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Poésie

Posts Tagged ‘printanier’

La couleur des fleurs (Yoshimine no Munesada)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2024



La couleur des fleurs
Enveloppées de brouillard
Nous est cachée;
Vole au moins leur parfum
Vent printanier de la montagne.

(Yoshimine no Munesada)

Illustration

 

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Paix (Yannis Ritsos)

Posted by arbrealettres sur 20 mars 2024




    

Paix

Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres, c’est la paix.
Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage du monde
et que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver
un sommeil sans grief
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.

La paix est l’odeur du repas, le soir,
lorsqu’on n’entend plus avec crainte
la voiture faire halte dans la rue,
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en s’ouvrant la fenêtre
désigne à chaque heure le ciel
en fêtant nos yeux aux cloches lointaines des couleurs,
c’est la paix.

La paix est un verre de lait chaud
et un livre posés devant l’enfant qui s’éveille.
Lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques,
lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit,
à l’heure où la lune printanière sort du nuage
comme l’ouvrier rasé de frais
sort du coiffeur du quartier, le samedi soir
c’est la paix

Lorsque le jour qui est passé
n’est pas un jour qui est perdu
mais une racine
qui hisse les feuilles de la joie dans le soir,
et qu’il s’agit d’un jour de gagné
et d’un sommeil légitime, c’est la paix.

Lorsque la mort tient peu de place dans le coeur
et que le poète et le prolétaire
peuvent pareillement humer le grand oeillet du soir,
c’est la paix.

Sur les rails de mes vers,
le train qui s’en va vers l’avenir chargé de blé et de roses,
c’est la paix.

Mes frères,
au sein de la paix, le monde entier
avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
Joignez vos mains, mes frères,
C’est cela, la paix.

(Yannis Ritsos)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey

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À la joie (Missak Manouchian)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2024



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À la joie

Ô joie, souffle enthousiaste,
Quand tu jaillis des cœurs gros de chagrins,
De détresse et de souffrance,
Doux et fécond est ton torrent de volupté !

Sur tes visages, tel un baiser de lumière,
Tantôt tu répands une ineffable rêverie,
Tantôt tu allumes de multiples appels lancinants
Dans les yeux, comme un inextinguible feu.
Tu es semblable à ces sources limpides
Venues du plus profond des montagnes…
Et qui comme les abondants ruisseaux printaniers
Donnent la vie à tous dans leur course.

Fertilisée par les ardeurs de l’hiver,
Aimée par le baiser ivre du soleil,
Tu es parfois une oasis née du sable,
Où d’innombrables lassitudes viennent te bénir.
Ô joie, lumière débordante,
Toi, fontaine enchantée, feu, sacré,
Telle la clarté vivifiante du soleil,
Sois inépuisable pour les cœurs obscurs !…

(Missak Manouchian)

Recueil: Ivre d’un grand rêve de liberté
Traduction: Stéphane Cermakian
Editions: Points

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Le feu sans fumée (Kim Tôk-lyông)

Posted by arbrealettres sur 3 décembre 2023


coeur

Les feux sur les collines printanières
Ont détruit les fleurs en bouton
Nous avons de l’eau pour éteindre ces feux
Mais le feu sans fumée qui brûle mon coeur
Aucune eau ne peut m’éteindre

(Kim Tôk-lyông)

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La pluie printanière, (Richard Wright)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2023




    
La pluie printanière,
Le lac l’avale, aspire les gouttes
De ses mille bouches.

***

The lake gulps spring rain,
Sucking the falling drops
With a million mouths.

(Richard Wright)

Recueil: Haïku Cet autre monde
Traduction: Patrick Blanche
Editions: La Table Ronde

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Au fond d’un fourgon (Richard Wright)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2023




    
Au fond d’un fourgon,
Inquiète, une vache fixe
Les rues printanières.

***

From the cattle truck,
An anxious cow is staring
At springtime streets.

(Richard Wright)

Recueil: Haïku Cet autre monde
Traduction: Patrick Blanche
Editions: La Table Ronde

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AU COUCOU (William Wordsworth)

Posted by arbrealettres sur 25 octobre 2023




    
AU COUCOU

Je t’entends, je t’entends partout,
Joyeux Revenant qui m’enchantes !
T’appellerai-je Oiseau, Coucou,
Ou simple Voix errante ?

Allongé dans l’herbe j’entends
Voler ton double cri
De butte en butte, en même temps
Tout près et loin d’ici.

Bien qu’au Vallon seul tu racontes
Le soleil et les fleurs,
À moi tu apportes un conte
De visionnaires heures.

Trois fois bienvenu, Printanier
Chéri ! bien que pour moi
Pas oiseau mais objet caché,
Un mystère, une voix,

La même que dans mon enfance
J’écoutais ; celle qui
Me faisait fouiller en tous sens
Ciel, arbres et taillis.

Bien souvent à ta poursuivance
Je courais bois et prés ;
Tu étais amour, espérance,
Jamais vu, toujours désiré.

Je puis me coucher dans la plaine
Pour t’écouter encor;
Et, t’écoutant, faire que vienne
À nouveau l’Âge d’or.

Oiseau béni ! sur cette terre
Où nous marchons, tu dois
— Sur elle, féerique et légère
— Être vraiment chez Toi !

***

TO THE CUCKOO

O blithe New-comer! I have heard,
I hear thee and rejoice.
O Cuckoo ! shall I call thee Bird,
Or but a wandering Voice ?

While I am lying on the grass
Thy twofold shout I hear;
From hill to hill it seems to pass
At once far off, and near.

Though babbling only to the Vale,
Of sunshine and of flowers,
Thou bringest unto me a tale
Of visionary hours.

Thrice welcome, darling of the Spring!
Even yet thou art to me
No bird, but an invisible thing,
A voice, a mystery;

The same whom in my schoolboy days
I listened to ; that Cry
Which made me look a thousand ways
In bush, and tree, and sky.

To seek thee did I often rove
Through woods and on the green ;
And thou wert still a hope, a love;
Still longed for, never seen.

And I can listen to thee yet;
Can lie upon the plain
And listen, till I do beget
That golden time again.

O blessed Bird ! the earth we pace
Again appears to be
An unsubstantial, faery place;
That is fit home for Thee !

(William Wordsworth)

Recueil: Poèmes
Traduction: François-René Daillie
Editions: Gallimard

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L’homme et son fils menant leur vache d’un pas lourd (Cécile Sauvage)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2023




    
L’homme et son fils menant leur vache d’un pas lourd
S’en vont sur le chemin luisant encor de pluie.
Un soleil velouteux et gris de petit jour
Enveloppe en rêvant la montagne endormie.

La vache dit adieu à son dernier matin :
Plus jamais le pré vert où sautait sa mamelle
Lourde et riche à plaisir d’un printanier butin.
Pourtant, que cette aurore a l’air d’être éternelle !

(Cécile Sauvage)

Recueil: Oeuvres complètes
Editions: La Table Ronde

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Par ma fenêtre ouverte… (Lucie Delarue-Mardrus)

Posted by arbrealettres sur 13 juin 2023



Illustration: Edward Hopper
    
Par ma fenêtre ouverte…

Par ma fenêtre ouverte ou la clarté s’attarde,
Dans la douceur du soir printanier, je regarde…

Chaque arbre, chaque toit qui s’élance dans l’air,
Tel le roc qui finit où commence la mer,
Marque la fin d’un monde au bord d’un autre monde.
Ici la terre et là le vide où, toute ronde,
Cette terre, toupie en marche dans l’éther,
Sans sa pauvre ceinture d’air
Ne serait à son tour qu’une lune inféconde.

Je contemple ce toit et cet arbre, montés
Vers l’insondable énigme et ses immensités.
En bas, la rue est calme et le printemps tranquille.
Rien ne trouble la paix de la petite ville.
On entend au lointain un merle. Il fait très beau.
C’est tout.
— Pourquoi mes yeux regardent-ils si haut ?

(Lucie Delarue-Mardrus)

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SUR UNE BRANCHE DENUDEE (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 15 Mai 2023



Illustration
    
SUR UNE BRANCHE DENUDEE

Un tendre oisillon haut perché
Sur une branche dénudée,
A l’approche de la nuitée,
Me sifflait un air rengorgé.

Des prémices printanières,
Effervescent émoi du coeur,
Ravi de trouver ce bonheur
M’enlacer avec ses lanières.

Je m’attendais à ce prélude
Pour y blottir encor d’espoir
Le temps qui vient et qui s’élude…
Le temps qui court vers le grand soir.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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