Posts Tagged ‘accident’
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2022
Illustration: Enzo Arnone
allez on se fait un petit accident
de rien du tout
***
dai facciamo un incidente
però senza farci fiente
***
go on lets have a crash
(Bruno Munari)
Recueil: Ciccì coccò
Traduction: traduit de l’italien par Annie Pissard Mirabel – Isabel Butter Caleffi anglais
Editions: Maurizio Corraini
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021

Illustration: Gilbert Garcin
Le Temps
On dit que le temps arrange tout, il suffit de l’attendre.
Mais qu’il est donc lent, le temps de l’attente.
L’attente de l’ami, qu’on a pas vu depuis longtemps.
L’attente des secours, quand survient l’accident.
L’attente de la guérison, quand s’éternise la souffrance.
L’attente du soleil, quand tarde le printemps.
L’attente de la compassion, quand dure l’indifférence.
L’attente du pardon, pour une lointaine offense.
Pourtant, il suffit qu’on l’oublie, le temps.
Quand arrive l’ami qu’on attendait depuis longtemps.
Que se réveillent les souvenirs d’antan.
Et qu’on déroule les histoires du bon vieux temps.
Il en profite pour nous échapper et galoper, le temps.
Et quand vient le temps d’aller voir où en est le temps,
On s’aperçoit qu’il a filé comme le vent, le temps.
Et qu’on ne peut le rattraper, le temps.
On a parfois envie de l’emprisonner dans les bons moments.
Mais lent ou rapide, on ne peut l’arrêter de passer, le temps.
Puis quand vient le temps de disposer de notre temps,
On voudrait arrêter, histoire de regarder passer le temps.
Mais on se lasse vite à ne faire que regarder passer le temps.
Alors on proposera à un ami, à qui il ne reste que peu de temps,
De l’accompagner jusqu’au bout de son temps.
On répondra à l’enfant qui nous demande un peu de temps,
Que pour lui, on a tout notre temps.
En espérant que, quand il ne nous restera que peu de temps,
Quelqu’un aura pour nous, un peu de temps.
(Martial Nouveau)
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Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021
Ils s’assemblent souvent, pour lutter
contre des souvenirs très tenaces.
Chacun dans un fauteuil prend place
et ils se mettent à raconter.
Les accidents paraissent les premiers
puis l’amour, puis les sordides regrets
enfin les espérances mal éteintes.
Toutes ces images sont peintes
au mur, entre les fleurs du papier.
Ils pensent ainsi s’habituer
aux poisons que leur mémoire transporte.
– Moi cependant, derrière la porte,
je vois le PRESENT fuir avec ses secrets.
(Jean Tardieu)
Illustration: Dominique Albertelli
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Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021
A la porte va voir
Si l’on vient.
Je fais des beignets
Pour père.
Maman rien que
la pluie.
La pâte est d’or
et frit.
Ton père ton père
rentre-t-il de son cercle.
Les beignets cuisent
Sens voir.
La rue est déserte
et noire.
Ils vont être brûlés
et secs.
C’est un cimetière
cette nuit.
Tant pis s’ils sont froids
Mais entends…
La voix de Bertrand
est froide aussi
Ils sont quatre
qui marchent
Quatre qui portent
un lourd paquet
Quatre qui peinent
et pleurent
Quatre qui sont
vivants
Et un mort…
à ce qu’ils disent
Jette les beignets d’or
Maman
papa est mort
D’accident.
(André Frédérique)
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Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020

La carpe et les carpillons
Prenez garde, mes fils, côtoyez moins le bord,
Suivez le fond de la rivière ;
Craignez la ligne meurtrière,
Ou l’épervier, plus dangereux encor.
C’est ainsi que parlait une carpe de Seine
À de jeunes poissons qui l’écoutaient à peine.
C’était au mois d’avril ; les neiges, les glaçons,
Fondus par les zéphyrs, descendaient des montagnes ;
Le fleuve enflé par eux s’élève à gros bouillons,
Et déborde dans les campagnes.
Ah ! Ah ! Criaient les carpillons,
Qu’en dis-tu, carpe radoteuse ?
Crains-tu pour nous les hameçons ?
Nous voilà citoyens de la mer orageuse ;
Regarde : on ne voit plus que les eaux et le ciel,
Les arbres sont cachés sous l’onde,
Nous sommes les maîtres du monde,
C’est le déluge universel.
Ne croyez pas cela, répond la vieille mère ;
Pour que l’eau se retire il ne faut qu’un instant.
Ne vous éloignez point, et, de peur d’accident,
Suivez, suivez toujours le fond de la rivière.
Bah ! Disent les poissons, tu répètes toujours
Mêmes discours.
Adieu, nous allons voir notre nouveau domaine.
Parlant ainsi, nos étourdis
Sortent tous du lit de la Seine,
Et s’en vont dans les eaux qui couvrent le pays.
Qu’arriva-t-il ? Les eaux se retirèrent,
Et les carpillons demeurèrent ;
Bientôt ils furent pris,
Et frits.
Pourquoi quittaient-ils la rivière ?
Pourquoi ? Je le sais trop, hélas !
C’est qu’on se croit toujours plus sage que sa mère,
C’est qu’on veut sortir de sa sphère,
C’est que… c’est que… je ne finirais pas.
(Jean-Pierre Claris de Florian)
Recueil: Fables
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Posted in poésie | Tagué: (Jean-Pierre Claris de Florian), accident, adieu, arbre, avril, à peine, écouter, épervier, étourdi, bord, bouillon, cacher, campagne, carpe, carpillon, côtoyer, ciel, citoyen, couvrir, craindre, crier, croire, dangereux, déborder, déluge, demeurer, descendre, discours, domaine, eau, enfler, fils, finir, fleuve, fond, fondre, frire, glaçon, hameçon, hélas, instant, jeune, ligne, lit, maître, mère, mer, meurtrier, monde, montagne, neige, nouveau, onde, orageux, parler, pays, peur, poisson, prendre, prendre garde, quitter, répéter, répondre, regarder, rivière, s'élever, s'éloigner, sage, se croire, se retirer, sphère, suivre, universel, vieux, zéphyr | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2020

Regardez
de quoi vit un poète :
d’un paquet de cigarettes,
de huit heures de sommeil,
d’une demi-bouteille de vin par repas.
Regardez
comment il s’habille,
comment il marche
et fait l’amour,
écoutez
sa conversation avec un parent,
avec un terrassier.
Regardez aussi
comment s’arrête un poète :
si vous croyez qu’il meurt
d’un cancer ou d’un infarctus,
d’une collision sur la route,
en réalité l’emporte
un accident de jeunesse
passé la septantaine
ou bien l’usure à peine atteint vingt années.
(Gérard Le Gouic)
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Le Gouic), accident, amour, cancer, cigarette, collision, conversation, infarctus, jeunesse, marcher, poète, réalité, regarder, route, s'arrêter, s'habiller, usure, vin, vivre | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020

La glose
– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.
(René de Obaldia)
Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle
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Posted in poésie | Tagué: (René De Obaldia), accéder, accident, éviter, baver, carrefour, connaître, corne, corner, crotté, diplomate, discuter, encombrement, enfant, enfermer, enrager, escargot, fabriquer, faire, genre, glose, gloussement, humain, jamais, lapin, laver, main, maman, manger, Martien, Mérovingien, pipe, pissenlit, radis, rien, savant, savon, soupe, tiers, tournant, tout, tremblement, zoo | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 23 juin 2020

LES MYSTÈRES DU TELEGRAPHE
À Françoise Gilot
Les enfants après l’école
aux poteaux du télégraphe
doucement l’oreille collent
poursuivant le temps qui passe
avec ses chevaux légers
ses fifres et ses tambours
et son charroi partagé
de bons et de mauvais jours
Ce n’est que le temps qui passe
ne sait pas ce qu’il dit
Il trébuche dans ses traces
Il se perd dans ses soucis
Beaux enfants d’après l’école
il sera bien temps plus tard
de savoir ce qui s’envole
de ces poteaux trop bavards
Ne sachant pas ce qu’ils disent
ne parlant que pour parler
les plaisirs qu’ils nous prédisent
les chagrins qu’ils annonçaient
sont promesses mensongères
Beaux enfants d’après l’école
méfiez-vous des jolis airs
que jouent ces poteaux frivoles
Il n’est qu’un seul coquillage
où l’on entende vraiment
la mer et ses beaux naufrages
la vie ses vrais accidents
C’est le coeur de la dormante
qui battra à vos côtés
dans des nuits si différentes
de celles des écoliers
Vous serez grandes personnes
ne jouant plus à la marelle
répondant au téléphone
n’ayant plus la varicelle
Vous porterez des moustaches
et ne mettrez plus l’oreille
aux poteaux du télégraphe
qui bredouillent leurs merveilles
mais nous laissent en carafe
entre demain et la veille.
(Claude Roy)
Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
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Posted by arbrealettres sur 6 mars 2020
Les bras l’enveloppent comme de l’eau
Des bras de mois de Mai
Il disparaît
Il s’est noyé dans ces bras
Accident merveilleux
(Pierre Albert-Birot)
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Posted by arbrealettres sur 24 janvier 2020

Illustration: Kerry Skarbakka
Une troisième voie
Face à l’accident, il faut n’exprimer ni révolte ni résignation.
Il conviendrait plutôt d’inventer un nouveau solfège de l’existence.
Une manière de continuer le voyage en compagnie d’une deuxième personne,
la faiblesse.
(Sylvain Tesson)
Recueil: Une très légère oscillation
Traduction:
Editions: Equateurs
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