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Poésie

Posts Tagged ‘je’

Ils (Georges Sédir)

Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022



Illustration
    
Ils

Avec ou sans machines par force ou par douceur
ils imposent les codes les us, les mots,
les normes les cadences, les chiffres.

On dirait que très loin dans un château secret
un groupe a décidé, prévu depuis toujours et compté, pesé, divisé.
La règle s’ajoute à la règle
les libertés sont mesurées rognées, coupées.

Les vrais maîtres, qui sont-ils donc?
Ces ils ne sont jamais des nous et chacun de nous,
seul contre eux ne sait affronter ces fantômes.

Si pourtant je trouvais d’autres je pour lutter?

(Georges Sédir)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Tous les bonjours (Paul Gilson)

Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2021


 


Leonor Fini (7) [1280x768] 

Tous les bonjours
Tous les bonsoirs
Je me retrouve seul sur le chemin des pierres
avec un nouveau je qui ne veut plus de moi

(Paul Gilson)

Illustration: Leonor Fini

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Je t’aime (Yvon Le Men)

Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021



Illustration: Raymond Peynet
    
Je t’aime

voilà
c’est dit

Mais qu’ai-je dit en
te disant je t’aime?

J’ai dit je
j’ai dit tu
j’ai dit aime

Mais le chemin entre les
deux l’ai-je parcouru
avec toi?

Je t’aime
mais qu’ai-je fait de ce verbe
trop grand pour moi

comme des habits de fête qui
ne sortent pas le dimanche

des chants
qui raclent au fond de la gorge

des pas qui trébuchent aux
frontières de la danse?

Je t’aime et
je suis là
le verbe ballant au bout des bras

ne sachant plus que faire de mes mains ni
où les mener.

(Yvon Le Men)

 

Recueil: Les mains de ma mère
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Nirvâna (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2021



Illustration
    
Nirvâna

Tout est aboli, hormis le Seul muet.
Le mental affranchi de la pensée et le coeur de la peine
deviennent dès lors étonnamment inexistants ;
il n’y a plus ni Je, ni Nature, connu-inconnu.
La ville, théâtre d’ombres sans couleur,
flotte et tremble, irréelle ; des formes sans relief
passent comme de vagues silhouettes dans un film ; tel un récif
sombrant dans les abysses sans rivage, le monde n’existe plus.

Le Permanent illimitable, seul,
est ici. Une Paix prodigieuse, sans visage, immobile
remplace tout — ce qui naguère était Je, est en Elle
un vide sans nom, silencieux, satisfait
de disparaître dans l’Inconnaissable
ou de plonger dans l’extase des mers lumineuses de l’Infini.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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Moi je… (Pascal Commère)

Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2020



 

Moi je…,
dit le pissenlit

(Simple affaire de jaune)

(Pascal Commère)

 

 

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JE majeur (Marc Alyn)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2019



JE majeur

quelque part au delà des espaces
des paroles
du néant projeté dans le vide
mouvant
le JE majeur inversement rayonne

(Marc Alyn)


Illustration

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Sur le mur (Josée Tripodi)

Posted by arbrealettres sur 1 juin 2019



Illustration: Pablo Picasso
    
Sur le mur

Les persiennes ont dessiné
Des barreaux de lumière

Mitraillée
De souvenirs démembrés
De couplets en lambeaux
De ribambelles de mots désaccordés

Les bras en croix au fond d’un trou

Je ne suis plus je
Ni une autre

Et la nuit n’en finit pas

(Josée Tripodi)

 

Recueil: Le temps court plus vite que moi
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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La femme qui tremble (Siri Hustvedt)

Posted by arbrealettres sur 30 avril 2019



Alice Pike Barney 29764

La femme qui tremble

[…]
Le moi est plus vaste que le narrateur qui dit Je.
Autour et en dessous de l’île de ce narrateur conscient de lui-même,
s’étend un vaste océan d’inconscient
— fait de ce que nous ne savons pas ou que nous avons oublié.
Une vérité étonnante faite de brume et de brouillard
et du fantôme non reconnaissable de la mémoire et du rêve —
une vérité qui ne peut être tenue dans mes mains,
car elle est toujours en train de s’envoler et de s’échapper,
et je ne peux pas dire si c’est quelque chose ou rien.
Je la poursuis avec des mots.
Même si elle ne peut être capturée.
Et parfois, de temps en temps,
j’imagine que je m’en suis approchée.
[…]

(Siri Hustvedt)

Illustration: Alice Pike Barney

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Mes amours esseulées (Farah-Martine Lhérisson)

Posted by arbrealettres sur 29 avril 2019



 

Sol Halabi - (3)

Mes amours esseulées
aux frontières de cristal

Et je
aux arômes d’île.

(Farah-Martine Lhérisson)

Illustration: Sol Halabi

 

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Le Réveil (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 2 février 2019


 


 

Sergio Lopez Gray-Pearl-2010-Sergio-Lopez

Il n’est pas de phénomène plus excitant pour moi que le réveil.
S’éveiller, c’est — Re-trouver, reprendre pied, revenir.
Retrouver / se re-connaître / Ce re est capital.
Il ne faut pas dire — Je m’éveille, mais — il y a éveil — car le Je
est le résultat [de l’éveil], la fin.

(Paul Valéry)

Illustration: Sergio Lopez

 

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