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Poésie

Posts Tagged ‘veine’

Retouche à la fermeture (Daniel Boulanger)

Posted by arbrealettres sur 22 mars 2023


35.Triple-cygnes

le soir aux veines transparentes
passe le long des fenêtres
nulle aumône de ce côté
on prépare des feux
les tapis s’allongent dans un grand désir
la face des pendules jaunit

c’est bientôt la mort du temps
la nuit prend le galbe des cygnes

(Daniel Boulanger)

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L’AVENTURIER (Jaroslav Seifert)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023




    
L’AVENTURIER

Dans le noeud bleu des veines
que voile une peau tendre
il vit une carte des fleuves ;
combien il désirait
ces courants bleus ! S’y rendre
sans retour désormais !

Au souffle de la bouche
qui effleura son visage
il sut le sel des mers.
Là-bas, une tempête bouge
et, hors des livres des mages,
passe un songe fiévreux.

Les serpents, leurs danses : il sait ;
le venin vint d’une lèvre
quand chantonna la flûte.
Abattu, accablé,
dans le demi-jour lunaire
il rentrait par la suite.

Et combien de ses rêves
dans un sein se sont éteints ;
les rires lui étaient pleurs,
les larmes, elles, étaient gaies.
Le doigt tremblait, discret,
contre le tambourin.

(Jaroslav Seifert)

Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud

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Ainsi, le temps passe et ne passe pas sur mon chêne (Belinda Cannone)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022



    Illustration: Belinda Cannone
    
Ainsi, le temps passe et ne passe pas sur mon chêne.
Sauf mauvaise rencontre, il sera là après ma mort.
Dans ses veines ruisselle le pur présent de ma joie.

(Belinda Cannone)

 

Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir

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Un enfant tient un trésor entre ses mains (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Illustration: Edouard Boubat
    
Un enfant tient un trésor entre ses mains.
Un missel, une bille, un coquillage.
Il serre les mains si fort sur son bien qu’il le fait entrer sous ses ongles, dans ses veines, son cerveau,
le métamorphose en lumière dont l’enfant n’est plus lui-même qu’un accident bienheureux, comblé.

(Christian Bobin)

 

Recueil: La grande vie
Traduction:
Editions: Folio

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Insurgés (Zohra Karim)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022




    
Insurgés

Insurgés, révoltés, dissidents, rebelles,
Tienanmen, Mandela, Luther King et bien d’autres.
Hommes, femmes, de droit, de liberté
D’humanité et d’amitié
D’hier ou de là-bas
Et j’espère encore ici et demain.
Votre sang n’a pas coulé en vain
Il coule toujours dans nos veines.

(Zohra Karim)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Il croit distinguer un fin réseau de veine (Paul Nougé)

Posted by arbrealettres sur 26 septembre 2022



Il croit distinguer un fin réseau de veine.
Il se prend à désirer de toucher cet éventail presque impalpable.
Et le bras qui soutiennent cette fine ramure bleue.
Et le corps dont vivent les bras et le visage qu’il distingue mal
à cause de la lumière ou de sa honte.
Et voilà qu’il regarde sa main s’avancer vers la main de la femme.
Il va la toucher.
Elle retire la main.

(Paul Nougé)

Illustration

 

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L’HUMEUR DU POEME (Jacques Taurand)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2022



L’HUMEUR DU POEME

On communie
au café du matin
La ville est sur ses jambes
Le temps monte dans mes veines

Au comptoir
l’humanité s’échange
un rêve de pastis
côtoie celui d’un petit blanc

C’est comme hier cet aujourd’hui
et son odeur de croissant
Paris court à ses rendez-vous
Le regard du ciel est dans les yeux des gens

Le macadam règle ses pas
sur ceux du cœur
La Seine accroche aux berges
son mouvant taffetas de souvenirs
Et moi je vais tranquille
suivant l’humeur de mon poème.

(Jacques Taurand)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration: Robert Doisneau

 

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Un tigre a mille courtisanes (Paul-Marie Lapointe)

Posted by arbrealettres sur 19 juillet 2022




Un tigre a mille courtisanes
dans les griffes mille langues
mille ventres de jardins
dans la nuque
Pavots des cheveux
dans le jour des mains croisées
dans la nuit blanche
des paumes ouvertes

Trembler de tout son corps
Les aubes de neiges sans poitrine
point d’amour point de cheminée
point d’interrogation de bouche plaquée
sur le désir plat

Filles de laine filles de lit
de lys de lit
Tout lie des corps rêches
aux pêches de luxure dans le cou
zébré des veines

Hommes à sabots de fauves —
ce qu’il reste de la sieste
troncs de dattiers —
cachés pour les repas de fourrure
cachés pour dormir dans les plumes
Cœur de chair de poules

(Paul-Marie Lapointe)

Illustration: Siegfried Zademack

 

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Même pur le désert s’adoucit (Ernest Delève)

Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2022



 

Goyo Dominguez _500

Même pur le désert s’adoucit tu te mires
Dans l’eau qui lui sourit à la bouche désir
De t’offrir le secret de sa meilleure source
C’est ton heure et pour toi les mirages se couchent

Je te vois et le beau temps de la journée
Où j’ai vécu sans y voir clair
Enfin prend corps pour m’éclairer
Sur les baumes qui ont fleuri
En ton absence à notre insu
Tu en es toute imprégnée

Toi la trouvaille tu viens parée
D’un fin collier d’instants perdus
Qui ont perlé de mes pensées
D’où mon amour était exclu

Ton art parfait entre les lignes
Chasse le blanc confus de n’être
Que la fumée autour des signes
Où les flammes n’ont pas pu naître

Quand la mémoire en secret rêve
Profond contre l’oubli forcé
Tu sors réelle de l’absence
Naturelle de ta légende
Suggérée insinuante
Innocente de tes tours

Tu vis heureuse entre les ombres
Ouvrant mon livre à deux battants
Et consacrant cette fenêtre
A la lumière du satin
Au filigrane de tes veines
Au grain le plus fin du destin
A la nacre ayant la peau chaude
Au miroir que tu mets que tu ôtes

Mon livre comme un lit ouvert
Où je te trouve et je te perds

(Ernest Delève)

Illustration: Goyo Dominguez

 

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Dors, petit Indien (Atahualpa Yupanqui)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2022




    
Dors, petit Indien

Dors, petit enfant indien et
rêve aux lunes indiennes
trouant les nuits d’obsidienne
sans sorcières ni lutins.

Dort le fleuve entre ses pierres
et la vallée sous ses brumes.
Sur les pics noyés de lunes la
mort affûte ses serres.

Un jour viendra, mon garçon,
où un soleil, un deuxième, se
coulera dans tes veines. Et
dans ton coeur, des chansons.

Exacts, viendront les solstices
— amertume, amour et miel
— et rôderont dans le ciel des
punas des maléfices !

(Atahualpa Yupanqui)

Recueil: La cour couleurs Anthologie de poèmes contre le racisme
Traduction:
Editions: Rue du monde

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