Posts Tagged ‘je’
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2024
Illustration: René Magritte
Oh, ce je insoumis
que je suis au plus profond
de moi!
Le je
qui m’a vu naître
qu’aucun miroir
ne reflétera
dont jamais
je ne saurai les traits
dont je résonne
sans le connaître
que j’annonce
sans le vouloir
que je dénonce
malgré moi
celui qui s’insurge
avec moi
qui s’incarcère
en moi
qui fut muré
dans mes viscères
et qui m’emmure
et qui frappe
aux parois
celui-là
qui se voudrait
que je voudrais
hors de moi
celui-là
ne s’évadera
que de ma dépouille
(Robert Mallet)
Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Robert Mallet), annoncer, connaître, dénoncer, dépouille, emmurer, frapper, insoumis, jamais, je, miroir, moi, murer, naître, paroi, profond, résonner, refléter, s'évader, s'incarcérer, s'insurger, savoir, trait, viscères, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2024
Illustration: Odilon Redon
LE PÉRISCOPE
«Je»
est une façon de voir les choses comme
à travers un périscope
par lequel arrive la peur
ou la satisfaction du capitaine
et de l’équipage quand l’ennemi est pulvérisé.
Ensuite on plonge, on plonge
se cacher tout au fond,
on rentre en soi-même comme des animaux
dont la mémoire a perdu les choses
qu’ils ont tuées et ce qu’ils sont,
quel grand cadeau et quelle terreur plus grande encore
quand l’animal et l’ange s’unissent derrière une étoile
le maigre «je » passe doucement dans le noir.
(Ron Padgett)
Recueil: On ne sait jamais
Traduction: Claire Guillot
Editions: Joca Seria
Posted in poésie | Tagué: (Ron Padgett), ange, animal, arriver, au fond, à travers, équipage, étoile, cadeau, capitaine, chose, derrière, doucement, ennemi, façon, grand, je, maigre, mémoire, noir, passer, périscope, perdre, peur, plonger, pulvériser, rentrer, s'unir, satisfaction, se cacher, soi-même, terreur, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2023
Illustration: Dominique TREMOIS-CHAZOT
Je
Qui me quitte et m’habite
Qui me débusque et se dérobe
Qui dérive tandis que je m’emmure
Qui se rive alors que je me fuis
Qui est sans grappe
Qui est la saveur même
Qui m’assiège et m’écorche
Me lâche dans les ravins
Qui est abrupt comme l’écorce
Humble comme les puits
Qui est mon bec ou ma lande
Qui me happe me traverse
Me résiste me défie
Qui me berce et m’emporte
Qui me réconcilie ?
(Andrée Chedid)
Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), abrupt, assiéger, écorce, écorcher, bec, bercer, débusquer, défier, dérive, emporter, fuir, grappe, habiter, happer, humble, je, lande, lâcher, puits, quitter, ravin, réconcilier, résister, s'emmurer, saveur, se dérober, se river, traverser | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2023
Je, d’un accident ou d’amour
(extrait)
Soir premier
On se chez moi, on s’appréhension.
Elle se cheveux déliés, je me chemise légèrement
déboutonnée. On se distance respectable pour le moment,
on se musique de chambre sans danse de salon.
La pendule se tic-tac, je me tactique : je la cil et voeu
en frôlement de joue. Elle me sourire puis se soupirs.
On ne se mensonges pas. Elle et Martin, Delphine
et je. Mais nous, ici et uniquement. On se silencieusement,
on se délices de l’instant.
Elle se saphir dans le regard, paupières précieuses
et clignements.
Je la lèvres. Enfin.
[…]
(Loïc Demey)
Recueil: L’AMOUR en Poésie
Editions: Folio Junior
Posted in poésie | Tagué: (Loïc Demey), accident, amour, appréhension, chambre, chemise, cheveux, cil, clignement, danse, déboutonné, délier, distance, enfin, frôler, ici, je, joue, lèvres, léger, mensonge, moment, musique, nous, paupière, pendule, précieux, premier, regard, respectable, salon, saphir, silencieux, soir, soupir, sourire, tactique, tic-tac, uniquement, voeu | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 1 septembre 2023
Illustration
Illustration: ArbreaPhotos
nom
« there is no name without body, as there is nobody without name »
Shingan, Tendai monk (1329-?)
étant sans corps, je
Ⓧ suis sans nom.
nom: SansCorps-SansNom
(Jacques Roubaud)
Recueil: Tridents
Editions: NOUS
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Posted by arbrealettres sur 23 août 2023
« Jejejeje »
Ben quoi?
Tu n’as qu’à venir avec moi
(Florentine Rey)
Recueil: L’ANNÉE-DU-PIED-DE-BICHE
Editions: Le Castor Astral
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Posted by arbrealettres sur 1 novembre 2022
Illustration
Ils
Avec ou sans machines par force ou par douceur
ils imposent les codes les us, les mots,
les normes les cadences, les chiffres.
On dirait que très loin dans un château secret
un groupe a décidé, prévu depuis toujours et compté, pesé, divisé.
La règle s’ajoute à la règle
les libertés sont mesurées rognées, coupées.
Les vrais maîtres, qui sont-ils donc?
Ces ils ne sont jamais des nous et chacun de nous,
seul contre eux ne sait affronter ces fantômes.
Si pourtant je trouvais d’autres je pour lutter?
(Georges Sédir)
Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse
Posted in poésie | Tagué: (Georges Sédir), affronter, cadence, château, chiffre, code, compter, couper, décider, diviser, douceur, fantôme, force, groupe, imposer, jamais, je, liberté, loin, lutter, maître, machine, mesurer, mot, norme, peser, pourtant, prévoir, règle, rogner, s'ajouter, savoir, secret, seul, toujours, trouver, us, vrai | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juillet 2021
Tous les bonjours
Tous les bonsoirs
Je me retrouve seul sur le chemin des pierres
avec un nouveau je qui ne veut plus de moi
(Paul Gilson)
Illustration: Leonor Fini
Posted in poésie | Tagué: (Paul Gilson), bonjour, bonsoir, chemin, je, moi, nouveau, pierre, se retrouver, seul, vouloir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 7 mars 2021
Illustration: Raymond Peynet
Je t’aime
voilà
c’est dit
Mais qu’ai-je dit en
te disant je t’aime?
J’ai dit je
j’ai dit tu
j’ai dit aime
Mais le chemin entre les
deux l’ai-je parcouru
avec toi?
Je t’aime
mais qu’ai-je fait de ce verbe
trop grand pour moi
comme des habits de fête qui
ne sortent pas le dimanche
des chants
qui raclent au fond de la gorge
des pas qui trébuchent aux
frontières de la danse?
Je t’aime et
je suis là
le verbe ballant au bout des bras
ne sachant plus que faire de mes mains ni
où les mener.
(Yvon Le Men)
Recueil: Les mains de ma mère
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Yvon Le Men), aimer, baller, bras, chant, chemin, danse, dimanche, dire, faire, fête, frontière, gorge, grand, habit, je, mener, parcourir, pas, racler, savoir, sortir, trébucher, tu, verbe, voilà | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2021
Illustration
Nirvâna
Tout est aboli, hormis le Seul muet.
Le mental affranchi de la pensée et le coeur de la peine
deviennent dès lors étonnamment inexistants ;
il n’y a plus ni Je, ni Nature, connu-inconnu.
La ville, théâtre d’ombres sans couleur,
flotte et tremble, irréelle ; des formes sans relief
passent comme de vagues silhouettes dans un film ; tel un récif
sombrant dans les abysses sans rivage, le monde n’existe plus.
Le Permanent illimitable, seul,
est ici. Une Paix prodigieuse, sans visage, immobile
remplace tout — ce qui naguère était Je, est en Elle
un vide sans nom, silencieux, satisfait
de disparaître dans l’Inconnaissable
ou de plonger dans l’extase des mers lumineuses de l’Infini.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), abolir, abysses, affranchir, étonnant, coeur, connu, couleur, devenir, disparaître, exister, extase, film, flotter, forme, hormis, ici, illimitable, immobile, inconnaissable, inconnu, inexistant, infini, irréel, je, lumineux, mental, mer, monde, muet, nature, nirvana, nom, ombre, paix, passer, peine, pensée, permanent, plonger, prodigieux, récif, relief, remplacer, rivage, satisfait, seul, silencieux, silhouette, sombrer, théâtre, tout, trembler, vague, vide, ville, visage | Leave a Comment »