Posts Tagged ‘champ’
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2023

Poème long
(extraits)
I
Je ne vois pas un maître dans la foule.
Les cygnes se déploient sur le lacet
il n’y a pas un aigle à l’horizon.
L’eau est stagnante
et les rives sont plus proches
que le bout de ton nez.
L’air est lourd.
La lumière est lourde.
L’âne parle, mais pas par miracle.
L’aveugle voit, pas par miracle.
Le mort se lève, pas par miracle.
Le miracle est un chiffre dans une machine,
et le ciel est resté dans l’inconnu.
J’étais silencieux tout en parlant.
La femme près de moi est un vêtement déserté.
Je boirai la coupe, et la coupe est vide.
Je sourirai et ma bouche est sans lèvres.
Je récolterai un champ
que j’ai planté dans les ténèbres.
Je suis la nuit,
et les voleurs m’attendent.
***

(Yusuf al-Khal)
Recueil: Poésie Syrienne contemporaine
Traduction:de l’Arabe par Saleh Diab
Editions: Le Castor Astral
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Posted in poésie | Tagué: (Yusuf al-Khal), aigle, air, attendre, aveuglé, âne, boire, bouche, bout, champ, chiffre, ciel, coupe, cygne, déserter, eau, femme, foule, horizon, inconnu, lacet, lèvres, lourd, lumière, maître, machine, miracle, mort, nez, nuit, parler, planter, proche, récolter, rester, rive, se déployer, se lever, silencieux, sourire, stagner, ténèbres, vêtement, vide, voir, voleur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2023

Illustration: Marie-Pierre Kuhn
LIBRE
J’ai le champ libre
J’ai desserré les liens
Qui m’attachent
Enhardie
Libérée
Je m’engage
Sur ma route
Et cherche ce lieu
Sans promesses
Où je serais partout.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022

POUR VIVRE ICI
I
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.
Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur;
J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée,
Comme un mort je n’avais qu’un unique élément.
II
Le mur de la fenêtre saigne
La nuit ne quitte plus ma chambre
Mes yeux pourraient voir dans le noir
S’ils ne se heurtaient à des ruines
Le seul espace libre est au fond de mon coeur
Est-ce l’espace intime de la mort
Ou celui de ma fuite
Une aile retirée blessée l’a parcouru
Par ma faiblesse tout entier il est cerné
Durerai-je prendrai-je l’aube
Je n’ai à perdre qu’un seul jour
Pour ne plus même voir la nuit
La nuit ne s’ouvre que sur moi
Je suis le rivage et la clé
De la vie incertaine.
III
La lune enfouie les coqs grattent leur crête
Une goutte de feu se pose sur l’eau froide
Et chante le dernier cantique de la brume
Pour mieux voir la terre
Deux arbres de feu emplissent mes yeux
Les dernières larmes dispersées
Deux arbres de feu me rendent la vie
Deux arbres nus
Nu le cri que je pousse
Terre
Terre vivante dans mon coeur
Toute distance conjurée
Le nouveau rythme de moi-même
perpétuel
Froid plein d’ardeur froid plein d’étoiles
Et l’automne éphémère et le froid consumé
Le printemps dévoué premier reflet du temps
L’été de grâce par le coeur héros sans ombres
Je suis sur terre et tout s’accommode du feu.
IV
Autour des mains la perfection
Mains pâles à déchirer le sang
Jusqu’à ce que le sang s’émousse
Et murmure un air idéal
Autour de tes mains la nature
Compose ses charmes égaux
À ta fenêtre
Aucun autre paysage
Que le matin toujours
Toujours le jour au torse de vainqueur
La jeunesse comblant la chair
En caressant un peu la terre
Terre et trésor sont mêlés
En écartant quelques brins d’herbe
Tes mains découvrent le soleil
Et lui font de nouveaux berceaux.
V
Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul.
(Paul Éluard)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Éluard)mer, abandonner, aile, ami, azur, chair, chaleur, champ, charmé, ciel, clé, cri, découvrir, distance, fête, fenêtre, feu, flamme, fleur, forêt, herbe, heurter, hiver, ici, idéal, image, insecte, jeunesse, larme, miroir, montagne, multiplié, murmurer, nature, nu, nuit, parfum, perdre, perpétuel, réseau, regard, rivage, ruine, s'émousser, saigner, soleil, souci, terre, vainqueur, vide, vigne, vivre, voile, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022

Illustration: Belinda Cannone
Le geste
Chaque matin, de la fenêtre de mon bureau je regarde mon chêne,
seul hôte du grand champ qui s’étend devant la maison,
de l’autre côté de la route, et qui est désigné au cadastre sous le nom de Paradis.
Durant le jour, quand le ciel versicolore est en fête,
ou quand l’eau perle sur la vitre,
qu’une ombre s’étire, que des traînées de brume flottent
ou qu’un animal passe,
je prends une photo à travers le carreau.
(Belinda Cannone)
Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir
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Posted in poésie | Tagué: (Belinda Cannone), animal, à travers, brume, bureau, cadastre, carreau, côte, champ, ciel, désigner, eau, fête, fenêtre, flotter, geste, hôte, jour, maison, matin, nom, ombre, paradis, passer, perler, photo, prendre, regarder, route, s'étendre, s'étirer, trainée, versicolore, vitre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Il suffirait d’avoir la patience et la paix blonde
des grands champs de blé,
leur consentement aux grâces mouvantes
du vent et des lumières.
(Christian Bobin)
Illustration: Vincent Van Gogh
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Posted by arbrealettres sur 2 octobre 2022

Illustration: Jerzy Gluszek
Poétique
Pourquoi ne traînerait-elle pas
tout près du champ
Comme une oiselle
qui veut faire dériver le danger
pour si soudain s’envoler ?
Et pourquoi ne serait-elle pas
un bouquet de marguerites
jeté dans une brouette goudronnée ?
Ou de la neige qui fond
dans la main rose d’une enfant ?
Une hirondelle
qui laisse une éraillure sur le pignon
Une fleur
qui fait pousser un bloc de pierre
Deux lézardes qui se croisent
l’une l’autre dans la vitre ?
Poésie :
une candide démoniaque
Un agneau en flammes
au milieu d’une prairie
Un lévrier qui s’entortillait
dans un drap
Un miroir
devant lequel un héron est mort
Comme un parapluie accidenté par la tempête
Du sable éblouissant
comme un ventre de femme au milieu de l’océan
Une fleur-étoile blanche
dans la gueule d’un bouledogue
Une épine
qui fait une tête de lion putréfiée
Un plongeur
qui dans les profondeurs de la mer
ouvre un coffre avec une épingle
Une punaise
qui fixe un avion dans l’atmosphère
Un bateau de contrebande
qui saigne dans les flots
comme un animal blessé
Poésie :
Une corde à linge tendue
entre un phare et un cerisier
(Artur Lundkvist)
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2022

Illustration: Julie Bernard
LE CHANT DU CHAMP
Beau comme le bruit
d’un épi de blé,
c’est craquant,
ce crac crac crac
qui craquette dans l’été.
Ça fait fuir les mouches,
ça met du beau à la bouche.
Et, dans le champ,
ce matin,
cette chanson du blé,
c’est déjà bon comme du pain.
(Carl Norac)
Recueil: Le livre des beautés minuscules / Images de Julie Bernard
Traduction:
Editions: RUE DU MONDE
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Posted by arbrealettres sur 31 août 2022

Je reste identique
à la flèche du peau-rouge
de mon enfance
Quant à ma carte de visite
je l’ai perdue
il y a bien longtemps
dans un immense champ de blé
(Achille Chavée)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 25 août 2022

Illustration: Frédéric Rébéna
Chevaux dans un champ
Le cheval blanc pose son cou
sur le cou du cheval roux
Ils cherchent l’ombre amicale
à la lisière du pré d’été
Il n’a besoin de rien d’autre
celui qui pose ses pensées
sur la confiance d’une épaule
dans le silence de l’été
(Claude Roy)
Recueil: Poèmes de Claude Roy
Traduction:
Editions : Bayard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 31 juillet 2022

Champ de bruyère, lande, lande.
Bonheur de ne connaître pas
de limite à mes pas
dans cette mer de brandes.
(Guido Gezelle)
Illustration
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