[Tony] – Moi, Anton, je te veux pour épouse, Maria…
[Maria] – Moi, Maria, je te veux pour époux, Anton…
[Tony] – Dans la richesse comme dans la pauvreté…
[Maria] – Dans la santé comme dans la maladie…
[Tony] – Je t’aimerai et t’honorerai…
[Maria] – Pour le meilleur et pour le pire…
[Tony] – Du lever du soleil au coucher de la lune…
[Maria] – De lendemain en lendemain…
[Tony] – Pour l’éternité…
[Maria] – Jusqu’à ce que la mort nous sépare.
[Tony] – Avec cette alliance, je te prends pour épouse.
[Maria] – Avec cette alliance, je te prends pour époux.
(Chanté)
[Tony]
Que nos mains n’en forment plus qu’une,
Que nos cœurs ne fassent plus qu’un,
Échangeons maintenant un dernier vœu :
De n’être séparés que par la mort.
[Maria]
Que nos vies n’en forment plus qu’une,
Jour après jours, construisons notre vie.
[Ensemble]
C’est à présent le début
Une main, un cœur,
Même la mort ne saurait nous séparer.
Que nos vies n’en forment plus qu’une,
Jour après jours, construisons notre vie.
C’est à présent le début
Une main, un cœur,
Même la mort ne saurait nous séparer.
(West Side Story)
***
WEST SIDE STORY – ONE HAND, ONE HEART
(Dialogue parlé)
[Tony] – I, Anton, take thee, Maria . . .
[Maria] – I, Maria, take thee, Anton . . .
[Tony] – For richer, for poorer . . .
[Maria] – In sickness and in health . . .
[Tony] – To love and to honor . . .
[Maria] – To hold and to keep . . .
[Tony] – From each sun to each moon . . .
[Maria] – From tomorrow to tomorrow . . .
[Tony] – From now to forever . . .
[Maria] – Till death do us part.
[Tony] – With this ring, I thee wed.
[Maria] – With this ring, I thee wed.
(Chanté)
[Tony]
Make of our hands one hand,
Make of our hearts one heart,
Make of our vows one last vow:
Only death will part us now.
[Maria]
Make of our lives one life,
Day after day, one life.
[Ensemble]
Now it begins, now we start
One hand, one heart;
Even death won’t part us now.
Make of our lives one life,
Day after day, one life.
Now it begins, now we start
One hand, one heart,
Even death won’t part us now.
Par-delà mes ruines
toujours fraichissantes
écho non coupable
dans l’obscure arène
où je me débats
sans nulle manoeuvre
soudain apparue
égarée peut-être
énergie lointaine
je ne sais pour qui
je ne sais pas où
Echappée au temps
éclat non complice
dans ses lents replis
Misère et vaillance
mon sol dérobé
élue sans contrainte
égalant mon voeu
elle est la secrète
et brille au-dessus
du chant qui implore
du chant qui accuse
par-dela ma voix
A demain mes morts
continuement fraîches
comme il fut hier
comme il est aujourd’hui
la vie devenant
A travers mon cœur
et autres emblèmes
où il s’accomplit
l’Esprit s’est levé
d’entre ses combats
J’affirme sans preuve
Je tiens le contraire
Il n’importe pas
Il n’est pas de père
Aucun parchemin
ne m’a convaincu
Je crois en la grâce
Je parie pour elle
C’est la respirer
que d’en être épris
J’ai tant fait d’appels
sana avoir de signes
tant de vains efforts
A force de rage
et n’acceptant rien
que tout assumer
l’âme sourirait ?
Faveur inouïe
car la récompense
n’est pas méritée
Non plus le malheur
M’élevé-je en elle
Je n’ai plus de poids
Je chante à la grâce
même s’il n’est rien
que par mon amour
I
Ma France à moi elle est joyeuse
Elle dit bonjour et comment allez-vous
Mais elle sait dire non elle est frondeuse
On ne la f’ra jamais mettre à genoux
Ma France à moi celle que j’adore
Celle qui chantait le chant des partisans
Celle des Klarsfeld celle de Senghor
Celle de Prévert et la France des paysans
France de Stendhal Chamfort Molière
France de Balzac La Fontaine et Victor
Des frères Lumière d’Apollinaire
D’Alfred Jarry des chants de Maldoror
Ma France à moi qu’avant tout j’aime
C’est celle de la liberté d’expression
Les mots d’amour voire les blasphèmes
Sont l’essentiel de ma respiration
II
France de Matisse Monet Soulages
France de Desproges et des tweets de Pivot
France de Coluche France du partage
France de Daumier Gotlib et Picasso
Ma France à moi peut-êt’ croyante
Mais a parfaitement le droit d’être athée
Bible ou Coran si ça lui chante
Elle dit pardon c’est pas ma tasse de thé
Ma France à moi elle est gourmande
D’accordéon de jazz et de Verdi
Elle chérit ses enfants d’légende
Ceux du Vel’ d’hiv’ et ceux du paradis
L’obscurantisme d’un autre âge
Les fanatismes elle en a fait son deuil
Aucun racisme aucun clivage
Ne sont bienv’nus sur sa terre d’accueil
III
Nos femmes en France embrassent et dansent
Libres d’aimer d’faire valser les textos
Z’apprécient guère qu’on les tabasse
Ni d’êt’ voilées ce n’sont pas des bateaux
Eh oui ma France adore ses femmes
Les Barbara Colette Marie Curie
Les De Beauvoir celles qui s’enflamment
Lucie Aubrac Simone Veil Adjani
Ma France de Jaurès fût compagne
Et des savants des chercheurs elle raffole
Jules Ferry Pasteur Charlemagne
C’est grâce à eux qu’on va tous à l’école
Bien sûr ma France elle est laïque
De penser libre et libre de parole
C’est la France de la république
Les religions s’apprenn’ pas à l’école
IV
Cette France que certains haïssez
A ceux qui l’aiment il vous faut la laisser
Cette chanson libre jaillie d’mon cœur
J’aim’rais qu’les écoliers l’apprenn’ par cœur
Car cette Franc’-là tel est mon vœu
Je souhait’ qu’elle soit demain leur France à eux
Où sont les perles douces larmes
Où sont les roses de la couche opulente?
Le jeu de la séduction et des faveurs?
La pompe se fana le parfum se gâta.
L’expiation: un voeu strict de silence –
Germinal… l’aube la plus matinale
Gemme secrète floraison chaste
Une lumière froide un souffle âpre.
Laisse-moi, laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière
Tout bas, les yeux clos.
Nul ne peut, ni gardes en armes
Grille ou barbelés,
Nul ne peut interdire aux larmes
Tout bas de couler.
Pareils aux arbres de silence,
Vent, ne nous évite,
Mais qu’avec toi nos voeux s’élancent
Vers d’autres zéniths.
Va ton chemin, brise légère,
Va sans trop flâner
Pour porter à ma vieille mère
Mes tendres pensées.
Parmi les yeux de millions d’êtres,
Ceux de ma maman,
Tu sauras bien les reconnaître :
Ils sont différents.
Nul vent ne sèche la rosée
À ses yeux brûlants,
Elle pleure, martyrisée,
Son fils, dans un camp.
Va vite, vent, je lui envoie
Un signe d’amour,
Que ses yeux malades revoient
Son fils, de retour.
Et le vent murmure : est-ce un rire
Ou, secret, un pleur ?
De ma fin déjà, veut-il dire
Qu’ici sonne l’heure ?
Écoute encore, vent, écoute,
Au coeur un sanglot.
Mais le vent a fui sur la route
Et plus un écho.
Maintenant laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière,
Tout bas, les yeux clos.
(Hirsh Glik)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard