Posts Tagged ‘croître’
Avant de dessiner un bambou (Su Shi)
Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2019
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LE REPOS (Henri De Régnier)
Posted by arbrealettres sur 17 septembre 2019
LE REPOS
Le bronze grave étreint de son sommeil pesant
Ton corps au geste las et ta face verdie;
Et quelle douloureuse et douce tragédie
T’a faite la statue où tu dors à présent?
Le marbre de ton socle est rouge et l’on y sent
Partout la pourpre encor d’une tache agrandie;
Est-ce la flèche aiguë ou la hache hardie
Qui t’a couchée ainsi plus belle dans ton sang?
Le bronze jaune et vert qui souffre et qui suppure,
Dont s’aigrit la patine et suinte la coulure,
Sculpte de ton repos un cadavre éternel;
Et la matière où tu survis te décompose;
Mais, puisque tendre fut ton Destin ou cruel,
Laisse croître à tes pieds la ciguë ou la rose.
(Henri De Régnier)
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Sur les buissons (Boris Pasternak)
Posted by arbrealettres sur 4 septembre 2019
Illustration: Patrick Bénet
Sur les buissons croît la brouille
Des nuages nus. La bouche
Du parc, orties qui se mouillent,
Sent les orages, les souches.
Des soupirs, le bois se lasse.
Le ciel s’emplit de passages.
Nu-pieds, l’azur a la grâce
D’échassiers au marécage.
Comme des lèvres qui luisent,
Que la main n’a pas essuyées,
Brillent les saules, les alises,
Les pas sur la terre mouillée.
(Boris Pasternak)
Traduction: sous la direction d’Hélène Henry
Editions: Gallimard
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DIALOGUE DU MORT ET DU VIF (Jean Tardieu)
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2019
DIALOGUE DU MORT ET DU VIF
Viendrez-vous ? — Je vous connaissais :
je ne vous reconnais plus.
Viendrez-vous ? — Eh, qui donc parle ?
Je ne sais qui vous êtes.
Viendrez-vous de notre côté ?
— Vous êtes un faux visage
qui fait semblant de vivre,
je n’ai rien à vous dire.
Vous viendrez, je le sais
vous rejoindrez nos rangs
qui croissent tous les jours
et piétinent dans l’ombre.
— Alors je franchirai
le seuil infranchissable
nous sommes l’un à l’autre
fermés impénétrables
je parle déjà seul
il faudra bien me taire.
(Jean Tardieu)
Traduction:
Editions: Gallimard
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PRÈS D’UNE TOUR SARRASINE, POUR MON FRÈRE DISPARU (Salvatore Quasimodo)
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2019
PRÈS D’UNE TOUR SARRASINE, POUR MON FRÈRE DISPARU
J’habitais un clair
coquillage de mer
et dans le lointain j’entendais croître les coeurs
de mon âge battant
avec le mien. Coeurs de dieux ou de bêtes, craintives
ou diaboliques : fables contraires à
l’esprit. Les étaux attentifs
des pièges obscurs
pour renards loups et hyènes,
sous la lune au voile lacéré
se déclenchèrent peut-être pour nous,
coeurs de violettes délicates, coeurs
de fleurs hérissées. Oh ! nous ne devions pas naître
et descendre du son : le sombre tonnerre
dans l’arc-en-ciel d’air et de pierre
grondait à l’oreille de la mer une
enfance erronée, héritage de songes
à rebours, à la terre de mesures
abstraites, où chaque chose
est plus forte que l’homme.
(Salvatore Quasimodo)
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: LA NERTHE
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ÉLÉGIE (Alexandre Pouchkine)
Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2018
ÉLÉGIE
La défunte gaieté d’années insensées
pèse sur moi comme un vin mal cuvé.
Mais comme le vin, la tristesse de jours passés
croît en mon âme à mesure des années.
Triste vie ! De la mer houleuse du futur
ne m’attend plus guère que peines et labeurs.
Pourtant non, je ne veux pas mourir !
Mais je veux vivre et penser et souffrir
et même trouver certaine jouissance
aux soucis, aux peines et adversités
il m’arrive d’en tirer des larmes
et une certaine harmonie de mon cru.
Et qui sait si l’heure crépusculaire
ne m’enverra, de l’amour, un dernier sourire ?
***
(Alexandre Pouchkine)
Traduction: Christiane Pighetti
Editions: De la Différence
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Ne te laisse pas troubler (Rainer Maria Rilke)
Posted by arbrealettres sur 27 novembre 2018
Illustration: Gao Xingjian
Ne te laisse pas troubler par les sons
que t’envoie le vent dans sa plénitude.
Veille pour voir si à tes cordes
ne viendront des mains éternelles.
Le temps chasse ceux qui deviennent,
car le temps est le déclin.
Tu ne croîs qu’en la démesure
et tu n’es seul que dans le Tout.
(Rainer Maria Rilke)
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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L’Ennemi (Charles Baudelaire)
Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018
L’Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j’ai touché l’automne des idées,
Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
— O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!
(Charles Baudelaire)
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Coeur Pur (Attila Jozsef)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Attila Jozsef
Coeur Pur
Je n’ai ni père, ni mère,
Ni dieu, ni foyer,
Ni berceau, ni bière,
Ni amante, ni baiser.
Trois jours déjà sans manger,
Ni bombance, ni bouchée.
Mon empire, c’est mes vingt ans.
Mes vingt ans, je vous les vends.
Et si nul n’en veut, ma foi,
Le diable, lui, me les prendra.
Le cœur pur, j’irai voler,
S’il le faut, assassiner.
On m’arrêtera, me pendra,
En terre chrétienne m’enterrera,
Et une ivraie homicide
Croîtra sur mon cœur splendide.
(Attila Jozsef)
Traduction: Guillaume Métayer
Editions: Sillage
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Méditation dans la Solitude (Herwig Hensen)
Posted by arbrealettres sur 5 août 2018
Méditation dans la Solitude
Les fleurs ne s’épanouissent-elles pas chaque année ?
Et les fruits chaque année ne tombent-ils pas ?
La vie n’est rien d’autre : croître, espérer,
et suivre ainsi le chemin vers la tombe.
Mais c’est précisément sur un tel rythme des choses
que, jour après jour, nous construisons notre équilibre.
Nous savons comment, après le reflux, bondira le flux,
comment l’obscurité alterne avec la lumière,
et comment la maladie et la mort s’accomplissent en nous,
suivant des lois toujours pareilles, sans relâche.
Ce peut être un fardeau de n’en découvrir aucune,
mais sur elles régler sa vie est un réconfort.
(Herwig Hensen)
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