Posts Tagged ‘nu’
Posted by arbrealettres sur 19 janvier 2021

Orange
(ou poème d’amour)
Grosse et mûre, je la prends dans ma main gauche,
je la caresse de la droite,
mon index effleure presque tous ses plis.
Les noeuds,
où demeure sa tristesse durcie,
me surprennent toujours par leur taille.
De mes ongles, je fais une première incision.
Pas de résistance particulière,
pas de révolte.
En silence
une larme jaune
marque notre consentement
mutuel au pénible processus qui s’ensuit
et annonce le début.
Le reste en découle:
je lui dénude une épaule,
puis l’autre.
Ensuite la taille.
Bientôt entièrement nue
dans une fine chemisette transparente,
elle tremble devant nos yeux.
Vas-y, partage-la, elle a l’air bonne —
en attendant à une distance d’où
tout a l’air bon.
Je retarde mes derniers gestes
car je sais
qu’une fois nue et partagée
il sera difficile de garder
ne fût-ce que la mémoire
de sa beauté intégrale.
(Diana Burazer)
Traduit du croate par Vanda Miksic
Recueil: Voix Vives de méditerranée en méditerranée Anthologie Sète 2019
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Diana Burazer), amour, annoncer, attendre, épaule, beauté, bon, caresser, chemisette, consentir, début, découler, dénuder, demeurer, dernier, difficile, distance, droite, durcir, effleurer, entier, fin, garder, gauche, geste, gros, incision, index, intégral, jaune, larme, main, marquer, mémoire, mur, mutuel, noeud, nu, ongle, orange, partager, pénible, pli, prendre, processus, résistance, révolte, reste, retarder, s'ensuivre, silence, surprendre, taille, toujours, transparent, trembler, tristesse, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2021

Illustration: Leonor Fini
De la rue on entend sa plaintive chanson.
Pâle et rousse, le teint plein de taches de son,
Elle coud, de profil, assise à sa fenêtre.
Très sage et sachant bien qu’elle est laide peut-être,
Elle a son dé d’argent pour unique bijou.
Sa chambre est nue, avec des meubles d’acajou.
Elle gagne deux francs, fait de la lingerie
Et jette un sou quand vient l’orgue de Barbarie.
Tous les voisins lui font leur bonjour le plus gai
Qui leur vaut son petit sourire fatigué.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
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Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), acajou, argent, assis, bijou, bonjour, chambre, chanson, coudre, dé, entendre, fatigue, fenêtre, gagner, gai, jetter, laid, lingerie, meuble, nu, orgue, pâle, plaintif, roux, rue, sage, sourire, tache, teint, unique, voisin | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2020
Recueil: L’arbre à poèmes Anthologie personnelle 1992-2012
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Abdellatif Laâbi), attente, meubler, nu, préférer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020

La fable et la vérité
La vérité, toute nue,
Sortit un jour de son puits.
Ses attraits par le temps étaient un peu détruits ;
Jeune et vieux fuyaient à sa vue.
La pauvre vérité restait là morfondue,
Sans trouver un asile où pouvoir habiter.
À ses yeux vient se présenter
La fable, richement vêtue,
Portant plumes et diamants,
La plupart faux, mais très brillants.
Eh ! Vous voilà ! Bon jour, dit-elle :
Que faites-vous ici seule sur un chemin ?
La vérité répond : vous le voyez, je gèle ;
Aux passants je demande en vain
De me donner une retraite,
Je leur fais peur à tous : hélas ! Je le vois bien,
Vieille femme n’obtient plus rien.
Vous êtes pourtant ma cadette,
Dit la fable, et, sans vanité,
Partout je suis fort bien reçue :
Mais aussi, dame vérité,
Pourquoi vous montrer toute nue ?
Cela n’est pas adroit : tenez, arrangeons-nous ;
Qu’un même intérêt nous rassemble :
Venez sous mon manteau, nous marcherons ensemble.
Chez le sage, à cause de vous,
Je ne serai point rebutée ;
À cause de moi, chez les fous
Vous ne serez point maltraitée :
Servant, par ce moyen, chacun selon son goût,
Grâce à votre raison, et grâce à ma folie,
Vous verrez, ma sœur, que partout
Nous passerons de compagnie.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
Traduction:
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), adroit, asile, attraits, bien, briller, cadet, chemin, compagnie, dame, détruire, diamant, en vain, ervir, fable, faux, folie, fou, fuir, goût, habiter, intérêt, jeune, jour, maltraiter, manteau, moyen, nu, obtenir, passer, pauvre, plume, plupart, porter, pouvoir, puits, raison, rassembler, rebuter, recevoir, rester, riche, s'arranger, sage, se morfondre, se présenter, seul, soeur, sortir, temps, trouver, vérité, venir, vieux, voir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2020

EMMAÜS
Le soleil du soir en été calme le jeu
de la mort qui plante son dard
partout, dans la sueur et l’écrasement
de midi. Au ras de l’herbe sans bruit,
la coccinelle fait une dernière promenade
tandis que les autos passent en douce
de petites médailles jaunes au revers
de la colline qui se déshabille.
Assis, tu contemples tes pieds nus,
désormais affranchis des sentes et détachés
de toi, comme ces inconnus qui ont porté
la charge du jour et qui demandent
pourquoi, s’il faut mourir encore.
(Guy Goffette)
Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Guy Goffette), affranchi, assis, auto, écrasement, été, bruit, calmer, chargé, coccinelle, colline, contempler, dard, désormais, détacher, demander, dernier, Emmaüs, en douce, encore, herbe, inconnu, jaune, jeu, jour, médaille, midi, mort, mourir, nu, partout, passer, petit, pied, planter, porter, pourquoi, promenade, ras, revers, se déshabiller, sente, soir, soleil, sueur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020

Dans le coeur du vide
Aussi bien que dans le coeur de l’homme
Il y a des feux qui brûlent
Le corps nu
D’une jeune femme en croix
Dépose
Son empreinte dans le ciel
(Zéno Bianu)
Illustration: Siegfried Zademack
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), brûler, ciel, coeur, corps, croix, déposer, empreinte, feu, homme, jeune femme, nu, vide | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2020
venir
d’une connaissance tremblée
trait nu de cristal
les membres grevés
par le poids du monde
dévoiler le réel
dans sa splendeur germinale
(Zéno Bianu)
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Posted in poésie | Tagué: (Zéno Bianu), connaissance, cristal, dévoiler, germinale, monde, nu, poids, réel, splendeur, venir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 novembre 2020

Illustration: ArbreaPhotos
Voici que le mont, de sa hauteur indomptée,
Livre toute sa façade au soleil de midi.
Alors que ses rochers nus s’enivrent d’éclats ;
Ses mousses, promesse de vie, gardent leur secret.
(François Cheng)
Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), éclat, façade, garder, hauteur, indompté, livrer, midi, mont, mousse, nu, promesse, rocher, s'enivrer, secret, soleil, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

Illustration: Clémentine-Hélène Dufau
D’APRÈS « LA NAISSANCE DE VÉNUS », CHANSON
Viens et joue avec nous!
Vois, comme des femmes nous avons des seins!
Depuis tes tentes au bord des flots
Viens jouer avec nous: c’est défendu!
Viens et joue avec nous
Regarde! nues, les jambes droites dans l’eau!
Nous nous tenons près de nos bateaux,
Alors nageant vers le lointain
Viens à nous: c’est défendu!
Viens et joue avec nous!
Vois, nous sommes grands comme des femmes!
Nos regards sont aigus:
Nos cheveux sont brillants;
Nos voix parlent franchement ;
Nous nous révélons dans le vert de la mer!
Viens jouer avec nous:
C’est défendu!
***
FROM « THE BIRTH OF VENUS », SONG
Come with us and play!
See, we have breasts as women!
From your tents by the sea
Corne play with us: it is forbidden!
Come with us and play!
Lo, bare, straight legs in the water!
By our boats we stay,
Then swimming away
Come to us: it is forbidden!
Come with us and play!
See, we are tall as women!
Our eyes are keen:
Our hair is bright:
Our voices speak outright:
We revel in the sea’s green!
Come play:
It is forbidden!
(William Carlos Williams)
Recueil: Les Humeurs
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe
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Posted in poésie | Tagué: (William carlos Williams), aigu, bateau, bord, briller, cheveux, défendre, eau, femme, flot, franchement, grand, jambe, jouer, lointain, mer, nager, naissance, nu, parler, révéler, regard, regarder, sein, tente, Vénus, venir, vert, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020

A un pivert
Oiseau de décembre dans l’arbre nu
ton cri rauque
me rappelle
la mort que l’on célébrait par des lamen
tations et des vociférations
au temps
jadis plaintes angoissées cris déchirants
des veillées funèbres imprécations contre
la mesquinerie
des dieux doux
rossignol de l’
hiver
les bois suspendent la neige comme
autant de gais
rideaux
***
To a Woodpecker
December bird in the bare tree
your harsh cry sounds
reminding me
of death we celebrated by lamen
tations crying out
in the old
days wails of anguish shrieking
wakes curses that the
gods
had been so niggardly sweet
nightingale of the
winter
woods hang out the snow as if
it were gay
curtains
(William Carlos Williams)
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