le printemps s’en vient
les herbes croissent
d’elles-mêmes
***
Recueil: Cent reflets du paysage Petit traité de haïkus (François Berthier)
Editions: Arléa
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2023
le printemps s’en vient
les herbes croissent
d’elles-mêmes
***
Recueil: Cent reflets du paysage Petit traité de haïkus (François Berthier)
Editions: Arléa
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Posted by arbrealettres sur 10 octobre 2022
Illustration: Christelle Fontenoy
La belle vieille
Cloris, que dans mon temps j’ai si longtemps servie
Et que ma passion montre à tout l’univers,
Ne veux-tu pas changer le destin de ma vie
Et donner de beaux jours à mes derniers hivers ?
N’oppose plus ton deuil au bonheur où j’aspire.
Ton visage est-il fait pour demeurer voilé ?
Sors de ta nuit funèbre, et permets que j’admire
Les divines clartés des yeux qui m’ont brûlé.
Où s’enfuit ta prudence acquise et naturelle ?
Qu’est-ce que ton esprit a fait de sa vigueur ?
La folle vanité de paraître fidèle
Aux cendres d’un jaloux, m’expose à ta rigueur.
Eusses-tu fait le voeu d’un éternel veuvage
Pour l’honneur du mari que ton lit a perdu
Et trouvé des Césars dans ton haut parentage,
Ton amour est un bien qui m’est justement dû.
Qu’on a vu revenir de malheurs et de joies,
Qu’on a vu trébucher de peuples et de rois,
Qu’on a pleuré d’Hectors, qu’on a brûlé de Troies
Depuis que mon courage a fléchi sous tes lois !
Ce n’est pas d’aujourd’hui que je suis ta conquête,
Huit lustres ont suivi le jour que tu me pris,
Et j’ai fidèlement aimé ta belle tête
Sous des cheveux châtains et sous des cheveux gris.
C’est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née ;
C’est de leurs premiers traits que je fus abattu ;
Mais tant que tu brûlas du flambeau d’hyménée,
Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.
Je sais de quel respect il faut que je t’honore
Et mes ressentiments ne l’ont pas violé.
Si quelquefois j’ai dit le soin qui me dévore,
C’est à des confidents qui n’ont jamais parlé.
Pour adoucir l’aigreur des peines que j’endure
Je me plains aux rochers et demande conseil
A ces vieilles forêts dont l’épaisse verdure
Fait de si belles nuits en dépit du soleil.
L’âme pleine d’amour et de mélancolie
Et couché sur des fleurs et sous des orangers,
J’ai montré ma blessure aux deux mers d’Italie
Et fait dire ton nom aux échos étrangers.
Ce fleuve impérieux à qui tout fit hommage
Et dont Neptune même endure le mépris,
A su qu’en mon esprit j’adorais ton image
Au lieu de chercher Rome en ses vastes débris.
Cloris, la passion que mon coeur t’a jurée
Ne trouve point d’exemple aux siècles les plus vieux.
Amour et la nature admirent la durée
Du feu de mes désirs et du feu de tes yeux.
La beauté qui te suit depuis ton premier âge
Au déclin de tes jours ne veut pas te laisser,
Et le temps, orgueilleux d’avoir fait ton visage,
En conserve l’éclat et craint de l’effacer.
Regarde sans frayeur la fin de toutes choses,
Consulte le miroir avec des yeux contents.
On ne voit point tomber ni tes lys, ni tes roses,
Et l’hiver de ta vie est ton second printemps.
Pour moi, je cède aux ans ; et ma tête chenue
M’apprend qu’il faut quitter les hommes et le jour.
Mon sang se refroidit ; ma force diminue
Et je serais sans feu si j’étais sans amour.
C’est dans peu de matins que je croîtrai le nombre
De ceux à qui la Parque a ravi la clarté !
Oh ! qu’on oira souvent les plaintes de mon ombre
Accuser tes mépris de m’avoir maltraité !
Que feras-tu, Cloris, pour honorer ma cendre ?
Pourras-tu sans regret ouïr parler de moi ?
Et le mort que tu plains te pourra-t-il défendre
De blâmer ta rigueur et de louer ma foi ?
Si je voyais la fin de l’âge qui te reste,
Ma raison tomberait sous l’excès de mon deuil ;
Je pleurerais sans cesse un malheur si funeste
Et ferais jour et nuit l’amour à ton cercueil !
(François Maynard)
Posted in poésie | Tagué: (François Maynard), abbatre, accuser, acquérir, admirer, adorer, aimer, amour, apprendre, ardeur, aspirer, âge, écho, éclat, épais, éternel, étranger, beau, beauté, blâmer, blessure, bonheur, brûler, céder, César, cendre, cercueil, changer, chenu, cheveux, clarté, coeur, conquête, conseil, conserver, consulter, content, courage, craindre, croître, débris, déclin, défendre, désir, dû, demander, demeurer, dernier, destin, deuil, diminuer, divin, donner, effacer, endurer, esprit, excès, exemple, faire, feu, fidèle, flambeau, fléchir, fleuve, foi, forêt, force, fou, frayeur, funèbre, funeste, Hector, hiver, hommage, homme, honneur, honorer, image, impérieux, jaloux, joie, jour, jurer, laisser, lit, Loi, longtemps, louer, lustre, lys, malheur, maltraiter, mari, mélancolie, mépris, mer, miroir, montrer, nature, naturel, nuit, opposer, orgueilleux, ouïr, paraître, parentage, passion, perdre, permettre, peuple, plaindre, plainte, plaire, plein, pleurer, prendre, printemps, prudence, quitter, raison, ravir, regarder, respect, ressentiment, revenir, rigueur, rocher, roi, rose, s'enfuir, sang, sans cesse, se cacher, se refroidir, second, servir, siècle, soin, soleil, sortir, tête, temps, tomber, trébiucher, Troie, trouver, univers, vanité, verdure, vertu, veuvage, vie, vieux, violer, visage, voeu, voiler, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juillet 2022
RELIEFS
La pluie aux pieds danseurs, aux longs cheveux,
les chevilles mordues par la foudre,
la pluie descend accompagnée par les tambours :
le maïs ouvre les yeux et croît.
(Octavio Paz)
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Posted by arbrealettres sur 28 juin 2022
Illustration: Domenico Ghirlandaio
Louise Labé
Sonnet III
Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
A engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !
Ô cruautés, ô duretés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du cœur transi ô passions premières,
Estimez-vous croître encore mes peines ?
Qu’encor Amour sur moi son arc essaie,
Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu’il se dépite, et pis qu’il pourra fasse :
Car je suis tant navrée en toutes parts
Que plus en moi une nouvelle plaie,
Pour m’empirer, ne pourrait trouver place.
(Louise Labé)
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Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022
PRENEZ LES GENS…
Prenez les gens pour des nuages
Passez au travers des nuages
Et vous ne verrez pas l’orage
L’amour n’est plus qu’un jeu mortel
Et les symboles du langage
Déguisent bien le désespoir
Vous chantez fumées et feuillages
Vous réduisez à des images
Mon corps plus vif que sève et feu
Il perd pour vous l’éclat charnel
Vous le rangez dans l’irréel —
Le son du vent et mes appels
Confondus dans votre savoir —
Je suis vivante et mon cri tranche
Tous ces déserts imaginaires
Oasis, oiseaux indulgents
Ne croissent pas dans mon domaine
Mais je fends la coque des mots
Et j’y surprends la mer sauvage
Dont le désir franchit les plages.
(Janine Mitaud)
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Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2021
Précieuses comme des émeraudes,
Croissent tes fleurs,
O toi par qui vivent toutes choses.
Croissent les fleurs parfumées,
Et s’ouvrent comme des oiseaux de turquoise.
Pour un bref instant seulement,
Nous sommes à tes côtés, près de toi.
(Nezahualcoyotl)
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Posted by arbrealettres sur 20 octobre 2021
Le vase brisé
Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé ;
Le coup dut l’effleurer à peine,
Aucun bruit ne l’a révélé.
Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D’une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s’est épuisé ;
Personne encore ne s’en doute,
N’y touchez pas, il est brisé.
Souvent aussi la main qu’on aime
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;
Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n’y touchez pas.
(Sully Prudhomme)
Posted in poésie | Tagué: (Sully Prudhomme), aimer, éventail, blessure, brise, bruit, croître, eau, effleurer, fêlé, fine, goutte, intact, invisible, main, meurtrissure, mourir, pleurer, profonde, suc, toucher, vase, vervaine | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2021
Illustration
UN MONDE
C’est un songe ou peut-être seulement une pause
dans la pénombre. Cette masse obscure
qu’elle roule dans les eaux sont des étoiles.
Entre arômes et couleurs, un bateau de calcaire
poursuit son voyage immobile dans un jardin.
Je vois la blancheur parmi les astres et les branches.
On dirait que l’être respire ébloui
et que tout croît sous un souffle silencieux.
Aucun sens, mais les signes s’épousent,
et l’éclat et la rumeur configurent un monde.
(António Ramos Rosa)
Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), arome, astre, ébloui, éclat, étoile, être, bateau, blancheur, branche, calcaire, configurer, couleur, croître, eau, immobile, jardin, masse, monde, obscur, pause, pénombre, peut-être, poursuivre, respirer, rouler, rumeur, s'épouser, sens, signe, silencieux, songe, souffle, voir, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2021
Tu m’appartiens, obscur amour.
Il n’est pas d’aiguillon plus fort
Que cette satiété. Et la lumière
Promise par l’arbre céleste
Ne peut nous forger d’autre sérénité
Si autour de nous c’est déjà le soir.
Tu couves une nouvelle floraison
Et le ciel est suspect
De cette angoisse qui croît en ton sein.
***
Mi appartieni oscuro amore.
Non c’è stimolo più forte
Di questa sazietà. Né la luce
Promessa dall’albero celeste
Pue)fingerci altra calma
Se a not intorno è già sera.
Tu covi nuova fioritura
E il cielo è sospetto
Di quest’ansia che ti cresce in petto.
(Leonardo Sinisgalli)
Posted in poésie | Tagué: (Leonardo Sinisgalli), aiguillon, amour, angoisse, appartenir, arbre, céleste, couver, croître, floraison, fort, lumière, obscur, promise, satiété, sérénité, sein, siel, suspect | Leave a Comment »