Illustration
On m’annonce la mort
de mon amie – je suis nue
dans les bains publics.
***
(Kyoko Terada)
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2023
Illustration
On m’annonce la mort
de mon amie – je suis nue
dans les bains publics.
***
(Kyoko Terada)
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2023
Illustration: Benjamin Chaud
L’Homme invisible
Fantasme absolu
homme disponible
mais qui échappe à l’oeil,
nu.
(Cécile Coulon)
Recueil: Les romantiques
Traduction:
Editions: Robert Laffont
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Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022
POUR VIVRE ICI
I
Je fis un feu, l’azur m’ayant abandonné,
Un feu pour être son ami,
Un feu pour m’introduire dans la nuit d’hiver,
Un feu pour vivre mieux.
Je lui donnai ce que le jour m’avait donné :
Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes,
Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés,
Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes.
Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes,
Au seul parfum de leur chaleur;
J’étais comme un bateau coulant dans l’eau fermée,
Comme un mort je n’avais qu’un unique élément.
II
Le mur de la fenêtre saigne
La nuit ne quitte plus ma chambre
Mes yeux pourraient voir dans le noir
S’ils ne se heurtaient à des ruines
Le seul espace libre est au fond de mon coeur
Est-ce l’espace intime de la mort
Ou celui de ma fuite
Une aile retirée blessée l’a parcouru
Par ma faiblesse tout entier il est cerné
Durerai-je prendrai-je l’aube
Je n’ai à perdre qu’un seul jour
Pour ne plus même voir la nuit
La nuit ne s’ouvre que sur moi
Je suis le rivage et la clé
De la vie incertaine.
III
La lune enfouie les coqs grattent leur crête
Une goutte de feu se pose sur l’eau froide
Et chante le dernier cantique de la brume
Pour mieux voir la terre
Deux arbres de feu emplissent mes yeux
Les dernières larmes dispersées
Deux arbres de feu me rendent la vie
Deux arbres nus
Nu le cri que je pousse
Terre
Terre vivante dans mon coeur
Toute distance conjurée
Le nouveau rythme de moi-même
perpétuel
Froid plein d’ardeur froid plein d’étoiles
Et l’automne éphémère et le froid consumé
Le printemps dévoué premier reflet du temps
L’été de grâce par le coeur héros sans ombres
Je suis sur terre et tout s’accommode du feu.
IV
Autour des mains la perfection
Mains pâles à déchirer le sang
Jusqu’à ce que le sang s’émousse
Et murmure un air idéal
Autour de tes mains la nature
Compose ses charmes égaux
À ta fenêtre
Aucun autre paysage
Que le matin toujours
Toujours le jour au torse de vainqueur
La jeunesse comblant la chair
En caressant un peu la terre
Terre et trésor sont mêlés
En écartant quelques brins d’herbe
Tes mains découvrent le soleil
Et lui font de nouveaux berceaux.
V
Aucun homme n’est invisible
Aucun homme n’est plus oublié en lui-même
Aucune ombre n’est transparente
Je vois des hommes là où il n’y a que moi
Mes soucis sont brisés par des rires légers
J’entends des mots très doux croiser ma voix sérieuse
Mes yeux soutiennent un réseau de regards purs
Nous passons la montagne et la mer difficiles
Les arbres fous s’opposent à ma main jurée
Les animaux errants m’offrent leur vie en miettes
Qu’importe mon image s’est multipliée
Qu’importe la nature et ses miroirs voilés
Qu’importe le ciel vide je ne suis pas seul.
(Paul Éluard)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Éluard)mer, abandonner, aile, ami, azur, chair, chaleur, champ, charmé, ciel, clé, cri, découvrir, distance, fête, fenêtre, feu, flamme, fleur, forêt, herbe, heurter, hiver, ici, idéal, image, insecte, jeunesse, larme, miroir, montagne, multiplié, murmurer, nature, nu, nuit, parfum, perdre, perpétuel, réseau, regard, rivage, ruine, s'émousser, saigner, soleil, souci, terre, vainqueur, vide, vigne, vivre, voile, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 27 décembre 2022
L’hiver
Sous un ciel de refus
Entre les vains appels des branches
Et les silences de l’oiseau
Plus nue que l’absence
Plus pâle que l’attente
L’hiver compte ses heures
La gorge transpercée
Par le seul cri du vent.
(Andrée Chedid)
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), absence, appel, attente, branche, ciel, compter, cri, gorge, heure, hiver, nu, oiseau, pâle, refus, silence, transpercé, vain, vent | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022
Le Père Noël existe
A Melbourne en décembre
on souffle on brûle
on fait des pâtés devant la mer on folâtre
nu et loin de l’âtre.
Les enfants lapons voudraient un Père Noël noir
C’est lassant la neige du bout au bout de l’an.
Ils ont écrit jusqu’en Afrique
et dans l’autre Amérique.
Mais les nègres gardent le leur
un gentleman de couleur
qu’ils appellent Saint-Béni
à Bogota
Colombie
au son des sambas.
Les Noëls de Paris
ont les yeux gris.
Les Noëls de ma vie
se font des cheveux gris.
Si j’avais su
je n’aurais pas grandi.
Serais resté petit.
(Armand Lanoux)
C’est VRAI!! je l’ai VU!!
Allez!!
POUR L’AMBIANCE! 🙂
Posted in poésie | Tagué: (Armand Lanoux), âtre, brûler, folâtre, gentleman, grandir, gris, lapon, mer, nu, pâte, père noël, petit, samba, souffler | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2022
Nus
spectres tendus
sur le bleu
deux pins mêlés
couple enlacé
supplicié aux tempêtes.
Poings dressés.
Défi à la vie.
En eux
toujours
la brûlure de la sève.
(Jean-Noël Guéno)
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Noël Guéno), bleu, brûlure, couple, défi, enlacé, nu, pin, poing, sève, spectre, supplicié, tempête, tendu, toujours, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022
Le visage du lecteur est plus nu que l’air
et son corps est souple,
délivré de l’étroitesse d’agir.
Allongé, bras et jambes négligemment appuyés sur plusieurs continents,
il compte les étoiles dans le blanc orageux de la page.
Plus il s’approche de son rêve,
plus le silence gagne sur lui.
Cérémonie du simple,
exercice de la patience.
Lire est un chemin, parmi tant d’autres.
Croître en clarté, voilà le but.
(Christian Bobin)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Christian Bobin), agir, air, allongé, étoile, étroitesse, blanc, continent, corps, délivré, gagner, lecteur, nu, orageux, page, rêve, s'approcher, silence, souple, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022
Illustration: Robert Auer
Part à deux, le désir
part gourmande
Chair à deux, le silence
flamme nue
(Luc Bérimont)
Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), chair, deux, flamme, gourmand, nu, part, silence | Leave a Comment »