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Poésie

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LA LIBERTÉ (Ghyslayne Bourdois)

Posted by arbrealettres sur 22 mai 2023




    
LA LIBERTÉ

Je suis le parfum de la pluie,
Je suis la fleur dans la prairie,
Je suis la caresse du vent,
L’envie qui chasse les tourments.

Je suis un oiseau migrateur
Volant du nord à l’équateur,
Je suis la ligne d’horizon,
Je suis le fruit de la passion.

Je suis la soif qui vous étreint
Dans vos combats au quotidien,
Je suis la force et l’espérance,
Parfois même la délivrance.

Je ne suis pas inaccessible,
Jour après jour tout est possible,
Je suis le cri qui vous libère
Quand vous ployez sous vos misères

Je suis le rêve inaccompli,
Votre lumière dans la nuit,
Je suis un chant d’éternité,
Je suis l’hymne de la liberté.

(Ghyslayne Bourdois)

Recueil: Anthologie poétique 2019 volume 2
Editions: Flammes Vives

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J’ERRE (Roland Giguère)

Posted by arbrealettres sur 10 mai 2023



Illustration: Edvard Munch
    
J’ERRE

Je ne vous suis plus

je ne vous suis plus dévoué
je ne vous suis plus fidèle
j’erre à ma guise enfin
hors des sentiers bénis

j’erre aux confins de ma vie

j’aime aussi
comme je n’ai jamais aimé
la ligne courbe du destin
le silence des puits
j’erre
malgré tout ce que je dis
entre le début et la fin
entre vos mains tendues
et vos yeux qui se ferment
sous le poids de minuit

j’erre
parmi mes oiseaux favoris
les herbes fines qui se lèvent
au jour dit

j’erre
parmi les pauvres ormes
et les pins dégarnis
sans voir le sapin qui jaunit

j’erre parmi mes amis les meilleurs
que pourtant je tiens pour vigies

mais j’erre

j’erre toujours entre vos dires

j’erre pour ne pas mourir

(Roland Giguère)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Je dois maintenant (Jean Todrani)

Posted by arbrealettres sur 9 mai 2023




    
Je dois maintenant
désormais je dois
serrer mes lignes
que nul n’en sorte.

Ne plus refuser
le nom et sa voix
ne pas recouvrir
la pierre reverdie.

Loi des heures
passant noircies,
la parole amputée
l’art du silence.

Et la peur d’arracher
un mot au marbre
un soupir à l’ombre
un cheveu au sommeil.

(Jean Todrani)

Recueil: Anthologie de la poésie française du XXè siècle
Editions: Gallimard

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Plongé dans la vase (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



   Illustration: Edvard Munch
    
Plongé dans la vase au milieu
des vermines et du limon —
J’aspirais à remonter à la surface –
Je sortis la tête de l’eau —
et j’aperçus alors le cygne —
sa blancheur étincelante —
les lignes pures
auxquelles j’aspirais

Moi qui savais ce qu’il y avait
sous la surface lisse
je ne pouvais pas m’unir avec
quelqu’un vivant au milieu
des illusions — sur la surface
lisse qui reflétait les couleurs
pures de l’air

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Aux frontières errantes (Michaël Glück)

Posted by arbrealettres sur 12 mars 2023




    
Aux frontières errantes
Variations sur une page de Jean-Jacques Rousseau

L’arbre a des racines, c’est bien
l’homme a des jambes, c’est mieux

GEORGES STEINER

les cartes
mappemondes planisphères
ont des lignes de partage des terres

comparables
aux cartes qu’on peut lire
dans certaines boucheries

découper la viande
selon les pointillés

les limites tracent les tranchées
entre deux morceaux

on se partage la bête
on se réserve la part du lion

on nous fait avaler qu’à chacun
il y a une part de gâteau

un premier
ayant enclos terrain
dit à moi

ce premier fonde
crimes guerres
meurtres misères

horreurs
un premier est
un imposteur

la terre n’est à personne

(Michaël Glück)

Recueil: Frontières Petit atlas poétique
Traduction:
Editions: Bruno Doucey

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Allô Maman bobo (Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2023




    
Allô Maman bobo

Je marche tout seul le long de la ligne de chemin de fer
Dans ma tête y a pas d’affaires
Je donne des coups de pied dans une petite boîte en fer
Dans ma tête y a rien à faire
Je suis mal en campagne et mal en ville
Peut-être un petit peu trop fragile
Allô Maman bobo
Maman, comment tu m’as fait, je suis pas beau
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo

Je traîne fumée, je me retrouve avec mal au cœur
J’ai vomi tout mon quatre heures
Fêtes, nuits folles, avec les gens qu’ont du bol
Maintenant que je fais du music-hall
Je suis mal à la scène et mal en ville
Peut-être un petit peu trop fragile
Allô Maman bobo
Maman comment, tu m’as fait, je suis pas beau
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo

Moi je voulais les sorties du port à la voile
La nuit, barrer les étoiles
Moi les chevaux, le revolver et le chapeau de clown
La belle Peggy du saloon
Je suis mal en homme dur
Et mal en petit cœur
Peut-être un petit peu trop rêveur
Allô Maman bobo
Maman, comment tu m’as fait, je suis pas beau
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo

Je marche tout seul le long de la ligne de chemin de fer
Dans ma tête y a pas d’affaires
Je donne des coups de pied dans une petite boîte en fer
Dans ma tête y a rien à faire
Je suis mal en campagne, j’suis mal en ville
Peut-être un petit peu trop fragile
Allô Maman bobo
Maman, comment tu m’as fait, je suis pas beau
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo

Allô Maman bobo
Maman, comment tu m’as fait, je suis pas beau
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo
Allô Maman bobo
Maman, comment tu m’as fait, je suis pas beau

(Alain Souchon)(Laurent Voulzy)

 

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En travaillant la terre (Grégory Rateau)

Posted by arbrealettres sur 18 février 2023



Illustration: Erich Heckel
    
En travaillant la terre

Le vieux est là
Muet comme une souche
Il attend que le nuage passe
Ses outils sont comme des promesses
Un supplément de force
Malgré les années
Chaque muscle est à sa place
Pour faucher
Bêcher
Ratisser

Je regarde ma main
Pas un pli
La finesse des doigts qui ne trompe pas
Elle n’a donc servi à rien
Le vieux ne me le dit pas
Trop brave
Sa poigne montre l’exemple
Mes pas deviennent les siens

Je suis vite à la traîne
Sans un mot
Le voilà qui porte deux fois plus que moi
J’ai vu la ville de près ses fulgurances
Ses éclats mystiques
Ses passions au rabais
Rastignac du pauvre
J’ai croisé le fer avec elle
Ne blessant que moi-même

Le vieux n’a rien vu lui
Aucune lutte
Une simple ligne d’horizon
Des remparts de forêts sous un ciel vide
Il ne goûtera jamais à l’ennui qui élève
Aux délices de la foule
Son champ sera sa seule ivresse
Et pourtant lui en a palpé de la terre
Sué pour la rendre fertile
Son nom restera une empreinte

Que laisserai-je dans le bitume ?
Des projets froissés
Des rêves léthargiques…
Au loin je vois des tours
Les murs se rapprochent
Que restera-t-il du vieux
Quand même les arbres alentour seront maigres comme mes dix doigts ?

(Grégory Rateau)

 

Recueil: Conspiration du réel
Traduction:
Editions: Unicité

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La Paimpolaise (Théodore Botrel)

Posted by arbrealettres sur 6 février 2023




    
La Paimpolaise

Quittant ses genêts et sa lande
Quand le Breton se fait marin
En allant aux pêches d’Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas
J’aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J’aime surtout la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !

Le brave Islandais, sans murmure
Jette la ligne et le harpon
Puis, dans un relent de saumure
Il se glisse dans l’entrepont
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas
Je serais bien mieux à mon aise
Devant mon joli feu d’ajonc
À côté de la Paimpolaise
Qui m’attend au pays breton !

Mais souvent l’océan qu’il dompte
Se réveillant lâche et cruel
Et lorsque que le soir on se compte
Bien des noms manquent à l’appel
Et le pauvre gars
Soupire tout bas
Pour trotter la flotte irlandaise
Puisqu’il faut plus d’un moussaillon
J’épouserons ma petite Paimpolaise
En rentrant au pays breton !

Puis, quand la vague le désigne
L’appelant de sa grosse voix
Le brave Islandais se résigne
En faisant un signe de croix
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas
Serrant la médaille qu’il baise
Glisse dans l’océan sans fond
En songeant à sa Paimpolaise
Qui l’attend au pays breton!

(Théodore Botrel)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Ce faix voluptueux (Bhartrihari)

Posted by arbrealettres sur 25 janvier 2023




    
Ce faix voluptueux des seins arrondis,
ces yeux tremblants,
ces lianes mobiles des sourcils
et ce frais bourgeon des lèvres
causent un trouble certain au coeur des hommes,
que le désir aveugle :
mais comment cette ligne impérissable de félicité
que le dieu aux armes de fleurs a dessinée lui-même,
comment est-il possible que ce gazon noir,
semé en son milieu,
allume encore une chaleur plus grande ?

(Bhartrihari) (VIIe siècle)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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SUR L’AIR D’EN ENFONÇANT LES LIGNES ENNEMIES (Yàn Shu)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
SUR L’AIR D’EN ENFONÇANT LES LIGNES ENNEMIES

Quand les hirondelles reviennent, c’est Sacrifice Nouveau,
Quand les fleurs de poiriers sont tombées, arrive Pure Lumière.
Au dessus du bassin, la mousse verte – trois ou quatre plaques,
Tout au fond du feuillage, un loriot jaune – un ou deux cris.
Aux jours qui s’allongent, le duvet volant s’allège.

Avec son charmant sourire, ma voisine du côté est me tient compagnie ;
Effeuillant les mûriers dans la sente, elle vient à ma rencontre :
Elle s’étonnait la nuit dernière d’un rêve de printemps étrange et beau,
Or voici qu’elle a été la meilleure au jeu des herbes ce matin ;
Son sourire illumine ses deux joues.

***

(Yàn Shu) (991-1055)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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