Posts Tagged ‘saison’
Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023

Et la vie c’est cela
Une ombre qui s’allonge sur le seuil
Une cour abritée de hauts tilleuls
Le miel en fleur et les abeilles mortes
Une main qui frappe à la porte
Et les visages changent de couleurs
Rien n’a bougé que le ciel sans racines
Et la saison penchée au bord de la ravine
Les regards sont plus fixes et les gestes raidis
Est-ce l’aube ou midi
L’attente est si pareille
A l’attente et tout ce qu’on connaît
Tout ce qu’on tient n’est que le rêve tourmentant
une réalité profonde et dérobée
(Anne Perrier)
Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Anne Perrier), abeille, abriter, attente, aube, bord, bouger, cela, changer, ciel, connaître, couleur, cour, dérober, en fleur, fixe, frapper, geste, haut, main, midi, miel, mort, ombre, pareil, pencher, porte, profond, racine, raidir, ravine, réalité, rêve, regard, rien, s'allonger, saison, seuil, tilleul, tourmenter, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023

ODE À L’AMOUR TERRESTRE
Amour? Jamais je ne l’ai vu briller
aussi beau que dans les marchés,
caché dans les fromages,
ou déguisé en fleurs dans les paniers rouges;
jamais je n’ai imaginé sa fraîcheur séculaire
sa force souterraine,
à cette heure avant la création du soleil
dans l’obscurité.
Le merveilleux repose sur les nappes
des vieilles tables,
prêt pour être choisi, observé, senti,
prêt pour être palpé
par notre entendement,
prêt à s’abandonner et se donner, à nous.
Qui parle d’amour ?
Qui, caché dans les jardins,
sort à sa rencontre ?
Qui l’attend dans les nuits antiques ?
Nous chercherons une cinquième saison
pour nous aimer.
Nous chercherons le nouveau monde,
les plages
où goûter enfin la peau
obscure et parfumée du bonheur
la peau opaque de la mangue.
Nos angles sont riches en possibilités,
nous avons la soif qui produit la multiplication,
la soif de l’image pour l’image,
Pour les aïes ! et les voix qui nous réduisent
à une boule de feu;
qui nous soulèvent sur les toits
des vieux quartiers des villes,
haletants, comblés enfin,
ardents de nostalgie et de sagesse.
***
ODA AL AMOR TERRESTRE
¿Amor ? Nunca lo vi brillar
tan bello como en los mercados,
oculto entre los quesos,
o disfrazado de flor en las canastas rojas ;
nunca imaginé su frescura secular,
su subterranea fuerza,
en esa hora antes de la creación del sol
en la oscuridad.
Lo maravilloso yace sobre las mantas
de las viejas mesas,
listo para ser escogido, observado, olido,
listo para ser palpado
por nuestro entendimiento,
listo para dejarse y darse a nosotros.
¿ Quién habla de amor?
¿ Quién, escondido en los jardines,
sale a su encuentro ?
¿ Quién le espera en las antiguas noches ?
Buscaremos una quinta estación
para amarnos.
Buscaremos el nuevo mundo,
las playas
donde probar al fin la piel
oscura y perfumada de la dicha,
la opaca piel del mango.
Nuestros ángulos son ricos en posibilidades,
tenemos la sed que produce la multiplicación,
la sed de la imagen por la imagen.
Por ayes! Y voces que nos reduzcan
a una bola de luz;
que nos levanten sobre los techos
de los viejos barrios de las ciudades,
jadeantes, plenos al fin,
ardiendo con nostalgia y sabiduría.
(Henrique Huaco)
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
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Posted in poésie | Tagué: (Henrique Huaco), aïe, aimer, amour, angle, antique, ardent, attendre, beau, bonheur, boule, briller, cacher, chercher, choisir, combler, création, déguiser, entendement, feu, fleur, force, fraîcheur, fromage, goûter, haleter, image, imaginer, jamais, jardin, mangue, marche, mérveilleux, multiplication, nappe, nostalgie, nuit, obscur, obscurité, observer, ode, opaque, palper, panier, parfumer, parler, peau, plage, possibilité, prêt, produire, quartier, réduire, rencontre, reposer, riche, rouge, s'abandonner, sagesse, saison, séculaire, se donner, sentir, soif, soleil, soulever, souterrain, table, terrestre, toit, vieux, ville, voir, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 avril 2023

AU TEMPS PRÉSENT
Au crépuscule je me lève et m’envole
dans ma grande chemise d’ange
au-dessus de la terre ;
je vole sur les fleuves et les arbres,
je vole sur le bois tendre et fragile
des paliers de ce monde.
Mais mes yeux restent fermés.
Ma bouche à peine montre la tristesse,
pour les humbles jours de terreur qui m’attendent
derrière et devant moi,
comme un grand pont.
Penché sur le bord de ce fleuve à Paris
appelé la «Seine»,
celui qui va aux marchés
les matinées du Samedi
transportant la cendre et la lumière d’autres temps,
je me suis retourné pour me deviner
plus clairement dans l’eau.
Peut-être je me suis perdu,
comme disent les bonnes gens.
Peut-être je me suis perdu
en bougeant la tête,
en secouant la manche de chemise,
en retournant la chaussure
multipliant mon ombre
sur la terre
à chaque geste, chaque mot,
avec la voix qui s’éloigne
et la voix qui revient
sur ce miroir d’eaux.
Nous imaginons des anges et des voix,
nous imaginons des bois et des visages
au travers de l’obscurité
sans personne qui grandit,
au travers du linceul
que jours et nuits nous imposent
avec leurs quatre saisons,
leurs jours, leurs mois,
leurs heures.
Mais où est la grâce ?
En regardant dans quelle direction
au-dessus ou au-dessous de moi ?
Mais où est la grâce ?
Je suis suspendu
sans ombre entre les doigts,
sans ombre aux semelles,
espérant qu’ils m’empoignent
pour entendre.
***
EN EL TIEMPO PRESENTE
Al anochecer me levanto y vuelo
en mi gran camisón de ángel
sobre la tierra;
vuelo sobre los ríos y los árboles,
vuelo sobre la madera tierna y fácil
de los pisos de este mundo.
Pero mis ojos permanecen cerrados.
Mi boca apenas muestra la tristeza,
po los días humildes de terror que me aguardan,
detrás y delante de mí,
como un gran puente.
Reclinado al borde de ese río en París,
llamado «La Seine »,
aquel que va a los mercados
en las mañanas del sábado
trayendo la ceniza y luz de otros tiempos,
me he volteado para adivinarme
más claramente sobre las aguas.
Acaso me he perdido,
como dicen las buenas gentes.
Acaso me he perdido
moviendo la cabeza,
sacudiendo la manga de la camisa,
doblando el zapato,
multiplicando mi sombra
sobre la tierra
con cada gesto, cada palabra,
con la voz que se aleja
y la voz que regresa
sobre este espejo de aguas.
Imagínamos ángeles y voces,
imaginamos bosques y rostros
a través de la oscuridad
sin gente que crece,
a través de la mortaja
que los días y las noches nos imponen
con sus cuatro estaciones,
sus días y sus meses,
sus horas.
Pero dónde está la gracia ?
Y mirando hacia qué lado,
encima o debajo de mí?
Pero dónde está la gracia ?
Estoy suspendido
sin sombra entre los dedos,
sin sombra en las suelas,
esperando que me empujen
para oír.
(Henrique Huaco)
Recueil: La peau du temps
Traduction: Anne-Marie Vindras
Editions: des Crépuscules
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Posted in poésie | Tagué: (Henrique Huaco), ange, arbre, attendre, au travers, au-dessous, au-dessus, à peine, bois, bord, bouche, bouger, cendre, chaussure, chemise, clair, crépuscule, derrière, devant, deviner, direction, doigt, eau, empoigner, entendre, espérer, femer, fleuve, fragile, gens, geste, grandir, grâce, heure, humble, imaginer, imposer, jour, linceul, lumière, marche, miroir, mois, monde, montrer, mot, multiplier, nuit, obscurité, ombre, palier, Paris, pencher, perdu, personne, pont, présent, regarder, rester, retourner, revenir, s'éloigner, s'envoler, saison, samedi, se lever, se retourner, secouer, Seine, semelle, suspendu, tête, temps, tendre, terre, terreur, transporter, tristesse, visage, voix, voler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023

La rose – saison de l’oeil
L’odeur – saison du coeur
(Adonis)
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Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023

La saison des herbes
L’air est libre
Les chemins sentent l’orange
Le soleil s’allonge en robes de safran
C’est la saison du rire et des herbes
O mon amour aux cent patiences
Ce soir est une première fois.
(Andrée Chedid)
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Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), air, amour, chemin, herbe, libre, orange, patience, première fois, rire, robe, s'allonger, safran, saison, sentir, soir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 mars 2023

As-tu aimé
En morte-saison
Semer la graine-fleur
Qui pousse au coeur
Des gens heureux?
(Jean-Louis Murat)
Recueil: L’effet haïku (Pascale Senk)
Editions: POINTS
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2023

Illustration: Marc Chagall
JOUR
Jour, jour de notre rencontre,
temps nommé Épiphanie;
jour si fort qui vins, couleur
de moelle et de plein midi,
sans frénésie à nos pouls
tout tumulte et agonie,
tranquille comme le lait
des vaches portant sonnailles!
Jour à nous, par quel chemin,
forme sans pieds,
vint-il? Nous n’avons pas su,
n’avons pas veillé; nul signe
ne l’annonçait; nous n’avons pas
sifflé sur les collines;
il s’en venait en silence!
Tous les jours semblaient pareils;
tout à coup mûrit un Jour.
Jour pareil aux autres jours,
comme sont pareils roseaux
et sont pareilles olives
et pourtant, comme Joseph,
ne ressemblait pas à ses frères.
Ayons pour lui un sourire
parmi tous les autres jours
et qu’il les dépasse tous,
comme boeuf de grande taille
et le char devant les gerbes.
Béni soit-il des saisons,
que Nord et Sud le bénissent,
que son père l’an le choisisse
pour en faire mât de vie.
Ni rivière, ni pays,
ni métal; ce n’est qu’un Jour,
Parmi les jours des poulies,
des gréements, des blés sur l’aire,
parmi engins et besognes,
nul ne le voit, ni le nomme.
Fêtons-le et nommons-le,
en grâces à qui l’a fait
et gratitude de sol
et gratitude de l’air,
pour sa rivière d’eau vive
avant qu’il ne tombe en cendre,
en poudre de chaux moulue
et vers l’éternel déverse
son apparence de merveille.
Cousons-le à notre chair,
à nos coeurs et nos genoux
et que nos mains le pétrissent
et que nos yeux le distinguent,
qu’il brille pour nous de nuit
et nous fortifie de jour,
tels cordages pour les voiles,
tels points pour les blessures.
(Gabriela Mistral)
Recueil: Poèmes choisis Prix Nobel de littérature 1945
Editions: Rombaldi
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Posted in poésie | Tagué: (Gabriela Mistral), agonie, air, an, annoncer, apparence, éphiphanie, éternel, bénir, besogne, blé, blessure, boeuf, briller, cendre, chair, char, chaux, chemin, choisir, coeur, colline, cordage, coudre, couleur, dépasser, déverser, distinguer, eau, engin, fêter, forme, fort, fortifier, frère, frénésie, genoux, gerbe, gratitude, grâce, gréement, jour, lait, main, mât, métal, mûrir, merveille, midi, moelle, moulu, nommer, nuit, olive, pareil, pays, père, pétrir, pied, point, porter, poudre, poulie, pouls, rencontre, ressembler, rivière, roseau, saison, savoir, sembler, siffler, signe, silence, sol, sonnailles, sourire, taille, temps, tomber, tranquille, tumulte, vache, veiller, venir, vie, vif, voile, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 février 2023


Illustration: Marie Boutroy
Souvent elle s’assoit sur le pas de sa porte,
les mains abandonnées.
Elle regarde passer les saisons
qui s’en viennent et qui s’en vont
par le sang vermeil des vendanges
et par le givre de novembre,
attendant patiemment l’aube nouvelle,
ensoleillée, de chaque printemps,
promesse de l’été.
Depuis longtemps déjà elle s’applique à vivre.
Elle s’applique et pour ne rien oublier,
elle inscrit dans son livre la plainte des marais,
le cri obsédant des engoulevents tournoyant dans les champs.
Elle inscrit la mort, en lettres noires,
celle des bêtes, celle des gens
et puis aussi les arabesques
et le vagabondage des nuages.
Elle inscrit le parfum des roses pâles
et de la menthe sauvage qui envahit son coeur
d’une étrange langueur dans la tiédeur du soir.
Elle inscrit dans son livre le bleu-gris des toits d’ardoise,
le vert du lierre et le rouge perlant à la gorge des oiseaux.
Jours après nuits, elle inscrit
l’éclat des pierres, de l’éclair et du feu.
Elle inscrit
l’air léger qui l’emporte et la berce,
aussi fragile qu’un nouveau-né.
(Martine Laffon)
Recueil: Le Dit d’Amour
Traduction:
Editions: Alternatives
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Posted in poésie | Tagué: (Martine Laffon), abandonner, air, aller, arabesque, ardoisenéclat, attendre, aube, éclair, été, bête, bercer, bleu, champ, coeur, cri, emporter, engoulevent, ensoleiller, envahir, feu, fragile, gens, givre, gorge, gris, langueur, léger, lettre, lierre, livre, longtemps, main, marais, menthe, mort, noir, nouveau, nouveau-né, Novembre, nuage, nuit, obsédant, oiseau, oublier, parfum, pas, passer, patience, pâle, pierre, plainte, porte, printemps, promesse, regarder, rien, rose, s'appliquer, s'asseoir, saison, sang, sauvage, soir, souvent, tiédeur, toit, tournoyer, vagabondage, vendange, venir, vermeil, vert, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 février 2023
Illustration: Marie Boutroy
Et puis passent les saisons,
l’automne et ses premières gelées
mordent les anneaux de blé.
Les frimas de l’hiver
recouvrent les mots doux de l’été.
Ainsi s’enfuit l’amour oublié,
ainsi passe le temps d’aimer,
ainsi va la vie…
Ce n’est pas facile d’aimer.
Mais l’amour chante
dans le bleu de l’été,
mais l’amour rit dans le vert
des grands prés,
mais l’amour rôde
à l’ombre des vergers…
Qu’importent les complaintes,
voici venir l’amour avec
son grand manteau brodé.
Taisez-vous, taisez-vous !
Laissez-nous écouter
sa chanson.
(Martine Laffon)
Recueil: Le Dit d’Amour
Traduction:
Editions: Alternatives
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Posted in poésie | Tagué: (Martine Laffon), aimer, aller, amour, anneau, automne, écouter, été, blé, bleu, chanson, chanter, complainte, doré, doux, facile, frimas, gelée, grand, hiver, manteau, mordre, mot, ombre, oublier, passer, pré, premier, recouvrir, rit, s'enfuir, saison, se taire, temps, venir, verger, vert, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
Illustration: Dai Dunbang
SUR UN AIR LENT
Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.
Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?
***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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Posted in poésie | Tagué: (Li Qing Zhào), adjoindre, air, amer, bruine, chrysanthème, clair, coeur, comment, complice, composition, coupe, crépuscule, cruel, déchu, défraîchi, dégouliner, dégoutter, donner, douceur, dur, ennui, fenêtre, fouiller, froid, froidure, fureter, gobelet, lamentable, lent, limpide, mélancolie, monotonie, morne, mot, obscurité, oie, partir, partout, parvenir, passé, peine, quérir, quêter, ramasser, résister, rejoindre, respirer, retour, s'amonceler, s'énerver, saison, sauvage, sens, soir, sol, solitaire, souci, souffrir, subite, veiller, venir, vent, vide, vin | Leave a Comment »
SUR UN AIR LENT (Li Qing Zhào)
Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023
SUR UN AIR LENT
Quêter, quérir, fouiller, fureter,
Froidure vide, froid dur limpide,
Morne monotonie, amère mélancolie, lamentable ennui…
Douceur subite, retour du froid,
Cette saison où je souffre le plus de respirer ;
Avec trois gobelets et deux coupes de vin clair,
Comment y résister, quand le soir vient, quand le vent s’énerve ?
Voici les oies sauvages parties,
Le plus cruel à mon coeur,
Pourtant nous étions bien complices aux temps passés.
Partout au sol les chrysanthèmes s’amoncellent,
Défraîchis et déchus
à présent, qui viendrait prendre la peine de les ramasser ?
Veillant près de la fenêtre,
Solitaire, par moi-même comment parviendrai-je à rejoindre l’obscurité ?
Au sterculier vient s’adjoindre la bruine,
Qui jusqu’au crépuscule dégoutte et dégouline ;
Et toute cette composition,
Comment le seul mot de « souci » pourrait-il en donner le sens ?
***
(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)
Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise
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