NOTRE VILLE FLAMBE
Ça flambe, mes frères, ça flambe,
C’est notre ville, hélas, qui flambe,
Des vents cruels, des vents de haine
Soufflent, déchirent, se déchaînent
Les flammes sauvages s’étendent
Aux environs déjà tout flambe.
Et vous, vous êtes là, vous regardez
Les mains immobiles,
Et vous, vous êtes là, vous regardez
Brûler notre ville…
Ça flambe, mes frères, ça flambe
C’est notre ville, hélas, qui flambe
Et les flammes carnassières
Dévorent notre ville entière
Et les vents de colère hurlent
Notre ville brûle.
Et vous, vous êtes là, vous regardez,
Les mains immobiles,
Et vous, vous êtes là, vous regardez,
Brûler notre ville…
Ça flambe, mes frères, ça flambe,
Oh l’heure peut venir, hélas
Où notre ville et nous ensemble
Ne serons plus rien que des cendres,
Seuls resteront, comme après une guerre,
Des murs noircis, des murs déserts.
Et vous, vous êtes là, vous regardez,
Les mains immobiles,
Et vous, vous êtes là, vous regardez
Brûler notre ville…
Ça flambe, mes frères, ça flambe,
Il n’est de salut qu’en vous-mêmes,
Prenez les outils, éteignez le feu,
Éteignez-le de votre propre sang.
Vous le pouvez, alors prouvez-le !
Ne restez pas ainsi, frères, à regarder,
Les mains immobiles,
Frères, n’attendez pas, éteignez l’incendie
Qui brûle notre ville.
(Mordehaï Gebirtig)