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Poésie

Posts Tagged ‘abolir’

Épreuves de la beauté (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2023




    
Épreuves de la beauté

En ces aubes où fermente encore la nuit
De quel élan
gravir ?

De quel oeil contempler
Villes visages siècles douleurs espérance ?

De quelles mains creuser
un sol toujours fécond
Ériger l’édifice à ciel ouvert ?

De quelle tendresse chérir vie et terre
Abolir l’échéance
Cicatriser l’entaille ?

À quelle lumière découvrir
la beauté des choses
Obstinément intacte
sous le squame des malheurs ?

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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La Tour du Vent (Théophile Briant)

Posted by arbrealettres sur 24 septembre 2023




    
La Tour du Vent

Tour éternelle
qu’elle était belle
un disque d’or
des brises nord,
sa chevelure de goémons
et sa ceinture de goélands.

Ma Tour du Vent
n’est plus d’ivoire
elle est sur champ
de pierres noires
et va-t’en voir
par les nuits noires
si vient m’y voir
le Fils du Vent.

Ma tour est seule
amour enfoui.
Ma tour est veuve
soleils bannis.
Aigres ventôses
soirs de nivôse
prunelles closes
rêve aboli.

(Théophile Briant)

Recueil: Les mots en fête 2
Editions: Fernand Nathan

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SUR MON CHEMIN (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 11 Mai 2023




    
SUR MON CHEMIN

Sur mon chemin du soir je veux y voir des roses
Epanouir ma nuit dès le réveil des choses
Concevoir chaque jour comme un brillant flambeau
Retenir du passé ce qu’il offre de beau.

Sur mon chemin du soir j’y peux trouver encore
De sûres amitiés belles comme l’aurore
Surprenant mon regard chargé parfois de pleurs
Et l’ombre de s’enfuir pour me laisser des fleurs.

Sur mon chemin du soir le ciel je le contemple
Dans sa divine aisance il garde nos secrets
Tandis que tout mon coeur abolit ses regrets…
— Je porte mon amour vers son immense temple.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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ABSENT MINDED (Paul Gilson)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2021



 

Guy Baron  _  la_dame_rouge

ABSENT MINDED

C ‘EST toi que j’appelais du fond de mon enfance
Je te vois revenir et ton regard sans fin
dépasse notre vie en découvrant demain
celui que je serai pour abolir l’absence

On peut toujours être heureux
quand l’avenir a les yeux bleus

(Paul Gilson)

Illustration: Guy Baron

 

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Qui reste debout ? (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021



Qui reste debout ?

D’abord,
Efface ton nom
Abolis ton âge
Supprime tes lieux
Déracine ce que tu sembles

Qui reste debout ?

Maintenant,
Ressaisis ton nom
Revêts ton âge
Adopte ta maison
Pénètre ta marche

Et puis…

À n’en plus finir,
Recommence.

*

Who remains standing?

First,
Erase your name
Unravel your years
Destroy your surroundings
Uproot what you seem

And who remains standing?

Then,
Rewrite your name
Restore your age
Rebuild your house
Pursue your path

And then…

Endlessly,
Start over, all over again.

(Andrée Chedid)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Alex Colville

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La vieille d’en face (Anise Koltz)

Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2021




    
La vieille d’en face ne
semblait pas savoir que
le temps était aboli que
le monde avait changé

Éblouie de soleil
elle se tenait devant la porte
et nouait son tablier

(Anise Koltz)

 

Recueil: Somnambule du jour
Traduction:
Editions: Gallimard

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La voie du cœur (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021




    
La voie du cœur
abolit les cloisons
et donne accès
au flux sans fin des étoiles.

(François Cheng)

 

Recueil: Le long d’un amour
Traduction:
Editions: Arfuyen

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Des yeux de terre ou d’eau ou même d’arbre (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021




    
Des yeux de terre ou d’eau ou même d’arbre
peuvent abolir l’inertie et les yeux eux-mêmes naissent
pour voir d’autres yeux,
dans la lutte qui se noue dans l’eau, oeil contre oeil.

Au ras du sol, je me laisse porter par cette seule image.
Avant les yeux la terre, avant l’arbre l’eau
et ainsi avant le poème la terre du poème.

Car il y a un sol de terre dans le poème
et un cheval qui pâture la solitude réelle,
et n’est réel que la fin ou le commencement de l’eau.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Qui vient nier les feuilles (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2021




Illustration: ArbreaPhotos
    

Qui vient nier les feuilles,
et les expose à la mort ? Le pollen du ciel ?
Ce corps régénéré encore vert.
Brûlant.
Qui détruit le sens et me procure cette soif?

Ici la perfection : l’eau et son automne.
La compagnie de ce regard au ras des herbes.
Les pierres qui n’existent que pour la compréhension.
Et le froid mortel en rétention. La perfection du corps.
Encore une journée où nul n’est venu t’abolir.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Nirvâna (Sri Aurobindo)

Posted by arbrealettres sur 5 janvier 2021



Illustration
    
Nirvâna

Tout est aboli, hormis le Seul muet.
Le mental affranchi de la pensée et le coeur de la peine
deviennent dès lors étonnamment inexistants ;
il n’y a plus ni Je, ni Nature, connu-inconnu.
La ville, théâtre d’ombres sans couleur,
flotte et tremble, irréelle ; des formes sans relief
passent comme de vagues silhouettes dans un film ; tel un récif
sombrant dans les abysses sans rivage, le monde n’existe plus.

Le Permanent illimitable, seul,
est ici. Une Paix prodigieuse, sans visage, immobile
remplace tout — ce qui naguère était Je, est en Elle
un vide sans nom, silencieux, satisfait
de disparaître dans l’Inconnaissable
ou de plonger dans l’extase des mers lumineuses de l’Infini.

(Sri Aurobindo)

 

Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust

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