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Posts Tagged ‘éteindre’

MA MORT EST MORTE AVEC TOI (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
MA MORT EST MORTE AVEC TOI

Ma mort
Est morte avec toi
Jamais plus je n’aurai les fleurs
Leurs confidences
D’enfant au rosier.
Jamais plus je n’aurai le saule
Son doux visage d’orphelin
Ce «oui» coloré
Qu’on appelle la vie.

Le printemps est venu sans toi
Et je mourrai sans toi
Sans lui
Sur le territoire des cigognes
Sous la protection des mûres
Le long des noisetiers
Contre leurs doigts de joueurs d’échecs.

Qu’on me donne l’hiver
Son ventre plat
Son rire éteint de graminée
La neige fine de sa lampe
Et que j’éclate au loin
En campagne
En mer
Que je coule avec toi
Et sans fin avec toi
Morte avec toi
Un soir de safran
Et d’ornières.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

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Des yeux de ma dame s’envole (Dante)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



    

Des yeux de ma dame s’envole
une lumière si belle que lorsqu’elle apparaît
on voit des choses qu’on ne peut décrire
pour leur noblesse et pour leur nouveauté ;
et de ses rayons pleut sur mon coeur
une telle peur qu’elle me fait trembler
et dire : « Ici je ne veux jamais revenir » ;
mais bientôt je perds toutes mes forces :

et je reviens là où je suis vaincu,
réconfortant mes yeux épouvantés,
qui ont d’abord senti cette grande valeur.
Quand j’arrive, hélas, ils sont clos ;
le désir qui les mène ici est éteint :
qu’Amour pourvoie donc à ma survie.

***

De gli occhi de la mia donna si move
un lume si gentil che, dove appare,
si veggion cose ch’uom non pò ritrare
per loro altezza e per for esser nove :
e de’ suoi razzi sovra ‘1 meo cor piove
tanta paura che mi fa tremare
e dicer : « Qui non voglio mai tornare » ;
ma poscia perdo tutte le mie prove :

e tornomi colà dov’io son vinto,
riconfortando gli occhi päurusi,
che sentier prima questo gran valore.
Quando son giunto, lasso, ed e’ son chiusi ;
lo disio che li mena quivi è stinto :
però proveggia a lo mio stato Amore.

(Dante)

 

Recueil: Rimes
Traduction: Jacqueline Risset
Editions: Flammarion

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Si les grandes Eaux dorment (Emily Dickinson)

Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2023



Illustration: Helene Fuhs
    
Si les grandes Eaux dorment,
De leur Profondeur même,
Nous ne pouvons douter.
Nul Dieu vacillant
N’a allumé cette Demeure
Pour l’éteindre.

***

Though the great Waters sleep,
That they are still the Deep,
We cannot doubt.
No vacillating God
Ignited this Abode
To put it out.

(Emily Dickinson)

 

Recueil: Ses oiseaux perdus
Traduction: de l’américain par François Heusbourg
Editions: Unes

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SONNET DU NOUVEL AN (Srecko Kosovel)

Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022



 

SONNET DU NOUVEL AN

Compartiments vides… La lumière cille
Et dans le grondement sourd vacille,
La plaine muette s’étale solitaire;
Il est dur de voyager à cette heure…

Le contrôleur appuyé à la vitre regarde fixement,
Ses yeux se perdent dans la plaine obscure,
Le coeur s’arrêterait, le train se hâte;
Il est dur d’être seul à cette heure…

Le coeur s’arrêterait et plongerait
Dans ce silence muet, des vallées noires,
Le coeur s’arrêterait et se cacherait
Devant l’épouvante issue du souvenir;
Dans la maison, à la campagne, la fille éteindrait
La lumière devant la peur des lointains inconnus.

(Srecko Kosovel)

 

 

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NOUVELLES FRAÎCHES (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2022




    
NOUVELLES FRAÎCHES

Souvenirs de la mer
Le grand panneau du fond découpé par l’éclair
La vague abandonnée aux démons du parterre
La fumée des étoiles
Aux ras des flots le lustre éteint
Les voyageuses du matin
Plus haut que nous la robe ouverte

Le regard bleu
Les mouches vertes
Une heure après
L’espace blanc
Le beau gaillard est à l’avant
Ses mains mesurent l’entourage
Le vent se lève
Une autre page

Il est trop tôt pour s’attarder
Le monde va par coups de dés
L’étrave blesse les paupières
Creuse la route la lumière
Aucun regret des passeports
C’est l’aventure naturelle
Et plus nouvelle que la mort.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

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Fête achevée (Pierre Reboul)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2022



 


    
fête achevée
lampions éteints
la vacillante et froide lumière d’une luciole

(Pierre Reboul)

Recueil: Un désir de haïku
Traduction:
Editions: Le Prunier Sully

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Moi, dans la nuit (Nakahara Chūya)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022



 

train stop

Moi, dans la nuit, dans la salle d’attente de cette gare au linoléum ensommeillé
j’exigeai à éteindre, une chaudière en ébullition.

(Nakahara Chūya)

Découvert chez Lara ici

Illustration

 

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Silence du poème (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 27 mai 2022


After_Long_Silence

Silence du poème, qui nous empêche
de nous éteindre.

(Pierre Dhainaut)

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D’un rivage (Georges-Emmanuel Clancier)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2022


crepuscule2

Du jour qui va s’éteindre la lumière
a la déchirante beauté d’un être
aimé dont le sourire au loin s’efface.
Je n’ai plus les mots ni le chant hélas
en réponse à ce foudroyant silence
du monde aux rives déjà de l’absence

pour que de la blessure puisse naître
avec la vie fuyante une alliance
ultime de paix et d’oubli.

(Georges-Emmanuel Clancier)

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Si calme la peau grise (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2022



Illustration: Lauri Blank
    
Si calme la peau grise éteinte calcinée
Faible de la nuit prise dans ses fleurs de givre
Elle n’a plus de la lumière que les formes.

Amoureuse cela lui va bien d’être belle
Elle n’attend pas le printemps.

La fatigue la nuit le repos le silence
Tout un monde vivant entre des astres morts
La confiance dans la durée
Elle est toujours visible quand elle aime.

(Paul Eluard)

Recueil:… Bleue comme une orange
Traduction:
Editions: Alternatives

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