’appeler par mon nom :
C’était maintenant une femme radieuse
Dans ses cheveux des fleurs de pommier,
Qui m’appelait par mon nom et s’enfuit
Et s’évanouit dans la lumière qui montait.

Bien que je sois vieilli d’avoir tant erré
par les creux et les collines de la terre,
J’irai découvrir où elle s’en est allée
Baiser ses lèvres et lui prendre les mains
parmi les hautes herbes tachetées de couleurs
Et cueillir jusqu’à la fin des temps
Les pommes d’argent de la lune
Et les pommes d’or du soleil.

***

THE SONG OF WANDERING AENGUS

I went out to the hazel wood,
Because a fire was in my head,
And cut and peeled a hazel wand,
And hooked a berry to a thread;
And when white moths were on the wing,
And moth-like stars were flickering out,
I dropped the berry in a stream
And caught a little silver trout.
When I had laid it on the floor
I went to blow the fire aflame,
But something rustled on the floor,
And some one called me by my name:
It had become a glimmering girl
With apple blossom in her hair
Who called me by my name and ran
And faded through the brightening air.

Though I am old with wandering
Through hollow lands and hilly lands,
I will find out where she has gone,
And kiss her lips and take her hands;
And walk among long dappled grass,
And pluck till time and times are done
The silver apples of the moon,
The golden apples of the sun.

(William Butler Yeats)

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CHEMIN DES SOURCES (Henry Bauchau)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2023




    
CHEMIN DES SOURCES

Les dentelles passaient sous ta jupe de bise,
petite fille au goût de foin, petite fille au goût d’église
Sur une grande échelle grise,
aimant à respirer les signes graves des remises.

Les juments remuaient la paille des litières,
les nuits d’été, où soupiraient les tours d’église,
où se penchait la tour de Pise sur de grands lits de foin coupé
Quand l’étalon frappait dans les stalles sonores…

Et voici tes pieds nus, tes longs cheveux épars
— ô l’habile à manier les lents rideaux d’enfance —
ma soeur au goût de mains sauvages,
par les grands corridors aux chambres du passé
Portant la bougie blanche et le panier de pommes.

Fille qui devint femme entre les mains des hommes,
porta la robe des étangs, la robe noire de la lune
et, songeuse, écoutait monter du puits la voix
D’un aiglon qui criait appelant le soleil.

Vint l’austère finesse de l’eau fraîche
puisée à de très hautes chaînes.
Vint la vague où pointait, indécise, l’écume.
Et les yeux, les yeux bleus très anciens qu’on retrouve.

(Henry Bauchau)

Recueil: Poésie complète
Editions: ACTES SUD

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N’importe où… (Edward Stachura)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2023



 

Gao Xingjian 228

N’importe où…

Où que tu sois,
sors devant le portail !
Va dans les champs
Tu entends un appel
C’est moi qui t’appelle !

Où que je sois,
Je n’y suis pas.
C’est la fièvre
puisque tu n’y es pas
C’est le désert.

Où que tu sois,
tu n’y es pas.
C’est la fièvre
puisque j’y ne suis pas
C’est le désert.

Où que je sois,
Tu y es
Oui, nous y sommes
Comme le silence,
Après ce chant,

Comme deux pommes
Sur un cerisier.

***

Gdziekolwiek

Gdziekolwiek jesteś,
Wyjdź za bramę!
Idź na pola,
Słysz wołanie!
To ja wołam.

Gdziekolwiek jestem,
To mnie nie ma.
Jest maligna,
Bo cię nie ma.
Jest pustynia

Gdziekolwiek jesteś,
Też cię nie ma.
Jest maligna,
Bo mnie nie ma.
Jest pustynia.

Gdziekolwiek jestem,
Tam ty jesteś.
Tak jesteśmy
Jak milczenie
Po tej pieśni.

Jak dwa jabłka
Na czereśni.

(Edward Stachura)

Illustration: Gao Xingjian

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CHANSON (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 25 Mai 2023



Illustration: Alexis Becard
    
CHANSON

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Dès le matin parmi les fleurs écloses.
Pour le trouver il effeuillait les roses
Couleur du soir, de l’aurore et du jour.
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, pâle et grise lavande,
Et tout mon cœur embaumait son chemin.
Il a passé… j’ai parfumé sa main,
Mais il n’a pas vu mes yeux pleins d’offrande.

Mon bien-aimé s’en fut chercher l’amour
Au verger mûr quand midi l’ensoleille.
Pour le trouver il goûtait la groseille,
La pomme d’or, la pêche, tour à tour…
Mon bien-aimé n’a pas trouvé l’amour.

Je l’attendais, fraise humble à ses pieds toute,
Et mon sang mûr embaumait son chemin.
Hélas ! mon sang n’a pas taché sa main.
Il a marché sur moi, suivant sa route.

Vent du ciel ! vent du ciel ! éparpille mon cœur !
Je n’en ai plus besoin. O brise familière, Perds-le !
Dessèche en moi ma source, éteins ma fleur,
O vent, et dans la mer va jeter ma poussière !

(Marie Noël)

Recueil: Poètes d’aujourd’hui – Marie Noël
Editions: Pierre Seghers

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Dans la rue des Quatre-Chiffons (Anonyme)

Posted by arbrealettres sur 5 Mai 2023



Illustration: Jean-François Martin
    
Dans la rue des Quatre-Chiffons
La maison est en carton,
L’escalier est en papier,
Le propriétaire est en pomme de terre.
Le facteur y est monté,
Il s’est cassé le bout du nez.

(Anonyme)

Recueil: Petites Comptines pour tous les jours
Editions: Nathan

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