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Poésie

Posts Tagged ‘se lasser’

LE FIGUIER (Yanlan Yu)

Posted by arbrealettres sur 15 Mai 2024




    
LE FIGUIER

Le figuier se trouve à quelques mètres de ma table de travail.
Je peux le voir chaque fois que je lève les yeux,
et il semble ne pas bouger.

Chaque feuille est comme un violon miniature.
Tant de mélodies sont accrochées là,
qui ne jouent ensemble
que dans mon sommeil.

Quand je me réveille le matin,
le sol est recouvert de toutes ces notes,
et un vers nouveau apparaît sur les branches.

Elles répètent et se produisent régulièrement,
s’en réjouissent et ne se lassent jamais.

Mais perdrais-je mon temps ?
Ou, de façon identique, de splendides transformations
ont-elles toujours lieu, mais seulement intérieures.
L’extérieur paraît inchangé.

(Yanlan Yu)

, Chine-Canada

Traduction Germain Droogenbroodt Eliabeth Gerlache

Recueil: ITHACA 784
Editions: POINT
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D’un coupe-papier en bois de violette (Kate Chopin)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2024




    
D’un coupe-papier en bois de violette

Te lasses-tu de la violette dont le parfum
Charmeur ne dure qu’un jour et s’éteint?
Veux-tu la senteur qu’a ravie le Temps?
Cherche alors dans le bois : la violette est dedans.

***

With A Violet-Wood Paper Knife

When you tire of the violet whose perfume lasts
With its charms but a space of a day, and is past:
When you long for the fragrance that time hath withstood—
Then seek you the violet that’s hid in the wood!

(Kate Chopin)

Recueil: Sous le ciel de l’été
Traduction: Gérard Gâcon
Editions: Université de Saint-Étienne

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SIX JOURS EREINTANTS A SERVIR CELLE QUE J’AIME Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023




    
SIX JOURS EREINTANTS A SERVIR CELLE QUE J’AIME

1

Ecoutez l’aventure,
D’un pauvre villageois ;
Moi qui de ma nature,
Suis honnête et courtois,
Un beau jour j’ai promis
A ma chère Climène.
De la servir gratis,
Le long de la semaine.

2

Le lundi pour lui plaire
J’ai pris la bêche en main ;
La matinée entière
J’ai bêché son jardin.
Puis je fus droitement
M’asseoir auprès d’un chêne
Et d’un baiser charmant
Elle me paya ma peine.

3

Mardi nous nous joignîmes
Dès le soleil levé.
A la grange nous allîmes
Pour y battre du blé :
Nous battions tour à tour
Avec le même zèle.
Cependant au retour
J’étais bien plus las qu’elle.

4

Le mercredi d’ensuite
Au bois elle me mena.
Ma tâche fut réduite
A lui tracer un nœud.
Voilà dit-il un moineau
D’un très rare plumage,
Si vous le trouvez beau
Mettez le vite en cage.

5

Jeudi j’ai l’ordonnance
De garder mon troupeau,
J’ai eu la complaisance
De venir sous l’ormeau :
Là me sentant pressé
D’une ardeur sans pareille,
Je lui donna le baiser
Qu’elle me bailla la veille.

6

Vendredi la futée
Me présenta le bec,
Me dit toute attristée :
Mon moulin est à sec.
A ce travail nouveau
Il fallut s’y résoudre.
Elle fit venir tant d’eau
Qu’il fut aisé d’y moudre.

7

Samedi quel ouvrage !
Du matin jusqu’au soir.
Nous fûmes d’un grand courage
Travailler au pressoir :
Quoique le mouvement
Me mit presque hors d’haleine
Il fallut constamment
Arroser le système.

8

Dimanche ma bergère
Me dit : « Mon cher ami
N’avons-nous rien à faire ».
« Nenni pour aujourd’hui »
Six jours sans me lasser
A servir ce que j’aime
Je veux me reposer
Tout au moins le septième.

(Chansons du XVIIIè)

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Viens dans mon lit à minuit (Luis Mizón)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2023



Viens dans mon lit à minuit
raconte-moi ton rêve
pendant que tu parleras
je te regarderai nue
jusqu’à m’en lasser

(Luis Mizón)

Illustration: Jean Jacques Henner

 

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NEZAHUALCOYOTL (Miguel León-Portilla)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2023




NEZAHUALCOYOTL
    
Nulle part ne se trouve la maison de l’inventeur de soi-même.
Dieu, notre seigneur, est invoqué partout,
partout il est vénéré.
On cherche sa gloire, sa renommée sur terre.
Il est celui qui invente les choses,
celui qui s’invente soi-même : Dieu.
Partout il est invoqué
partout il est vénéré,
on cherche sa gloire, sa renommée sur terre.

Nul ne peut ici
nul ne peut être l’ami
de Celui qui donne vie :
seulement quand il est invoqué
à son côté
près de lui
on peut vivre sur cette terre.
Celui qui l’a trouvé
sait seulement ceci : invoqué
à son côté
près de lui
on peut vivre sur cette terre.

Nul en vérité
n’est ton ami,
ô toi qui donnes vie !
Ainsi qu’entre les fleurs
nous chercherions quelqu’un
ainsi nous te cherchons,
nous qui vivons sur terre
bien que nous soyons à ton côté.
Ton coeur se lassera
et pour peu de temps
nous serons avec toi, près de toi.

Celui qui donne vie nous rend fous,
nous enivre ici.

Nul sans doute ne peut être à son côté
être heureux, régner sur terre.

Toi seul altères les choses,
notre coeur le sait bien :
nul sans doute ne peut être à ton côté,
être heureux, régner sur terre.

traduit du Nahuátl

(Miguel León-Portilla)

Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud

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Sans se lasser (Won’gam)

Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2022



Illustration: Bang Hai Ja Souffle de lumière
    
Sans se lasser, contempler
la montagne jour après jour
Sans se lasser, écouter le chant du ruisseau
Ainsi se clarifient écoute et regard
Son et couleur enfantent la joie sublime

(Won’gam)

Recueil: Les mille monts de lune Poèmes de Corée
Traduction: Sunmi Kim
Editions: Albin Michel

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Le Temps (Martial Nouveau)

Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2021



Illustration: Gilbert Garcin
    
Le Temps

On dit que le temps arrange tout, il suffit de l’attendre.
Mais qu’il est donc lent, le temps de l’attente.
L’attente de l’ami, qu’on a pas vu depuis longtemps.
L’attente des secours, quand survient l’accident.
L’attente de la guérison, quand s’éternise la souffrance.
L’attente du soleil, quand tarde le printemps.
L’attente de la compassion, quand dure l’indifférence.
L’attente du pardon, pour une lointaine offense.

Pourtant, il suffit qu’on l’oublie, le temps.
Quand arrive l’ami qu’on attendait depuis longtemps.
Que se réveillent les souvenirs d’antan.
Et qu’on déroule les histoires du bon vieux temps.
Il en profite pour nous échapper et galoper, le temps.
Et quand vient le temps d’aller voir où en est le temps,
On s’aperçoit qu’il a filé comme le vent, le temps.
Et qu’on ne peut le rattraper, le temps.

On a parfois envie de l’emprisonner dans les bons moments.
Mais lent ou rapide, on ne peut l’arrêter de passer, le temps.
Puis quand vient le temps de disposer de notre temps,
On voudrait arrêter, histoire de regarder passer le temps.
Mais on se lasse vite à ne faire que regarder passer le temps.
Alors on proposera à un ami, à qui il ne reste que peu de temps,
De l’accompagner jusqu’au bout de son temps.
On répondra à l’enfant qui nous demande un peu de temps,
Que pour lui, on a tout notre temps.
En espérant que, quand il ne nous restera que peu de temps,
Quelqu’un aura pour nous, un peu de temps.

(Martial Nouveau)

 

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LA DANSEUSE DE CORDE (Harry Martinson)

Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021



 


    
LA DANSEUSE DE CORDE

L’essentiel était de ne pas se lasser,
de changer joliment de pied au-dessus du vide
et s’efforcer de garder fière allure.
Amis et ennemis devaient être pesés et répartis
en contrepoids invisibles
autour des bords du parasol.
Le chagrin au milieu du coeur.
La ligne médiane du plaisir soudée à celle de la pensée.
Le sourire au-dessus de l’abîme.

(Harry Martinson)

 

Recueil: Le livre des cent poèmes
Traduction: Traduit du suédois par Caroline Chevallier et Philippe Bouquet
Editions: Cénomane

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Au dépourvu (Armand Do)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2021



Au dépourvu
(chanson pour ceux qui n’ont rien vu venir)

J’ai déjà vu de belles filles,
Des perles fines, des canons,
Venues du Nord ou des Antilles,
Des Ophélies et des Junons
et des Junons.

J’ai déjà vu, par ma fenêtre,
Flotter un beau nuage blanc,
Filer au loin et disparaître,
L’autre venir lui ressemblant
lui ressemblant.

J’ai déjà vu sous la charmille
Le merle fuir sur le gazon,
Jaune le bec, l’oeil qui pétille,
Heureux de vivre la saison
vre la saison.

J’ai déjà vu rire mes potes,
Fleurir au vent bien des jupons,
Boire et chanter dans les gargotes,
Couler la Seine sous les ponts
ne sous les ponts.

De tout cela je ne me lasse,
Que j’ai pourtant vu et revu,
Mais, s’oubliant le temps qui passe,
L’âge m’a pris au dépourvu
au dépourvu.

(Armand Do)


Illustration: Henry Nelson O\’Neil

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DÉCOUVERTE DE LA FEMME (Giuseppe Ungaretti)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2019



Illustration: Alex Alemany
    
DÉCOUVERTE DE LA FEMME

Alors la femme m’apparut sans voiles, dans une pudeur naturelle.
Depuis ce temps ses gestes, délivrés, surgissant dans une
solennité féconde, me consacrent à l’unique réelle douceur.
Au gré de cette présence familière le temps s’en va sans me lasser.
A cette heure la nuit peut venir, la clarté de la lune aura les ombres les plus nues.

(Giuseppe Ungaretti)

 

Recueil: Vie d’un homme Poésie 1914-1970
Traduction:
Editions: Gallimard

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